Le nom d’Elliot s’échappait des lèvres d’Alexis entre deux sanglots. Erwin la serra un peu plus fort contre lui. Il la sentit flancher, et amortit tant bien que mal sa chute quand elle s’effondra au sol, les joues couvertes de larmes. Jamais Erwin n’avait vu Alexis pleurer. La vraie Alexis était sensible, il l’avait presque oublié. Son cœur se serrait un peu plus à chaque sursaut que faisait le corps d’Alexis. Il savait. Il savait la douleur qu’elle devait ressentir. Lui aussi, il l’avait connue.

"Laisse-moi. Pourquoi ? Elliot !"

Ce murmure noyé de larmes heurta Erwin. Aucune rage, aucune forme, plus qu’un souffle dévasté. Erwin relâcha légèrement son étreinte. Il ferma les yeux et colla son front contre le crâne d’Alexis. Il tenta d’effacer tout ce qui parasitait son esprit depuis le début de ce combat. Tout ce qui l’envahissait depuis ces jours d’isolement. Puis il laissa glisser quelques mots dans un souffle.

"Désolé, Alexis. Je t’aime, je veux pas te perdre une fois de plus."

Alexis ne répondit pas. Elle sembla tomber peu à peu. Erwin sentit ses bras faiblir, comme le reste de ses muscles. Il se sentit sombrer. Il voulut accrocher son esprit à quelque chose. Une dernière chose. Alexis.

Alexis.

Enfin, la sortie ! Ou pas, en fait. Parce qu’y a d’autres monstres et tout le monde qui se bagarre. Et quelqu’un plus loin qui apparaît, depuis un camp. Donc on peut quand même se barrer de ce Labyrinthe infernal, si on veut ! Sauf qu’y a des monstres à tuer et moi je suis pas un lâche. Je suis digne de mon père, Hadès, et je suis surtout le plus puissant. Je cherche une silhouette du regard, une seule, parmi la foule de gens qui se battent. Ma sœur. Est-ce qu’elle va bien ? Est-ce qu’elle est tombée sur des monstres plus puissants que les blemmyes ? J’ai peur qu’elle ne soit pas là, que je ne la retrouve pas. J’enjambe un corps, qui manque de me faire tomber d’ailleurs.

Et je la vois enfin. Elle est saine et sauve ! En plus elle a l’air d’aller bien. Je lui demanderai de tout me raconter après, pour l’instant on va se battre coude à coude, elle et moi. Parce qu’on est grave forts de base, mais dans le Labyrinthe on est encore plus forts, et tous les deux, on est même invincibles.

J’abats mon arme sur la tête d’un machin - qui a une tête, lui, contrairement aux blemmyes. J’ai perdu Alexander et Zack de vue, mais j’espère qu’ils arriveront à traverser et à rentrer au camp. Enfin le fils de Poséidon surtout, parce qu’il avait pas l’air bien. Au pire il a qu’à plonger sa tête dans un bassin et revenir après. De toute façon, y a que les enfants de Hadès qui sont puissants. Les autres, bof, mais bon puisqu’ils sont là hein, on va pas les virer. C’est parce que Chiron est trop bon avec ses protégés.

« Coucou Chazka ! Ravi de te revoir vivante, chère sœur ! »

Quelle était cette créature affalée sur lui ? Typhon gigotait comme il pouvait, mais déjà blessé, il n’en menait pas large durant ce combat inégal. Heureusement pour lui, quelqu’un abattit une arme sur la patte du monstre, qui recula un peu. Ou tout du moins, qui laissa assez d’espace à Typhon pour respirer à nouveau. Une main le saisit et le tira vers lui ; Typhon ne connaissait pas le jeune homme qui l’avait sauvé. C’était probablement un grec, et même si aujourd’hui tous étaient unis dans un même combat, Typhon ne connaissait pas le nom de ses alliés.

Il reprit un peu ses esprits, mais ses jambes ne supportaient plus son poids. Il devait rejoindre la sortie rapidement, avant que ce combat ne se termine en bain de sang. Il remercia son sauveur - Kaius, fils de Notos dont Typhon n’avait jamais entendu parler.

Pourtant, il ne pouvait pas se laisser mourir maintenant. Il serra sa dague dans son poing, prêt à se défendre. Le monstre qui leur faisait face n’avait aucune envie de les laisser repartir tranquillement. Et tout ce sang par terre devait exciter toutes ces bestioles au plus haut point.
Typhon se redressa un peu, chancelant. Mais il tenait debout. Enfin, le moindre coup le propulserait une fois de plus à terre, mais pour l’instant, le fils de Nox était debout, prêt à utiliser sa dague et son pouvoir.

Faisant apparaître une ombre autour de lui, le jeune romain disparut. Et il s’approcha du monstre, frappant tout près de sa gorge. Serait-ce suffisant ?
L’ombre se dissipa rapidement et Typhon réapparut, toujours dans un piteux état. Il fit quelques pas en arrière ; le monstre s’apprêtait à charger.

Tu es reconnaissant envers Samael de venir vous aider. Tu es aussi reconnaissant envers Alexis qu’elle accepte de partir. Tu es vraiment inquiet pour elle, elle a l’air en mauvais état. Ayant récupéré ton sabre quand le monstre est mort, vous vous êtes mis en chemin pour partir. Tu n’as qu’un objectif en tête : mettre tes amis à l’abri, peu importe ce que ça puisse te coûter. Alors tu pourfends les monstres devant toi, tout en tentant d’aider Erwin à soutenir Alexis au mieux. Vous ne vous débrouillez pas trop mal. Tu essayes d’éviter de tuer les demi-dieux, mais de les immobiliser. Mais alors que tout semblait bien se dérouler, tu lèves les yeux pour assister à une scène de cauchemar.

Elliot se bat avec une Romaine. Elliot se fait transpercer par l’arme de la Romaine. Elliot s’effondre, et ton cœur se brise. La Romaine laisse tomber son arme Tu pâlis. Tu hurles. « Non ! » Avec Samael, vous vous rendez au corps d’Elliot. Au corps. Non, non ! Sans un regard pour celle l’ayant embroché, tu te précipites sur ton ami inconscient. Dans un instant de raison, tu prends son pouls. Et l’espoir revient. Il n’est pas mort. Il n’est pas mort ! Tu lèves la tête, pour le dire à Alexis, seulement pour constater que tout le monde autour de toi dort. Devant toi Apollon et Chiron, majestueux. « Il n’est pas mort ! Il faut l’aider ! », tu leurs dit. D’un portail surgit Elena ; tu la reconnais, elle t’avait déjà soigné après quelques entraînements difficiles. Elle te dit de la laisser s’occuper d’Elliot, qu’il est temps pour toi de te reposer. Non, non, tu ne peux pas le laisser tomber. C’est ta faute, ta faute. Tu avais eu un choix, et tu ne l’avais pas aidé lui. Devant ton insistance et l’urgence de la situation, Apollon te laisse faire. Sans un regard pour tes amis ou pour ton amant, tu emportes le blessé à travers le portail, suivant Elena. Tu jures de t’occuper de lui.