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Ghosts from the past ♦ ROMAN
 :: Camp Jupiter et Nouvelle-Rome :: La colline aux Temples
Alexis Nyqvist
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« Hey, ça fait longtemps… »

Alexis se sentait stupide. Elle se tenait debout face à un morceau de pierre, un bouquet de fleurs sauvages à la main. Était-elle vraiment obligée de faire ça à voix haute ? Mal à l’aise, Alexis balança le poids de son corps de droite à gauche puis soupira. Une dernière fois, elle regarda autour d’elle pour s’assurer qu’elle était seule avant de s’agenouiller face à la tombe.

Athénaïs Andréa Horas

Alexis sentit le gouffre au fond de son estomac s’ouvrir. Elle n’était pas souvent venue ici, ni pour Athénaïs, ni pour personne d’autre. La méthode de l’autruche ne fonctionnait qu’un temps d’après Dr. Line mais elle avait marché assez longtemps pour qu’Alexis ait l’impression que tout lui échappait. Les dernières années avaient filé d’une seule traite, ne laissant derrière elles qu’un sentiment d’inachevé et de mal-être.

« Désolée de ne pas être venue plus tôt, j’ai… j’ai un peu perdu… perdu les pédales. »

Alexis passa une main distraite sur le pansement qui entourait deux doigts de sa main droite. À trop vouloir se réfugier derrière un masque de contrôle, ce dernier finit toujours par se fissurer. Le seul réconfort dans cette situation était l’absence d’Erwin. Comment aurait réagi le fils de Poséidon face à une Alexis hors d’elle, le poing enfoncé dans le miroir face à elle ?

« Je vois une psy, depuis peu. Elle s’est installée à la Nouvelle-Athènes. J’avais du temps à perdre, alors pourquoi pas ? J’ai rencontré quelqu’un qui hurlait à qui voulait bien l’entendre qu’il faudrait que la Colonie et le Camp fournisse des psys pour leurs pensionnaires. Peut-être qu’elle n’a pas tort. »

Anthea Osborn-Campbell était une étrange jeune fille. Ni vraiment grecque, ni vraiment romaine, la sang-mêlé lui rappelait énormément Artemisia. Parfois, Alexis se demandait comment se portait la fille d’Athéna. Était-elle toujours en vie ? Les pensées d’Alexis la guidèrent jusqu’à Erwin. Son départ l’affectait-il autant que toutes les pertes affectaient Alexis ? En silence, douloureusement, surgissant de l’ombre lorsqu’elle s’y attendait le moins, s’enfonçant dans son âme comme des dagues acérées.

« Ta rationalité me manque. Tu ne te laissais pas avoir par tes propres émotions, toi. Moi, quand je pense que tout va bien, tout va mal. Mon corps fourmille d’un million d’émotions et tout ressort d’un coup. Je pensais que j’avais passé ce stade mais finalement, je suis juste meilleure qu’avant à le cacher. »

Alexis soupira. Lorsqu’elle était arrivée à la Colonie, elle n’était qu’une boule de rage et de haine. Puis elle avait appris à canaliser ses émotions pour mieux les diriger dans la maîtrise de son pouvoir et ses entraînements. Depuis la fin du Tortionnaire, puisqu’elle n’avait plus de but à proprement parler, ses démons refaisaient surface. Alexis avait l’impression d’être de nouveau une adolescente perdue.

« Je n’étais pas censée vivre aussi longtemps et je suis incapable de savoir quoi faire de tout ce temps.. »

L'afflux d’émotions perça la fine carapace qui protégeait encore le corps d’Alexis. Les larmes roulèrent d’elle-même sur ses joues et Alexis les laissa couler. Elle laissa le chagrin s’enrouler autour de son corps et tenta de la visualiser comme un plaid plutôt que comme un serpent.

Silencieusement, l’enfant d’Arès pleura jusqu’à s’assécher les yeux. Elle pleura la perte de ses amis, elle pleura la fin d’une ère, elle pleura son passé et son futur. Elle pleura son présent qui lui filait entre les doigts. Elle pleura jusqu’à s’effondrer, seule, à côté de la tombe de son amie décédée. Elle laissa le chagrin s’infiltrer dans chaque parcelle de sa peau jusqu’à n’être plus qu’un corps fatigué.

Enfin, Morphée vint récupérer ce qu’il y avait à récupérer et Alexis sombra dans un sommeil doux amer.

***


« Hé oh, tu dors ou quoi ? »

Alexis ouvrit les yeux. Athénaïs se tenait au-dessus d’elle, ses yeux vairons lui lançant un milliard d’éclairs. Confuse, l’enfant se redressa et attrapa son épée avant de se remettre en garde. Athénaïs soupira et attaqua de nouveau. Elles échangèrent leurs coups pendant de longues minutes avant qu’Athénaïs ne s’arrête pour boire. Elle lança une bouteille à Alexis mais elle était vide. Alexis la reposa avant de reporter son attention sur Athénaïs, prête à reprendre l’entraînement.

Alexis ne remarqua ni l’étrangeté de l’arène, ni le fait qu’Athénaïs et elle ne s’étaient jamais entraînées ici, ni le fait qu’Athénaïs avait toujours dix-sept ans lorsqu’Alexis en avait plus de vingt. Non, Alexis ne remarqua rien de tout ça car ce rêve avait quelque chose de réel, de palpable. Il n’y avait qu’une chose qui attira son regard : le jeune garçon qui semblait la fixer au loin, assis sur un banc.

« Encore en train de rêvasser, Nyqvist ? »

Alexis reporta son attention sur Athénaïs qui, cette fois, n’était plus en armure mais en tenue de tous les jours. Le décor changea, l’Arène disparut et les rues de la Nouvelle-Rome se glissèrent en arrière-plan. Assise à une table, la chaleur du soleil sur sa peau, Alexis sirotait une grenadine sans saveur.

« Au fait, il devient quoi Typhon ? »

Alexis ignora Athénaïs, son regard attiré par cette même silhouette qui se trouvait à quelques tables d’elle. Il semblait… différent du reste ?


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Re: Ghosts from the past ♦ ROMAN

Ici, tout était plus calme. Loin de la cohue du Camp, je pouvais m’évader le temps d’un instant de la réalité des vivants pour envisager demain. Peu de demi-dieux ne fréquentaient cet endroit sinistre. Trop difficile à supporter ? Ce lieu nous rappelait notre condition de chaire à canon. Il nous remémorait ceux qui sont partis trop vites et ceux qui n’ont jamais eu le temps de vivre ce que nous vivons actuellement. Culpabilité, remord ou peur, c’était un endroit qui, pour le commun, n’attirait que des émotions négatives. Cet endroit m’inspirait quelque chose de différent. Il m’apaisait, calmait mes craintes et mes angoisses. Les résidents de ces lieux avaient finis de rêver. Pour eux, le silence était le seul maître. Un silence qui me berçait d’une sensation étrange ; comme une lumière qui éclairait mes pensées habituellement troublées par le monde qui m’entoure. Ici j’étais mon propre maître car dans l’éternel rien ne dominait pas même le temps.

Comme vous l’aurez compris, je venais souvent ici. Je déambulais dans les allées côtoyant ces éternels muets. Cette fois-ci pourtant les choses étaient différentes. J’ai surpris cette personne au loin se recueillir. Ça arrivait souvent de voir un ou deux passants. Ils ne restaient pas. Elle, elle était restée. Je ne m’étais pas vraiment attarder sur ce qu’elle disait ; ça ne m’intéressait pas à ce moment-là. Pourtant, au fur et à mesure, son chagrin avait mis fin au silence si bien que je n’entendais plus rien que l’écho de sa complainte et j’avoue que ça m’énervait. Quand elle a mis fin à ses pleures, j’ai commencé à approcher.

***

Elle s’était endormie et j’étais moi aussi entré dans un état de catharsis que je connaissais bien. En m’approchant, j’avais plongé malencontreusement dans son rêve. Quoi de plus loufoque que de s’endormir dans un cimetière. Elle avait piquée mon attention.

Dans ce rêve, elle combattait une autre personne. Sûrement son amie enterrée, ai-je pensé immédiatement. Le fait est que beaucoup de choses étaient évidents à comprendre pour moi lorsque j’étais dans les rêves — j’aurai aimé qu’il en soit autant pour la réalité. J’ai très vite réalisé que je connaissais la rêveuse, pas personnellement bien sûr, mais en tant que figure. C’était Alexis, une de ses personnes acclamée pour son soutien après les événements du Tortionnaire. Je n’en savais pas plus sur elle et peu m’en importait à cette époque.
Alors je suis resté assis sur se banc à contempler le combat qui se déroulait sous mes yeux. Je n’étais pas spécialement frileux de ce genre d’épreuves qui consistaient à démontrer sa force dans la sueur et la poussière. C’était un art barbare qui avait été glorifié que bien trop par ceux qui avaient le pouvoir de nous dominer dans ce domaine, et ce, au détriment d’autres arts plus exquis qui auraient dû avoir l’importance de ceux de la guerre. Pourtant, ces deux-là dansaient magnifiquement bien comme si elles ne faisaient qu’un. J’ai vu l’importance qu’elles avaient l’une pour l’autre. L’amitié qui avait été défaite et le chagrin de la disparition.

Sans même que j'ai pu m'en rendre compte, elles s'étaient stoppées pour une pause. Je crois que c'est à ce moment-là qu'Alexis a commencée à se rendre compte de ma présence. Généralement, le commun des gens sont trop concentrés sur leur rêve qu’ils m’oublient alors je n'avais pas été très vigilant. Pourtant ce n’était pas son cas, elle s’était arrêtée sur moi et son regard perçait désormais le mien. Je n’aurai pas dû être là et elle le savait.

« Encore en train de rêvasser, Nyqvist ? »

Je rêvassais moi aussi. Le terme plus approprié aurait été « réfléchir » à vrai dire. J’essayais d’analyser au plus cette relation, la comprendre. Pourquoi est-ce que ça m’intéressait autant ? Je n’en avais pas la moindre idée. Tout ce que je savais c’était que je voulais percer à jour l’incommensurable force d’une amitié qui pouvait tenir au-delà de la mort. Le décor avait changé cette fois-ci, sûrement lié à la nervosité de la rêveuse ou au trouble qui s’était installé dans son regard. Quoiqu’il en soit, nous étions désormais dans les rues de la Nouvelle-Rome, sur la terrasse d’un café banal.

« Au fait, il devient quoi Typhon ? »

Son amie continuait de lui parler mais Alexis ne semblait pas faire preuve de beaucoup d’attention envers elle. Tout ce qui l’importait désormais c’était moi. Alors j’ai souris. Rien de plus qu’un simple sourire sans saveur mais quelque chose qui pourrait confirmer ses questionnements à mon égard ; j’étais bien un imposteur dans son rêve et croyez-moi ou non mais j’étais désolé pour ça.
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Re: Ghosts from the past ♦ ROMAN

Alexis voyait Athénaïs. Elle voyait son amie, elle voyait le café dans lequel elles évoluaient, elle voyait les rues de la Nouvelle-Rome peindre leur paysage en arrière-plan. Alexis voyait tout ça mais Alexis ne regardait pas. Alexis n’avait d’yeux que pour le visage inconnu qui la regardait à quelques tables de là, ce visage qu’elle ne connaissait pas mais qui avait l’assurance de celui qui était parfaitement à sa place.

«  Alexis, je croyais que tu voulais me parler, pourquoi tu m’ignores ? »

Alexis reporta son attention sur son amie dont les yeux vairons lançaient des éclairs. Alors elle oublia l’inconnu et le temps s’accéléra sans qu’elle ne bouge particulièrement d’endroit. Les rues de la Nouvelle-Rome devinrent un kaléidoscope de souvenirs. Alexis se voyait sans se voir s’entraîner avec Athénaïs, tenter de faire rire sa taciturne amie, apprendre à manier les lames jumelles. Alexis vivait une nouvelle fois sa propre amitié mais à l’envers, comme une cassette qu’on rembobine. Elle était à la fois à cette table et en même temps projetée dans ses souvenirs, à la fois flous et plus vrais que nature.

« Je te manque parfois ? »

Alexis reporta son attention sur la vraie Athénaïs, celle qui se trouvait devant elle, dont les contours flous cachaient mal les membres fantomatiques de l’éternelle adolescente. Une douleur fulgurante enserra la poitrine d’Alexis alors que le ciel, pourtant si bleu, changeait pour la couleur du sang. Le chagrin qu’elle ne voulait pas comprendre l’enveloppa dans sa chape et Alexis cru s’asphyxier jusqu’au moment où son regard se posa à nouveau sur celui de l’inconnu. S’était-il rapproché ? Éloigné ? Le ciel prit une teinte orangée, plus douce.

« Tous les jours. »

Alexis se leva et son amie la fixa du regard sans rien. Tout cela était faux, réalisa-t-elle à mesure qu’elle s’approchait du garçon. Les rues, le ciel, ce café, Athénaïs. Tout ceci n’existait pas. Tout sauf ce garçon. Alexis s’installa à sa table. Une boisson apparut dans ses mains. Un chocolat chaud qui lui réchauffait les mains et le cœur, un petit peu.

« Qui es-tu ? »

Il n’y avait là ni agressivité, ni colère, simplement de la curiosité. Alexis avait parfois l’impression d’avoir vécu tellement de vies, d’avoir vu tellement d’horreur, d’avoir survécu à tant de cauchemars, que plus rien ne pouvait la surprendre. Un sursaut de lucidité l’invita à se rappeler qu’il y a encore quelques minutes, elle était debout dans un cimetière. Dormait-elle ? Était-ce Morphée qui se trouvait face à elle, à cet instant précis ?


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Re: Ghosts from the past ♦ ROMAN

« Qui es-tu ? »

J’étais bouche bée. Cette fille avait réussie à changer le cour de son rêve pour s’adresser à moi. Me voir, se rendre compte de ma présence, c’était une chose mais interagir avec moi sans que je ne le fasse en premier, c’était la preuve d’une véritable force.

« Ne t’inquiète pas, je ne suis pas ici pour t’importuner. Roman, enchanté. »

Dans le flot de ses pensées, la conscience d’Alexis avait prit le dessus sur son inconscient. Ayant traverser cette vague de souvenirs que je peinais à comprendre mais qui me montrait encore un peu plus l’attachement qu’elle avait pour cette fille, j’avais eu la sensation d’avoir effleuré son âme. Le rouge qui teintait le ciel de son monde m’angoissait et pourtant donnait sens à cette histoire sanglante. Je n’avais pas bougé depuis le début, j’étais resté là, impassible à contempler l’effervescence de son inconscient. Dans la tourmente, je m’étais surpris à me sentir avoir le vertige. Comme suspendu dans le temps, les souvenirs d’Alexis et de son amie semblaient ne jamais connaître de fin. J’étais pourtant habitué à toutes formes de peine alors pourquoi aujourd’hui étais-ce plus difficile qu’à l’habitude ? Je la voyais à bout de souffle, suffoquant son mal trop intense pour être contenu en un seul et même être. Je savais ce qu’elle ressentait, je ressentais la même chose. La seule différence c’était la colère. Ma colère à moi était noire. Ni rouge, ni orange. Mes rêves avaient été avalés par les ténèbres de ma rancune.

« Navré pour ton amie. Je sais que tu dois en avoir assez d’entendre ça pourtant je tenais à te le dire sincèrement. Tu veux bien m’en parler ? »

J’avais fini par être curieux. Assis à cette table dans le royaume de mon père, avec cette inconnue au regard sombre mais au coeur pur, était-ce pour moi ou pour elle que je m’inquiétais ? Je n’en savais pas plus. Je ne savais pas non plus comment elle avait fait pour être aussi lucide. Cette femme était une force de la nature, imperturbable. Même son ton lorsqu’elle s’était adressée à moi sonnait comme celui d’une personne qui n’a plus rien à prouver, qu’on ne peut plus surprendre. Elle m’inspirait la sympathie pourtant tout semblait nous opposer. Elle m’inspirait le respect, pourtant, ses idéologies semblaient loin des miennes. Elle avait évincée tout autour d’elle en un clin d’oeil et désormais plus rien n’existait d’autre qu’elle, une table, et une tasse de chocolat chaud dont la fumée enivrait mes sens. Elle et son rêve.

Ma route avait croisée la sienne et aujourd’hui nous ne pouvions nous défaire de ce rêve commun. Un rêve dans lequel, par mégarde, je m’étais introduis et dans lequel je faisais désormais partie.
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Re: Ghosts from the past ♦ ROMAN

Il y avait dans le regard de l’inconnu une étincelle qu’Alexis ne parvenait pas à décrypter. De l’amusement ? De la surprise ? La fille d’Arès n’avait jamais été douée dans l’analyse des expressions humaines mais ce garçon était particulièrement énigmatique. L’idée qu’elle avait face à elle une divinité ne la quittait pas.

« Ne t’inquiète pas, je ne suis pas ici pour t’importuner. Roman, enchanté. »

Alexis fronça les sourcils, perplexe. Roman le romain semblait un bien drôle de patronyme. Les dieux étaient-ils à ce point avare en imagination pour offrir une si piètre tentative pour se dissimuler ou bien n’avait-il aucunement envie de se cacher et ne faisait qu’une vaine tentative pour le paraître ?

« Navré pour ton amie. Je sais que tu dois en avoir assez d’entendre ça pourtant je tenais à te le dire sincèrement. Tu veux bien m’en parler ? »

Il y avait quelque chose de réconfortant dans cette situation, quelque chose de rassurant. Alexis existait sans vraiment exister dans cette parenthèse. La conversation prenait une tournure drôlement similaire à une séance avec la Dr. Line mais sans la gêne qui l’accompagnait. Les mains autour de sa propre tasse de chocolat chaud, Alexis laissa la chaleur de sa boisson se répandre le long de ses doigts et de ses mains.

« Athénaïs était Centurion. C’est elle qui m’a fait le plus sentir chez moi au Camp Jupiter. »

Le kaléidoscope de ses souvenirs imprégna son environnement de chaleur. On y voyait une Alexis renfrognée rencontrer une Athénaïs bien froide avant que le temps ne les rapproche. Les souvenirs s’accélèrent pour offrir une fresque aussi plaisante que douloureuse : Athénaïs lui apprenant les bases des lames jumelles, Athénaïs testant ses propres pouvoirs, Athénaïs se confiant à elle. Puis, enfin, l’annonce. La tasse peinait à réchauffer les mains d’Alexis lorsque le décès de son amie teinta de sang les souvenirs.

« Elle est morte en héroïne. C’est tout ce qu’elle aurait voulu. »

Alexis serra les poings. Elle était morte en héroïne, certes, mais elle était morte.

« C’était une quête. Un piège. Les monstres de Celmis les ont encerclés et ils sont tous morts. »

Alexis n’y était pas mais elle n’avait aucune peine à se représenter les pires scènes possibles, les pires morts possibles, les pires souffrances possibles pour son amie. Ses propres souvenirs se mélangeaient à l’imaginaire, remplaçant les combats qu’elle avait menés elle-même par des combats potentiels menés par Athénaïs, remplaçant les chimères de Celmis par les monstres qu’Alexis avait dû affronter de ses lames. Alexis esseya d’effacer ses propres tourments de son esprit mais ceux-ci continuèrent d’imprégner l’environnement onirique dans lequel elle se trouvait.

« La connaissant, elle a dû choisir la réincarnation. Peut-être que je la recroiserai d’une façon ou d’une autre. »

Un maigre sourire s’étira sur les lèvres d’Alexis. Le chocolat chaud était tiède entre ses doigts.


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Re: Ghosts from the past ♦ ROMAN

Mon regard ne pouvait s’échapper de son visage. Alexis n’avait rien de transcendant pourtant l’aura qu’elle dégageait, elle était bien au-delà de tout ce que je n’avais jamais connu. Je ne connaissais que la superficialité. L’hypocrisie déguisée de la légion qui faisait de nous tous les suppôts des dieux. Alexis, bien qu’ayant endurée toute cette hypocrisie avait essuyée tout cela. Aujourd’hui, elle semblait prête à s’en défaire pour de bon. Comment avait-elle pu en arriver là ? J’étais curieux de le savoir.

« Athénaïs était Centurion. C’est elle qui m’a fait le plus sentir chez moi au Camp Jupiter. »

Chez soi ? Voilà longtemps que je n’avais pas connu cette sensation. J’étais comme une sorte d’apatride, je n’avais plus d’identité quelle qu’elle soit. Plus d’identité politique, parce que ça ne m’intéressait pas tellement. Plus d’identité sociale, parce que peu importe où j’allais je me sentais incompris. Plus d’identité tout court ; parce que le monde m’avait arraché tout ce que j’avais de plus cher. J’avais même oublié la sensation que le feu du foyer pouvait avoir sur moi.

« Elle est morte en héroïne. C’est tout ce qu’elle aurait voulu. »

Quoi de plus banal. J’ai simplement continué à l’écouter, observant Alexis et ses souvenirs défiler sous mes yeux comme on regarde la pellicule des photos de vacances d’une personne qu’on ne connait pas. Mon regard était immuable mais pas vide. Toutes ces peines, tout cela me touchait si profondément que même un demi-dieu ne pouvait comprendre. J’en avais tellement vu des souvenirs comme les siens. On pourrait croire que j’étais passé à autre chose mais la peine du monde me blessait chaque fois un peu plus. Plus j’en apprenais, plus j’étais triste. Aujourd’hui la colère dominait mon être, peut-être demain ce sera la volonté ; celle de changer ce monde. Qui sait ? Quoiqu’il en soit, je n’exprimais plus rien ou alors exprimais-je trop ? Trop, si bien qu’il était impossible de me comprendre, alors par raccourcis on pensait que je n’exprimais plus rien.

« C’était une quête. Un piège. Les monstres de Celmis les ont encerclés et ils sont tous morts. »

Tout cela, je le savais déjà plus ou moins. Je n’avais connu cette Athénaïs mais j’étais là lorsque le Tortionnaire avait ébranlé le Camp Jupiter. La mort d’un centurion ne passe jamais inaperçu. Je n’avais jamais été réellement toucher par ces événements, enfermé dans mon cocon de complaisance avec Marian. Aujourd’hui peut-être que je réalisais à quel point cela avait pu être difficile pour ceux qui l’avaient vécus. Je me sentais petit dans le monde d’Alexis. Petit. C’est ce que j’étais de toutes les façons du monde. Ce que je voulais être. Parce qu’on est toujours ce que l’on a envie d’être.

« La connaissant, elle a dû choisir la réincarnation. Peut-être que je la recroiserai d’une façon ou d’une autre. »

Le fantasme que se faisait Alexis sur son amie l’a fait sourire. C’était le propre de l’Homme que d’essayer de se figurer sur ceux qui ont disparus. C’est pour cela que toutes les religions ont été créés. Pour nous rassurer sur l’après. Pourtant, est-ce que tout cela n’entraine-t-il pas que la désolation et la peur ? Je suis de ceux qui ne pensent pas à la mort. Ceux qui pensent qu’elle est peut-être la douce résolution d’une existence torpide. L’éveil vers une existence sans peurs et sans reproches. Le champs d’Asphodèle nous attend tous après tout mais peut-être est-il plus facile d’y vivre que de vivre ici. Peut-être que notre véritable enfer c’est les autres, comme disait Sartre et qu’en les oubliant nous nous porterons mieux.

« Elle avait l’air d’une bonne personne. Elle a donnée sa vie pour une cause qui lui semblait juste. Aujourd’hui peut-être était plus heureuse qu’elle ne l’était autrefois, qui sait ? Je te souhaite de chérir ces moments avec autant d’amour qu’elle a eu pour toi. Ces moments ne dureront pas car dans la mort toi aussi tu finiras par oublier. La mort et le sommeil sont deux frères tu sais ? Peut-être que ici et maintenant, tu es plus proche d’elle que tu ne l’as jamais été. Dans la mort nous oublions mais dans le sommeil nous nous souvenons. C’est la seule différence. Nous nous remémorons d’une manière ou d’une autre ce qui compte ou a compté pour nous. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Je ne sais pas. Certaines finissent par vivre dans leurs propres rêves en oubliant la réalité. Là est tout le piège de mon père… »

Je me suis interrompu un instant, portant mon regard sur la tasse de chocolat qu’elle tenait entre ses mains. La fumée qui s’en échappait se faisait moins dense, moins enivrante. Mon instinct m’a prévenu mais je n’avais pas encore envie que cette conversation s’arrête.

« Tu devrais réchauffer cette tasse notre route est encore longue, tu as juste à y penser, c’est ton rêve après tout. Lorsqu’elle sera froide, ton rêve prendra fin et je m’en irai. Moi je me souviendrai de tout, pour toi, ça dépendra de toi. »

Alors je me suis levé pour lui tendre la main.
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Re: Ghosts from the past ♦ ROMAN

« Elle avait l’air d’une bonne personne. Elle a donnée sa vie pour une cause qui lui semblait juste. Aujourd’hui peut-être était plus heureuse qu’elle ne l’était autrefois, qui sait ? Je te souhaite de chérir ces moments avec autant d’amour qu’elle a eu pour toi. Ces moments ne dureront pas car dans la mort toi aussi tu finiras par oublier. La mort et le sommeil sont deux frères tu sais ? Peut-être que ici et maintenant, tu es plus proche d’elle que tu ne l’as jamais été. Dans la mort nous oublions mais dans le sommeil nous nous souvenons. C’est la seule différence. Nous nous remémorons d’une manière ou d’une autre ce qui compte ou a compté pour nous. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Je ne sais pas. Certaines finissent par vivre dans leurs propres rêves en oubliant la réalité. Là est tout le piège de mon père… »

La vérité s’offrait aux yeux d’Alexis sur un plateau d’argent : Roman était un sang-mêlé qui s’était glissé dans ses rêves grâce aux pouvoirs de son parent divin. Peut-être qu’Alexis aurait dû se sentir offusquée, blessée ou même menacée face à cette découverte. De quel droit osait-il pénétrer le rêve des autres pour sa propre curiosité ? Pour autant, Alexis ne ressentit rien de tout ça. Elle n’accepta la vérité qu’à demi-mot, persuadée que Roman était une divinité à sa façon, une sorte de messager que les Parques lui envoyaient pour qu’elle décide elle-même du chemin qu’elle voulait maintenant suivre. C’était une sensation aussi réconfortante que terrifiante.

« Tu devrais réchauffer cette tasse, notre route est encore longue, tu as juste à y penser, c’est ton rêve après tout. Lorsqu’elle sera froide, ton rêve prendra fin et je m’en irai. Moi je me souviendrai de tout, pour toi, ça dépendra de toi. »

Alexis pencha légèrement la tête sur le côté, intriguée. Roman se leva et lui tendit la main. Elle aurait pu hésiter mais qu’aurait-elle à perdre ? Elle s’en saisit après un instant d’hésitation. Sa tasse se transforma en thermos, enfermant la chaleur qu’il restait comme un compte à rebours qu’elle tentait de ralentir.

« Et où allons-nous ? »

Sans un mot, Roman lui fit comprendre qu’ils iraient où elle voulait. N’était-ce pas son rêve après tout ? Il lui semblait qu’elle avait le choix entre deux chemins. Il y avait celui parsemé de ses peines, celui où elle voyait le Minotaure presque lui ôter la vie, celui où elle voyait Erwin la tuer, celui où elle se voyait se noyer à répétition, celui où elle voyait sa belle-mère perdre sa jambe à cause d’un monstre qui avait flairé Alexis. C’était le chemin facile, celui qui était confortable d’une façon car elle savait ce qu’il s’y passait. Rien ne pouvait l’y surprendre puisqu’elle en connaissait chaque recoin.

Et puis, il y avait le second chemin. Celui plus flou, plus incertain. Il y a des moments de joie. Des moments de doute. Des moments où elle était tout simplement vivante. Celui-là était plus douloureux car elle revoyait les gens qu’elle avait perdu. Elle voyait les visages de ceux qui l’ont aidé à se construire, de ceux qui l’ont aidé à avancer. Beaucoup d’entre eux n’étaient plus là mais faisaient partie d’elle. Alexis hésita avant de faire un pas dans cette direction, incertaine.

« Pour être honnête, je ne sais pas où je vais. Roman ne dit rien, la laissant chercher ses mots pendant qu’elle avançait petit à petit, les doigts serrés autour de son thermos. Les dieux nous lâchent sur terre dans l’espoir de faire de nous leur patin et une fois qu’ils ont fini de nous utiliser, on est tout seul. La Colonie, le Camp, ce sont juste des leurres pour nous donner un but mais survivre est un but bien ridicule. Parfois je me dis juste que les Parques m’ont oublié et qu’elles auraient dû couper mon fil il y a bien longtemps. J’ai eu l’impression de mourir un million de fois et je suis toujours là. »

Alexis n’avançait pas vite et pourtant, elle était essoufflée. Les rues de la Nouvelle-Rome se mélangeaient au Quartier Kolonaki, offrant à Alexis un paysage aussi rassurant que terrifiant. Marcher dans ce lieu, c’était accepter l’inévitable vérité, c’était accepter le fait qu’il fallait continuer d’avancer malgré tout. Alexis se sentait bien stupide face à ce décor qui la terrifiait bien plus que toutes les fois où elle s’était retrouvée face à sa propre mort.


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Re: Ghosts from the past ♦ ROMAN

« Et où allons-nous ? »

J’avais toujours été impressionné de voir à quel point l’esprit humain pouvait être d’une complexité si unique que jamais aucun n'était similaire. J’observais ces deux chemins sans rien dire. Le choix était le sien et je ne pouvais que l’accompagner sur l’un ou l’autre. Lui tenir la main dans ce voyage intérieur pour quelle trouve les réponses par elle-même. Si l’on pouvait comparer ces choix à des portes, j’étais le trousseau de clé mais la clé, c’était elle. Je n’étais pas fils de Janus mais d’une part il devait sûrement avoir un lien avec tout cela.

Alexis semblait avoir eue, comme tout demi-dieu, une existence torturée, passée à chercher qui elle était réellement au prix de lourds sacrifices. Une vie d’incertitude mais aussi pleine de joie. Aujourd’hui, elle faisait le choix intrépide d’explorer l’incertitude de ses pensées. D’une certaine manière, j’étais fier d’avoir pu l’aidé à se diriger vers ce choix. D’une autre, j’espérais ne pas avoir trop influencé sa décision.

« Pour être honnête, je ne sais pas où je vais. Les dieux nous lâchent sur terre dans l’espoir de faire de nous leur patin et une fois qu’ils ont fini de nous utiliser, on est tout seul. La Colonie, le Camp, ce sont juste des leurres pour nous donner un but mais survivre est un but bien ridicule. Parfois je me dis juste que les Parques m’ont oublié et qu’elles auraient dû couper mon fil il y a bien longtemps. J’ai eu l’impression de mourir un million de fois et je suis toujours là. »

Sa réponse m’avait surpris. J’avoue ne pas avoir envisagé qu’elle puisse aussi porter la rage qui m’habitait. J’étais conscient que la plupart des demi-dieux la nourrissait mais qu’aucun n’osait se retourner contre leurs pères. Pourquoi ? Parce que nous étions trop effrayé ou trop ancrer dans ce système. Je n’en avais pas la moindre idée à vrai dire. C’est ce qui m’effrayait le plus. Ne pas trouver de réponse à la question.

« Si tu veux mon avis, survivre c’est ce que nous avons de plus humain. Tu dis que nous sommes des pantins au service des dieux et c’est totalement vrai. Notre instinct de survit pourtant, lui, n’a rien à voir avec ça. Si nous souffrons autant c’est pour le paradoxe de ces deux choses : nous souhaitons vivre, que les autres vivent, mais les dieux, eux, nous manipulent et nous poussent à mourir pour eux. Cette envie de vivre, elle fait de nous des êtres sensibles, nous donne le goût de l’existence. C’est ce qui nous éloigne le plus des dieux. Eux sont des êtres fait de l’égo, des créatures qui n’ont aucune conscience de l’importance de la vie. »

J’avais dû mal à admettre moi-même ce que je disais. Vous savez, les vérités consensuels sont plus souvent faciles à dire aux autres qu’à accepter soi-même. J’étais cet être fait de pur haine envers ceux qui m’avaient créés. Les dieux étaient mes démons et j’aurais aimé que jamais ils n'entrent dans ma vie. Paradoxalement, j’avais envie de vivre et c’est ce pourquoi chaque jour je me levais, je me battais pour rester dans ce monde.
Je continuais à marcher quelques instants avec elle, pensif. Pouvais-je moi aussi m’exprimer pleinement avec elle ? J’envisageais ma réponse avec un soupçon d’appréhension après tout elle me faisait confiance ; et peut-être m’aurait-elle oubliée à la fin de ce rêve.

« Parfois, j’aimerai être libéré des dieux. »
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Re: Ghosts from the past ♦ ROMAN

« Si tu veux mon avis, survivre c’est ce que nous avons de plus humain. Tu dis que nous sommes des pantins au service des dieux et c’est totalement vrai. Notre instinct de survie pourtant, lui, n’a rien à voir avec ça. Si nous souffrons autant c’est pour le paradoxe de ces deux choses : nous souhaitons vivre, que les autres vivent, mais les dieux, eux, nous manipulent et nous poussent à mourir pour eux. Cette envie de vivre, elle fait de nous des êtres sensibles, nous donne le goût de l’existence. C’est ce qui nous éloigne le plus des dieux. Eux sont des êtres fait de l’égo, des créatures qui n’ont aucune conscience de l’importance de la vie. »

Aussi fort qu’Alexis aurait voulu le croire et s’y raccrocher comme un dernier signe que son existence avait un sens aux yeux de ceux d’en haut, elle commençait à douter de la nature divine de Roman. Aucun dieu n’aurait pu parler de l’humanité en ces termes, aucun dieu n’aurait encensé l’humanité de cette façon, aucun dieu n’aurait accepté aussi facilement la beauté de l’humanité de cette façon si particulière qu’avait Roman de le faire.

Alexis laissa les mots de Roman s’immiscer dans son esprit, prendre forme, se faire et se défaire. Elle les tournait dans tous les sens, les calquait sur certaines situations qu’elle avait vécues, tentait de s’imprégner des moindres détails. Elle aurait aimé pouvoir rembobiner juste pour écouter une deuxième fois son monologue et inscrire dans sa mémoire des morceaux de ses phrases qui échappaient déjà à ses souvenirs. Elle en reconnaissait la véracité mais elle aurait aimé que leur goût dure plus longtemps.

« Parfois, j’aimerai être libéré des dieux. »

Alexis s’arrêta, frappée par les mots de Roman. Ils étaient… si vrais que c’en était douloureux. Comme un écho à sa propre douleur, ils se posèrent sur des sentiments qu’elle avait été bien incapable de décrire jusqu’ici. Depuis le début de son existence jusqu’à aujourd’hui, Alexis n’avait voulu qu’une seule chose : que le fardeau des dieux ne lui incombe pas, qu’elle n’en soit plus la victime, qu’elle puisse porter son existence au-delà de ce que Parques avait prévu pour elle.

Alexis pouffa de rire. C’était nerveux. Elle éclata d’un rire froid, presque triste avant de fixer le ciel rouge qui peignait son rêve. Son chocolat refroidissait malgré tout ; le thermos était bien inutile. Elle croisa le regard de Roman et esquissa un faible sourire, un sourire fatigué, un sourire las, mais un sourire sincère.

« Merci, Roman. Si on se revoit ici ou ailleurs, rappelle-moi que je te dois un chocolat chaud. Un vrai. »

Les traits de Roman devenaient flous, le ciel gris ; les bâtiments disparaissaient, le thermos lui échappaient des mains. Alexis laissa l’inévitable arriver et ferma les yeux avant de se faire aspirer par l’obscurité et le néant.

Lorsqu’Alexis reprit conscience, elle garda les yeux fermés, persuadée qu’il lui suffirait de les maintenir clos pour revenir dans son rêve mais les efforts étaient vains. Le sol était trop dur, les odeurs trop fortes, les sensations trop réelles. Alexis fini par rouvrir les yeux. Elle se redressa et regarda autour d’elle, comme si elle cherchait… quelque chose ?


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