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Niamh Talmhach - Strive to feel alive -
Pouvoir Passif : Toxine Par sa mère, Niamh a reçu la bénédiction des enfants de Cérès. Mais à nouveau, pas celle à laquelle on s’attendrait de ces amoureux de la nature. Niamh n’a jamais eu la main verte, si bien que le précieux jardin de sa mère a fini par lui être interdit. Ce n’est pas une question d’absence de volonté ou de manque de travail. Ses doigts ne semblent en mesure de n’obtenir des végétaux de la nature que des poisons et non des fruits colorés et merveilleux. Qu’importe la plante, entre ses mains, elle se transformera irrémédiablement en toxine amenant des plus petites toux aux allergies les plus impressionnantes. Rien de mortel heureusement, à ce jour. Et il reste encore assez aisé de déconseiller les mortels d’y goûter ou de retenir ses propres mains d’y toucher.
Donc, le 30 octobre 2023, moi, Niamh Talmhach, j’ai eu 22 ans. Et ça fait bien trop longtemps que je n’ai rien posté sur cette chaîne alors pour les plus anciens comme les nouveaux arrivants, un petit récapitulatif s’impose.
Tout le monde s’est vu poser cette question clichée lorsqu'on était enfant : « Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grande ? »
Même si personne ne s’attend à une réponse sérieuse à cet âge-là, je pense que de manière générale les humains ont tendance à rechercher un but et du sens à la raison pour laquelle nous sommes ici ou la raison de notre existence. Et d’aussi loin que je me souvienne, créer ces vidéos a été la signification personnelle que je mettais derrière “pourquoi j’existe”.
Que ce soit filmer un sketch bien gênant ou un clip merdique, j’ai toujours voué un amour inconditionnel au concept de créer une idée ou une histoire dans ma tête et la voir ensuite se réaliser. J’ose espérer que mes projets se sont améliorés depuis le temps, en considérant le nombre d’années et de nuits blanches que j’ai consacrées à cette passion. Mais finalement, après tout ce qu’il s’est passé ces dernières années et qu’il a fallu se demander, quel serait mon prochain pas sur le chemin de la vie, j’ai décidé que poursuivre ce rêve de créer des films à plein temps serait ma réponse à cette question.
Au cours de ces derniers mois, j’ai, en toute honnêteté, touché certains des points les plus bas dans ma vie. À cause de la pression interne et externe constante qui va de pair avec…
J’arrive à un point où je ne peux plus suivre. Je pensais que je pourrais, mais c’est comme…
Ces exigences ont rendu extrêmement difficile de tout équilibrer et ont également nui à ma santé mentale. J’ai eu une crise d’angoisse durant trois jours d’affilée et je n’arrivais plus à respirer, alors je suis allée aux urgences, car j’étais sincèrement convaincue que j'allais mourir. Lol. Mon anxiété sociale n’a jamais été aussi prépondérante, mais j’ai recommencé à prendre mon traitement. Ça ne va pas mieux, mais c’est sous contrôle.
Dans l’ensemble, je commence à me demander si ce rêve est ou non ce à quoi je m’attendais ou ce qu’il semblait être.
Je vous présente donc « Projeter ces problèmes » tadaaa !
Ça sonnait vachement plus cool dans ma tête. Bref, commençons simplement par un exemple : créer.
(Problème #1) La créativité est quelque chose qui doit se produire naturellement, car on ne peut pas vraiment forcer l’inspiration. Ce qui rend le processus créatif très imprévisible. Ce n’est donc pas la source de revenus la plus fiable ou la plus stable. Ce qui m’amène à mon problème suivant : (Problème #2) même si je ne fais évidemment pas ça pour l’argent, je ne veux en aucun cas dépendre de la fortune de ma famille et j’ai donc besoin d’être payé dans une certaine mesure, car l’objectif est d’en faire un travail à temps plein. Bosser chaque été au café de la Nou-de la ville ne va pas me permettre de vivre. Cela crée donc une dynamique étrange où j’ai manifestement besoin de faire des vidéos parce que j’ai besoin d’argent, pour faire encore plus de vidéos, mais cela ôte entièrement l’essence même de pourquoi je fais tout ça en tout premier lieu. Je fais tout cela parce que j’aime ça, tout simplement !
Mais cela crée presque un tout autre problème (Problème #3) où j’aime parfois trop ce que je fais et que je me surmène constamment sans jamais prendre de répit. Ce n’est pas comme le planning des entraînements, il n’y a pas d’heure fixe pour aller et revenir de ce travail-là donc mon cerveau est en permanence en mode “boulot”. Ce qui crée un autre problème complet : (Problème #4) même lorsque j’essaie de me détendre et de prendre du temps pour moi, je me sens foncièrement coupable ou alors j’ai l’impression immuable de perdre du temps parce que je ne suis pas en train de bosser. Et cela nous amène à un autre problème (Problème #5) je ne veux pas que cela ressemble à un travail parce que c’est avant tout une passion, un de mes passe-temps favoris, et que je veux faire des choses dont je suis fière. Mais même lorsque je suis vraiment fière du résultat, d’après la plateforme, ce n’est juste pas assez bon ou moins que le reste de ma chaîne. Ce qui est un tout autre sujet (Problème #6), les chiffres, les statistiques, tout ça m’a tellement cassé le crâne récemment… Avant, rien à foutre des chiffres, mais depuis que j’ai décidé d’en faire un taf, je me sens un peu obligée de m’en soucier maintenant d’en une certaine mesure au moins, car c’est un peu ce qui représente ta valeur dans ce monde en quelques sortes.
Je pourrais continuer encore (Problème #25) et encore (Problème #79) à énumérer mes problèmes, mais je suis parfaitement consciente que ça donnerait l’impression que je me plains. Et ce n’est pas le cas.
Mais, oui, ma vie est un beau spectacle de merde en ce moment.
Le fait est que j’ai l’impression qu’un problème en entraîne sans arrêt un autre et que cela commence doucement à ressembler à un effet papillon dont je n’arrive pas à m’échapper. Et bien évidemment, ça me submerge en permanence d’angoisses qui me font me demander si je suis vraiment capable de répondre à cette fameuse question. Ou si je ne suis pas en train de faire l’autruche en ressuscitant cette chaîne.
Pour tenter de trouver une solution, j’ai décidé d’aller dans les forêts des collines de Berkeley pour poser mon hamac et mon appareil photo afin d’avoir une véritable conversation.
Je viens d’installer mon hamac moi-même, je n’ai même pas eu besoin de regarder le manuel ou quoi que ce soit. Et je suis actuellement en train de scotcher ma caméra à un arbre mdr. [...] C’est définitivement très paisible ici. J’ai juste un peu l’air d’une idiote toute seule.
Mais bien sûr, comme je l’ai dit plus tôt, je suis incapable d’échapper aux problèmes.
À la seconde où j’ai commencé à filmer, il pleut. Pourquoi est-ce que ça rajoute au… C’est un peu le symbolisme de ma vie actuellement. Putain… J’ai fait exprès de vérifier quinze fois la météo hier avant de venir filmer ça aujourd’hui, pour m’assurer qu’il n’était pas censé pleuvoir et maintenant, je suis assise ici, trempée. Parfait.
[...]
Je déteste vraiment que ça donne probablement l’impression que je me plains tout le temps. Ce n’est pas le cas, ce n’est pas du tout mon intention avec toute cette vidéo. Je pense que j’essaie juste d’être honnête. Mais c’est presque un souci en soi. Je ne peux pas. J’ai l’impression de sans cesse marcher sur des œufs avec ce que je peux faire ou dire parce que je ne veux pas me tromper. Oh mes dieux ça commence vraiment à dracher là. Je vais juste ne faire qu’un avec la merde à ce stade, je ne suis plus à ça près.
Au départ, je n’allais pas utiliser ces images parce que la pluie n’était évidemment qu’un inconvénient mineur par rapport à tout le reste, mais il y a eu tellement de moments presque exactement comme celui-ci au cours des derniers mois où les choses semblaient parfaitement s’aligner en ma défaveur.
Bien évidemment, à la seconde où je commence à rentrer au Camp, il arrête de pleuvoir et c’est… Je peux voir le ciel bleu pointer le bout de son nez !
Ce qui peut paraître exagéré, mais j’imagine que j’essaie simplement de dire que le processus qui a amené à cette vidéo a été difficile à apprécier lorsqu’il semble y avoir tant d’obstacles à chaque coin de rue. Et c’est probablement le pire dans tout ça. C’est comme si je ne pouvais pas savourer cette vie de rêve que j’ai parce que tous ces problèmes et toute cette pression effacent complètement le bonheur que je devrais ressentir.
Je pense que tout se résume au fait que je ne veux tout simplement pas que cela se transforme en quelque chose que ce n’est pas. Vous voyez ce que je veux dire ? Je veux m’assurer que je fais toujours cela pour les bonnes raisons et à cause de la véritable passion qui se cache derrière. Mais il est parfois difficile d’équilibrer ça, c’est sûr. C’est là l’impasse. C’est comme si je le regardais se transformer en autre chose parce que je suis tellement consumée et submergée par tous les aspects négatifs de tout, tout le temps. Et si je perds ça…honnêtement… De bien des manières, j’ai l’impression de n’avoir vraiment rien d’autre. Bien sûr il y a les courses de char, l’ambition, la gloire des quêtes, mais d’aussi loin que je me souvienne, jusqu’à ce jour, c’est véritablement la seule chose dans ma vie qui m’ait jamais donné le sentiment que je vaux réellement quelque chose. Donc je ne vais pas abandonner. Bien sûr. Je ne vais pas… [...]
Avec tout ce qui se passe, j’ai eu l’idée de revisiter des endroits qui me tiennent à cœur.
Première étape
Je ne peux pas véritablement retourner sur le lieu précis, mais voilà la seule chose que j’ai ramenée du manoir : une assiette en porcelaine. Très jolie, mais j’ai l’impression qu’elle est maudite. Ew, en tout cas, jamais je ne mangerais là-dedans.
Je ne veux pas que cela ressemble à une excuse, mais cette absence n’était pas véritablement un hasard. Ces trois dernières années, tandis que le monde était confiné chez soi, ici, c’était assez mouvementé. Et j’ai été chargée de retrouver quelqu’un. Un type du nom de Celmis. Il avait été aperçu dans ce manoir-là alors je m’y suis rendue. C’était plus que vide et de toute évidence, il n’y avait pas mis les pieds depuis longtemps. Mais je pense que j’avais besoin de ce temps, loin, plus ou moins seule. J’avais besoin de pouvoir mettre le monde sur pause, mais la vraie vie cette fois. Sans caméra, sans famille, sans responsabilités. Faire d’autres activités, apprendre de nouvelles choses, changer presque d’identité juste pour quelques semaines. J’ai tout de même filmé quelques trucs, mais je ne pense pas m’en servir finalement. À cause des musiques que j’utilise, je dépense pratiquement plus que je ne gagne avec mes vidéos. Mais elles me semblent trop importantes pour faire des concessions. Et pour une raison que je n’explique pas, à chaque fois que j’écoute la chanson Fine Line par Harry Styles, j’ai cette vision parfaitement claire qui me semble ridicule à chaque fois que j’en parle à voix haute, mais je vais essayer de l’expliquer. J’ai cette vision de moi descendant en skate une route perdue au milieu de nulle part pile pendant l’heure dorée et mon drone me suivrait pour prendre des plans larges, faut bien rentabiliser le prix qu’il m’a coûté hein. Mais bon d’ici à ce que je filme ça, j’espère que je saurais mieux en faire, il faudrait que j’arrive au moins à tenir droit plus de cinq minutes sur cette fichue planche.
Attention spoiler : j’y arrive maintenant. Mais j’ai dû rentrer avant d’avoir pu filmer ça. Désolée.
Deuxième étape
Avant ces deux mois de parfaite tranquillité, c’était tellement la merde qu’en parler donnerait l’impression que je mens. Nous voilà au milieu de nulle part, des champs à perte de vue, il est encore un peu tôt, mais j’aurai pu y filmer cette stupide idée. Je n’avais pas l’intention d’en parler ici, parce que même si vous avez suivi toute notre histoire aux premières loges, prononcer ces mots est quelque chose de difficile. Dire que c’était d’un commun accord serait faux, mais c’est ici sur cette route que j’ai vu JJ pour la dernière fois. Il n’apparaîtra plus jamais dans mes vidéos. Je ne sais pas où il est parti, mais il ne reviendra pas. Il… Pardon, ce n’est pas très joyeux pour ce que je voulais faire à la base, mais c’était important de revenir par ici malgré tout. Je crois que je vais rester encore un peu pour ce soir avant de reprendre la route.
Troisième étape
Bonjour les amis, j’espère que vous reconnaissez Sir Barton et Uranie. Dites bonjou-ah nan on mange pas la caméra !
Pas besoin de vous présenter les écuries, mais aussi pas de courses aujourd’hui, pas d’entraînement et personne pour me regarder bizarrement parce que je parle toute seule à une caméra.
Je compare régulièrement ces vidéos et ces courses. Je ne sais pas si c’est foncièrement une bonne idée de le faire, mais j’aime m’interroger sur pourquoi j’éprouve autant d’amour en quelque chose où je suis nulle et autant de neutralité pour quelque chose où l’on me considère comme un génie. Ew, je n’ai- je n’ai pas dit ça ! Toute ma vie, ma passion a été considérée, ma famille les premiers, comme une perte de temps ou la chose la plus narcissique qu’il était possible de faire. Et longtemps, je les ai crus. J’ai bu leurs paroles quand soudain, ils se sont mis à m’apprécier pour quelque chose. Une chose dans laquelle je n’avais pas besoin de mettre d’efforts pour les contenter et récolter compliments et courbettes. Pour une fois, j’existais à leurs yeux et pas qu’un peu. Il existait pour moi un chemin tout tracé de réussite, d’argent, de célébrité et d’amour. Alors pourquoi n’ai-je jamais choisi autre chose que l’inverse ? Je n’ai pas arrêté les compétitions, mais j’ai refusé l’offre des servantes de Diane, profité de la moindre occasion pour sécher les cours, et même saboté mon année de probatio.
Je ne sais pas comment je me sens vis à vis de cette décision. D’un côté, je fais entièrement confiance à Wren, je sais qu’elle n’est pas du genre à faire des ronds de jambes devant les gosses de riches et que si elle me demande d’être son bras droit, c’est qu’elle m’estime pour qui je suis. Mais de l’autre, il y a toujours cette petite voix qui répète en boucle que je ne le mérite pas ou que je suis finalement assez pathétique de jouer le jeu après avoir fait tant de caprices contre leur système. J’essaie de me convaincre que j’ai bien fait d’accepter et que réussir par moi-même reste ma victoire et pas la leur. Je crois que j’ai toujours beaucoup de mal à savoir ce que je veux faire de ma vie. Avoir tant de portes ouvertes devant soi, trop d’options et pas assez de temps pour tout faire peut faire peur. J’ai l’impression de cracher dans la soupe ou d’être la pire personne dès que je parle de ma famille.
Quatrième étape
En parlant de famille, ce n’est pas chez eux ici, mais les résidences Wainford leur sont liées, du moins de mon point de vue. Lorsque j’ai eu 18 ans, la première chose que j’ai faite a été de profiter de mon permis et de passer l’été dans l’une des résidences protégées de la famille d’Elliot. J’avais prévu de passer ce temps en tête-à-tête avec JJ, mais on s’était disputés quelques jours à peine avant. Donc bon, on a fait sans. Techniquement, l’idée à la base était de me prouver à moi-même que j’étais capable de survivre sans aide, que je n’avais pas besoin de l’argent de mes parents et surtout que je n’avais pas du tout d’addiction au café. Pour deux de ces points, j’avais raison. Bon… pour un point. Enfin, en partie… C’est déjà ça ! Quand j’étais petite, je faisais comme si j’étais dans un film. Je pense qu’il y avait quelque chose dans l’espoir que tout finira par se mettre en place et mènera à une fin heureuse qui m’aiderait à donner un sens à tout ça. Alors cet été-là, je voulais vivre ma vie comme si c’était mon film. À partir de là, j’ai décidé de regarder une tonne de classiques du cinéma pour m’inspirer et me préparer à tout ce que j’avais prévu de faire. Alors, j’ai peut-être conduit jusqu’à Portland pendant environ quatre heures pour aller dans un magasin où je n’ai probablement pas les moyens d’acheter quoi que ce soit, mais en tant que personnage principal de ce film, je dois avoir du style alors je vais essayer de trouver quelque chose de sympa. J’ai passé plusieurs heures avant de tomber sur le meilleur t-shirt possible “I’m done peopling”. Après ça, j’étais prête pour partir à l’aventure. Je dirais que le trajet s’est déroulé sans incident dans l’ensemble. Pourquoi ça m’arrive toujours, pourquoi faut-il que j’aie envie de faire pipi toujours aux pires moments ?! Je suppose qu’à part devoir faire pipi dans les bois... Je déteste ma vie. Après avoir revu beaucoup de ces séquences de conduite, j’en suis venu à la conclusion que j’étais une piètre conductrice et je voudrais publiquement m’excuser à tous les routiers de l’Oregon. En fait, cette idée avait toujours été une pensée réconfortante. Mais même si j’essayais de vivre ma vie comme dans un film, les fins heureuses ne sont pas nécessairement réalistes. En grandissant, j’ai réalisé qu’il s’agissait moins d’essayer constamment de rechercher cette fin heureuse et d’espérer que tout finira bien. Moins se concentrer sur la fin pour mieux apprécier chaque scène, une à la fois. Je viens de me prendre une glace, je ne sais pas quelle saveur, cookie ou quelque chose comme ça. S’asseoir sur un banc, regarder les oiseaux, mon appareil photo posé à mes pieds, de véritables “vacances”. Est-ce que c’est déprimant ?
Je suis actuellement sur le balcon de la résidence, pour essayer simplement de profiter du soleil et attendre qu’il commence à se coucher, car je voudrais retourner à la plage pour l’observer. Je pensais que faire ce voyage toute seule allait être un peu déprimant, mais en fait, j'apprécie étonnamment ça. Ce qui, je pense, est une bonne chose, car l'une des principales raisons de ces vacances était en quelque sorte de me montrer que c'est okay d'être seule. Cette année, j’ai vraiment essayé de m’améliorer pour ne pas me détester complètement pour tout ce que je fais ou dis, ou pour mon apparence ou pour ce que je suis en général. L’amour de soi, prendre soin de soi, et tout le reste sont des compétences de vie vraiment importantes, donc j’essaie de travailler dessus et je pense que juste ça était un bon début. Je ne sais pas si j’arriverai un jour à un point où je pourrais dire que je m’aime parce que ew, même dire ça maintenant, c’est… dégoûtant. Mais je veux vraiment arriver à un point où je n’ai pas envie de m’auto-dévaloriser en permanence. C’est devenu ultra deep sans raison, mais bon, je suppose que c’est la raison la plus profonde de ce voyage en solo. Je voudrais arriver à être suffisamment bien avec moi-même pour ne plus me reposer uniquement sur ce que pensent les autres. Sur ce que ma famille pense de moi, ce que JJ perçoit ou ce qu’il pourrait arriver si mes amies me laissaient tomber.
Cinquième étape
On continue à remonter le temps et il fallait bien en parler à un moment.
Et si tout ce que vous aviez toujours connu changeait d’un seul coup ? D’accord, c’est peut-être un peu dramatique de dire ça.
Récemment, j’ai déménagé. C’est donc sûrement ma dernière fois dans cette chambre, dans cette maison. Pour faire court, j’ai reçu l’appel de… de quelqu’un qui m’a demandé de rejoindre ma famille près de San Francisco. Je pense que la raison pour laquelle ce changement me frappe si durement est parce que je l’associe en quelque sorte à tous les autres qui sont sur le point de se produire en 2012. 2012 est l’année où ma vie va le plus changer et je ne sais pas comment cela va se passer. Je pense que c’est ce qui me fait peur. D’ici la fin de cette année, tout sera différent et je ne sais pas comment. J’imagine ma vie à la fin 2012 et rien ne me vient à l’esprit. Mon cerveau devient complètement vide. Je n’ai aucune idée de ce qu’il va se passer. Ce changement ne fait que déclencher toutes ces différentes pensées qui me font paniquer. Tout me frappe en même temps. Et je suis certaine que cette pièce ne signifie rien pour quiconque regarde ça. Vous vous moquez probablement de moi à l’instant, mais cette chambre va me manquer d’accord ?
Une dernière fois, je vais sur mon toit.
Alors, oui, je suppose que laisser les clefs à Pierre était un peu comme moi qui ferme un chapitre de ma vie. Mais aussi qui se prépare à un nouveau.
Après dix ans passés loin d’eux, j’allais “rencontrer” ma famille.
Je suis un accident. Après mon frère, mes parents n'avaient pas envisagé d'avoir d'autres enfants. Ils ne l'ont jamais explicitement dit bien entendu, mais Oisin, le plus jeune des cinq premiers, avait dix ans de plus que moi. Alors ce n’était pas vraiment un secret pour personne.
Ils m'avaient appelé Niamh Lovisa Ginevra, dernière héritière de la prestigieuse lignée des Talmhach.
Avec le temps, j’ai appris à ne pas avoir beaucoup de compassion pour mes parents. Attention, je ne veux pas dire par là que je ne les aime pas, cela n’a rien à voir. Ils n’ont jamais fait les choses au hasard alors je n’éprouve pas trop de remords en leur reprochant certaines choses tout en sachant qu’ils en ont pleinement conscience. À commencer par les prénoms. Avant même de les avoir rencontrés, je pouvais déjà savoir à quoi ressemblaient mes frères et sœurs rien qu’en connaissant leurs prénoms. Il m’a fallu très longtemps pour assumer les miens et surtout pour les dissocier de la pression qu’ils portaient à la base.
Ma mère a choisi le troisième : Ginevra, la blanche, la pure, la douce, la brillante. Je crois qu’elle n’a jamais vraiment su comment se montrer affectueuse autrement. Elle n'est pas distante, mais j’ai juste l’impression de ne pas parler la même langue qu’elle. Même se voir a quelque chose d’exceptionnel. Elle passe le plus clair de son temps dans son jardin et après quelques accidents, j’ai perdu le droit d’y mettre les pieds.
Mon père a toujours été le plus présent des deux. Il a toujours eu une certaine idée de qui je devais être. C’était quelque chose de rassurant au début de savoir que quelqu’un tenait les rênes. Il a choisi les deux autres prénoms : Lovisa, reine guerrière, et le seul que j’ai fini par accepter, le seul qui me rapprochait de lui. Il avait toujours été très fier de ses origines et je m’en voulais parfois d’être d’accord avec lui. Et ne me dites pas que les Irlandais sont relous avec leurs prénoms imprononçables. C’est archi facile regardez : Niamh. Oubliez-le a, le m et le h. Personne ne sait à quoi ils servent. Remplacez-les plutôt par un “v” et tadam. Niv. Rien de compliqué lol.
L’une des seules qui trouve grâce à ses yeux est l'aînée de la fratrie. Morrighan, sénatrice comme lui, maman de deux garçons de presque mon âge. Très honnêtement, je ne la connais pas. Ensuite, Andrea. Je ne sais pas trop comment parler d’elle- de lui ? Iel avait disparu en quête pendant si longtemps que notre première rencontre a été au moment de son coming out l’année dernière. J’ai encore du mal à comprendre. Mais je suis infiniment plus proche d’iel que de Morrighan et ce n’est pas peu dire.
Les jumelles, de douze ans mes aînées, ont fait partie de ma vie pendant longtemps au titre de baby-sitters. Brigh et Aoife avaient été mes plus grandes amies jusqu’à notre première quête ensemble en 2015. Jusqu’à ce que je manque de mourir abandonnée au sommet d’une montagne enneigée et qu’elles décident de ne plus me parler sans raison.
Le seul que je vis comme un véritable frère de sang est Oisin. Il a hérité de la bénédiction de Vénus comme papa. J’imagine que ça aide pour se faire une place dans le monde et pour convaincre la première Cohorte de m’accepter juste avant de terminer son service militaire. Je l’aime beaucoup, mais ce qui ressort est plus de la jalousie, encore un peu aujourd'hui.
Plus je parle d’eux et plus je me sens triste de n’avoir pas grand-chose à évoquer. À la fin de cette année 2012, tout aura changé, je ne sais pas comment et une part de moi espère que j’aurais plus de choses à vous raconter sur les Talmhach.
Dernière étape
Je suis actuellement de retour sur l’île d’Arranmore, en Irlande pour un petit moment. Pour ceux qui ne savent pas que c’est là que j’ai grandi, je n’ai pas déménagé près de San Francisco avant la première année du collège.
C’est toujours intéressant de revenir quelque part où l’on n’est pas allé depuis un moment.
C’est mon ancienne école primaire, les gars ! La maison est tout en bas de la colline, là juste au bord de la falaise, mais ça, c’est la rue que je prenais quand je m’enfuyais.
C’est ici que j’ai vécu ce qui me semble mes plus belles années. Ce qui me paraît assez prétentieux et stupide à dire alors que je n’ai même pas un quart de siècle. J’ai une grande famille, pourtant toute mon enfance a été extrêmement solitaire ici. Avec le recul, je pense que c’était préférable aux crétins qui me harcelaient à l’école ou à la pression familiale. La plupart du temps, il n’y avait que Pierre ou de temps en temps les jumelles avant que les choses ne changent. Mes parents le payaient pour qu’il m’entraîne et veille sur moi en attendant que je les rejoigne aux États-Unis. Et j’ai toujours soupçonné qu’ils payaient aussi mes sœurs pour venir me tenir compagnie. Peu importait tant qu’on pouvait courir sur la plage, faire des tours en bateau, jeter des cailloux sur les canards, grimper dans les pins, s’inventer des histoires et les immortaliser avec mon tout premier caméscope.
Mais la véritable raison pour laquelle je suis retournée sur chacun de ces lieux et plus spécifiquement ici, était pour cet endroit en particulier où j’allais toujours lorsque j’ai commencé à faire des vidéos. La dernière fois que je suis venue ici, c’était quand j’avais 10 ans. Donc c’est vraiment bizarre d’être de retour ici après tout ce temps. C’est justement sur cette butte que j'escaladais tous les soirs parce qu’il y a cette vue imprenable sur tout. Regardez ça les gars ! La raison pour laquelle je suis revenu ici, c’est juste pour me forcer à regarder ma vie actuelle avec les yeux de mon moi-enfant, parce que je pense que parfois, j’oublie que faire des vidéos est tout ce que j’ai toujours voulu. Grandir ainsi était mon rêve et maintenant ? J’en suis là.
Ce voyage, revenir en arrière n’a certainement pas résolu tous mes problèmes, mais je pense que cela m’a montré que réaliser ces vidéos vaut les problèmes que cela entraîne parfois. Je n’essaie pas du tout de dire que je pense que je suis douée ou parfaite ou quoi que ce soit. Je ne suis évidemment pas pertinente par rapport à la plupart des gens, mais je pense vraiment que ma moi-de-10-ans serait fière. Oui, toute cette merde peut souvent être écrasante, mais en réalité, il n’y a rien d’autre dans ma vie, dans ce monde, que je préférerais faire que ce que je fais en ce moment en recommençant à faire ces vidéos. Je n’échangerais sincèrement cela contre rien. Et pour revenir sur ce que je disais plus tôt, sur le fait que personne ne sait vraiment pourquoi nous sommes ici. Les gens cherchent à se donner une raison personnelle quant au but de leur existence, et il se trouve que pour moi, c’est capturer le temps, le monde à travers ce petit œil de verre de mon appareil photo. Créer ces idées et raconter ces histoires à partir de mes expériences de vie sont en quelque sorte ma façon de donner un sens à ma vie. Je ne sais pas. Je ne sais pas ce que j’essaie de dire, mais je suis très contente de ma vie, je suppose que même avec les problèmes, même si cela devient étouffant, je ne veux jamais la prendre pour acquise et c’était un excellent rappel de ne pas le faire.
”J’essayais de prendre une photo artistique dans le hamac tout à l’heure quand il ne pleuvait pas encore et je suis tombée comme une merde comme une crêpe, j’ai même pas essayé de lutter hahaha”
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”J’ai un peu envie d’escalader ces châteaux d’eau au bout du champ, mais je sais que je ne devrais probablement pas. Mais ils ont l’air vraiment cool et c’est tentant, je pourrais si facilement me glisser sous la porte-là et avec le coucher de soleil ça serait top.
Aïe ! Putain… j’aurais pu littéralement me casser une cheville, merde, c’était pas une bonne idée…”
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”Hé, au moins, je n’ai pas été frappée par la foudre. Je suis même plutôt surprise que cela ne soit pas arrivé avec ma poisse.”
-
”Ew ! Y a un insecte sur mon appareil photo, c’est quoi ce bordel. Ew… ah ! Aaah !”
-
”Là-bas, c’est là que je me suis retrouvée coincée dans un fossé une fois et qu’un coyote m’en a chassé. Hm ouais… ne parlons pas de ça. Oupsi.”
-
”Merci d’être venus à mon Tedxtalk, les gars mdr. Je ne sais pas pourquoi c’est devenu si deep d’un coup.”
-
”Raaah.. Comment c’est possible que mon moi de dix ans soit plus en forme que moi maintenant ?”
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”C’est le moment : roulements de tambours ! Pour une pause burrrrito !”
”Ah, mais maintenant, j’ai qu’une seulement main pour filmer, c’était pas une bonne idée..”
-
”Oh, mais c’est un angle tout naze ça, à quoi est-ce que je pensais ? Qui a envie de voir le ventilateur ? Personne triple buse.”
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”Y a tellement de sable dans mes chaussures naaaaaan”
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”Je suis obligée de chuchoter, y a tellement de gens qui me regardent parce que je parle à mon appareil en plein milieu de la route.”
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Re: Niamh Talmhach - Strive to feel alive -
Quatre cases remplit, la plus grande manquante, et pourtant je sais déjà que ça va être un personnage tout simplement fabuleux. Ne serait-ce que les parents divins ? Nomnomnom. Un beau mélange. Le feat est incroyable, Niamh a l'air toute bohème/nostalgique, j'ai fort hâte de lire tout ça
Re: Niamh Talmhach - Strive to feel alive -
Je reviendrai te voir pour un petit lien en tant que camarade romain
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Re: Niamh Talmhach - Strive to feel alive -
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Re: Niamh Talmhach - Strive to feel alive -
Salut à tous, on se retrouve pour cette niv-elle vidéo pour vous parler de la validation de Niamh, une légionnaire pas comme les autres ! Si vous voulez en savoir plus, n'hésitez pas à lâcher votre meilleur like.
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▬ Pour bien commencer dans ce forum, il faut rp. Les demandes de rp sont donc ouvertes à tous ! Va jeter un coup d’œil aux demandes en cours ou ouvre la tienne ! Qui sait, tu trouveras peut-être quelqu'un pour partir en quête avec toi...
▬ Tu as peur d'avoir trop de PP et de crouler sous cette puissance inutilisée ? Viens augmenter ton pouvoir ou acheter des objets magiques !
▬ Envie de pimenter un peu tes rps ? Tu peux faire un tour sur nos lancers de dés pour essayer de jouer un peu avec le destin. Après tout, la chance sourit aux audacieux...
▬ Après toutes ces émotions, tu as peut-être envie de te détendre ? Le Casino Lotus ouvre ses portes juste pour toi ! Et si ce n'est pas suffisant, viens lire les précédentes éditions du Satyre Déchaîné, le journal fait par et pour les êtres mythologiques !
▬ Et enfin, n'oublie pas de t'amuser ! Au plaisir de te croiser sur le forum, jeune padawan.
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