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This is what you get [June/Kleman]
 :: La Colonie des sang-mêlés :: Les espaces naturels :: Le champ de Fraise
Kleman Dunn
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This is what you get [June/Kleman]


La soirée de halloween s’était terminée. Le soleil artificiel de la Colonie s’était couché, les gens évaporés et le froid de mon bungalow avait reprit sa place. Il n’y avait pas spécialement de vent ou de changement drastique de température ici l’hiver, rien qui ne soit réel. Mais l’absence de Théa me ramenait aux premières nuits passées à la fenêtre du foyer à me découvrir une foi et prier égoïstement pour que sa famille la rejette vers moi. Je m’étais habitué à ce froid. Une juste rétribution pour avoir supplié pour son malheur. Quelque part, j’en étais même venu à me sentir soulagé que ces foutus dieux n’aient pas levé le petit doigt pour cela. Je pouvais leur reprocher chaque seconde de ma vie et de l’enfer qu’ils en avaient fait, mais pas de m’avoir fait miroiter une quelconque importance à leurs yeux en exhaussant ce vœu-là. Dans cette histoire, il m’avait été de plus en plus évident que les lecteurs suivraient son parcours et pas le mien. Que j’avais même déjà bien assez de chance d’apparaître dans le fond de son décor. D’autant plus en là retrouvant maintenant. À se demander à quoi je pouvais bien contribuer pour que l’auteur de sa vie juge utile de me faire réapparaître. Peut-être pour convaincre les lecteurs, leur prouver que c’est bien elle l’héroïne. La soumettant au test, au véritable test. Mesurant sa grandeur d’âme, la pureté de son destin, à la manière dont elle traite ceux qui ne lui apporteront jamais rien. Ma place dans son livre n’est que temporaire et extrêmement fragile et, seul dans mon bungalow, dans le froid qu’elle avait laissé, je disparais à nouveau de l’histoire, de son histoire, le temps d’une nuit.

Elle n’avait pas à le faire, pourtant, au fil de notre discussion, elle m’avait dit d’aller voir June. Elle avait raison, je devais m’excuser. Et quelque chose au fond de moi me disait que si je voulais continuer à mériter d’être plus qu’un fantôme de son passé, elle ne me laisserait pas d’autres choix. Elle ne connaissait pas June malgré tout, il lui avait paru évident qu’il fallait que je préserve ce lien avec elle. Pour des lignes oubliables de son récit, elle s’était bien trop impliquée. Et moi j’avais bien trop peu réfléchit. Désespéré à l’idée de n’être définitivement qu’un auteur raté, je le lui avais promis. J’avais pensé qu’elle m’apprécierait plus, qu’elle aurait moins envie de retourner à la Nouvelle-Rome, qu’elle aurait assez pitié pour m’accorder une nouvelle chance et garder ce fin lien comme on adopte un chien malade. J’en avais été un pour Paloma, je pouvais en être un pour Théa. C’était toujours mieux que rien.

Pathétique.

Elle m’avait accompagné devant le champ de fraise après avoir vérifié que la chasseresse s’y trouvait bien. Elle semblait s’être isolée de ses sœurs, prise dans ses pensées et Théa avait jugé le moment idéal. Elle n’avait cependant pas eu besoin de me guider jusqu’au bout, simplement de me mettre sur les rails dans le bon rang de plantation. J’avais déjà vu les champs de fraise, j’y avais même passé une bonne partie de mon temps, appréciant le calme et la répétition mécanique de la tâche. Accroupis, il était facile de se sentir en sécurité en se fondant au maximum avec les plants de végétation. Là debout, faisant confiance à mes pieds pour éviter crevasses et cailloux, j’avais l’impression de marcher sur le plus long no man’s land entre les deux filles. Je m’attendais à ce qu’éclatent les tirs qu’on entendait régulièrement près de la gare de Boston. Ceux qui déchiraient les tympans sans jamais que les passants ne réagissent comme si rien n’était plus normal. Je voulais presque que ces tirs m’atteignent, que mes jambes perdent d’un coup tous les bénéfices de la magie de June ou que le camion défie la barrière magique et m’emporte sur plusieurs mètres quitte à ce que ça soit définitif. N’importe quoi qui pouvait effacer de l’existence le fait que j’allais m’excuser à June et que Théa me surveillait.

Étrangement, j’étais capable de savoir combien de pas il me fallait encore faire. Elle n’était pas loin. Peut-être m’avait-elle vu, peut-être me regardait-elle avancer comme un prisonnier vers la potence. Peut-être savourait-elle sa victoire, peut-être laissait-elle transparaître son dédain habituel. Elle ne laissait rien paraître. Restait silencieuse. Peut-être cherchait-elle justement à me laisser imaginer des centaines de scénarios.

Je m’étais arrêté à une distance respectable. Ni trop proche pour que ça soit gênant, ni trop éloigné pour qu’elle ait la possibilité de m’ignorer.

《 Salut. 》

Je ne m’attendais à rien et je n’étais pas déçu. Pas surpris non plus.

《 Est-ce qu’on pourrait parler de ce qu’il s’est passé l’autre soir à la fête ? 》

Je ne la regardait pas directement elle, bien que de mon côté cela ne change rien, je ne voulais pas affronter son visage, le poids de sa présence, ou celui de ma culpabilité.

《 Tu as remarqué que lorsqu’on est énervé, je veux dire vraiment énervé, plus personne ne sait écouter ? Je suis venu m’excuser. Enfin, je suis venu pour ça, mais je ne vais pas le faire. Je pensais ce que j’ai dit pour les dieux, je les déteste et le fait de t’apprécier ne changera rien à cela. Artémis ne fait pas exception, au contraire. Les seules personnes qui ont compté pour moi ici n’ont pas jugé que c’était suffisamment réciproque pour choisir une vie où je serais mort dans une fraction de seconde de votre éternité, mais je comprends pourquoi. C’est pas votre faute. 》

Les mots s’étaient un peu coincés dans ma gorge. De toute façon, s’il fallait que je me mette à chialer devant elle, elle avait vu et fait bien pire. Entre m’aider à pisser depuis mon lit d’handicapé ou me regarder fondre en larmes en me plaignant une fois de plus de ma misérable vie, dans les deux cas, je restais une merde à ses yeux.

《 Je suis désolé que ça t’ai blessé. Ce n’était pas le but. 》

J’avais terminé mon monologue. Je ne savais pas si elle s’attendait à autre chose ou si elle comptait répondre. Mais le silence était terrible et je n’avais pas envie de me ridiculiser plus longtemps.

《 Bon, je te laisse tranquille. Bonne frai-cueillett-bref, oublie. 》 Et je m’étais retourné vers ce qui me semblait être la frontière des champs avec la grande maison.



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Re: This is what you get [June/Kleman]

« Salut. »

June daigna accorder un regard en direction de Kleman. Un regard froid. Un regard qui hurlait “Va-t-en”. Un regard que Kleman n’aurait pas pu voir dans tous les cas. Il y avait quelque chose de presque cathartique dans cette façon de faire, de se protéger. Il y avait des fêlures dans son armure mais elle ne laisserait plus Kleman s’y glisser aussi facilement.

« Est-ce qu’on pourrait parler de ce qu’il s’est passé l’autre soir à la fête ? »

Les Chasseresses ça pue la merde et Artémis est une connasse. Est-ce qu’il y avait vraiment quelque chose à dire là-dessus ? Cela n’aurait jamais dû atteindre June. Jamais. Elle avait entendu pire. Elle était préparée aux insultes, elle tendait des perches trop grandes pour être éviter. Tendre le bâton c’est accepter le coup. Mais cette fois, elle n’avait pas tendu de bâton à Kleman. Il l’avait ramassé à même le sol sans qu’elle ne s’y attende et avait décidé tout seul de s’en servir comme une arme.

« Tu as remarqué que lorsqu’on est énervé, je veux dire vraiment énervé, plus personne ne sait écouter ? Je suis venu m’excuser. Enfin, je suis venu pour ça, mais je ne vais pas le faire. Je pensais ce que j’ai dit pour les dieux, je les déteste et le fait de t’apprécier ne changera rien à cela. Artémis ne fait pas exception, au contraire. Les seules personnes qui ont compté pour moi ici n’ont pas jugé que c’était suffisamment réciproque pour choisir une vie où je serais mort dans une fraction de seconde de votre éternité, mais je comprends pourquoi. C’est pas votre faute. »

June fronça les sourcils. Une partie d’elle comprenait sa colère. Il suffisait de tendre un peu l’oreille pour réaliser que la vie des sang-mêlé était une vie misérable. Peu avait eu le choix de mêler leur vie à celle de divinités mais pourtant tous en payaient le prix. June, elle, avait choisi son chemin. Elle avait choisi d’entremêler son destin à celui de Diane et d’Hécate. Il y avait quelque chose d’injuste dans cette situation mais June n’en était pas responsable. Pourquoi devrait-elle payer pour l’existence de tous les dieux ?

« Je suis désolé que ça t’ai blessé. Ce n’était pas le but. »

June était de ceux qui lançaient des couteaux dès qu’elle ouvrait la bouche. Le venin coulait de lui-même de ses lèvres dès que l’occasion se présentait. Attaquer plutôt que d’avoir à se défendre. Annihiler l’ennemi plutôt que d’admettre ses propres faiblesses. Pourtant, il y avait quelque chose d’amer lorsque c’était dirigé contre elle. Une partie d’elle, frustrée, peinait à reconnaître que cette situation n’était douloureuse que parce qu’elle s’était attachée à Kleman. L’adolescente en elle, aussi éternelle qu’elle l’était, avait lié son destin à celui de Kleman pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire. La sorcière, elle, mettait plutôt ça sur le compte de la pathétique existence de Kleman qui n’avait que ses mots pour se défendre et que, lui aussi, préférait attaquer plutôt que de se défendre. Une similarité qu’elle refusait d’admettre.

« Bon, je te laisse tranquille. Bonne frai-cueillett-bref, oublie. »

Et alors qu’elle n’avait prononcé aucun mot, ni accepté ni refusé ses excuses, Kleman lui tourna le dos. Il n’était déjà plus là, son esprit réfugié à un endroit où il n’avait pas à assumer les conséquences de ses actes. June connaissait bien ce lieu puisqu’elle aimait s’y cacher aussi. Pourtant, son corps était toujours présent. June aurait pu ne rien dire et le regarder partir. Elle aurait pu se murer dans son propre silence et lui laisser croire pendant un instant qu’il avait parlé tout seul et que seul le vent avait entendu ses excuses. Il s‘agissait là de la sorcière-chasseresse, l’éternelle jeune fille dont la bouche n’était qu’amerturme et rancœur.

« C’était quoi ton but, alors ? »

Il n’y avait pas qu’une éternelle vipère dans ce corps éternel. Il y avait aussi une jeune fille, une adolescente, qui avait tout perdu et qui préférait se réfugier dans une grande tour pour se protéger des flèches qui tentaient de percer sa carapace. Il y avait une adolescente qui, malgré elle, avait laissé une petite interstice par laquelle Kleman s’était glissé sans s’en rendre compte. Et June avait beau nier, clamer haut et fort qu’elle n’avait d’affection que pour ses sœurs et la Lune, ce n’était pas la vérité. Comme si son corps, oubliant toutes les douleurs liées à ce terrible choix, permettait à quelques personnes de venir lui broyer le cœur de leur fragilité et arrogante mortalité.

« C’était quoi ton but en insultant la seule famille qu’il me reste si ce n’était pas me blesser, Kleman ? »

Qu’est-ce que je t’ai fait ? hurlait son regard d’adolescente blessée mais trop fière pour l’assumer. Les yeux rivés sur le dos de Kleman, June attendait. Quelque chose. N’importe quoi. Qu’il reste, qu’il parte, peu importe tant qu’il mettait terme à cette agonie qu’elle tentait vainement de camoufler sous un tapis. S’il restait, alors peut-être qu’elle aussi, resterait. S’il partait…


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Re: This is what you get [June/Kleman]



« C’était quoi ton but, alors ? C’était quoi ton but en insultant la seule famille qu’il me reste si ce n’était pas me blesser, Kleman ? »

Je ne sais pas si j’aurais préféré qu’elle ne dise rien, qu’elle me laisse comme une merde dans le silence jusqu’à imaginer que Théa s’était foutu de ma gueule en m’envoyant parler tout seul dans un champ vide. Peut-être que j’aurais même fini par me retourner contre elle pour terminer de bien ruiner tout ce que j’avais. Faire table rase, reprendre mon plan du début, fuir la Colonie et me blâmer pour les dix prochaines années pour avoir envisagé que les choses ici pourrait changer.
Mais elle avait fait le choix de me poser la pire question, de son ton froid et monotone habituel, comme si quelle que soit la réponse que je pouvais lui offrir, cela n’aurait comme conséquence que de me rendre la monnaie de ma pièce sans que son visage de statue d’ivoire ne change d’un battement de cil. Chacun de ses mots, chacun des silences entre, me rentrait dans le ventre comme si pendant tout mon monologue elle avait aiguisé ses lames patiemment pour m’achever. Et le pire, c’est que je n’en étais pas surpris. Que je ne m’attendais à rien d’autre de sa part et qu’à sa place, j’aurais sûrement fait exactement la même chose.

Le brasier habituel au fond de mon ventre s’était réveillé en une fraction de seconde, brûlant jusqu’aux parois de ma gorge en voulant sortir comme un dragon et arracher sa tête pour que ces mots n’aient jamais existés. Mais trop tard. Ils flottaient là, entre nous. Mes mâchoires s’étaient resserrées si vite par instinct que je sentais le goût du sang de mes joues sur ma langue. Je ne desserrais pas les dents pour autant. Retenir l’éruption engageait tous les muscles de mon cou jusqu’à ceux de mes pieds que je forçais à rester planter dans le sol. Je n’étais même pas capable de savoir s’ils auraient fui pour retrouver Théa ou l’inconfort de mon bungalow, ou s’ils se seraient jetés sur la chasseresse pour s’engager bêtement dans un combat perdu d’avance, mais qui n’aurait rien eu du jeu ou de l’entraînement. Mon corps me faisait mal à bouillir autant sans pouvoir pleinement me consumer. Il fallait que ça sorte. Il le fallait.

Je ne voulais pas me battre avec elle. Je voulais la blesser, lui faire comprendre de la pire des manières possibles le mal que ses mots me faisaient. Pas parce qu’elle n’était qu’une énième chasseresse, ou qu’une demi-déesse parmi tant d’autres aveuglée par le panache des dieux au point de refuser de voir les champs de bataille qu’ils laissaient dans leur sillon. Mais parce qu’elle n’était pas comme les autres pour moi, que je m’étais attaché comme le plus stupide des imbéciles, que je voulais la secouer comme un prunier, la réveiller de son admiration malsaine, la sauver des ravages que sa déesse allait irrémédiablement faire dans sa vie, dans son éternité, sauver l’âme belle et sincère qu’elle lui avait vendu en échange du marbre qui collait maintenant dans ses veines.

« Y a pas de but ! »

J’avais explosé. Je sentais déjà les larmes s'agglutiner au coin de mes yeux qui regardaient furieusement l’obscurité, trop contentes d’enfin voir la lumière du jour depuis tant d’années. Les traîtresses.

« Elle m’a pris Paloma, elle t’a pris toi, je ne voulais pas qu’elle pose ne serait-ce que le regard sur Théa. Y a rien d’autre ! Y a pas de plan machiavélique ou de poignard à enfoncer dans ton dos à la première occasion. Y a rien, y a jamais rien... Je suis jaloux, voilà, c’est dit, t’es contente ? Je suis putain de jaloux ! Un putain de médecin à décider à ma naissance que je serais un mec, que je ne pourrais jamais rien y faire et que ça serait suffisant pour que je ne fasse jamais partie de ta famille. Et c’est pas juste ! J’ai pas demandé à naître comme ça ! J’ai rien fait pour mériter ça, c’est pas de ma faute. Mais je suis quand même puni. »

Les mots sortaient sans que je ne contrôle plus rien. Un flot, une cascade, un torrent de mots sans forme, sans imaginer comment ils seraient reçus. Juste des mots bruts impossibles à retenir, coulant sans discontinuer sur mon visage, laissant un goût de sel sur mes lèvres et des tâches éphémères sur mon torse usé jusqu’à la moelle.

« J’ai tout foiré dans ma vie, mais c’était mes choix, mes mauvaises décisions, mes conneries et j’assumais. Mais j’ai essayé, j’essaie de faire des choses bien putain ! J’ai pas les outils, j’ai pas les bagages, je fais comme je peux ! Mais c’est jamais assez et à la moindre erreur, le moindre pas de travers je perds tout, tout ce qui me tient à cœur. Je peux pas en fait, les exigences sont trop élevées : je suis un pauvre mec, c’est évident pour tout le monde que je pourrais pas être un bon ami pour toi, un bon frère pour Théa, un bon je-sais-pas-quoi pour Paloma, alors pourquoi vous mettez la barre si haut ? Si vous ne vouliez pas que je réussisse, ça aurait été moins cruel de me décourager dès le début. Je ne l’aurais pas mal pris, je te jure.
Je me débats, je m’agite dans tous les sens comme un beau diable pour essayer de faire une image, même dégueulasse, avec les morceaux éclatés de ma vie. Que ça ressemble un minimum à quelque chose. Et dès que je dis que je suis fatigué de me battre, que j’ai besoin d’une pause ou d’un peu d’aide, je me prends un camion en pleine face et les dieux n’ont même pas la miséricorde de m’envoyer six pieds sous terre !
Ça doit être, je sais pas, plus marrant, plus divertissant de me voir galérer comme avant avec un petit cadeau en plus j’imagine ! Et il faudrait que je l’accepte, que je dise merci pour ça ? Que j’accepte sans rien dire ? J’en peux plus en fait. J’ai envie que tout ça s’arrête. J’en ai marre. Alors, oui, je fais de la merde, comme d’hab. Mais je sais que de toute façon, je vais te perdre, je vais perdre Théa, je sers à rien dans vos vies. Vous êtes ma famille, mais même pour toi c’est pas réciproque et elle en a déjà une, une vraie. Je comprends pas ce que je fous là, je comprends pas pourquoi j’existe et si les dieux sont vraiment des dieux, je comprends pas pourquoi ils ne font rien. Et le plus ironique dans tout ça, c’est que ma mère est censée être la déesse de la fortune et de la chance. Alors je sais pas ce que je peux faire d’autre que les détester et que de péter un câble quand tu prends leur défense.
»

Ma bouche est sèche. Mes poumons se gonflent et je me rends compte que je n’ai pas respiré une seule fois. Je me sens vide. Pour la première fois de mon existence de merde, l’inondation s’est tarie.



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Re: This is what you get [June/Kleman]

« Y a pas de but ! »

Kleman n’était plus Kleman. Ou bien, Kleman était enfin Kleman. Sa colère explosa, mettant à nu toutes les émotions qu’il dissimulait derrière ses remparts. Il cessait, pendant un instant, d’être spectateur de sa propre existence. Colère, haine, jalousie, mépris, tristesse, toutes les nuances de ses sentiments étaient mises à nues devant June, immobile, qui observait l’ouragan déployer sa férocité.

Petit à petit, les pièces de puzzle s’assemblèrent pour montrer Kleman dans son entièreté, dans son humanité la plus pure, la plus sale. Il était une âme en peine, une âme à qui on avait retiré le peu qu’on lui avait donné, une âme qui préférait se poignarder lui-même que d’avouer toutes les souffrances qui fissuraient son être. June aurait aimé trouver ça pathétique mais elle ne pouvait empêcher son cœur de se serrer face à ce cri de détresse, cet appel à l’aide jeté en pleine figure. Juniper et Kleman se superposaient dans leurs imperfections, dans leur colère, dans leurs vaines tentatives d’être plus que ce qu’ils étaient.

June sentit une goutte d’eau glisser sur sa joue. Elle leva la tête, surprise face à la clarté du ciel, avant d’essuyer ce qui s’avérait être une larme. Pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi son cœur se serrait-il ? Pourquoi avait-elle l’impression que Kleman, dans toute sa colère, réparait quelque chose en lui hurlant dessus ? Pourquoi avait-elle cette terrible sensation lorsqu’il parlait d’elle comme un membre de sa fille ? Pourquoi sentait-elle son estomac se tordre et ses mains trembler ?

Non, non, non. June refusait cette réalité. June refusait cette réalité où les sentiments de Kleman étaient réciproques. Cette réalité où elle aussi le considérait comme quelqu’un de sa famille. Elle refusait de s’être attachée à lui ou d’avoir été blessée par ses mots. Elle refusait qu’il se soit glissé entre les murs de sa tour et qu’il s’y soit installé. Elle refusait l’impossible car cela signifiait qu’elle allait le perdre. Qu’il y aura un jour où Kleman ne sera plus et où June sera toujours.

June fixait Kleman alors que son visage, déformé par sa tristesse et sa rage, semblait parler dans le vide. Fascination morbide pour ses larmes mortelles, pour ses tremblements humains, pour ses émotions à vif ; miroir de tout ce que June refusait de vivre et de ressentir.

Finalement, le silence. Kleman se tut. Seule sa respiration saccadée permettait à June de savoir qu’il était toujours là malgré les larmes qui brouillaient sa vue. Était-ce comme ça qu’il voyait le monde ? Comme un paysage flou, noirci de chagrin ? Jusque-là adossée contre un arbre, les bras croisés, June se mit en mouvement. Sans qu’elle ne puisse contrôler quoi que ce soit, comme si son corps, lassé d’obéir au cerveau, décidait de suivre le cœur. June tendit son bras en direction de Kleman et lui saisit l’épaule avant de le faire basculer contre elle.

Il est plus lourd qu’il en a l’air, pensa-t-elle alors qu’elle peinait à retrouver son équilibre au moment où le corps de Kleman se plaquait contre le sien. Il eut une seconde de flottement avant que June, presque avec pudeur, n’enroule ses bras autour de la nuque de Kleman dans une étreinte aussi timide que maladroite.

« Thea n’est pas Paloma. »

June aurait pu expliquer en quoi Thea ne ferait pas une bonne Chasseresse car elle avait trop d’attache avec le monde qui l’entourait, ou combien Paloma avait fait son choix toute seule de façon réfléchie mais June ne dit rien de tout cela. Elle recula légèrement et laissa retomber ses bras le long de son corps. Elle sentait des regards curieux sur eux et elle avait envie de leur hurler de déguerpir d’ici. Pour autant, elle se concentra sur Kleman.

« Tu es stupide, Kleman. Tu es stupide parce que tu pourrais demander à Thea ce qu’elle pense réellement plutôt que de te persuader que l’image pathétique que tu as de toi est celle que tout le monde a. Tu es stupide parce que je suis sûre que si tu lui demandais, jamais Ô grand jamais elle ne remettrait en question la place que tu as dans sa vie. Je l’ai vu te regarder Kleman. Elle te choisirait toi plutôt que n’importe qui dans le monde. L’autre clampin qui lui sert de demi-frère ne t’arrive même pas à la cheville. »

Le ton de June était froid comme à son accoutumée mais quelqu’un d’habitué, comme Kleman par exemple, pourrait capter les inflexions presque chaleureuses dans sa voix. Oui, elle était clairement en train de l’engueuler, le regard sévère et les lèvres pincées, mais il y aussi une certaine souffrance dans ses mots. C’est comme si l’écho de ces mots ne disaient pas “tu es stupide” mais plutôt “je tiens à toi, abruti.” Bien qu’elle ne parlait déjà pas très fort jusque là, June baissa un peu le ton de sa voix pour être certaine que seul Kleman pourrait l’entendre.

« J’ai choisi volontairement de ployer le genou face à Hécate et à Diane. Je me suis entourée volontairement d’immortelles pour ne plus jamais avoir à perdre qui que ce soit. Donc, si tu meurs, Kleman, je vais chercher ton âme en enfers pour te tuer une deuxième fois de mes propres mains. »


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Re: This is what you get [June/Kleman]



Si tu meurs, Kleman, je vais chercher ton âme en enfers pour te tuer une deuxième fois de mes propres mains.

Qu’est-ce qu’il venait de se passer ?

L’espace d’une seconde je lui étais tombé à moitié dessus alors qu’elle me tirait à elle, puis elle avait de nouveau disparu dans le silence et la distance, et sa voix s’était remise à figer l’espace autour de nous en assénant froidement ses remarques – reproches ? – comme si j’avais besoin d’aide pour frapper sur les clous de mon estime personnelle, et pour finir cette menace.
J’avais trop parlé, trop vidé mon sac, mon cerveau était juste incapable de recoller les morceaux et de mettre du sens dans ces quelques secondes. Est-ce que tout ceci signifiait qu’elle m’en voulait toujours ? Est-ce qu’elle avait au moins écouté ce que j’avais dit ? Qu’est-ce qu’elle entendait par « Théa n’est pas Paloma » ? Paloma m’avait rayé de sa vie d’un trait net à l’instant même où elle avait rencontré Artémis sans que personne ne s’y entende du tout, alors qu’est-ce que June pouvait bien savoir de la place que je pouvais avoir dans la vie d’une Romaine qu’elle avait rencontré à peine une semaine plus tôt ? Est-ce qu’elle se moquait de moi ? Ou était-ce une tentative foireuse de me remonter le moral ? Ce n’était clairement pas son genre.
Non, son genre, c’était plutôt de m’ignorer, de m’envoyer paître ou de me descendre plus bas que terre à la moindre occasion. Et ce n’était pas parce que le temps et les circonstances avaient construit une routine agréable autour de ce modèle qu’elle changerait. Après les larmes, j’avais envie de rire. J’étais tellement naïf… tellement idiot. Mais il n’y avait plus rien à l’intérieur, plus la moindre étincelle de brasier pour enflammer mon sourire jaune. Plus rien pour pleurer, plus rien pour me blâmer, plus rien pour lui répondre. Après avoir été un volcan en constante éruption pendant des années, voilà que je me faisais désert, aride et amer.
Elle avait choisi Artémis et j’étais un bel enfoiré de lui avoir dit tout cela. Un bel enfoiré pour elle si elle allait maintenant devoir se protéger de ma mortalité. Un bel enfoiré pour moi si elle n’en avait rien à foutre et que je venais de m’exposer plus qu’un lapin dans les serres d’un aigle. J’avais honte. Le peu que je pouvais encore sentir s’en était rempli comme un buvard.
La tempête de sable s’était muée en brouillard. Incapable de la comprendre ou d’aligner deux phrases cohérentes. Même mon corps s’en trouvait affecté. Mes épaules étaient douloureuses d’être soudainement relâchées et mon dos, mes bras et mes jambes ne tenaient que parce que je ne pouvais pas totalement m’effondrer au sol comme une poupée de chiffon. J’avais laissé filer le peu de puissance hargneuse qui me donnait l’énergie d’avancer. Elle avait raison, j’étais vraiment stupide.

« Okay, s-si tu veux... »

Les mots étaient sortis dans un souffle mêlé de soupir et je ne suis même pas certain que c’était bien ce que j’avais prononcé. Je ne savais pas s’il fallait que je reparte ou que je reprenne mes excuses du début. Alors j’étais juste resté là tel un piquet de mousse, un épouvantail bas de gamme, au milieu du champ de fraises.



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Re: This is what you get [June/Kleman]

« Okay, s-si tu veux… »

June avait vu Kleman énervé, agacé, enragé, blessé, frustré. Elle l’avait découvert jaloux, triste, envieux. Elle avait vu une myriade d’émotions sur le visage du sang-mêlé mais jamais elle n’avait vu l’adolescent dénudé de son masque. Le Kleman qui se tenait face à elle était juste un enfant. Un enfant perdu, un enfant malmené par la vie, un enfant malmené par les dieux. Un nouveau pincement au cœur agaça June. Elle n’avait toujours pas autorisé à ses émotions d’enfler dans sa poitrine et pourtant, elles étaient là, brûlantes, envahissantes.

« Allons marcher. »

Passé et présent se mélangèrent. Comme s’ils étaient de nouveau seuls au monde, June lui tendit son coude et il s’en saisit. S’agissait-il là d’un simple instinct ou d’une réelle volonté ? June ne s’attarda pas pour le découvrir. Elle se mit en marche. Elle slaloma entre les pieds de fraise pour mieux s’en éloigner. Elle ignora les regards curieux mais nota chaque visage qui murmurait sur leur sillage.

June quitta définitivement le champ de fraise pour se réfugier là où elle se sentait le mieux : dans la forêt. Les bruits de la Colonie ne furent bientôt réduit qu’à un murmure lointain avant d’être définitivement remplacé par le son du vent dans les arbres. Les branches et feuilles mortes craquèrent sous les pieds de Kleman à mesure que June l’emmenait plus profondément dans la forêt.

Enfin, elle s’arrêta. Là, face à elle, se tenait un arbre qui n’avait rien à faire dans cette forêt mais qu’elle avait planté pour qu’il puisse s’y épanouir librement. Bien évidemment, la nymphe qui y était rattachée n’était pas là, voguant à travers le monde grâce à la bénédiction d’Artémis. June était à la fois soulagée et triste de l’absence de See. Elle aurait eu les mots que Kleman et June auraient aimé entendre.

June soupira et guida Kleman jusqu’à une racine légèrement surélevée pour qu’il puisse s’y asseoir pendant qu’elle s’adossait contre le tronc. Elle fixa pendant de longues secondes le sang-mêlé qui semblait chercher où elle se trouvait. Elle se racla la gorge.

« Comment va ta jambe ? »



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Re: This is what you get [June/Kleman]



Je ne savais plus à quoi m’attendre de sa part. Ne plus la voir me donnait l’impression de ne plus la comprendre. Mais ce n’était pas comme si j’avais appris à la connaître avec mes yeux. Le reste semblait pourtant tout autant engourdi ou défectueux. Elle avait ordonné de marcher, mais ce n’est que son signal en frôlant mon bras qui m’avait fait réagir. Enroulant machinalement mon coude au sien et suivant aveuglément sa direction. Dès le premier pas, j’étais perdu. On quittait le chemin qui m’avait mené à elle et mes repères par la même occasion. Mais mon instinct n’exprimait pas la moindre hésitation à lui faire confiance. Quel que soit le chemin, quelle que soit la distance, elle serait là et c’était une information plus que suffisante. Qu’importait où elle comptait nous emmener, ce serait une ligne droite, solitaire et dégagée dans l’obscurité aussi cuisante que le soleil artificiel de la Colonie. Le reste autour pouvait aussi bien disparaître. Les pensionnaires trop curieux, à la langue bien pendue, les tintements des armes près de l’arène, parfois cloches parfois claques, les crissements de pas, en bruit de fond, le vent dans les feuilles, qui fait naître la forêt dans ma tête.

La forêt comme un refuge, comme un retour à un moment où il était facile de se lancer des piques sans que ça n’ait de conséquences, de se lire dans les bruits des frottements de tissus et de bouger l’un en fonction de l’autre comme des aimants. Une forêt où la Colonie n’est plus si loin, menaçante, débordante, envahissante. Une forêt où l’on peut tout deux faire exister celle bulle protectrice si l’on y croit assez.

Nos automatismes reprennent vite. Sont-ils jamais partis ? Ses mains qui me guident fermement vers une racine épaisse, ses pas qui s’éloignent et disparaissent dans le flot des autres bruits de la nature. Dans mon imaginaire, elle vient de s’évaporer en fumée. Un léger raclement de gorge et la voilà réapparue à ma droite contre l’arbre, probablement assise elle aussi.

« Comment va ta jambe ? »

J’hésite. Je voudrais pouvoir la voir. La fixer dans les yeux pour deviner ce qu’elle attend. Est-ce qu’elle veut vraiment parler de ma jambe ou d’autre chose ? Est-ce qu’elle s’en inquiète en tant qu’amie ou que médecin ? A-t-elle pitié ? Est-elle en train d’essayer de se calmer elle aussi ? Fuirait-elle mon regard ? Me transpercerait-elle du froid qui loge dans ses pupilles ? Préfère-t-elle le silence, faire comme si rien n’avait changé depuis le camp des chasseresses ? Ou cherche-t-elle au contraire à faire bouger les choses ? Mais je n’ai que sa voix pour indice et rien d’un Sherlock Holmes.

« Ça fait mal parfois. Je ne sais pas toujours si c’est des vraies douleurs ou juste dans ma tête. Mais c’est supportable. »

Je pourrais m’arrêter là. Mais j’ai envie de lui dire.

« Tu as fait des miracles. Merci pour ça. Et pour le reste. »



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Re: This is what you get [June/Kleman]

June pouvait voir le trouble dans le regard de Kleman. Certains racontaient que ceux qui ne pouvaient pas voir perdaient la capacité d’exprimer leurs émotions avec leurs yeux mais ce n’était pas vrai ; en tout cas pas avec Kleman. Lorsque June était attentive, elle pouvait y lire autant d’émotions que s’il s’agissait d’yeux valides. Elle vit toutes les questions que Kleman ne posaient pas et tous ses doutes. Plus il s’habituait à ne plus voir, plus il perdait le contrôle des émotions qu’il laissait glisser sur son visage. June était persuadée que ce visage n’avait jamais connu autant d’émotions que maintenant.  

« Ça fait mal parfois. Je ne sais pas toujours si c’est des vraies douleurs ou juste dans ma tête. Mais c’est supportable. »

June hocha la tête comme le ferait une médecin en écoutant les symptômes de son patient. Pour autant, elle regardait Kleman comme on regarderait quelqu’un à qui on tient pour de vrai plutôt qu’une créature à réparer - ce qui était plutôt nouveau pour elle, somme toute.

« Tu as fait des miracles. Merci pour ça. Et pour le reste. »

June resta silencieuse le temps que savourer le goût de ces mots sur la langue. Il y avait des remerciements de politesse, auquel elle s’était habituée. Il y avait les remerciements de ses sœurs qui étaient plus naturels, plus sincères. Et puis, il y avait les remerciements qu’on ne savait pas qu’on attendait et qui ont le goût… un goût différent. Quelque chose de surprenant. De sucré.

« J’ai fait ce que j’avais à faire… »

Non, elle n’avait pas seulement fait ce qu’elle avait à faire. On lui avait demandé de soigner le malheureux qui avait croisé leur route et de le renvoyer à la Colonie. Au lieu de ça, elle avait passé des mois entiers à être à ses côtés, quelque part dans une forêt, perdue au milieu de nulle part, à attendre que le jeune garçon retrouve assez d’indépendance pour être prêt à retourner sur ses pas malgré les blessures de son âme. Rien ni personne ne l’avait obligé. Bien sûr, au début, elle avait fait semblant que c’était dans son intérêt. Elle n’avait rien d’autre à faire, disait-elle. Ça l’entraîne avec pouvoirs, assurait-elle. C’était finalement devenu plus que ça. Petit à petit.

« Merci à toi. »

Les mots étaient sortis d’eux-même dans un murmure que seul lui pourrait entendre s’il le voulait. Kleman avait bien des défauts et s’occuper de lui n’avait pas été une de plaisir mais il avait réussi à faire sortir l’adolescente de sa tour d’ivoire malgré toutes ses défenses. Pendant de fugaces moments, au lieu d’être une sorcière froide et austère, June redevenait la sorcière que sa famille aurait toujours voulu qu’elle soit : vivante.


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    Re: This is what you get [June/Kleman]

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