Cela fait déjà quelques mois que Calypso est sortie du Labyrinthe. Pourtant, elle ne se sent toujours pas très à l'aise à proximité de l'eau. Elle se rend un peu plus facilement sur la plage de la Colonie mais ça s'arrête là. Elle s'y est d'ailleurs rendue juste après avoir fuit l'armurerie, totalement sous le choc de ce qui s'y était pas ça. Les bruissements des vague avait aidé les battement désordonné de son cœur à s'apaiser. Mais depuis, elle avait mis un soin tout particulier à éviter Léo. Comment voulez vous qu'elle puisse l'approcher alors qu'elle n'avait pas su se contrôler ? La jeune fille en était encore mortifiée rien que d'y penser ! Mais ce jour-là, elle avait bien autre chose à penser. Parce que même si Caly' n'allait pas à l'eau, Tracey lui avait clairement fait comprendre qu'elle devait quand même venir aux abords du lac. La fille d'Amphitrite avait soupiré mais avait tout de même rejoint les autres demi-dieux. Elle savait bien qu'on ne la forcerait pas à faire du kayak mais Tracey avait raison : il valait mieux qu'elle soit la quand même. Au moins, elle prenait l'air et ne restait pas enfermée dans son bungalow comme une âme en peine. S'approchant timidement du bord, la petite brune observe les naïades tandis que les consignes sont données. Tracey ne manque pas de lui demander si elle veut y aller, ce à quoi elle répond en secouant vigoureusement la tête. Elle n'est pas encore prête à retourner dans l'eau, même si ses cauchemars se sont espacés. Ce n'est pas encore gagné à ce niveau.

Tandis que les autres adolescents commence à pagayer, la fille d'Amphitrite s'installe au bord de l'eau. Elle sait déjà que les nymphes ne lui feront rien, elles ne lui ont jamais rien fait. Allez savoir, c'est peut-être parce que sa mère est une néréide et en prime la reine des mers. Respirant un grand coup, la demoiselle hésite mais se risque finalement à enlever ses chaussures et à laisser ses pieds frôler l'eau. L'eau est fraiche, ce qui fait frissonner la jeune fille. Ce n'est pas grand chose mais pour elle, c'ets déjà un pas de géant. Elle aurait aimé le partager avec quelqu'un mais elle n'y est pas encore vraiment prête. Observant les petites vaguelettes formées lorsqu'elle ose bouger ses pieds dans l'eau, Calypso ne surveille pas vraiment ce qui se passe à la surface du lac. Jusqu'au moment où un bruit attire son regard. Subitement, la sang-mêlé relève la tête et cherche du regard pour savoir ce qui a bien pu se passer. Son cœur manque un battement quand elle comprend la situation. Alors, elle commence à crier. « Il a besoin d'aide ! Faites quelque chose ! » Mais c'est elle la plus proche. Pourtant, elle est tétanisée. Si Caly' veut espérer le sortir de là, elle n'a d'autre choix que de se jeter à l'eau littéralement. Mais si elle se noyait aussi ? Cela ne ferait qu'empirer la situation ! Mais elle ne peut pas le laisser comme ça, il risque de mourir ! Et si elle n'était pas assez forte pour le remonter à la surface ? Sauf que plus elle attend et plus la vie du garçon est en danger ! Finalement, Calypso enlève son pull et plonge.

D'abord, elle commence par couler, l'angoisse la prenant aux tripes. Ce serait quand même un comble, pour une fille d'Amphitrite, de mourir noyer ! Mais finalement, ses réflexes de survie lui reviennent. Les battements de son cœur s'apaisent, allant même jusqu'à ralentir. Alors, elle nage aussi vite qu'elle le peut, fini par atteindre le fils d'Hadès. Le remonter à la surface n'est pas chose aisée. Les naïades ont beau ne pas l'aider, au moins ne vont elles pas contre ses actions. Utilisant toute la force que lui procure sa vitesse, la jeune fille remonte progressivement. Elle ne sait pas combien de temps cela lui prend mais elle a l'impression que c'est beaucoup trop long pour la vie du jeune homme. Pourquoi pas pour la sienne ? Elle a l'impression qu'elle pourrait rester encore des heures sou l'eau comme ça ! La demi-néréide arrive finalement à remonter à la surface. D'autres demi-dieux se jettent alors à l'eau pour l'aider à tirer le Rider sur la berge, il est franchement trop lourd pour elle. D'autres, qui étaient visiblement partie en direction des bungalows ou de la grande maison, reviennent avec des grandes serviettes et des couvertures. Haletante, Calypso se moque bien d'avoir froid ou d'être trempée. Tout ce qui lui importe, c'est l'état de Léo. Il n'a pas l'air de respirer, la panique s'empare d'elle. Se moquant bien des autres qui les entoure, elle se retrouve alors à lui faire du bouche à bouche, priant tous les Dieux, mais surtout Hadès, pour qu'il revienne. Commençant à sentir les larmes sur ses joues, elle murmure alors entre deux souffles « Je t'interdis de partir... Pas comme ça et pas maintenant ! »

On dit qu'il faut affronter ses peurs pour les vaincre. Visiblement, Calypso avait plutôt bien réussie sur ce coup. La survie de Léo était plus importante que ses propres angoisses. Et puis ce n'est pas comme si les nymphes du lac allaient venir lui chercher des noises pour le coup. Caly' veut tellement qu'il reste qu'elle n'hésite même pas à lui faire du bouche à bouche. En d'autres circonstances, elle se serait sans doute abstenue. Il faut dire que la dernière fois que ses lèvre sont entrées en contact avec celles du fils d'Hadès, c'était plutôt torride. Tellement qu'elle en aurait rougi rien que d'y penser. Elle refuse d'abandonner. Certes, chaque demi-dieu aimerait pouvoir rencontrer son parent divin. Mais s'il pouvait éviter de rencontrer son père, ce ne serait pas plus mal pour le coup. Il avait déjà failli le rencontrer quelques mois plus tôt, ce n'était quand même pas son heure. Alors, la demoiselle continue, elle s'acharne. Et finalement, il recrache de l'eau. La brune respire alors un grand coup. Elle est désormais disposée à ce qu'on s'occupe d'elle. Elle est d'abord séchée sommairement, frictionnée vigoureusement par une sang-mêlé avant qu'on ne lui place finalement une serviette sur les épaules. Ce n'est qu'à ce moment que la fille d'Amphitrite se rend compte qu'elle a froid. Tremblante, elle ressert la couverture contre elle tandis que d'autres redressent le jeune homme et lui font subir le même traitement qu'à elle. La jeune fille en oublie même qu'elle vient de faire un plongeon dans le lac, toute son attention étant concentrée sur son camarade. A croire que leur lien le plus fort était de se sauver mutuellement d'une certaine manière...

La demi-déesse essuya ses joues du revers de la main en constant qu'il semblait en meilleur état qu quelques minute plus tôt. Mais elle ne s'attendait pas du tout à la suite. Quoi, embrassé !? La réaction ne se fait pas attendre : Calypso colle un coup de poing dans le bras de Léo, sans pour autant chercher à lui faire mal. Puis finalement, elle répond en murmurant également « Je t'ai même pas embrassé d'abord ! » Elle tente de prendre une voix énervée mais le cœur n'y est pas vraiment. Elle est plutôt soulagée de constater qu'il est toujours en vie. Finalement, après avoir roulé des yeux et lâché un bruyant soupir, Caly' se jette presque au cou de Léo. « Je t'ai apparemment sauvé deux fois, j'ai pas envie qu'il y ait une troisième... Alors arrête de faire n'importe quoi... » Certes, il n'était pas en tord dans les deux cas. La première fois, la faute incombait à la jeune fille puisqu'elle n'avait rien trouvé de mieux à faire que de le traverser avec son épée. Cette fois, elle se doutait bien aussi qu'il n'était pas en faute, elle l'imaginait assez mal aller chercher des noises aux naïades. Mais l'idée y était : elle ne voulait pas le retrouver une nouvelle fois sur un des lits de l'infirmerie. Soudainement gênée par cette proximité, elle décida de s'éloigner, se raclant doucement la gorge au passage. Elle n'avait pas été aussi proche de lui depuis cette St Valentin maudite.

Calypso tenta alors de se relever pour s'éloigner suffisamment. Pourtant, elle en fut incapable. Il faut croire que malgré son entrainement avec Seraphina, elle n'utilisait pas encore suffisamment ses pouvoirs pour ne pas se fatiguer trop rapidement. Ça, l'adrénaline qui retombait, c'était un tout. Ses mains tremblaient légèrement, tremblement qu'elle tenta de cacher sous la couverture. Ou peut-être qu'elle avait simplement froid ? Il faut reconnaître que l'eau du lac n'était pas forcément très chaud en cette saison.

Calypso ne savait pas trop pourquoi elle semblait être aussi liée à Léo. Ils finissaient toujours par s’approcher à nouveau, peu importe ce qui se produisait entre eux. Elle avait failli le tuer, le plongeant dans le coma avant de finalement veiller sur lui. Puis ils avaient fait de la poterie. Lorsqu’elle était rentrée de quête, il lui avait fait une scène parce qu’elle ne l’avait pas prévenu, ce à quoi la jeune fille avait répliqué en lui collant son poing en pleine figure avant de fuir. Ils n’avaient pas reparlé de toute cette histoire jusqu’au jour où ils s’étaient retrouvés bloqués tous les deux dans l’armurerie et n’avaient rien trouvé de mieux à faire que de se sauter dessus, causant une nouvelle fois la fuite de la demi-déesse. Et voilà que maintenant, elle se retrouvait à lui sauver la vie, le tout en étant obligée d’affronter une angoisse qui l’habitait depuis son retour du Labyrinthe. Des montagnes russes. Voilà comment Caly’ voyait cette relation si on pouvait appeler ça une relation. Mais il y avait encore beaucoup de non-dit entre eux, de choses qu’ils semblaient ne pas oser se dire. La fille d’Amphitrite se voyait effectivement mal lui parler de certains éléments dont seul Eidan était au courant, pour avoir tenté de l’aider en influant sur ses cauchemars. Mais pour l’heure, elle était juste soulagée de voir que Léo était toujours en vie, même s’il venait de lui faire une belle frayeur. Que serait-il advenu du fils d’Hadès si la brune n’avait pas reçu un peu d’aide pour combattre ses propres démons ? Elle préférait ne même pas y penser, cela aurait encore pesé sur sa conscience puisqu’elle se serait sentie coupable indirectement.

Mais lorsqu’il avait parlé d’embrassade, le coup était parti tout seul, même s’il était sans conviction. Le bouche à bouche n’avait rien en commun avec ce qui s’était produit dans l’armurerie. Ce serait mentir que de dire que la sang-mêlé ne sentait pas son cœur s’emballer légèrement lorsqu’elle repensait à ce moment. Mais cette fois, elle avait surtout été envahie par l’inquiétude. Mais maintenant, il a un sourire niais sur le visage. Un frisson parcourt l’échine de Calypso quand elle sent la tête du garçon dans son cou. Nouveau frisson sous son murmure. Caly’ n’ose pas lui dire que, d’une certaine manière, il l’a déjà sauvé. Elle ne peut pas lui dire que, alors qu’elle était en train de se battre contre un cauchemar, c’est lui qui était apparu pour la rassurer. Peu importait que ce soit du fait de son imagination à elle ou du talent du fils de Morphée, tout ce qui comptait c’était que l’image de Léo avait suffit à la tirer de là. Pourtant, les deux jeunes gens finissent par l’éloigner. Parce que sinon, les autres risqueraient de se faire des idées, sans doute un peu aussi parce qu’ils sont gênés de cette proximité en public. Lorsque le fils d’Hadès est remis sur ses pieds, Calypso tente à son tour de se lever mais sans grand succès. Une fille d’Aphrodite lui tend la main avec un sourire, main qu’elle saisit avec un remerciement. « Je crois qu’on est bon pour aller se changer… » Evidemment, hors de question qu’ils soient laissés seuls, pas en étant trempés jusqu’aux os, pas après ce qu’ils viennent de vivre.

En approchant de son bungalow avec deux autres pensionnaires de la Colonie, Caly’ ose couler un dernier regard en direction de Léo. Rapidement, elle entre seule et jette ses affaires sur le sol. Non, elle ne les laissera pas là. Mais elle a besoin de s’en débarrasser rapidement. Ses cheveux gouttent sur ses épaules mais elle s’en moque. Elle les sèche rapidement avant d’enfiler des vêtements secs. Un jeans noir, des tennis blanches, un débardeur bordeaux et un sweat à capuche noir. Et alors qu’elle ressort, voilà qu’on lui annonce qu’elle doit aller à l’infirmerie. La fille d’Amphitrite commence à rouler des yeux. « Mais je vais bien ! J’avais juste froid ! » Sauf que visiblement, elle n’a pas le choix. Sur le chemin en direction de la grande maison, elle ne manque pas de ronchonner et de souffler bruyamment. L’infirmerie n’est pas forcément son endroit préféré et entre ses visites au Rider quand il était dans le coma et son propre séjour à son retour de quête, elle estime avoir assez vu l’endroit pour toute une vie. Mais elle n’a pas vraiment le choix. Toujours en ronchonnant, elle s’installe en tailleur sur un lit, rabattant la capuche de son sweat sur ses cheveux encore humide. Du coin de l’œil, elle remarque la fille d’Aphrodite rouler des yeux. Pourtant, Caly’ la remercie à nouveau. Après tout, elle l’a aidé à se relever et a veillé à ce qu’elle arrive ici, elle ne va pas non plus la foutre à la porte. Cette dernière lui adresse un petit sourire avant de sortir de la pièce. Alors, la sang-mêlé guette l’arrivée de Léo, qui n’est pas encore là. Elle espère qu’il ne lui est rien arrivé d’autre entre temps.

Calypso n'est pas du genre à sauter de joie quand on l'envoie à l'infirmerie. Encore moins cette fois, alors qu'elle trouve ça totalement inutile. Elle n'a pas besoin de soins particuliers, pas besoin non plus qu'on lui fournisse de l'ambroisie. Elle a juste fait un petit plongeon pour sauver un camarade, chose qu'elle n'avait pourtant pas fait depuis un bon moment. Est-ce que c'était pour ça qu'on l'avait envoyé ici ? Caly' se triturait les méninges en soupirant. Réfléchissant à tout cela, elle sorti son pic à chignon de la poche de son sweat et commença à jouer avec. La jeune fille aurait pu avoir n'importe quel autre objet pour s'occuper les mains. Mais non, c'était son arme qu'elle avait toujours sur elle et qui avait presque le don de la rassurer. C'était un peu paradoxal quand on sait qu'elle a des difficultés à la maitriser totalement. Il ne s'agit pourtant que d'une simple épée. Et même si ses entrainements récents l'ont aidé à s'améliorer de manière surprenante, elle est encore loin d'être une grande combattante. Mais au moins, elle risquera sans doute un peu moins sa vie lorsqu'elle remettra les pieds hors de la Colonie. Au moins, ses esquives se sont grandement améliorées, ce qui est un détail non négligeable. Mais la petite brune sait bien qu'elle va devoir poursuivre ses efforts pour vraiment s'améliorer. Et puis au moins, penser à tout cela lui aide à oublier qu'elle est ici, à l'infirmerie. La fille d'Amphitrite préférerait être n'importe où ailleurs. Mais elle sait aussi que si elle retourne à son bungalow sans avoir été examiné, Tracey risque de la sermonner. Ce qui n'arrange pas non plus la fille de l'eau.

La demi-déesse tourne la tête en direction de la porte lorsque celle-ci s'ouvre... Pour apercevoir Léo. Elle n'arrive pas à détacher son regard de la silhouette du fils d'Hadès. Pourtant, tout cela lui semble étrange. La dernière fois qu'ils se sont vus, ils n'étaient pas maitres d'eux même et cela avait contribué à les éloigner en quelques sortes. La jeune fille n'osait plus l'approcher, de crainte qu'il ne se fasse une idée erronée d'elle. Pourtant, elle se doutait bien qu'elle n'était pas la seule des deux à avoir été envoûtée. Mais tout de même, elle ne voyait pas comment l'aborder sans risquer de se sentir gênée tant elle ne se remettait pas de cet échange plus que langoureux. La sang-mêlé répondit pourtant au petit sourire du jeune homme avant de reporter à nouveau son attention sur son pic à chignon. En plus de l'aider à se focaliser sur quelque chose, il semble que cela l'aidait à contrôler plus ou moins les battements de son cœur. Calypso ne pouvait pourtant pas se retenir indéfiniment de le regarder, pas alors qu'il était si proche d'elle en venant s'installer sur le lit juste en face du sien. Son cœur manque un battement face à ce petit tique du demi-dieu. Un petit sourire se dessine sur ses lippes avant qu'elle ne baisse à nouveau les yeux, ne voulant pas qu'il puisse croire qu'elle se moquait de lui. Ce n'était pas son genre de se moquer des autres dans tous les cas. Mais à nouveau, Caly' releva son regard dans la direction du Rider et ses iris rencontrèrent les siennes. Et cette fois, impossible pour elle de s'en détacher. Son pic à chignon habilement retenu entre ses deux index, elle recommence à se perdre dans ses yeux et son cœur manque alors un battement.

Un peu interloquée, la fille d'Amphitrite penche légèrement la tête sur le côté lorsque Léo la remercie. Elle ne pense pas avoir fait grand chose. Enfin elle s'est tout de même jeté dans le lac, sans savoir si elle-même pourrait en ressortir. Et finalement, elle hausse les épaules et reporte son attention sur son accessoire pour recommencer à jouer avec. Elle a un peu de mal à supporter ce regard qui se vrille dans le sien et lu fait perdre ses moyens. Elle serait même capable de bafouiller alors il vaut sans doute mieux qu'elle ne le regarde pas avec insistance pour lui répondre. « Tu devrais remercier Eidan aussi. S'il ne m'avait pas aidé, je pense pas que j'aurai été capable de plonger, même pour toi. » Les mots lui avait échappés. Nerveuse, Caly' commence à se mordiller les lèvres. Ce même pour toi qui voulait tant dire au fond... Alors, elle recommença à se perdre en explication. « Quand je suis rentrée de quête, il a utilisé ses pouvoirs pour m'aider à vaincre certaines angoisses... Je t'avais déjà dis que je dormais mal. Ben... Eidan a tenté de m'aider. » La brune relève alors la tête pour glisser un regard en direction du fils d'Hadès. « C'est pour ça qu'il était avec moi à l'infirmerie. Uniquement pour ça. Il... Il n'y a rien du tout entre Eidan et moi. Et franchement, ma rencontre avec lui n'a rien de glorieux ou d'amusant. » Que cherchait-elle à faire ?  Sans doute rassurer le Rider, lui signaler qu'il n'avait aucune raison de se prendre la tête avec tout cela.

Calypso n'est pas forcément du genre à justifier tout ce qu'elle fait. Surtout en ce qui concerne ses relations. Elle a beau n'avoir encore jamais eu de petit-ami, elle est bien certaine de ne devoir se justifier à personne à ce sujet. Pourtant, les choses semblent différentes cette fois. Non pas que Caly' estime devoir donner ses raisons à chaque fois. Elle ressent le besoin d'expliquer à Léo. De lui dire que les craintes qu'il semble avoir eu sont infondées. Parce qu'il est bien là le nœud de la situation. Même si elle a mis du temps à le comprendre, la jeune fille s'est rendue compte qu'il était peut-être un peu jaloux dans le fond. Jaloux d'Eidan ? Voilà qui aurait de quoi surprendre. Parce que le fils d'Hadès n'a jamais montré un intérêt significatif pour elle. Ou alors, peut-être que la brune n'a pas su voir les signes ? Elle ne sait même plus quoi en penser. Elle en vient à se demander si elle ne serait pas passée à côté de quelque chose, si les réactions du fils d'Hadès n'avaient pas été criantes de cette vérité. Après tout, lors de leur petite session de poterie elle n'avait connu que ses propres réactions, sans savoir le moins du monde ce que pouvait penser le garçon. Et Irina avait eu beau lui dire qu'il y avait peut-être quelque chose, elle avait d'abord tout nié en bloc. Mais finalement, force était de constater que le Rider comptait à ses yeux. Sinon, pourquoi voudrait-elle à se point se justifier ? Pourquoi ces mots l'auraient tant atteint après ce conseil ? S'il ne comptait pas, la sang-mêlé aurait sans doute tout simplement tourné les talons.

Mais justement voilà, elle se retrouve à préciser à Léo qu'il ne se passe rien entre Eidan et elle. Effectivement, le fils de Morphée avait juste proposé son aide et avait eu une bonne occasion. Il aurait été dommage de s'en priver, encore plus en sachant que sans ça, la fille d'Amphitrite ne se serait sans doute jamais jeté à l'eau aujourd'hui. Une seule intervention aura été suffisante pour commencer à débloquer une situation des plus épineuses. Ou peut-être qu'elle y serait allée dans tous les cas, parce qu'il s'agissait du fils d'Hadès ? C'était impossible à savoir dans tous les cas. Mais ce qui comptait, c'est qu'elle y était allée et qu'il avait l'air d'aller bien. Alors qu'il s'approche d'elle, la demi-déesse se décale légèrement sur son lit pour lui laisser la place. Evidemment, elle se demande pourquoi il la rejoint. Non pas que cette proximité la dérange, une part d'elle n'attendait que ça finalement. Les battements de son cœur commencent à s'emballer à le voir si proche. C'est à la fois tellement semblable et tellement différent comparé à ce qu'elle a pu ressentir lorsqu'ils étaient dans l'armurerie la dernière fois qu'ils se sont vu. Lorsque la main de Léo se pose sur sa joue, Calypso arrête sous simplement de respirer. Il est si près qu'elle peut sentir son souffle venir caresser ses lèvres. Et alors que leurs lèvres se rencontrent, c'est comme une explosion. Elle a des papillons dans le ventre, son souffle se libère comme s'il n'attendait que ça. C'est une sensation grisante qu'elle a connu la dernière fois mais c'est comme si elle la découvrait véritablement cette fois. Aucun sortilège n'est à l'oeuvre.

Caly' n'ose pas faire le moindre geste, de peur de rompre cet instant. Mais le souffle commence à lui manquer, la forçant à s'éloigner légèrement. Elle a légèrement la tête qui tourne, elle en vient même à ce demander si ça vient bien de se produire. Manquerait plus qu'elle soit encore dans un rêve et que tout ça soit du fait d'Eidan. Mais en plongeant son regard dans celui du demi-dieu, elle comprend que ce n'est pas une illusion. Un fin sourire se dessine alors sur ses lèvres et elle est prête à y retourner, s'avançant déjà pour embrasser à son tour le jeune homme. Pourtant, la brune sursaute et s'éloigne subitement en entendant la porte s'ouvrir. Un Apollon entre alors en arquant un sourcil. « Parait que vous avez fait un petit plongeon dans le lac vous deux ? » Timidement, la fille d'Amphitrite hoche la tête en se mordant la lèvre inférieure. Et finalement, elle ose couleur un regard en direction de Léo... Et se retrouve à pouffer comme une gamine. Elle n'aurait pas penser se faire griller de la sorte alors ça lui donnait vraiment envie de rire. Pourtant, la demoiselle se calma bien vite quand l’Apollon s'approcha d'elle, elle piqua même un fard et se mordit légèrement l'intérieur des joues. « Tu m'as l'air d'aller plutôt bien. » Le ton de voix était un brin amusé, légèrement moqueur. La jeune fille vira alors encore plus au rouge. « Je... J'ai juste eu un peu froid en allant le repêcher, c'est tout... »