Tu as été déposée sur le parvis d'une église dans un panier qui pouvait à peine bien te contenir. Il n'y avait que ton prénom inscrit sur une carte, qui demandait grâce aux personnes gérant l'orphelinat. Ainsi, tu es la fille de l'orphelinat, sans parent à chercher, sans attache, sans même un mot d'excuses adresse au toi du futur. Mais ce n'est pas grave. Le sœurs ont pris grand soin de toi, et t'ont bien éduquée selon la bible. Lors de ton apprentissage, on t'a très vite décelé une étrange dyslexie, qui te mettait de gros bâtons dans les roues. Ces difficultés ont fini par rebuter les potentiels foyers qui auraient pu t'accueillir, car tout ce que les adultes comprenaient, était que tu étais presque illettrée. Pourtant, lors d'une visite dans un musée, tu as parfaitement pu transcrire les textes écrits en lettres grecques. Information que tu as gardé pour toi, bien entendu. Il était hors de question que tu comprennes autre chose que du latin.

Très vite, pour éviter de trop tourner en rond dans l'orphelinat, tu t'es retrouvée à en venir en aide aux personnes qui étaient dans la rue. Des sans abris à qui tu donnais nourriture et de quoi se réchauffer. Plus tard, tu découvris l'existence d'un centre de soin, une association où des bénévoles s'occupaient de malades qui ne pouvaient pas se payer des soins médicaux en hôpital. Et c'est tout naturellement que tu en es venue à proposer ton aide. Si bien que tu finis par être assez connue dans cette communauté qui s'occupait des plus démunis. Aussi, tu as réussi à te faire ta propre idée en ce qui concerne ta religion, tu es une fervente catholique, mais comme te l'a expliqué un jour l'un de tes patients, il faut que tu montres un esprit critique. Alors, tu as une ouverture d'esprit un peu plus large que les sœurs qui t'ont élevée, mais jamais tu n'es allée contre elles. Tu as été amenée à rencontrer beaucoup de personnes malgré ta timidité, et tu avais l'impression qu'apporter des soins aux malades te facilitait grandement la tâche.

Un jour, ta bonté et ta crédulité ont bien failli te mener à ta perte. Il était tard ce soir là, et tu n'avais pas prévu de rentrer après la nuit. Mais il y avait du monde, et il commençait à faire froid. Aussi, ton dernier patient t'avait fait la confidence qu'il y avait des hommes dans le bar voisin qui souffraient d'une toux affreuse, et il était certain que tu parviendrais à les guérir. Quête ainsi acceptée, tu étais ravie d'aller apporter ton aide, et surtout de relever le défis qu'on t'avait donné. Il y avait beaucoup d'ambiance ce soir là, un match de football était retransmis sur les écrans. Ne te sentant pas du tout à ta place, tu fais volte face pour rentrer au couvent, mais on te retient par le bras. Tu te souviens mal des évènements. Mais tu sais qu'on t'a fait boire de force, te pinçant les joues pour te faire avaler l'alcool. Tu n'as jamais réussi à te débattre, bien trop faible et fragile, on te tenait trop fort par le bras. A la fin de la soirée, deux hommes complètement ronds comme des prunes t'emmenèrent dehors. Et alors qu'ils essayaient de te forcer, tu as réussi à te débattre. Tu as été battue, avant que quelqu'un ne les arrête. Tu as cru mourir sous leurs coups. Mais le visage qui t'aida à te relever te fit grand bien. Tu acceptas sans même hésiter ce qu'elle te proposa. Tu lui prêtas ainsi allégeance, renonças à la compagnie des hommes, acceptas la virginité éternelle et t'engageas dans la Chasse. Car, son nom, tu l'avais déjà vu quelque part, et les choses qui étaient écrites sur elle t'avaient toujours inspirée.

T'accoutumer avec tes nouvelles sœurs n'étaient pas évident, car tu te faisais du soucis pour celles que tu avais abandonnées à l'orphelinat. Tes idées vite changées, tu as tout de même trouvé ta place en tant que guérisseuse. Notamment parce que tu n'es vraiment pas douée pour le combat. Cependant, tu parviens régulièrement à faire mouche au tir à l'arc. Sur une cible. Statique. Et, pas tout le temps. Mais avec du temps, tu es parvenue à nouer des liens avec tes sœurs immortelles. Et même si tu ne saisis pas tout du monde qui t'entoure, tu remercies tes sœurs d'être compréhensives à propos de ta religion et te dis que les divinités qui veillent sur vous donnent un coup de pouce à ton Dieu. Après tout, pourquoi ne serait-ce pas possible ?