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Me olvidarás
 :: La Colonie des sang-mêlés :: Les espaces naturels :: La forêt :: La crique du Zéphyr
Erwin Stamber
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Défaut fatal: Insouciance
Erwin StamberBloups
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Me olvidarás

Ce jour-là, quand il avait lu, machinalement, la signature sur le papier avant tout ce qui était écrit dessus, il avait tout de suite compris. Quelque chose au fond de lui avait tout de suite compris. Alors ses yeux déjà embués avaient parcouru les quelques lignes qui faisaient office de lettre.

« Tronche de requin »

Ca commençait bien… Le surnom lui avait froissé un peu plus le cœur. Il avait la gorge sèche.

« Je pars à la recherche de Celmis. Il est vulnérable maintenant que nous connaissons son identité. C’est le bon moment, je dois agir. Pour tous les autres demi-dieux. Pour toi aussi. On ne touche pas impunément à mes idiots préférés. Si je ne reviens pas, je te lègue tout ce que j’ai. J’aimerais revenir, mais c’est le Tortionnaire, tu le sais… »

Erwin avait reçu le message deux jours avant que la nouvelle de la mort d’Artemisia se répande à la Colonie. Et ce quelque chose au fond de sa tête lui avait immédiatement soufflé qu’elle était partie. Réellement partie. Sans lui dire, sans venir le voir, l’esquivant comme une chouette esquive les rayons du soleil. Il savait pertinemment pourquoi. Trop fière. Trop déterminée, trop pudique, trop sensible. Elle n’avait pas voulu croiser son regard au moment de lui annoncer, voilà tout.

Et leurs regards ne se croiseraient plus.

Je te lègue tout ce que j’ai. Comme un pardon qu’on dit trop tard. Erwin était submergé par des flots amers. Rancœur, colère. Arte était partie sans prévenir. Elle avait tout calculé, comme toujours. C’était dans ses plans, que le fils de Poseidon reçoive son morceau de papier après son départ. Elle était partie affronter en tête à tête un être qui avait brisé tous les demi-dieux de la Colonie et du Camp Jupiter, mais elle n’avait pas osé affronter son ami.

Des larmes remplies de rage lui échappèrent.

« Ta fierté. Ta fierté de merde, Arte. »

Il se sentait abandonné. Trahi par son amie qui avait disparu quand il avait le dos tourné. Il avait envie de la retrouver, de lui mettre une dérouillée comme elle seule parvenait à le faire, de lui crier qu’elle n’avait pas le droit de prendre des risques en se servant de lui comme prétexte sans même le lui dire. Que cherchait-elle à prouver ? Celmis aurait été retrouvé par n’importe qui, elle n’avait pas besoin de se jeter dans ce piège !

« Et ça ? Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? »

Le poing d’Erwin se resserra autour de la petite chouette en bois sculpté qu’il avait emmenée. Je te lègue tout ce que j’ai. Super. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir faire de cette collection de plans ? De ces prototypes de pièges à monstres ? De ces maquettes militaires ? Est-ce que ça allait la remplacer dans sa vie ? Elle avait juste fui. Lâchement. Sous ses airs de guerrière remplissant son valeureux devoir, elle n’avait fait que fuir la réaction d’Erwin. Et, tout ce qu’elle avait trouvé comme réparation, c’était lui refourguer cet amas de choses sans âme, sans souvenirs et sans saveur dont il n’avait rien à faire.

« HEIN ? QU’EST-CE QUE J’EN AI À FOUTRE ? »

Il se leva et, d’un mouvement brusque, il lança la chouette en bois aussi loin de possible en hurlant. Il vit à peine les éclaboussures à l’endroit où l’objet sombra dans l’eau. Emporté dans un soudain tourbillon de colère, plus noire et plus forte de seconde en seconde, il ramassa un galet et le lança à son tour. Il ne le regarda pas disparaître entre deux vague, se saisit d’un autre caillou, le jeta de toutes ses forces. Et encore. Et encore. Les pierres crevaient les remous des vagues en silence, insignifiants au milieu de la mer et de sa voix sourde. Les larmes qui coulaient sur les joues d’Erwin se mêlaient au goût salé des embruns que crachait le vent en direction du demi-dieu. Il lança un galet. Un autre. Et un autre.

Jusqu’à ce que l’un d’entre eux s’écrase violemment dans le sable et que se propagent autour de lui une série d’ondes qui vinrent soulever les pieds d’Erwin. Qu’est-ce que-

Il alla ramasser le caillou et le jeta à nouveau sur le sol. La colère grondait toujours au fond de lui, mais elle n’était plus aussi volcanique. Le caillou heurta le sable. De nouvelles ondes se propagèrent. Aussi puissantes que les précédentes, mais moins loin. La lumière se fit. Un nouveau pouvoir.

« Perspicace, Tronche de requin. »

Cette voix. Il tourna la tête dans l’espoir de soudain la voir, de réaliser que tout ça n’était qu’une erreur et qu’elle était là. Mais non. Il n’y avait que sa voix qui résonnait. Dans sa tête.

Arte était là.

Immédiatement, la colère s’effaça et il ne resta qu’un tsunami de tristesse arrachant son cœur au passage. Erwin se rua vers la mer. Là où il lui semblait avoir vu l’oiseau de bois juste avant que l’eau l’engloutisse. Un souvenir d’elle, voilà ce que c’était. Un objet qu’elle avait trouvé précieux pour une raison ou pour une autre, un trésor qu’elle lui avait confié pour lui rappeler à quel point il avait compté pour elle, même si elle n’avait pas trouvé le courage de le voir une dernière fois. Il n’avait pas le droit de le perdre.

Il chercha, sonda le fond de l’eau, retourna le sable sous ses pieds. Ses doigts finirent par rencontrer la surface polie de la statuette. Il la sortit de l’eau telle un trophée inespéré puis la serra dans sa main. Ne plus la perdre.

« Je savais que tu y ferais attention. »

« Je te déteste ! Je te déteste, je te déteste, je te déteste ! Je te… »

Sa voix se brisa. Il s’effondra, à genoux, dans une mer de chagrin.

« …déteste. »

Le roulement des vagues et le clapotis d’un début de pluie lui répondirent. L’eau lui frappait le torse, lui éclaboussait les yeux, emportait avec elle les larmes qu’elle transformait en perles d’océan. Dans ce hurlement de la nature, Erwin n’entendait que le silence. L’assourdissant silence qu’imposait l’absence.

Une minute. Deux minutes.

« Je sais, Erwin Stamber. »


Le fils de Poseidon se laissa sombrer dans l’eau.


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