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Giants [June/Kleman]
 :: À travers le monde :: Lieux mythologiques :: Le campement des Chasseresses
Kleman Dunn
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Giants [June/Kleman]



Salut.
Wow.
Même dans ma tête ma voix me semble pâteuse et lente. Il fait tout noir. Si ma gorge me fait l'effet d'un bout de carton en déglutissant pas étonnant qu'elle sonne si bizarrement. Mais au moins, je peux respirer à pleins poumons. L'air qui entre est froid sans odeur reconnaissable. Il redonne vie aux sacs poussiéreux derrière mes côtes. J'ai l'impression d'avoir fumé un paquet entier de clope d'une seule traite. Enfin, j'imagine que c'est l'effet que ça doit faire. C'est l'impression que donnait papa parfois. Comme si mes poumons expulsaient enfin la terre sous laquelle je suis enterré. Plus rien ne les empêche de prendre tout l'espace dans mon torse. Les côtes s'écartent crispant mon dos et les douleurs reviennent. Rampant comme des serpents, elles se réveillent. L'arrière de mon crâne, l'espace entre mes omoplates, mon coxis, je suis resté tellement immobile qu'ils se sont changés en pierre. Pourtant, sous mes doigts, la surface sur laquelle je suis allongé n'a plus rien de la terre et des cailloux logés juste sous mes ongles.

J'ai toujours été persuadé que s'il existait un dieu, bien réel, et un enfer, je m'y étais réservé une place de choix au fil des années. Loin de moi l'idée qu'il soit si confortable. Je peux sentir mon poids creuser doucement la toile de fourrure. Une chose cependant à laquelle je m'attendais. La chaleur ambiante faisant perler des rigoles de sueurs sous mes bras et dans le creux de mes genoux. Contraste désagréable avec l'air glacial sur mon visage. Un frisson parcourt la surface de ma peau jusqu'à mes orteils. Mes pieds se raidissent une fraction de seconde. Mes jambes sont coincées, immobilisées.
Au loin, j'entends le crépitement de flammes et le hurlement des damnés tel une tempête. Ma sueur à temps plein, je tente de ramener mes mains à moi. L'une est entravée également, l'autre trop lourde. Un éclair me percute : même si je le pouvais, je n'ai aucune idée de comment me signer. Le père, le fils et le troisième ... l'oiseau.
Est-ce que c'est trop tard ? Je suis sur la table de torture de ... ? Satan ? Les démons ? Je ne sais même pas qui sont les méchants dans cette histoire.
Mais ce dieu est miséricordieux alors peut-être m'entend-il ? Je ferme un peu plus les yeux, essayant de pousser ma voix. Mais à l'instar de mes dents, elle ne fait de fait que grincer misérablement.
Ce sont des bruits de pas qui achèvent de transformer ma couchette en piscine et mon cœur en dynamo.
Non, ils arrivent. Ils vont me faire du mal. C'est fini. Je ne veux pas souffrir. J–


C'est le dernier qu'on a trouvé, mais impossible de le transporter pour l'instant. L'ambroisie et le nectar ont fait effet, mais nous ne pouvions pas risquer de lui en donner trop. Ça a été pleinement efficace pour ses côtes et son bassin. Nous avons gardé cependant les atèles pour ses jambes par précaution. On peut remercier son amie, c'est un miracle qu'il ait survécu. Cependant, impossible de le ramener avec les autres. Il faudra attendre encore un peu pour le rapatrier.
Oui. Quelques phases éveillées de pleine conscience mais la plupart du temps, il dort.
Non, je doute même qu'il puisse un jour. Les éclats sont restés trop longtemps, les plaies se sont infectées et l'ambroisie a dû refermer les tissus tout autour.
J'imagine qu'en continuant les soins, il y a toujours une chance. Mais il ne serait pas très sage de lui promettre quoi que ce soit.

Quoi ?



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Re: Giants [June/Kleman]

Éole allait et venait autour de June, emmêlant ses cheveux, griffant sa peau de son air glacial. Pour autant, l’inconfort de cette situation était tout ce qui comptait pour June. La liberté d’être loin de la Colonie, d’être entourée des siennes, de vivre à nouveau pour une Chasse ; tout lui faisait l’effet d’un confort qui lui avait manqué terriblement. Évidemment, tout n’était pas joyeux. Pour qu’Artémis appelle June hors de la Colonie, il fallait une grande occasion – surtout alors que cette dernière avait demandé à rester –, une occasion terrible.

Celmis disparu, ses traces continuaient de marquer le monde autour d’eux. Ses chimères, aussi dangereuses que souffrantes marchaient librement sous et sur terre, détruisant ceux qui avaient le malheur de croiser leur route. Perdues sans leur maître, enragées et désespérées, elles erraient le monde à la recherche de quelque chose, n’importe quoi. Certaines étaient d’anciens pensionnaires abandonnés, sans souvenir autre que le sang séché sur leurs mains ; d’autres étaient des monstres difformes dont les âmes tortueuses s’étaient emmêlées pour ne jamais se défaire.

Leurs attaques étaient imprévisibles. Elles venaient et repartaient, naviguant dans les eaux troubles du Labyrinthe qui les recrachait de temps à autre, sans prévenir personne, avant de les ravaler tristement ; comme s’il était lui aussi avide de s’en débarrasser mais qu’il n’arrivait pas non plus à couper définitivement le lien. June et ses Sœurs naviguaient à travers les États-Unis pour prévenir ces attaques, éviter les blessés et offrir une fin digne à ceux qui n’attendaient que ça. Petit à petit, elles avaient commencé à prédire les endroits où le Labyrinthe était susceptible de recracher quelqu’un ou quelque chose. Elles étaient donc en poste, prêtes à l’affût. Des petits groupes postés à différentes entrées, qui attendaient patiemment le moment où le calme serait remplacé par le chaos.

Lorsque le Labyrinthe cracha deux adolescents dans un sale état, June s’attendait à découvrir les restes de demi-dieux ayant subi un lavage de cerveau. Elle s’attendait à la folie, au désespoir, à la peur, à la hargne. Elle s’attendait à tout sauf aux supplications de la jeune fille, hurlant à l’aide pour sauver son ami. Il y avait eu une seconde de surprise, puis le reste s’était enchaîné tout seul. Il n’y avait pas eu de monstre ce soir-là, seulement du sang et des larmes.

Cela faisait une semaine que June restait au campement pour soigner le garçon. Son corps avait subi plus de traumatismes qu’elle n’aurait pu les compter et elle était la plus habile en médecine dans ce groupe. Elle s’était donc attelée avec patience à soigner et surveiller l’inconnu au t-shirt orange. Finalement, où qu’elle aille, la Colonie revenait toujours à elle. Lorsque June descendit de son arbre pour rejoindre le Campement, elle surprit une conversation entre deux Chasseresses au sujet de demi-dieu. June les laisse échanger sur l’état du jeune homme avant de se faire remarquer.

« Voici June, c’est elle qui s’occupe de lui depuis qu’il est là, annonça Kath. Je te laisse voir avec elle pour la suite. »

Kath s’inclina et sorti du champs de vision de June qui porta alors son attention sur la nouvelle venue. Il s’agissait d’une Sœur qu’elle ne voyait pas souvent mais qu’elle savait être une excellente guerrière.

« Je reste ici une semaine avant de partir. Mon groupe va passer près de la Colonie, désires-tu te joindre à nous pour déposer cet enfant auprès des siens ? »
Cela dépendra de son état. Ne t’inquiète pas pour moi, je trouverai mon chemin si vous êtes parties à ce moment-là. »

Quelques banalités de plus furent échangées puis June reporta se retrouva seul avec l’adolescent. Elle s’approcha de lui et déposa sa main sur son front. La fièvre était tombée. Elle se saisit d’un des bols autour d’elle et glissa ses doigts dans la pâte verdâtre qui s’y trouvait. Délicatement, elle l’étala sur le torse et le bassin du jeune garçon. Au bout de quelques minutes, s’arrêta et porta son regard sur le visage du demi-dieu.

« Je sais que tu es réveillé. Je te soigne depuis assez longtemps pour sentir la différence dans ta respiration et dans les battements de ton cœur. »


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Re: Giants [June/Kleman]



Les voix se sont tues. Les bruits de pas éloignés. L'enfer est redevenu calme.

Dans ma poitrine, mon cœur semble d'attaque pour une rave party et étouffe tout autour de lui. Dans mes oreilles, je n'entends que lui, il frappe sous la peau de mon crâne et aux creux de mes avant-bras. J'essaie de les bouger sans succès. J'ai l'impression d'être Atlas, écrasé sous le poids du monde. Et même cette place me paraît plus enviable que de retourner à la Colonie. Mais de toute façon, ça n'arrivera pas. Je suis mort.

Si j'avais eu de l'énergie, j'aurais sursauté. Le contact frais contre mon front aussi inattendu que fugace me glace le sang. Mon corps me renvoie un choc électrique. Mes muscles ne sont clairement plus en capacité de se contracter si violemment. Et j'ai à peine le temps d'observer la sensation de l'air qui balaie ma peau collante que la sensation m'assène un nouveau coup. Elle trace des dessins sur mon torse, descendant jusqu'à mon bassin. Les démons prennent un malin plaisir à me torturer, traçant de leurs griffes la ligne directrice pour leurs lames acérées. Je les imagine tous penchés sur moi, des sourires dégoulinant de bave, des ailes de chauve-souris laissant transparaître la flamme du brasier infernal. Il n'en faut pas beaucoup plus pour entendre leurs rires gras et carnassiers.

《 Je sais que tu es réveillé. Je te soigne depuis assez longtemps pour sentir la différence dans ta respiration et dans les battements de ton cœur. 》

Quoi ?

Cette fois, c'est ma respiration qui me laisse tomber et se prend les pieds dans ma propre salive. Secoué de spasmes, je me mets à tousser trop surpris pour me retenir et continuer à faire semblant d'être invisible pour ne pas être attrapé. Mon corps semble vissé au sol et seule ma tête accepte de rouler sur le côté au prix d'un effort inattendu.
Les mots percutent longtemps après. Pour un démon, cette voix me semble sacrément familière. Un visage me revient, celui de Billie, et même si elle pourrait parfaitement être une créature du diable, ce n'est pas tout à fait sa voix à elle.

《 Bilhlei 》

Ma bouche est pâteuse et paresseuse, refusant de sortir les syllabes comme je le veux. Je m'y reprends à quatre fois avant que son prénom soit intelligible.

《 Qu'est-ce que teu fais dans maa sambre ? 》

Les pièces du puzzle commencent à s'emboîter dans ma tête et un début d'explication me vient. Je dois être en train de rêver, ou plutôt cauchemarder à vrai dire. Un genre de paralysie du sommeil. Il y avait un gamin au foyer, à l'époque, qui se réveillait toutes les nuits en hurlant. Un sacré emmerdeur que la directrice avait fini par envoyer chez l'infirmière. Les rumeurs disaient que le coiffeur venait le visiter dans ses rêves et le torturait chaque nuit. Ça n'avait rien ajouté à la réputation du gamin, ni celle du coiffeur. Mais certains, c'étaient longtemps moqués de lui. Avec Anthéa, on avait essayé d'imaginer ce qu'on aurait fait à sa place. Il était temps de vérifier si nos théories étaient justes.
Je rassemble mes forces pour bouger les doigts de ma main droite, grappiller quelques centimètres pour essayer d'atteindre un poignet invisible.

《 Paloma ? 》



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Re: Giants [June/Kleman]

June savait qu’elle ne portait pas de flamme du réconfort dans sa voix. Cette dernière était plutôt froide et distante de manière générale, même lorsqu’elle souhaitait se montrer neutre. Pour autant, June se n’attendait pas à voir le sang-mêlé s’étouffer dans sa propre salive. Celui-ci semblait aux portes de la terreur. Une sorte de bouillis de mots s’échappa rapidement des lèvres du blessé. Bilhlei. Un sourcil dubitatif s’éleva sur le visage pourtant impassible de l’immortelle Chasseresse. S’était-elle fourvoyée en pensant que ce garçon parlait anglais ou bien cette onomatopée était-elle le dernier mot qu’il allait prononcer avant de mourir de sa propre salive ?

« Billie. »

Enfin, le mot prit sens dans les oreilles de June. Le sourcil dubitatif monta d’un cran au-dessus. Aurait-il voulu que Billie soit là ou bien confondait-il la blonde austère avec la brune impassible ?

« Qu'est-ce que teu fais dans maa sambre ? »

Ah. June regarda autour d’elle pour comprendre ce que cette forêt pouvait avoir de similaire avec une chambre à la Colonie. Était-ce l’espèce de pergola tirée à moitié au-dessus de leurs têtes qui lui donnait cette impression ? Non, le sang-mêlé était définitivement en train de péter les plombs. Avait-elle trop forcé sur les onguents ou bien était-il limité de base ? Peut-être était-ce l’ambroisie qui avait été trop forcée.

Finalement, une étincelle d’intelligence brilla dans le regard du garçon alors que le silence de June lui répondait. Petit à petit, il semblait revivre des morceaux de son passé qui pourrait justifier sa présence au milieu d’une forêt inconnue en pleine nuit. De la surprise, du désespoir, de la peur, de l’inquiétude. Une myriade d’émotions passait dans son regard avant qu’il ne tente un vague mouvement vers June qui ne bougea pas d’un centimètre, aussi figée qu’une statue grecque.

« Paloma ? »

Si son jeu était de deviner son prénom, ce sang-mêlé risquait d’y passer un moment. June était à deux doigts de lui répondre qu’elle ne s’appelait ni Billie, ni Paloma lorsqu’elle se rappela du prénom de l’autre sang-mêlé avec laquelle il avait été retrouvé. Ainsi, l’inquiétude dans ses yeux était plus compréhensible. June soupira par les narines avant de lui répondre :

« Ton amie se porte bien, contrairement à toi. Elle est repartie par contre, elle n’est plus dans ce groupe. Tu pourras la rejoindre quand tu seras en état de marcher. »

June préféra taire l’admiration marquée de la jeune sang-mêlé pour les Chasseresses. Allait-il vraiment la revoir ou bien aurait-elle juré allégeance avant même d’atteindre la Colonie avec le groupe qui l’accompagnait ? June secoua la tête pour effacer cette conversation invisible de sa tête et reposa ses mains sur le torse du sang-mêlé pour continuer d’y étaler la pâte verdâtre qui s’y trouvait avant qu’elle ne sèche.

« Cette pommade est censée aider ton corps à guérir plus vite. »

La suspicion dans le regard du sang-mêlé lui murmurait que s’il pouvait marcher, il ne serait probablement pas resté assez longtemps pour qu’elle justifie ce qu’elle faisait.


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Re: Giants [June/Kleman]



En état de marcher

La phrase passe comme une poussière dans un rayon de soleil. Insignifiante, volatile, minuscule et pourtant, elle accroche la lumière, accroche l'œil et on a beau brasser l'air cette microscopique poussière refuse de se faire éjecter. Comment ça "quand je serais en état de marcher" ? Dans ma tête sa voix froide se transforme en un gnagnagna particulièrement mâture pendant que je tente de soulever mes bras.

La douleur qui accompagne l'effort que me demande cette action, se disperse dans mon corps comme un écho de radar. J'ai l'impression que tout mon être est fait de guimauve incapable de répondre à mes instructions sans râler. Si auparavant, mon ventre ressemblait plus à une brioche qu'à un six-pack, je pouvais désormais en les sentant peiner, affirmer qu'ils avaient bien été là tout le long. Et qu'ils étaient surpennemment utiles. Mais je n'ai pas le temps de riposter quoi que ce soit lorsqu'une main glaciale touche mon torse. Odeur nauséabonde, bruits visqueux, et cette sensation terriblement étrange d'être touché sans vraiment l'être. Sentir la fine séparation des deux peaux et le froid huileux entre les deux. Encore une fois, la jeune fille me répond avant que la question ne franchisse mes lèvres. A croire qu'elle peut lire dans mes pensées. Mais pommade ou non, cette scène est bien trop étrange pour ne pas réagir.

À tâton, je tente d'arrêter son geste. M'y reprend à deux fois avant d'attraper son bras. Heureusement pour moi, l'obscurité l'empêche de pouvoir distinguer la couleur flamboyante de mes joues mais j'essaie de ne rien laisser transparaître dans ma voix. À 18 ans, je ne devrais pas être aussi intimidé. Ou était-ce autre chose ? Mais ce n'était ni le moment de penser à la puberté ni de m'offusquer d'être à moitié nu. Ou du moins j'espérai au moins l'être. Impossible de deviner pour mes jambes.

《 Euh hm... oui je comprends la pommade tout ça tout ça,  mais est-ce que tu pourrais commencer par allumer la lumière on y voit vraiment que dalle et m'expliquer ce que tu entends par "en état de marcher" ? Nan d'ailleurs, je comprends pas ! Comment ça de la pommade ? En fait d'abord, t'es qui ? Je suis sur d'avoir deja entendu ta voix quelque part. Nan nan ! D'abord ! D'abord... qu'est-ce que je fais ici ? Et où est Paloma ? Elle ne serait jamais partie juste comme ça. Et allume la lumière s'il te plaît, c'est super bizarre l'ambiance là. 》

Les rouages rouillés de mon cerveau font tellemt de bruit que je me demande comment l'inconnue fait pour ne pas me dire d’arrêter. Les questions se bousculent dans ma tête et j'ai du mal à définir les priorités. Paloma avait insisté pour m'accompagner dans ce road trip improvisé, sans savoir qui était Anthéa elle m'avait suivis jusqu'à Boston sans poser de question. Et les choses avaient changé, on était devenu amis je dirais. On avait passé de chouettes moments et c'était magique de ne plus avoir la Colonie dans les pattes. On s'était confié nos secrets, on s'était réconfortés, j'avais découvert qui elle était vraiment et je m'étais ouvert en retour. Elle ne pouvait pas avoir juste décidé de me laisser aux mains d'une inconnue. Ça n'avait pas de sens.
La seule explication, face cela et à l'impression d'avoir été passé une ou deux fois d'en un mixer, était que l'on était tombé sur des monstres et que cette voix en était un. Instinctivement, de mon autre main, je brasse l'air à l'aveuglette à la recherche de mon épée sans résultat.

《 Elle est où sérieusement ? Parce que si vous lui avez fait du mal, je vous jure que je vous arrache vos sales tronches de monstres avec les dents s'il le faut !》



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Re: Giants [June/Kleman]

June soupira. Ce sang-mêlé était plus malléable lorsqu’il était inconscient mais c’était parce qu’elle l’avait soigné qu’il était maintenant désagréable. Il ne voulait plus qu’elle le soigne ? Grand bien lui fasse, June n’allait pas se faire prier pour qu’il reste dans son état de léthargie physique. Peut-être qu’il avait retrouvé assez de force pour se rebeller et redevenir l’adolescent insipide qu’il semblait avoir toujours été, mais June pouvait simplement se lever et partir s’il continuait ses enfantillages. Chose que, lui, en état, ne pouvait pas faire.

« Euh hm... oui je comprends la pommade tout ça tout ça, mais est-ce que tu pourrais commencer par allumer la lumière on y voit vraiment que dalle et m'expliquer ce que tu entends par "en état de marcher" ? Nan d'ailleurs, je comprends pas ! Comment ça de la pommade ? En fait d'abord, t'es qui ? Je suis sur d'avoir deja entendu ta voix quelque part. Nan nan ! D'abord ! D'abord... qu'est-ce que je fais ici ? Et où est Paloma ? Elle ne serait jamais partie juste comme ça. Et allume la lumière s'il te plaît, c'est super bizarre l'ambiance là. »

Face à un comportement aussi suffisant et immature, June n’avait qu’une seule envie : laisser cet avorton crever dans sa pisse jusqu’à que quelqu’un de plus doué et de plus patient qu’elle n’arrive pour continuer à le soigner. Mais parce qu’il était tard, parce qu’elle avait passé beaucoup trop de temps au chevet d’un ingrat, parce qu’elle était fatiguée de l’arrogance des sang-mêlé, June ne tourna pas les talons. Pas cette fois.

« Je comprends mieux pourquoi Paloma a préféré partir à la première occasion. Je ne sais pas combien de temps vous avez passé dans ce labyrinthe, mais clairement suffisamment de temps pour qu’elle prenne notre arrivée comme une bénédiction. »

June laissait rarement ses émotions l’emporter. Elle était davantage le genre de personne à vous regarder de haut et à tourner les talons plutôt qu’à gaspiller son énergie pour des gens qui ne méritaient même pas de respirer le même air qu’elle. Pourtant, cette fois, le venin qui brûlait dans ses veines s’écoulait comme un torrent pour toutes les fois où il avait été maintenu derrière un barrage.

« Tu veux savoir ce que tu fais ici ? J’aimerais bien le savoir aussi. On aurait dû te laisser pourrir dans ton propre sang et récupérer uniquement Paloma, puisqu’elle, elle avait au moins la décence de nous remercier d’être venu à votre secours ! Et si tu penses un seul instant qu’un pathétique mortel comme toi pourrais nous faire quoique ce soit, avec ou sans dent, laisse moi te rire au visage ! »

Comme pour illustrer ses propos, un rire grossier plus effrayant qu’amusant, rugit de la gorge de June avant qu’elle ne reprenne de plus belle, toujours plus remontée :

« Quant à la lumière, peut-être que le problème c’est juste que tu ne l’as pas à tous les étages parce que la nuit n’a jamais… été… un… »

Énervée, June s’était mise à agiter ses mains dans tous les sens comme si les dieux eux-mêmes pouvaient être témoins du ridicule de la situation. Elle, grande Chasseresse et Sorcière, bénie par Diane et Hécate, qui se faisait crier dessus par un simple mortel ! Pourtant, plus elle gesticulait, plus elle réalisait quelque chose : les yeux du sang-mêlé ne suivaient aucun de ses mouvements.

« problème. » Nouvelle pause. Nouveau mouvement de la main. Toujours aucune réaction. « Qu’est-ce qui t’as attaqué dans ce Labyrinthe ? »

La colère s’était évaporée aussi vite qu’elle était apparue.


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Re: Giants [June/Kleman]



《 Je comprends mieux pourquoi Paloma a préféré partir à la première occasion. Je ne sais pas combien de temps vous avez passé dans ce labyrinthe, mais clairement suffisamment de temps pour qu’elle prenne notre arrivée comme une bénédiction. 》

Ses mots sont aussi durs et violents que des éclairs. Elle pourrait me clouer sur place. Et ça serait le cas dans un monde normal. Parce qu'elle dit la vérité. C'est ça le pire. Elle met les mots que j'ai toujours refusé de lire là où je ne peux plus ignorer leurs reflets sur tous les miroirs qui jalonnent mon esprit. Elle les écrit tellement grands qu'ils pourraient m'engloutir, me déglutir d'un coup et me laisser suffoquer dans leur évidence. Elle fait ressortir le pire, les immondices que je cache sous mon pull nirvana, le noir de mes dents et ma langue derrière mes grimaces, les épines poisseuses entre mes cheveux. Elle écrase de son pied la pédale d'accélération de ma voiture pour la ficher dans le mur et révéler les bouteilles de gaz sur mon siège passager. Mais le silence qui suit ses mots n'est pas celui de la honte qui dilapide mes idées dans le vent et me laisse nu. Non, c'est le silence être deux respirations, celui qui précède l'onde de choc et le souffle de l'explosion. Parce qu'elle peut être la foudre autoritaire, mais j'ai survécu à bien plus d'orages que de beaux jours. Et je lâche tout, ma voix se superpose à la sienne, j'ouvre les vannes que j'avais entrebâillé le premier jour dans le bungalow de Tyché.

《 On vous avait rien demandé et peut-être que ouais, vous auriez dû me laisser crever ! Je sais pas pour qui vous vous prenez, mais je vais pas vous remercier de quoi que ce soit. Je vous ai jamais demandé de venir foutre votre nez dans mes affaires. Ou de me soigner, d'ailleurs n'espérez même pas que je vous rembourse quoi que ce soit, je ne vous dois rien. Et surtout pas d'être en vie. Putain. De quel droit est-ce que– ? Et votre ego vous pouvez vous le mettre bien profond là où je pense parce que je vais pas vous faire passer pour les héros. J'étais à deux doigts de la retrouver, deux doigts ! J'avais pas besoin d'aide ou d'être sauvé. Mon cul ouais ! Être le plus loin possible de toute cette vie, tout ce délire, c'est ça qui me sauvait ! 》

Son rire écœurant ne fait que ranimer le feu de ma colère et en projeter les ombres toujours plus loin. Ma voix frotte et casse sur ma gorge sèche comme le grand canyon. C'est à peine si je l'écoute, frustré de ne pouvoir la voir.

《 Ça se saurait si les héros étaient les gentils dans vos histoires de mythologie. J'aurais aimé voir la gueule des familles des soldats que votre grand Achilles a exterminés dans sa rage. Ou savoir ce que pensait Mégara du sort qu'Heraclès leur a réservé à elle et ses enfants. Tout ça grâce à vos bons dieux si parfaits ! Bande de dégénérés hypocrites. 》

Elle s'était arrêtée.

《 Je peux savoir de quoi tu parles ? On a jamais foutu les pieds dans un labyrinthe, je sais même pas à quoi ça ressemble. On était à Boston, je cherchais quelqu'un. 》 Les souvenirs remontent difficilement, je me souviens de la porte du Foyer, de la tête de six pieds de longs de la vieille directrice. Puis des rues familières de ma jeunesse, des magasins pratiquement tous différents, mais des trottoirs que je connaissais par cœur. De la pluie qui s'était invitée et des gouttes qu'elle laissait sur les joues de Paloma alors qu'elle caressait mes cheveux.《On s'est euh.. endormi, il pleuvait. On devait avoir trouvé un.. un endroit tranquille, un hôtel je sais pas. J'avais encore de l'argent, Paloma avait du réserver une chambre avant que vous veniez nous casser les couilles.》

La colère de ne pouvoir me souvenir avec assurance de la soirée face à l'arrogance de cette fille, gronde toujours dans ma manière de jeter mes derniers mots comme des morceaux de poires farineuses crachés sur le bord d'une assiette. Dans ma rage écumante, je me suis redressé tournant vaguement la tête vers l'origine de mon humeur, et le calme soudainement revenu laisse place à la douleur lancinante de chacune de mes respirations de taureau.




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Re: Giants [June/Kleman]

La colère s’était dissipée aussi vite qu’elle était arrivée. Alors que quelques secondes avant, docteure et patient se hurlaient dessus à s’en décoller les poumons, n’écoutant qu’à moitié ce que l’autre avait à dire, June avait quitté sa robe de colère pour enfiler celle de la curiosité. Le sang-mêlé lui racontait sa version des faits, mais ça ne collait pas exactement avec ce que June avait retenu du compte-rendu qu’on lui avait.

« Je peux savoir de quoi tu parles ? On a jamais foutu les pieds dans un labyrinthe, je sais même pas à quoi ça ressemble. On était à Boston, je cherchais quelqu'un. On s'est euh.. endormi, il pleuvait. On devait avoir trouvé un.. un endroit tranquille, un hôtel je sais pas. J'avais encore de l'argent, Paloma avait du réserver une chambre avant que vous veniez nous casser les couilles. »

June n’avait pas porté trop d’attention à Paloma. La jeune fille était dans une détresse émotionnelle qu’aucune concoction n’aurait pu calmer. Elle hurlait, gesticulait, pleurait, culpabilisait. June s’était désintéressée assez rapidement d’elle, à tel point qu’elle avait oublié le nom du jeune homme qu’elle avait face à elle. Le prénom Paloma ne lui était d’ailleurs revenu uniquement parce qu’il l’avait prononcé à plusieurs reprises sur les dix dernières minutes. Pour autant, d’autres Chasseresses s’étaient occupées à calmer Paloma, à l’écouter, à l’épauler et la soutenir. June n’avait eu qu’un bref résumé de ce qu’il s’était passé mais n’avait pas tout retenu.

Le sang-mêlé se redressa et tourna son corps vers elle. June le fixa, perplexe. Elle bougea à nouveau sa main lentement devant lui mais il n’eut aucune réaction. Il continuait de la fixer avec ses yeux vitreux, sa respiration de buffle énervé et son corps couvert d’ecchymoses et de cicatrises en devenir. June essaya de se souvenir des détails de l’attaque qu’avait subi les deux sang-mêlé dans leur quête, mais elle n’avait que des souvenirs flous de ce qu’on lui avait dit. Dans un soupir, elle chercha des yeux une Chasseresse capable de la renseigner.

« Stella ! June héla sa jeune sœur qui trottina jusqu’à elle.
Yes, June ?
Il, elle désigna le sang-mêlé avec un ton accusateur, ne se souvient pas de ce qui l’a attaqué dans le Labyrinthe.
Ah, ils ne sont pas fait attaquer. Il s’est fait renverser par un camion. Ils se sont fait repérer par un monstre à l’hôpital mais en fuyant ils se sont retrouvés dans le Labyrinthe. Selon Paloma, ils seraient à peine 48h à tout casser là-dedans. »  

Ah.

« Bah alors Kleman, tu causes du soucis à ta docteure ? »

Stella éclata de rire mais devant l’air impassible, renfrogné et peu aimable de June et Kleman, elle se contenta de hausser les épaules et de reprendre son sérieux.

« On a eu Chiron, il est content de savoir qu’ils sont pas morts après tout ce temps. Il attend le retour de Kleman avec impatience. Tu as d’autres questions, cheffe ?
Non, c’est bon, merci. »

June regarda Stella partir puis reporta son attention sur Kleman qui était resté étrangement silencieux durant tout leur échange. June s’approcha un peu plus près de lui et observa ses yeux. Là, elle ne voyait rien, mais s’il s’était pris des débris de verre et que personne n’a eu le temps de les retirer… Peut-être qu’elle pourrait trouver un sort pour l’aider, pour lui retirer lesdits débris. Est-ce qu’il avait mal ? Est-ce qu’il sentait quelque chose quand il clignait des yeux ? Ou bien la douleur du reste de son corps prenait le pas sur ça ? June resta silencieuse.

L’ironie d’un sang-mêlé blessé à vie par son penchant mortel plutôt que divin.


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Re: Giants [June/Kleman]



《 Stella ! 》

L'appel sonne comme un coup de fouet qui me fait sursauter. Instantanément, une bouffée de chaleur envahit ma gorge et l'entièreté de mon corps secoué comme un cocotier me renvoie son mécontentement. Je mords violemment l'intérieur de ma joue et mes mains s'écartent comme si la douleur pouvait s'échapper par mes doigts écartelés. Ma colonne vertébrale s'anime d'un long frisson tandis que la dite Stella se fait entendre. Une nouvelle voix, jeune, terriblement aiguë et à laquelle j'aurais bien collé un visage désabusé. Et tandis que la conversation se poursuit dans le noir le plus complet, je découvre une nouvelle sensation dont j'aurais préféré me passer.
J'avais l'habitude d'être ignoré, j'en jouais, cherchais même à l'obtenir. C'était une forme de victoire par forfait, l'acceptation de ma réussite sur l'exaspération des autres. J'avais la paix, personne ne me forçait ou cherchait à me faire sourire. Personne ne me demandait à longueur de journée "ça va ? T'es sûr ?", comme si quelqu'un en avait déjà réellement eu à faire de la réponse. Je n'avais à m'occuper plus que de moi et c'était déjà un sacré investissement. Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, j'aurais aimé qu'on ne m'ignore pas. Que quelqu'un s'assoit à mes côtés, prenne ma main et m'assure que tout ira bien même si c'est un mensonge. Qu'on prenne quelques pincettes pour une fois, qu'on me demande comment je me sens et qu'on écoute la réponse. Que quelqu'un prenne le relais, que quelqu'un s'occupe de moi parce que j'avais l'impression que ça allait devenir difficile dans les jours suivants.
Celui que j'apparaissais aux autres ne pouvait pas s'attendre à autre chose, mais j'aurai aimé d'apprendre ça autrement que ... je ne sais pas... que comme si j'étais invisible. J'avais perdu mes yeux, j'étais pas devenu un fantôme.

Ma blague sonna creux dans ma tête pourtant quelqu'un y rit. Un rire clair et puissant qui me fit à nouveau sursauter. Je commençais à en avoir la tête qui se faisait l'intégralité d'Europa Park. Je devais avoir loupé un truc. En même temps, difficile de suivre une telle conversation lorsque son esprit affiche un encéphalogramme plat. Il est question de Chiron, de la Colonie. Ma tête se vide à nouveau de toute attraction nauséeuse et le silence se fait tout autour. Stella à du partir, j'entends ses pas qui s'éloignent, je crois. La cheffe n'a pas bougé, ne dit rien. Je doute même un instant qu'elle soit encore là. J'ai du mal à assimiler ce que je viens d'entendre et j'ai envie de toucher mes yeux. Mais je n'ose pas vérifier, je pense. Je crains ce que ça pourrait vouloir dire.

Pris d'une urgence, je sors de ma paralysie et bascule comme je peux sur le côté pour m'extraire du lit de camp sur lequel je repose. Tout juste parfait pour constater l'état de mes jambes qui refusent de coopérer pleinement. Comme si elles avaient leur volonté propre de continuer à pioncer et à se délecter de ma frustration à pouvoir les activer comme je l'entends. C'est maintenant au tour de mon corps de m'envoyer me faire foutre.
Refusant cette trahison, je tire la gauche à la force de mes bras et de la colère qui crépite toujours au creux de mon estomac.

《 J'y retournerai pas.》

Mon ton est sans appel. Ce n'est pas une question, ni une supplique, c'est une affirmation claire et franche. Un défi contre les dieux qui m'ont emmené jusqu'ici. Moi vivant, je ne remettrais pas les pieds là-bas.



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Re: Giants [June/Kleman]

Le silence s’étira pendant de longues secondes durant lesquelles June songea à quitter son patient. Après tout, que pouvait-elle bien faire maintenant qu’il était réveillé ? Il ne s’exprimait que par des cris et refusait de se faire soigner. June avait face à elle le combo horripilant entre un mur de glace et un enfant de trois ans capricieux. Il ne lui suffirait pourtant que de quelques herbes pour qu’il rejoigne de nouveau le monde de Morphée et qu’il la laisse faire ce pourquoi elle avait été convoquée. Cependant, le peu de moral qui lui restait lui susurrait que partir ou assommer Kleman n’était pas la bonne conduite à avoir. De dépit, June resta donc immobile, dans l’attente d’une quelconque réaction de la part du sang-mêlé.

Soudain, après quelques secondes supplémentaires d’immobilité, le demi-dieu se mit à remuer. Dans un élan de rage (supposément), il se jeta hors du lit du camp. Ou tout du moins, il tenta. Son bas de corps, refusant de coopérer complètement, pendouillait maintenant à moitié en-dehors du lit sans pour autant servir d’appui au reste du corps. Kleman restait donc dans une position mi-assise, mi-couchée, telle une tentative ratée de fusionner une larve avec un humain. June haussa un sourcil dubitatif, presque impressionnée par la capacité du jeune homme à se rendre encore plus ridicule qu’il ne l’était déjà.

« J'y retournerai pas. »

C’était probablement la phrase la plus censée que le jeune homme ait prononcé depuis qu’elle le connaissait. C’était aussi celle qui touchait le plus June tant elle était sincère. Il n’y avait aucune rage, aucune hésitation. Kleman venait d’énoncer haut et fort une vérité absolue et quiconque aurait voulu s’opposer à cela pouvait tout aussi bien tenter de démonter brique par brique la muraille de Chine.

Peut-être que dans d’autres circonstances, ou dans une autre vie, June aurait pu se montrer compatissante. Une partie d’elle l’était face à la détresse qu’elle ressentait chez Kleman. Le dernier souvenir qu’il avait de sa vie était aux antipodes de ce qu’il vivait actuellement. Alors qu’il allait dormir dans un hôtel avec son amie, il se réveillait dans un lieu inconnu, sans amie et aveugle. À sa place, June aurait probablement eu exactement la même réaction. Rage, haine, hurlement, dépit, frustration. Un Maëlstrom d’émotions que la Sorcière ne connaissait que trop bien. Pour autant, June étouffa sa compassion. Qui était Kleman pour mériter de voir une partie si intime de la personnalité de June ?

« Personne ne t’y forcera. »

En tout cas, June n’allait pas l’y forcer. Elle n’était ni sa tutrice, ni la bienfaisante de la Colonie. Si Kleman voulait se jeter d’un pont qu’il le fasse, June n’allait pas l’en empêcher. Enfin, une fois qu’elle aurait terminé ses soins, il va s’en dire.

« De toute façon, comment veux-tu rentrer avec tes jambes ? Laisse ton corps guérir ce qu’il peut guérir. June fit une courte pause avant d’ajouter : Et laisse moi faire comprendre à ton corps comment le guérir. »

Ce n’était ni un ordre, ni une supplication. C’était un fait aussi clair et déterminé que son « Je n’y retournerai pas ». June, inébranlable dans ses positions, n’en aurait fini avec Kleman que pour l’une des deux raisons suivantes : il pouvait de nouveau tenir debout tout seul ou il était mort. Elle pouvait l’aider dans chacune des options, il n’avait qu’à choisir laquelle.


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