Le géant n’était pas mort, mais tant pis. Au moins, ils avaient la vie sauve. Courant à travers le dédale, n’ayant qu’une hâte : celle d’en avoir fini, Samael n’était pas prêt à voir ce qui l’attendait à l’entrée du tunnel. Non, vraiment, après avoir combattu un géant, avoir invoqué des morts et après avoir couru aussi vit dans le labyrinthe, il était à deux doigts de s’écrouler, des étoiles dansaient devant ses yeux et il n’avait plus la force d’avancer.

Regardant autour de lui, il put apercevoir Elliot combattant un monstre, Margot s’approcher de Caela, des grecs dont il ne se rappelait plus le nom combattre une draikana. La voix de Cal le tire de ses pensées :

‘’Je dois aller aider Alexis.’’

Puis il déploie son bouclier, encore, et se hâte de rejoindre une Alexis sérieusement blessée. Samael détourne le regard, cherchant des yeux des âmes connues, puis s’effondre sur le sol. Les étoiles qui dansaient devant ses yeux s’étaient changées en grosses tâches noires qui lui brouillaient la vue. Un carré d’ambroisie plus tard, il était de nouveau sur pieds et en pleine forme. Se saisissant de son glaive, il choisit d’aller aider Elliot, seul lui aussi sur le champ de bataille.

Il eut bien l’envie de redresser quelques morts par ci par là, au moins ne serait-ce que pour essayer, mais il préféra garder son énergie pour plus tard, au cas ou ça dégénèrerait encore plus. Il savança et planta sa lame dans le dos d’une harpie sur son chemin. Rejoignant enfin son ami, il se mit dos à lui et demanda :

‘’T’as un plan ?’’

Solan se délectait du goût du sang de son ami. Il attaquait, il attaquait encore, mais la fatigue accumulée pendant ces dernières semaines, sans compter la hargne qui l’aveuglait complètement, eurent tôt fait de lui faire comprendre qu’il n’était bon à rien. Kieran avait réussi à esquiver une nouvelle attaque, et en avait profité pour se saisir de son fouet avant de le ligoter comme un bout de charcuterie.

C’est donc un Solan désarmé et ligoté qui se retrouva la face écrasée sur le sol, avec un poids bonus sur le dos.

‘’Allez, allez, ça va aller. Y’a pas grand monde dans le coin, on va pouvoir se détendre. Tu casses les couilles, un peu. ’’

A ça, Solan aurait bien eu envie de répondre no shit sherlock mais se contenta de rire avant de se remettre à gigoter comme un beau diable en grognant et finit par se mettre à hurler de frustration en voyant que ça ne changeait malheureusement rien à sa situation. Il avait juste faim bordel, juste faim, il voulait juste manger après son combat comme d’habitude. Voyant qu’il n’arrivait décidément pas à se débarrasser de Kieran, il se décida donc à rouler sur le côté d’un coup, entraînant le blond avec lui dans un petit bruit de chute.

Solan sentit ses liens se desserrer un peu. Puis il écarta les bras, puis les jambes, et finalement, le fouet tomba tout seul, qu’il récupéra sans trop de soucis avant de se relever, puis en grognant, il fit claquer son arme et emprisonna la main droite de Kieran.

‘’Se détendre ? Vraiment ?’’

Avec un peu de chance, sa chair serait détendue.

À une centaine de mètres de la sortie du Labyrinthe, Sera sentit un courant d’air arriver à elle, lui tourner autour, se lover contre elle. Elle se sentit revivre. La fraîcheur amenée par l’air ne pouvait pas atténuer la chaleur qui envahissait son cœur. Pourtant, en s’approchant encore de la sortie, elle sentait que quelque chose clochait. Elle s’arrêta un instant pour se concentrer, et perçut des mouvements reconnaissables. Une bataille. Une vraie. Prise de panique, elle dit à Andrew et Kain qu’elle partait devant, mais qu’ils devaient se préparer au pire. Poussée par le vent, elle s’élança à travers le couloir, et n’attendit pas que ses yeux soient acclimatés avant d’attaquer son premier monstre, qu’elle ressentit à travers l’air.

Ses pas l’éloignèrent petit à petit de l’entrée du Labyrinthe, à mesure que ses yeux s’accommodaient de la lumière du jour, filtrée par les arbres. C’était un champ de bataille grandeur nature, dans la forêt de la colonie. Forêt qu’elle avait apprise à connaître, et dans laquelle elle se déplaçait sans difficulté, slalomant entre les arbres pour aider ceux qu’elle pouvait. Cherchant des gens qu’elle connaissait.

À un moment, elle finit par apercevoir Samael, puis Alexis. Qui avait l’air mal en point. Sans réfléchir, elle attacha un courant d’air à Alexis pour la protéger de possibles attaques à distance, avant de continuer à arpenter le champ de bataille, déséquilibrant quelques monstres pour aider des combattants, avant de se retrouver acculée par une nouvelle empousa. Bien. Elle se battrait.

Elliot avait fini par être lâché par Kida et par Margot, qui avaient visiblement toutes les deux bien mieux à faire que de rester grouper. Il ne les blâmait pas. La panique ne devait pas aider, et elles avaient peut-être trouvé des proches à aider. Lui-même aurait aimé se frayer un chemin jusqu’à Alexis, s’il le pouvait. Il avait pu voir qu’elle avait été rejointe par Cal, en bon état, ce qui était rassurant. Il pouvait compter sur lui pour tenir Alexis hors de danger. Plus ou moins.

Très vite, il sentit une présence dans son dos, qu’il identifia comme étant Samael, après un coup d’œil rapide. Un sourire lui vint en entendant la question de son ami.

“Ouais, un super plan : on survit, et on tue ces conneries de monstres. Tu veux bien m’aider à atteindre ce glaive là-bas ?”

Elliot pointa sur sa droite. Il avait déjà repéré le glaive, qui lui serait utile pour tuer ses opposants, mais n’avait pas eu l’occasion de s’en approcher à cause des deux harpies qui lui tournaient autour. Bien sûr, ce n’était pas celles employées par la colonie. Ça aurait été trop simple.

Bougeant sur le côté en même temps que Samael, qui donna un coup en direction des harpies pour les forcer à faire un mouvement de recul, Elliot parvint à portée de l’arme, qu’il put brandir devant lui.

“Et maintenant, on se fait une bonne vieille douche au sang de harpie.”

Elliot et Samael savaient plus ou moins combattre ensemble. En tous cas, ils connaissaient vaguement le style de combat de l’autre, ce qui les aidera grandement dans leur combat.

Erwin resta derrière Alexis, surveillant ce qu’elle ne pouvait pas surveiller elle-même. C’était la seule chose qu’il avait trouvée pour se rendre utile, pour parvenir à protéger Alexis. A l’affut du moindre danger, ce grondement toujours plus fort dans sa tête, le fils de Poseidon ne portait plus d’attention à quoi que ce soit d’autre qu’Alexis. Alexis. Il fallait se concentrer sur elle. Pour ne pas la perdre encore, pour se convaincre que tout était bien vrai.

Lorsqu’il entendit la voix de Cal, Erwin ne lança qu’un bref regard derrière lui. Il espérait vraiment qu’Alexis aurait la bonne idée d’écouter son ami et de s’en aller. Mais non. Bien sûr que non. C’était Alexis, qui aurait pu la faire changer d’avis sur ce combat ?

Erwin vit alors une drakaina s’approcher de lui. Elle était visiblement déjà bien blessée. Il parvint à lui porter un premier coup, mais elle ne fit qu’un mouvement en arrière avant de revenir vers lui. Le demi-dieu entendit Cal et Alexis tomber derrière lui. Il espérait que le coup n’était pas grave, mais il devait se débarrasser de son monstre avant de pouvoir s’en assurer.

Au deuxième coup de dague, le cri de la drakaina fit écho à un bruit sourd derrière lui. Reculant de son adversaire, Erwin se retourna et vit les débris du sol qui se répandaient autour de la drakaina à laquelle s’opposait Alexis. Une explosion ?

Une douleur à la jambe détourna Erwin de sa surprise. La drakaina était entêtée et venait de lui entailler la jambe avec ce qui semblait être un caillou tranchant. Malgré la douleur, il fallait en finir avec elle.

Spoiler:

Spoiler:

Un choc violent contre ton bouclier, et te voilà propulsé contre Alexis, lui faisant échapper un cri de douleur. « Oh non, désolé… », tu dis en te hâtant de te relever, paniqué à l’idée d’avoir empiré son état, qui n’était déjà pas fou. Elle se redresse avec toi. Recule, siffle-t-elle, furieuse. Tu entends à peine, tant elle avait prononcé ce simple mot d’une voix basse, mais la simple lueur dans ses yeux aurait fait reculer n’importe qui. Tu fais quelques pas en arrière, malgré ta raison qui te hurle qu’elle n’est pas en état de se battre. Ton instinct te dit qu’Alexis est inarrêtable. Tu décides de lui faire confiance, et te tiens prêt.

Alexis provoque une explosion, et tu notes du coin de l’œil qu’Erwin a été légèrement blessé. Si les Romains t’ont bien appris quelque chose, c’est la rapidité, tant de réflexion que d’action. Alors tu décides de foncer sur la drakaina, ton bouclier devant toi, ton sabre dans ta main. Tu profites de son déséquilibre et de ton élan pour la heurter violemment et la faire tomber au sol -il semblerait que tu aies une préférence pour les monstres sur le sol Cal. Ton souffle est un peu coupé, mais tu réussis à planter ton sabre dans sa poitrine et à l’entailler profondément. Sous la douleur, elle te propulse au loin, et ton sabre reste planté dans sa poitrine. Outch, les monstres aiment t’envoyer voler on dirait. Tu te prends ton bouclier dans le crâne et tu es un peu sonné ; il te faut un instant pour te remettre. Mais as-tu cet instant à ta disposition ?

Le grec, au vu de l’immonde couleur de son t-shirt, se battait mollement. La jeune fille avait beau enchaîner des coups, il se contentait de parer quitte à se laisser prendre les coups les moins dangereux. La jeune fille bouillonnait de hargne. Pourquoi n’y mettait-il pas plus de cœur ?! Elle voulait s’amuser avant de l’achever et il continuait de la fixer avec un regard de chien battu.

Au bout d’un moment, elle le plaqua contre un arbre et le désarma. Elle aurait pu en finir maintenant, mais il y avait quelque chose dans le regard du grec qu’elle n’arrivait pas à identifier. Ça la rendait folle de rage !

« Pourquoi tu te bats pas, abruti ? »

La jeune fille, le regard fou, continuait de planter ses yeux dans celui-ci du grec. Pendant une demi-seconde, Kida se rappela son nom. Andrew. Puis la jeune fille secoua la tête. Quelle importance ! Tout ce qui comptait, c’était d’en finir avec lui et plus vite que ça. Alors, sans attendre sa réponse, Kida recula légèrement le bras, prête à transpercer l’estomac du grec.