Elle me rembarrait. Je m’y attendais, mais elle aurait pu être encore plus sèche, je l’avais déjà vu faire et pas qu’une fois. Et pour une raison de son ineffable plan, elle m’avait jugée indigne de ses pliques les plus épicées. En même temps, j’arrivais tel un bulldozer pour farfouiller dans ce qui la mettait le plus mal à l’aise. Je ne pouvais pas tellement m’attendre à ce qu’elle se mette à me déballer tout son sac dès la première tentative.J’avais presque envie de sourire tant c’était évident et prévisible. J’avais juste à suivre le mouvement, ne pas me laisser distancer et attendre qu’elle cède. Il fallait cependant lui reconnaître un talent fou pour vivre dans un tel déni. Bon après, j’étais bien placée pour parler. Oups.

« Pas trop dur de devoir gérer la 1re cohorte ? »

Elle m’avait coupé l’herbe sous le pied avant que je ne puisse renchérir. De toute évidence, la moindre porte de sortie qui pouvait lui éviter cette discussion faisait l’affaire. Même parler de la Première Cohorte et de Wren, comme si elle en avait quelque chose à faire. Mais j’étais fair-play et j’allais jouer.

« Oh, tu sais, je ne gère rien du tout. Et je n’ai clairement pas envie que ça arrive. Je me contente de faciliter un maximum les choses pour le groupe. Tout le reste, je ne veux pas en entendre parler, très peu pour moi, non merci ! Je ne sais pas comment tu fais, mais franchement, je te tire mon chapeau. C’est une telle charge de travail... Je me demande toujours comment vous faites pour ne pas craquer, vous autres Centurions… J’imagine que ça ne t’aide pas à être tranquille dans le reste de ta vie si déjà ta charge mentale est saturée avec ça. Ça ne m’étonne archi pas que tu n’aies plus la moindre patience à consacrer aux conneries de Clayton ou à l’increvable énergie de Théa. Tu arrives à te poser parfois ? À te reposer, prendre soin de toi ? »

Contre Uno.
Et oui, tu ne vas pas t’en tirer comme ça ma p’tite dame.

Ava pinça les lèvres. Elle commençait à comprendre comment Niamh avait pu se glisser aux côtés de Wren à la tête de la première cohorte : elle était impitoyable. Ava avait la nette impression que peu importe les détours qu’elle prendrait, le piège de Niamh allait irrémédiablement se renfermer sur elle. C’était. Si. Frustrant. Bien évidemment, il existait la solution où Ava utilisait ses pouvoirs sur Niamh pour que celle-ci change drastiquement d’angle d’attaque, mais Ava avait la sensation que Thea ne lui pardonnerait pas…

« Ce n’est pas pour ça qu’il y a le Club Mydh, finalement ? Se reposer, se détendre… Vivre avec Clayton comme s’il était incapable de ne pas partager un toit avec elle. Et puis, je ne vois pas tant que ça Thea puisqu’elle n’est même pas légionnaire, tu sais. »

Tu sais comme si Ava n’entendait pas parler de Niamh à longueur de temps tant elles étaient proches.

« Et ce n’est pas m’éliminant que Thea obtiendra sa place, donc ton plan machiavélique pour me tuer pendant cette randonnée ne fonctionnera pas. Tu m’emmènes où d’ailleurs ? »

Une touche d’humour pour ramener le sujet sur ce sentier de randonnée… Ava avait finalement bien appris de sa mère.

Elle voyait aussi clair dans mon jeu que moi dans le sien. Et il était de plus en plus difficile de dissimuler mon sourire derrière les bretelles de mon sac à dos ou l’objectif de mon appareil. Les ami.e.s de Théa étaient mes ami.e.s, mais je commençais vraiment à apprécier Ava pour qui elle était. Une jeune femme intelligente, complexe et pleine de problèmes. Juste, parfaite.
J’avais presque envie de lui serrer la main et de la remercier d’être une aussi bonne joueuse, mais je ne voulais pas lui donner l’impression qu’elle avait gagné le match. J’étais beaucoup trop mauvaise joueuse pour ça.

Je profitais de sa blague pour décharger un peu le rire nerveux que je retenais depuis le début de ce duel.

« Zut alors, moi qui pensais avoir trouvé la solution parfaite à tous mes problèmes. Je vais devoir me contenter de t’enterrer pour supprimer la concurrence en prévision des prochaines olympiades. Ça sera toujours ça de pris. »

Je jetais un coup d’œil aux arbres alentours jusqu’à croiser deux traits de peinture rouge et jaune.

« Honnêtement, j’en sais rien. Anita m’a dit qu’elle avait fait ce circuit hier et qu’elle avait adoré. Je ne me suis pas beaucoup plus renseigné. »

Cette fois, c’était moins évident de raccrocher les wagons. Ava avait bien joué, mais je n’allais pas lui laisser le dernier mot.

« Mais t’inquiète, on est toujours sur le bon chemin. Tu n’as pas besoin de t’en préoccuper, je gère la fougère. Je peux au moins faire ça pour toi. » Je lui rentrais gentiment dans l’épaule, tout sourire, clin d’œil et finger gun. « Profite donc du paysage, détends-toi. Ce n’est pas valable que pendant le Club Myth hein, mais bon … » On ne pouvait pas demander la lune aussi précipitamment. « C’est déjà un bon début. Et très honnêtement, ne le prend pas mal, mais tu donnes l’impression de t’être fait réveillée par un rouleau compresseur. Il y a un truc qui te stresse en ce moment ? »

« Eh bien merci… »

Ava se renfrogna et passa une main sur son visage. En effet, elle devait avoir une sacrée tête. Entre l’abus d’alcool des derniers jours, les nuits ponctuées de crise d’angoisse et la… mise au point de la vieille, Ava avait en effet l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur.

« Essaie de partager le même toit que Clayton H24 et je suis sûre que tu finiras avec la même gueule. »

Et merde. Les mots n’avaient eu qu’à quitter ses lèvres pour qu’Ava ait envie de se fracasser le crâne contre une falaise. Elle n’avait pas besoin de croiser le regard de Niamh pour savoir que cette dernière devait être en train de jubiler. Ava s’empressa d’ajouter :

« Enfin, je suppose que tu en connais des gamins surexcités, tu dois avoir ton lot aussi. Ma tante revint demain, il devrait se calmer. »

Ava pataugeait dans la mélasse.

J’étais partagée entre le rire sincère d’imaginer Clayton, en bonne pile électrique, avoir ses zoomies chaque soir et courir dans tout l’appartement des Crimson en criant “Parkour !“, et le souffle grimaçant de compassion, tout aussi sincère, de devoir supporter ce spectacle.
En était sorti un rire tordu à moitié assumé. Nickel, vraiment parfait pour se faire des potes ça. Bravo.
Ma petite voix intérieure, qui s’était faite plutôt discrète jusqu’à présent, recommencer à me murmurer à l’oreille. Je savais qu’il ne fallait pas l’écouter, mais…
Nerveusement, je coinçais les lanières des bretelles de mon sac entre mes doigts jusqu’à ce que ma peau se torde et rougisse.

« Tu sais, tu peux me l’envoyer. »

Tu aurais dû lui proposer bien plus tôt. Théa en avait parlé, tu le savais, tu aurais dû t’en douter. La voix avait raison, comme toujours. Fais mieux, rattrape-toi maintenant.

« J’ai largement la place chez moi, en ce moment il y a juste Oisin et les enfants de Maav. Je suis sûre et certaine que Clayton, adorerait passer ses journées à jouer avec les petits et leur apprendre des gros mots. Tout le monde y serait gagnant. Et tu n’aurais même pas à trouver d’ – Enfin, je peux lui dire que je suis de corvée de baby-sitting et que j’ai absolument besoin de son aide, par exemple. »

J’avisais le repère peint sur l’un des troncs à droite de notre intersection. Le rythme ralentissait au fur et à mesure que la pente se faisait de plus en plus raide. Malgré les années d’entraînement au Champ de Mars, je soufflais comme un bœuf.

« Au moins pour ce soir. Et puis c’est valable pour les autres fois aussi. Je veux dire : Clayton n’a pas ultimement de raison particulière ou d’obligation à venir exclusivement chez toi. On peut faire “garde partagée“. Toute façon, Théa voulait organiser une soirée film et j’avais déjà proposé de le faire chez moi. Ça peut être ce soir. Et tu n’es pas obligée de venir. »

Je pataugeais un peu. Ava m’avait laissé une porte grande ouverte, certainement sans faire exprès, et je trouvais tout de même le moyen de foncer dedans en me prenant l’encadrement et la poignée dans la tronche.

« Clayton n’est pas— »

Ava était à la fois frustrée par son souffle qui se faisait de plus en plus difficile à reprendre et par la réaction de Niamh. Clayton n’est pas un enfant avait-elle envie de hurler. Elle n’avait aucunement envie de l’infantiliser alors qu’il savait pertinemment ce qu’il faisait et que c’était un adulte. Il était insupportable en toute connaissance de cause. Excuser son comportement en le comparant à un enfant donnait à l’impression à Ava qu’elle exagérait ou que toute la situation était mignonne. Clayton n’était pas mignon. C’est un enfant, lisait-elle entre les lignes, sois patiente avec lui. Est-ce qu’il méritait qu’elle soit patiente avec lui alors qu’il passait son temps à jouer avec ses limites en toute connaissance de cause, en tout adulte qu’il était ?

« Fais ce que tu veux avec lui, ce n’est pas mon problème. Je suis pas sa mère, je m’en fous. »

Ava s’arrêta pour cracher un coup ses poumons, les mains appuyées sur ses genoux.

« C’est quoi cette randonnée de ses morts, putain. J’vais mourir avant d’atteindre le sommet. »

Ava commençait à être franchement énervée.

Je jouais avec le feu. Je n’avais pas besoin de regarder Ava souffler comme un phoque par-dessus mon épaule pour savoir que ses traits tirés, contrits, n’étaient pas seulement dû à l’inclinaison scandaleuse du terrain. Clayton était un sujet éminemment délicat. Je proposais juste de l’en débarrasser et elle s’était fermée immédiatement.
La question était de savoir : avais-je suffisamment envie de creuser, de crever l’abcès, de maintenir cette porte ouverte pour elle, au point de risquer de me mettre la centurion de la Cinquième Cohorte à dos ?

« Fais ce que tu veux avec lui, ce n’est pas mon problème. Je suis pas sa mère, je m’en fous. »

Mon souci, c’est qu’en-dehors de mon instinct de survie, sa réaction m’activait bien trop facilement. Bêtement, j’avais pris trop à cœur sa situation. En vrai, on ne se connaissait pas assez, elle et moi, pour que je perde mon temps avec leurs gamineries. C’était la pote de ma meilleure amie, mais elle ne faisait pas le moindre effort et je ne méritais pas qu’elle déverse sa colère ni ici, ni maintenant, ni avec moi.

Je m’étais arrêtée pour l’attendre. Les mains sur les hanches, le nez coulant légèrement, le regard perdu dans la cime des arbres. Je respirais un bon coup. Ce n’était pas le moment de s’énerver. J’avais très envie de l’envoyer chier, mais je tenais à cette randonnée, je tenais à ce groupe, je tenais à ma bonne humeur et elle n’allait pas me gâcher ma journée. Je soupirais un bon coup pour me donner le courage de la regarder. S'il fallait qu'elle me déteste pour enfin être honnête avec elle-même...

« On fait une pause. »

Je lui avais tendu ma gourde et m’étais laissé tomber sur un gros caillou coincé entre les racines d’un épicéa.

« Ce n’est pas ton problème, mais tu ne dis rien quand il s’invite chez toi alors que tu n’en as pas envie. Par contre, j’ai dû louper un épisode. Il me semblait qu’au nouvel an ça allait plus que bien entre vous. Il s’est passé un truc depuis ? Quand est-ce qu’il a décidé de faire de la merde ? »

Les fantasmes d’Ava étaient si vifs qu’elle avait l’impression de les voir se dérouler sous ses yeux : ce moment où elle se levait d’un coup pour pousser Niamh du haut de cette foutue falaise. Le son de ses os qui se brisaient résonnaient comme une douce mélodie à ses oreilles. Enfin, la tranquillité. Enfin, le calme.

Ava ferma les yeux une seconde, juste le temps de reprendre consistance, de s’ancrer dans le présent. Niamh était comme tous les autres : un rapace qui attendait patiemment le moment où Ava rendrait les armes. Son visage retrouva sa neutralité, si ce n’était pour la rougeur de ses joues uniquement dû à l’effort physique. Lentement, elle tendit la gourde à Niamh mais ne la lâcha pas.

« Qu’est-ce que tu cherches au juste ? Si tu veux savoir si Clayton est célibataire, il l’est. Ce n’est pas parce qu’il m’amuse trente minutes quand je bois trop que je veux de lui dans ma vie. Il le sait. Je le sais. Il n’y a rien à creuser de plus. »

Enfin, Ava rendit la gourde à Niamh.

« Si tu cherches des moyens de séduire Haynes, demande à Thea. C’est elle, sa meilleure amie, pas moi. Si tu m’as fait grimper ici juste pour m’interroger sur lui, je me casse, amie de Thea ou pas. »

Tout était de nouveau complètement maîtrisé : son visage neutre, son corps rigide, son regard froid. Si Ava avait cru pendant un instant que Niamh pouvait être autre chose que la chercheuse de merde de la première cohorte qu’elle était, c’était maintenant terminé.

Très mauvaise idée de manger une petite barre protéinée dans ce genre de circonstance. Une main sur ma gourde, la bouche pleine, même si j’avais été surprise de la résistance dans la poigne d’Ava, c’est sa réponse qui m’avait fait avaler de travers.
Ma gourde était tombée entre nous et avait roulé jusqu’à ses pieds, déversant tout son contenu dans la terre.

J’avais postillonné des flocons d’avoine au chocolat, pile à mi-chemin entre le rire, l’étouffement et la honte. Elle ne pouvait pas sérieusement imaginer que j’avais envie de lui piquer Clayton ? Sinon, je m’étais gravement trompé sur elle.
D’un autre côté, il y avait quelque chose de rassurant dans l’idée que tout le monde puisse avoir oublié, y comprit elle. En supposant que Théa ait suffisamment de tact pour ne pas en parler, c’était de toute façon loin d’être un secret au Camp Jupiter. Mais qu'Ava puisse prétendre, pour détourner l’attention d’elle-même ou pas, que je sois susceptible d’avoir des vues sur quelqu’un… Peut-être ma grand-mère s’était-elle enfin décidée à m’épauler sur ce coup ?

« Oh merde, pardon, pardon, mais je ne m’y attendais tellement pas… »

Je m’étais précipitée pour la sauver de mes projectiles bio et naturels. J’avais très envie de glousser, mais son visage était tellement froid et distant qu’il ne fallait pas que je la regarde si je ne voulais pas partir en fou rire nerveux.

« Tu n’y penses pas sérieusement … quand même. Pas toi. »

C’était vraiment difficile de ne pas sourire.

« Nan moi à la base, je voulais juste profiter de l’été avec mes amis et relever ce défi d’enfin remettre les pieds sur un chemin de randonnée. Mais maintenant qu’on y est, ce que je cherche à savoir, c’est pourquoi tu repousses tout le monde, pourquoi tu es à ce point sur la défensive, pourquoi tu ne te laisses pas de répit, pourquoi tu inventes des histoires comme quoi je viendrais te piquer truc-machin-et-chouette ou que je serais en train d’espionner pour des guéguerres de Cohortes, et qu’est-ce qui a bien pu se passer dans ta vie pour que tu sois autant méfiante de tes propres émotions. Je m’en fiche que tu m’envoies balader. Mais le fait est que ce comportement est en train de mettre le bazar dans mon groupe de potes et, je ne préfère pas en arriver là, mais que si la solution c’est de se séparer, je n’hésiterais pas. »

Visiblement, il fallait jouer cartes sur table avec elle. J’ignorais si j’allais le payer cher, mais au stade où on en était, ça ne faisait pas grande différence.

« J’ai un profond respect pour toi, je t’admire, je te trouve très chouette comme fille, on a passé de super moments au Camp et en-dehors. Mais, ça-là. Ça ne me convient pas. Tu n’es pas obligée de me faire confiance, y a aucun souci. Tu peux continuer sans rien changer, c’est okay. Je te dis juste, qu’il y a une porte ouverte ici et maintenant, qu’il y a quelqu’un pour t’écouter, te soutenir, sans jugement, et sans qu’on en reparle plus jamais si tu n’en as pas envie. »

Ava toisa Niamh pendant de longues, très longues secondes. Il y avait eu beaucoup d’informations en peu de temps et si Ava n’avait pas été occupée à s’essuyer le visage de flocons d’avoine imaginaires, peut-être serait-elle partie avant que Niamh finisse son long, très long, trop long monologue. Pour dire des conneries, c’est sur qu’elle débitait plus vite que son ombre. Peu de compétition sur cette terre ; à part peut-être Eminem lui-même.

Ava serra la mâchoire. De colère. De frustration. De toutes ces émotions qu’elle ne savait ni ressentir ni nommer. De quoi Niamh se mêlait, en fait ? Pour qui se prenait-elle ? Prenait-elle cette falaise pour sa salle de trône ? Parce qu’Ava hésitait franchement à la faire tomber de son piédestal et très vite. User de son pouvoir la démangeait de plus en plus, juste par plaisir d’avoir l’ascendant et de la faire taire. Peut-être qu’elle pourrait lui fourrer la langue dans sa bouche en passant, histoire qu’elle se pose d’autres questions.

L’alcool. La fatigue. Ava laissa apparaître une fêlure sur son visage d’indifférence lorsque la colère fit palpiter ses tempes.

« Parce que tu penses que c’est en me trainant à l’autre bout de cette foutue île que tu vas obtenir de moi… obtenir quoi, d’ailleurs ? Des confessions ? Des aveux ? Que je pleure ma triste enfance sur tes genoux pendant que tu me tapotes affectueusement le dos ? »

Ava était si énervée. Si énervée par ce monde qui tentait toujours d’en savoir plus, de connaître tout, d’être juste des bouteilles transparentes peintes de mille pâquerettes pour cacher les trous.

« Je n’ai pas besoin de porte ouverte. Je n’ai besoin de rien ni personne. Comme tu le dis si bien, c’est ton groupe de pote, pas le mien. Mes émotions ne regardent que moi et je ne vois pas pourquoi le monde entier a besoin soudainement de les connaître ! Je ne suis pas une bête de foire qu’on vient disséquer quand on s’ennuie en été, merci bien. »

Ava recula, la colère froide. Elle se pointa elle-même du doigt.

« Et ça-là, comme tu dis, c’est moi. Désolée de ne pas être Thea ou je ne sais pas quel abruti avec qui tu traines d’habitude. Retourne avec ton merveilleux groupe et laisse-moi tranquille. Je n’ai demandé ni ton empathie à deux balles, ni ta pitié déplacée. »

Ava tourna les talons. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à la faire sortir de ses gonds depuis hier soir ? C’était insupportable. Vivement le retour au Camp Jupiter.