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the social pressure not to be a failure // wren
 :: Le Camp Jupiter :: Les espaces de vie :: Le Mess
Niamh Talmhach
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the social pressure not to be a failure // wren



Mais, peu importe. Le fait est que, plus je vieillis, plus je commence à réaliser que je dois me familiariser avec le fait qu’un jour, moi et tous les gens que je connais allons mourir.

Seul mon lit avait légèrement grincé dans le silence du dortoir des filles de la première cohorte. Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit et m’étais dit que fichu pour fichu autant être productive.

J’ai l’impression que personne ne parle véritablement du caractère inéluctable et inévitable de la mort. C’est tellement rare que dans une conversation, on parle d’à quel point c’est démentiel de songer au fait que nous allons tous mourir un jour. Le concept même de la mort est absolument terrifiant, du moins à mon avis.

J’avais enfilé ma veste en jean, mes converses et quelques élastiques aux poignets. Mon sac à dos menaçait d’éclater le cuir pour contenir mon appareil photo, le drone que je m’étais offert l’année dernière et la quantité astronomique mais indispensable de batteries et de cartes mémoire. Ma valise, elle, faisait peine à voir, réduite à quelques vêtements de rechange et un paquet de pâtes de fruits énergisantes goût pêche-banane ou fruits des bois.

J’ai peur de mourir.

J’avais traversé la salle commune sans m’arrêter et filé au Mess pour grignoter quelque chose.
La vieille, Pierre avait daigné me prévenir qu’il comptait me kidnapper pour sa quête et que l’oracle et les préteurs n’y avaient vu aucune objection. Je ne savais pas trop quoi en penser. Plus je creusais le sujet plus un certain dégoût envahissait ma bouche. Quitte à tirer les ficelles, ne pouvaient-ils pas avoir la décence d’être discrets ? Et pensaient-ils vraiment que sortir prendre l’air allait "résoudre le problème" ?

C’est effroyable de penser que littéralement tout ce que tu es, tout ce que tu es devenu, tout ce que tu veux encore devenir, tout ce que tu as créé, tout ce que tu as vécu, tous tes souvenirs, absolument tout pourrait disparaître dans un battement de cils. C’est tout simplement terrifiant de considérer qu’à un moment donné, tu ne sais pas où, tu ne sais pas quand, tu ne sais pas comment, mais tu pourrais mourir.

J’avais presque terminé mon litre de café habituel et le char d’Apollon commençait à se faire haut dans le ciel. Ce qui me faisait penser qu’il ne fallait pas que j’oublie de dire au revoir à Sir Barton et Uranie. J’avais étalé mon carnet sur l’une des couchettes de la première cohorte et sorti le petit micro sans fil.

Alors bon, si ce n’était pas déjà évident : j’ai un peu d’anxiété à l’idée de mourir.

Le script de cette vidéo était bien plus sombre que ce que j’avais pu faire jusqu’à présent. Une part de moi restait convaincue qu’il s’agissait d’un sujet délicat et important à traiter et que le montage aiderait à lisser le message. L’autre part ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter de l’accueil que cet essai recevrait justement parce que c’était un sujet délicat et important à traiter.

Pour autant que je sache, je pourrais mourir maintenant, littéralement maintenant, il pourrait y avoir comme un animal dans les buissons, une araignée venimeuse ou quelque chose du genre… un monstre...

Même si je ne pouvais évidemment pas tout dire sur ma chaîne, je voulais rendre hommage aux légionnaires que nous avions perdus dans le Labyrinthe, à tous les demi-dieux que nous avions échoué à sauver, à toutes les victimes de Celmis vivantes ou mortes. Rendre hommage à...

Mais je dirais que vivre ici et avoir l’opportunité de voyager m’a vraiment aidé à commencer à accepter l’impermanence de la vie.
Être constamment dans de nouveaux endroits, entourée d’énergies différentes et de nouvelles personnes pendant de si courtes périodes, m’a montré à quel point chaque instant de la vie est réellement temporaire.


Et si c’était une mauvaise idée ? Si ça n’aidait personne ? Si au contraire ça les blessait ? Si ceux qui, je le savais, suivaient mes vidéos depuis la Nouvelle-Rome m’en voulait d’exposer au monde entier cette période glaçante qui ferait à jamais partie de notre histoire ? Je pouvais toujours réécrire une énième fois le script, je n’étais clairement plus à ça près.

Pour les exactes mêmes raisons, cela m’a fait encore un peu plus peur de mourir en sachant cette fois à quelle vitesse la vie peut donner l’impression de filer.

Ma voix était enrouée par l’heure matinale ou simplement l’émotion. J’avais dû refaire plusieurs fois mes prises puis le vent s’était levé. J’avais pris un peu d’avance, c’était déjà ça. De toute façon, j’avais bien deux semaines environ devant moi pour changer d’avis durant cette fameuse quête où ma présence était "indispensable", et encore minimum trois mois de montage vidéo à la maison familiale pour renoncer mille fois à ce projet et nourrir à fond mon syndrome de l’imposteur.

En quelques sortes, ce que j’essaie de dire, c’est que pour tenter de faire face à ma peur de mourir, je me suis lancée dans une expédition qui aurait littéralement pu se résoudre par ma mort.
Mais me lancer dans cette opération et confronter ma peur de mourir m’ont fait réaliser que si nous passions toute notre vie à craindre la mort, nous pourrions ne jamais comprendre ce que signifie être vraiment en vie.


Ma montre affichait 6 heures moins le quart. Et lea voir s’approcher comme s’il n’était pas beaucoup trop tôt n’avait rien pour me surprendre. J’avais éteint mon micro, refermé mon cahier et lui avait sourit en lui faisant une place. Et pour ne pas lui faire défaut, un esprit du vent avait remplis mon thermos de café à ras bord.

« Bonjour Wren, bien dormi ? »

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Re: the social pressure not to be a failure // wren

Wren frotte ses yeux, frotte la fatigue en dehors de ces derniers. Encore une nuit presque douloureuse, un sommeil contradictoire.L'existence des demi-dieux n’a jamais engendré des sommeils tout ce qu’il y a de plus agréable, bien évidemment, enfants de dieux livrés à eux-mêmes, qui n’en profiteraient pas pour venir y glisser quelques doux cauchemars. Parfois Wren envie les autres enfants, envie l’appel de Somnus, dieu qui calme, force les pensées houleuses à n’être qu’une présence en arrière fond.

Wren n’a jamais eu pour habitude de dormir, une habitude offerte par son père, idée d’être debout aux aurores. Les premiers temps, aussi amusant cela pouvait-il être de dormir les premiers temps, les longues matinées qu’iel avait passé à regarder le plafond de ses appartements… La sensation de perdre son temps s'était déjà inscrite au fin fond de son cerveau et Wren est au courant qu'il devra travailler pour retirer l’enseignement si durement appris de son père.

Pour le moment, iel se refuse de le remercier mais le centurion a conscience de l’aide qu'il lui a apporté parce qu'avec si peu de sommeil dans son corps, Wren est tout de même capable de s’habiller, revêt la vieille couverture qui masque ce qu’iel vient à vraiment penser, revêt l’armure qui cache le corps désuet et lea voilà qui marche les couloirs des baraques.

Ce réveil-là n'a rien d’agréable, murmures qui remontent jusqu'à elui. Plus qu’un murmure, une simple demande, comme si Wren pouvait refuser une demande comme celle-ci. Les questions fuseraient, les interrogations se feraient nombreuses et les regards se seraient tournés vers lea centurion qui ne demande qu’un simple moment de calme. Deuil encore puissant dans sa poitrine, une sensation d'échec qui ne l'a pas quitté depuis bien trop longtemps. Le temps s’est écoulé, les blessures ont pu se refermées mais le sentiment d’avoir bafoué une personne qui lui était proche est bien plus puissant que n’importe quelle pommade les gens aiment à se passer pour se pardonner. Wren n’arrive pas à se pardonner, la vérité est là. Pour cette même raison, trouver une nouvelle personne à qui donner la place de bras droit est plus compliqué que ce qu'iel pensait.

Enfin, peut-être pas elui, mais bien tous les autres qui lui demandent de choisir une personne à mettre en charge quand les choses deviennent trop lourdes pour elui. Wren a repoussé la responsabilité aussi longtemps qu’iel le pouvait, regard se portant sur telle ou telle personne mais le déni n’a trop que longtemps duré. Parfois Wren apprécierait pouvoir se référer à d’autres, se rapprocher d’un ou d’une autre pour demander un conseil mais chacun pourrait lui mettre à l’envers et lea centurion a peur que n’importe quel faux pas ne serve pour venir lea réprimander.

Niahm a beau être son premier choix, Wren a bien peur que la jeune femme ne partage pas sa vision. Beaucoup de têtes, beaucoup de comportements différents, chaque membre de la première cohorte est important aux yeux de leur centurion mais Wren a aussi l’impression que chacun ne pourrait se retrouver avec les responsabilités qu’iel tient. Peur qu’elles encombre, qu’elles ensevelissent ceux qui pourraient encore prétendre à un sentiment de paix. Si chacuns peut-être appelés pour des quêtes, aucun d’entre eux n’est obligé de rester debout la nuit, à faire plan sur plans pour une réussite qui n’a de sens. Beaucoup peuvent prétendre croire en une paix que Wren voit d’un mauvais œil. Au final, offrir une place comme celle-ci équivaut à une possible place dans une sépulture.



Mais en cette matinée, Wren n’a guère le choix. Soit iel laisse partir Niahm, laisse tomber l’idée qu’iel avait pour leurs relations et embrasse l’idée que le remplacement sera juste. Soit Wren prend son courage à deux mains et vient proposer le poison à son amie. Face à son miroir, Wren prend une longue respiration, regard froid, iel vient repousser ses cheveux, les attacher soigneusement dans une queue de cheval avant de venir lisser les quelques mèches qui tenteraient de s’échapper avant d’ici, iel marche d’un pas déterminé vers le mess, là où iel trouvera des explorateurs en quête d’aventure.

Bonne déduction, Wren entend ses pas résonner, bien trop bruyant dans cet endroit où personne n’est encore debout. Wren a l’habitude, debout à des heures silencieuses et pourtant, iel marche rapidement vers la jeune femme, visage fermé, iel hoche la tête doucement avant de prendre le siège qui lui a été libéré.

Niahm.” Un regarde envers toutes les affaires qui sont éparpillées et Wren offre un petit sourire à la jeune femme. “Assez, merci.” Iel attrapé la tasse de café qui vient d'être déposé devant elui avant de le monter à sa bouche et souffler dessus. “Bien matinale. Parée pour… l’aventure?” Le mot est amer dans sa bouche, irl essaie d’en virer une quelconque once de sarcasme qu'on pourrait trouver là. Wren n'est pas jaloux, mais terrifié à l'idée de perdre quelqu’un de nouveau. Iel cache un demi-sourire derrière sa tasse avant de redresser son regard dans celui de l'autre personne. Iel cherche les mots pendant un court instant, quelque chose qui pourrait rassurer. “Tout va bien se passer-” J’ai confiance en toi. Les mots se meurent dans sa bouche, incapable de savoir quoi dire. Un soupir, Wren pousse la tasse, brûle sa langue dans la manœuvre.




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Niamh Talmhach
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Re: the social pressure not to be a failure // wren



Niamh.” Je hochais la tête avec gratitude. J’aimais la façon qu’elle avait- Iel, pardon... - de toujours me saluer. “Assez, merci.” J’y retrouvais les codes et le respect dans lequel j’avais été éduquée, sans pour autant les faux-semblants grinçants habituels.
Bien matinale. Parée pour… l’aventure?” J’avais soufflé du nez, le sourire perdu dans mon café. Il n’avait pas lieu de rire, ce n’était même pas une blague à proprement parler, mais l’ironie de la situation me rendait nerveuse. Il m’était encore difficile de savoir comment réagir à ce genre de situation. La quête du Tortionnaire était encore bien trop récente dans l’esprit de tous les mortels, demi-dieux ou non. Un tison ardent avec lequel il fallait jongler pour ne pas se brûler les uns les autres. Ma gorge s’était automatiquement nouée et ma rasade amère semblait incapable de descendre jusqu’à mon estomac. Comme un cachet difficile à avaler, il avait fallu m’y prendre à plusieurs reprises pour ne pas penser à JJ, ne pas penser au Labyrinthe, ne pas penser à tous ces cadavres. Devant Wren, je ne voulais pas faire montre d’instabilité. Je n’avais certes pas particulièrement d’enthousiasme à cette mission, mais m’en retrouver exclue par la pitié de mon centurion, bien que ce soit par amitié, serait une humiliation. Quelle que soit la sincère compassion à l’origine de cette décision.
Tout va bien se passer-” J’appréciais qu’iel cherche à me rassurer. Sa prévoyance était l’une des nombreuses choses que je chérissais dans notre relation. Toujours avec une certaine maladresse, mais beaucoup de volonté. Mais aujourd’hui, elle fonctionnait comme du kérosène.
« Tu peux compter sur moi. Cette mission est une promenade de santé, comparée à… ces dernières semaines. Le Tortionnaire était extra-ordinaire, oui ; mais pas une nouvelle norme. Pas de raison donc de céder à la panique. Si nous appliquons nos protocoles habituels, nous reviendrons en un rien de temps et en un seul morceau. J’en mets ma main à couper. »
Sa présence me poussait à me dépasser, à faire preuve de bien plus d’assurance que je n’en possédais, à me hisser à sa hauteur. Cependant, je n’arrivais toujours pas à appeler ce monstre autrement. Son prénom était un secret de Polichinelle mais je me refusais catégoriquement à lui faire le plaisir de l’utiliser. Il nous avait traité comme de la chair à canon, du bétail insignifiant, des rats de laboratoire, de simples moyens d’arriver à ses fins. Il me semblait plus que justice de lui rendre la pareille. Il était le Tortionnaire, un concept, une chose, dépourvu de moralité, d’humanité, de tout lien avec mes Dieux, ma Famille. Rien d’autre.

Mes mâchoires s’étaient serrées l’une contre l’autre, et mon air décidé devait lui paraître bien coincé. J’essayais de boire une nouvelle gorgée pour me décrisper, détendre mes épaules, changer de position et croiser les jambes. J’avais fini par demander à l’un des esprits du vent de me rapporter du riz et des œufs au plat. Trouver quoi manger le matin était devenu un défi de plus en plus difficile à relever. Rien ne me faisait envie. Alors j’explorais les options salées cette semaine.
« Pardon, je ne t’ai pas demandé avant, tu veux manger un truc ? C’est quoi ton programme aujourd’hui ? J’avais cru entendre qu’il y avait une réunion centurion-préteurs. Rien de grave, j’espère. »

Wren Exitium
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Re: the social pressure not to be a failure // wren

Wren lui offre un sourire, mince. Iel le pense, iel souhaite pertinemment rassuré la jeune femme qui parte de nouveau en misison mais elle pointe quelque chose du doigt qui a le don déranger lea centurion. Ces dernières semaines ont été dures pour tout le monde, les pertes nombreuses et les esprits bien trop dérangés. Pour cette raison, Wren n’est pas sûr.e de l’aventure, pas sûr.e de vouloir voir partir Niamh si loin si vite. C’est certainement égoïste mais lea centurion est terrifié à l’idée d’avoir à assister à de nouvelles funérailles. Cependant, lorsque Wren écoute Niamh parler, une partie d’iel est empli d’une certaine sensatione de confort, presque de la plénitude, parce qu’elle sait, parce que Niamh est quelqu’un de sensé et de rassurant et qu’il est sur que Wren peut lui faire confiance.

Lea centurion ne peut empêcher de sourire, hochant la tête à son attention, l’impression d’entendre ses propres mots résonnés dans les phrases de la jeune femme. “Je vois que tu as bien été instruite.” Un vent de fierté presque ridicule, que Wren s’empresse de faire disparaître à l’intérieur de son petit corps.

Wren sourit, lève une main à son attention, secoue doucement la tête. Manger le matin est une chose avec laquelle Wren a toujours autant de mal, trop habitué à se prendre un entraînement dans les dents dès les premières lueurs du matin, incapable de prendre un temps pour elui, Wren se revoit déjà attaquer ses tâches de l’époque. “Rien, merci.” Parce qu’iel continue d’apprécier le geste, parce qu’il veut tout de même dire quelque chose.

Niamh part littéralement en aventure, part mettre sa vie en danger aux aléas du danger et pourtant elle s'inquiète de la journée de Wren. Lea centurion hausse les épaules, iel est aussi fan des réunions que l’est Niamh mais ielles ont tous deux conscience de l’importance de la présence du centurion de la première cohorte là bas. “Rien n’est vraiment grave depuis que le conseil a plus ou moins annoncé le retour de la paix.” L’idée fait presque ricaner Wren. La paix, le concept est ridicule dans son cerveau, sonne creux pour quelque chose qui n’a pas particulièrement raison d’être. “Mais non- ils… mettent une certaine pression à l’ensemble des cohortes.” Et Wren est plus ou moins sur la saynète. “Pour cette raison, j’avais besoin de te voir avant ton départ.”

Wren relève les yeux, cherche son regard, cherche à lire ici ce qu’iel pourrait avoir besoin de voir. Wren a besoin de Niamh, C’est maintenant qu’iel doit lui faire comprendre.




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Re: the social pressure not to be a failure // wren



Je vois que tu as bien été instruite.

Face à son sourire, je lui glissais un clin d’œil tout sauf subtile avant d’attraper le plat que me tendait le ventus. Clin d’œil qui hanterait le reste de ma journée accompagné de son lot d’interrogations, d’angoisses et de facepalm mentaux. En attendant cette joyeuse perspective, je m’étais contentée de regarder dans le vide laissé par l’esprit du vent et de devenir aussi rouge que la sauce tabasco dont j’arrosais mes œufs. Suffisamment longtemps pour ne pas décéder ou rire nerveusement en recroisant le regard de Wren.

Je choppais des couverts sur la couchette d’en face pour me donner une constance.
Rien n’est vraiment grave depuis que le conseil a plus ou moins annoncé le retour de la paix.
Avec un léger hochement de tête d’approbation, j’entamais mon plat. Le mot Paix sonnait bizarrement dans ce contexte. Certes, nous avions battu le Tortionnaire, mais le nombre impressionnant de tentes d’urgence tout autour de l’infirmerie, l’état catastrophique des cohortes dont le nombre de légionnaires avait diminué au moins de moitié, la panique encore présente dans les rues de la Nouvelle-Rome qui les rendait asphyxiantes et l’absence presque suspecte des Sénateurs retranchés nuit et jour derrière leurs murs blancs… Rien de tout cela ne ressemblait à l’idée que l’on pouvait se faire de la paix. On brûlait encore des linceuls pas plus tard qu’hier.
Mais non- ils… mettent une certaine pression à l’ensemble des cohortes.
Je n’enviais pas sa place en ce moment. Être responsable de tant d’enfants, porter sur ses épaules le poids des pires décisions à prendre dans la bataille, redonner constamment de la force à ses troupes même en n’en pouvant soi-même plus, garder la tête froide devant les disparus, les blessés, et en plus de tout cela, essuyer les remontrances du Sénat. Il y avait de quoi devenir dingue, ou pleurer pour le restant de ses jours. Pourtant, Wren semblait garder les pieds sur terre. Je faisais de mon mieux pour lui rendre la vie la plus facile possible à mon échelle et j’avais toujours un regard dans sa direction lorsque certains légionnaires avaient le culot de se plaindre ou d’en faire leur punching-ball émotionnel. Je pense même qu’à sa place, j’aurais été capable d’aller ruer dans les brancards de ces idiots en toges blanches pour leur dire ce que je pouvais bien penser de leurs sermons et à quel point on n’avait pas besoin de ça, là tout de suite. J’aurais probablement démissionné et tout envoyé valser. J’avais sincèrement de la peine pour Wren et beaucoup de respect pour ce qu’elle pouvait endurer en ce moment. Iel, triple andouille !
Pour cette raison, j’avais besoin de te voir avant ton départ.

« Ou-Kh-hmpf »
J’avais eu la main beaucoup trop lourde et l’air dans ma gorge avait déclenché une quinte de toux tabascotée que je tentais vainement de retenir. La main sur la bouche pour ne pas risquer un attentat sur centurion à coup de grains de riz et de bouts d’œufs, j’avais attrapé mon vase de café pour m’y noyer. Oh chiotte… Quelques coups de plat du poing sur la poitrine pour faire passer tout ça, le pouce levé en direction de Wren. Je maîtrise la situation. Tout va bien. Je ne suis pas du tout en train de brûler de l’intérieur.
« Pardon, je voulais dire “Oui ?”  » Avais-je articulé dans un souffle en me tournant complètement vers iel, les yeux rouges, la déglutition difficile, mais entièrement complètement absolument prête et disponible pour elui. « T’inquiètes » Essayais-je de prononcer avec assurance comme si tout était parfaitement normal.

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Re: the social pressure not to be a failure // wren

Non. Niamh pouvait s’étouffer avec un peu trop de tabasco, croire son palais beaucoup plus fort qu’il ne l’était, Wren ne remettrait pas en question sa décision. Peut-être que ça serait de mauvais goût considérant tous les mauvais choix gustatifs qu’iel a pu faire auparavant. Des regrets qui au final ne seront jamais moins graves que lorsque Wren avait dû manger des cailloux. Oui, n’en parlons pas, oublions tous. Lea centurion regarde simplement Niamh d’une façon assez neutre, prêt.e à sauter sur ses pieds si nécessaire, à la contourner et à lui sauver ce qui lui reste maintenant d’estomac si elle le nécessite vraiment.

Mais Niamh lève un pouce, lui signifie que tout  devrait bien aller et Wren fait semblant d’y croire, glisse un verre de lait devant elle, remercie l’esprit qui vient de le fournir et le regarde avec patience et autant de compassion que Wren Exitium est capable de produire. Ce qui, au final, ne paraît pas être beaucoup.

“Est-ce que ça va?” Question bête, presque par politesse mais Wren préfèrerait fortement que la jeune femme survive à son petit déjeuner si elle part en mission et qu’elle risque sa vie dans queqlues heures. Mais il semble que ce ne soit qu’un détail sans trop peu d’importance? Wren zieute son auditoire pendant un instant, de ceux qui sont déjà levés et qui vaque à leurs occupations. Quelques visages se sont tournés vers leurs tables. Une pensée intrusive pointe le fait que Niamh s’étouffant ne vas encore pas améliorer son image, qu’on va encore dépeindre une image angoissante d’un.e centurion qui tente des assassinats dès les premières lueurs du matin.

Repousse l’idée, retourne la tête après avoir donné un petit moment à Niamh pour récupérer de son événement et tandis qu’elle tente avec autant d’honneur qu’une personne peut mettre dans ses gestes, de récupérer sa contenance, Wren sourit, amusé.e. Visuel rare, quelque chose de presque fâcheux mais iel reconnaît là beaucoup dans une gestuelle moindre, toutes les raisons qui lea pousse finalement à nécessiter l’aide de quelqu’un comme elle.

“J’aurais préféré te laisser le temps de récupérer entièrement de cette… mésaventure.” Iel marque une pause. “Mais de temps, nous en manquons. J’ai une demande particulière à te faire Niamh.” Wren pousse un sourire, baisse un regard vers ses mains posées sur la table, là où iel ne joue pas avec, se retient d’être nerveux.se. “Depuis la mort de Jules-” son ancien second, Wren a tenu sa main jusqu’aux derniers moments. Sombres souvenirs d’une personne qui lui manque. “J’ai dû me retrouver à gérer la cohorte par moi-même. Non pas que je n’apprécie pas-” au contraire. Wren pourrait mettre le feu à la Nouvelle Rome pour le bien être des membres de sa cohorte. “Mais les responsabilités sont nombreuses et j'ai besoin de l’aide de quelqu’un avec moi.” Wren pousse un soupir, plante ses yeux dans ceux de Niamh. “Est-ce que tu accepterais la place de second?” D’être de confiance, de légionnaire, de respectable bras droit de Wren. Tous ces mots qu’iel n’arrive pas à formuler parce que, mon dieu il risque d’arriver beaucoup de choses.




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Re: the social pressure not to be a failure // wren

J’avais renoncé à mon repas, de peur de me ridiculiser une fois de plus, et devant tout le Camp Jupiter qui plus est, maintenant que toutes les Cohortes se réveillent une à une. De toute façon, je pouvais toujours faire chier Pierre et le forcer à s’arrêter au Starbucks sur la route. Pierre qui d’ailleurs s’était installé deux couchettes plus loin, l’air à la fois d’avoir combattu toute la nuit avec un ours et de mourir d’envie de retourner le castagner au plus vite. Je l’avais poliment salué d’un hochement de tête discret avant de reporter mon attention sur maon Centurion. Ses deux gros sacs de voyage à ses pieds me mettaient presque mal à l’aise. Visiblement, il avait, de son côté, remarqué l’absence des miens et son regard me persuadait que peu importe combien mes parents le payaient, il me rangeait actuellement dans la case Ours.

Sa présence quelques mètres plus loin et le tournant sérieux que prenait la discussion avec Wren me donnait envie de chuchoter. Il n’y avait pas de honte à parler à notre chef.fe de bon matin, mais quelque chose me disait que cette conversation n’était pas faite pour les oreilles baladeuses.

J’aurais préféré te laisser le temps de récupérer entièrement de cette… mésaventure. Mais de temps, nous en manquons. J’ai une demande particulière à te faire Niamh.
J’avais une furieuse envie de désamorcer la tension que ces mots venaient d’installer en répliquant que j’étais célibataire, mais le dieu du tabasco faisait bien les choses et mon rire nerveux resta une pensée dans un coin de mon cerveau chaotique - juste à côté d’une porte que je ne voulais plus jamais ouvrir et sa poignée dans laquelle cette pensée venait bêtement de trébucher.

Depuis la mort de Jules - ” Nouveau coup sur la poignée. Ouhla qu’est-ce que ça glisse par ici, c’est fou !  “- j’ai dû me retrouver à gérer la cohorte par moi-même. Non pas que je n’apprécie pas - ” J’aimais moyennement l’horizon qui pointait au bout de cette phrase. Du moins, j’appréciais très trèèès moyennement la situation dans laquelle Wren allait me mettre si on arrivait au bout du panorama.  “- mais les responsabilités sont nombreuses et j’ai besoin de quelqu’un avec moi.

Wren avait gardé les yeux baissés sur ses mains tout du long, et je comprenais pourquoi. Iel avait activé l’option montagnes russes émotionnelles ce matin. Iel les avait plantés maintenant dans les miens et cette fois, je priais le dieu tabasco pour m’envoyer brûler encore un peu et pas seulement de l’intérieur. Je n’arrivais pas à décrocher mon regard, déglutition difficile, pitié ne prononce pas un mot de plusou demande moi mon avis sur Anita, sur Minako ou sur n’importe qui d’autre

Est-ce que tu accepterais la place de second ?

Si nous étions dans un bon nanar, le silence se serait fait d’un seul coup tout autour de nous. La caméra aurait zoomé sur nos visages jusqu’à pouvoir voir les pores de notre peau. Très certainement, il y aurait eu des inserts sur une fausse goutte de sueur le long de ma tempe malgré la brise du matin, sur les sourcils froncés de Wren pour marquer sa détermination, un gros plan mal cadré sur une horloge absolument pas présente pour montrer les secondes qui s’écoulent, une fille de l’assemblée trop émotive retenant son souffle la main crispée sur l’épaule d’un autre figurant, un mauvais sound effect sur ma déglutition râpeuse. Peut-être même qu’on aurait eu droit à tout un tas de flash-back entre Wren et moi, combattant en entraînement, le sourire aux lèvres, nos regards complices au mess, une fois où iel m’aurait défendue en s’interposant devant à un monstre, une autre où j’aurais loyalement assis sa légitimité en prenant la parole face à une horde de demi-dieux dubitatifs, …
Mais la vie n’était pas un film et le mess se faisait de plus en plus bruyant au fur et à mesure qu’il se remplissait. Anita Jobby venait de me bousculer légèrement pour s’asseoir dans mon dos, Pierre s’était levé, étiré et m’attendait, Minako Tazuka chantonnait Another one bites the dust carrément faux pendant que Harman Bik démêlait ses longs cheveux bouclés.
J’étais restée muette trop longtemps, et mes yeux comme des ballons de baudruche ne devaient pas laisser beaucoup d’erreur à l’interprétation. Le temps ne se distordait pas, pendu à ma réponse. Il semblait au contraire ravi de pouvoir piquer une accélération.

« Euuh hm » Je tentais d’éclaircir ma gorge plus sèche que le sahara. « Wren.. C’est un honneur immense et je t’assure que je comprends parfaitement que tu es pressé.e par le temps, j’imagine sans problème la pression que te mettent les préteurs. Mais … » Je ne voulais pas lea décevoir, je ne voulais pas lui donner l’impression qu’iel ne pouvait pas me faire confiance ou compter sur moi, je ne voulais pas sembler aussi friable que ma voix ne laissait transparaître. « Bon c’est pas comme si tu me demandais d’être Centurion avec toi haha » ai-je chuchoté en me rapprochant d’iel. J’avais soudain très peur que les autres légionnaires de la Une ne nous entendent dans le brouhaha montant. Mon rire n’avait rien arrangé qu’à me rendre plus nerveuse encore. « Je crois que j’ai besoin d’y réfléchir. C’est une décision très importante, je ne veux pas- ça ne me semble pas une idée judicieuse que de répondre comme ça sur un coup de tête juste avant de partir en quête… Si je devais répondre à l’appel, je ne voudrais pas te laisser en plan immédiatement après ou que tu te rendes compte que je ne te conviens pas des semaines plus tard alors que tu aurais pu utiliser ce temps pour trouver quelqu’un de plus adapt- »
Je regardais à ma montre imaginaire tandis que par-dessus l’épaule de Wren, Pierre me fusillait du regard en pointant sa véritable montre du doigt. « Euh pardon, il va falloir que j’y aille, mais cette quête ne devrait pas durer plus de deux ou trois jours. C’est juste une mission de reconnaissance à quelques dizaines de kilomètres à l’est. Est-ce que tu penses qu’on pourrait se donner rendez-vous dès que je rentre ? Et promis tu auras une réponse claire et définitive et toutes les conséquences qui vont avec dans le standing de la Une.  »  Cette formulation, je voulais lea rassurer, lui donner une raison de me croire et de ne pas attendre pour rien. Quel que soit le résultat de cette discussion, que j’accepte ou non, qu’iel trouve quelqu’un de meilleur en attendant, qu’importe ; il n’y aura ni ressentiment, ni changement dans notre relation.

Wren Exitium
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Wren ExitiumCenturion de la 1re cohorte
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Re: the social pressure not to be a failure // wren

C’est presque amusant à voir. La façon dont se meut Niahm, comme si Wren venait de lui demander la lune. Lea centurion aborde un regard quelque peu froid et pourtant iel est bien amusé.e par la situation. Ce qui est d’autant plus amusant est que Wren aurait très certainement pu prendre n’importe qui dans la cohorte qui aurait sauté sur l’occasion. Nombreux sont les volontaires pour avoir des responsabilités au sein de la cohorte. Mais Wren avait choisi la compliquée. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’iel était sûr.e que Niamh ferait un bon choix. Parce qu’elle aimait questionner ses décisions et qu’elle ne convoiterait absolument pas sa place de centurion. Parce que Wren n’était absolument pas prêt.e à céder cette dernière.

Lea Centurion n’intervient pas. Iel zieute Niahm qui parle, qui faiblit, qui souffre presque à l’idée d’essayer de mettre la question en attendre. Peut-être que Wren aurait dû attendre mais la possibilité de Niahm de fuir est une très bonne chose pour elle. Elle peut prendre son temps, elle peut vraiment réfléchir à la situation sans avoir peur des répercussions à l’instant présent. Elle va pouvoir vivre son aventure avec quelque chose en tête et peut-être que c’est égoïste de la part de Wren. Certainement. Pourtant iel lui laisse le choix de la réponse en hochant la tête doucement.

“Oui Niamh. Je ne te demande pas une réponse immédiate de toute façon.” Iel sourit doucement, se repousse contre la table pour se lever et zieuter les compagnons de fortune pour la quête de la jeune femme. “Je pense qu’ils t’attendent maintenant.” Depuis un certain moment déjà, mais Wren avait décidé de la prendre en otage pour un interrogatoire des plus intérrogeux. “File. Et rentre en un seul morceau. Je t’en voudrais si ce n’est le cas.”

Lea centurion fait demi-tour, prend une grande respiration. Iel n’est pas sûr.e finalement de la laisser partir comme ça, sans réponse. Mais iel ne peut forcer Niamh a lui en fournir une comme ça. Alors iel prendra son mal en patience, parce qu’iel souhaite tout de même ce qu’il y a de mieux pour son amie.




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well, show me a word that rhymes with Pavement and I won't kill your parents and roast them on a spit. and a-don't you try to etch it, or permanently sketch it, or you're gonna catch a bad, bad cold ☾☾

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    Re: the social pressure not to be a failure // wren

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