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Time to put my medals on, whose neck to cut? • ERWIN
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Alexis Nyqvist
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Re: Time to put my medals on, whose neck to cut? • ERWIN

« Je me demande si nos vies auraient eu la même couleur sans cette malédiction. »

Alexis cligna des yeux lentement, reprenant lentement contact avec la réalité alors que ses yeux quittaient le livre qu’elle tenait entre ses mains. Elle se rappela du parc dans lequel elle se trouvait, des enfants qui hurlaient au loin, du soleil qui réchauffait sa peau froide et d’Erwin à ses côtés. Elle lui jeta un coup d'œil au coin, juste assez pour lui montrer qu’il avait son attention mais pas assez pour qu’il puisse lire la curiosité dévorante qu’elle éprouvait lorsqu’il évoquait des sujets aussi sérieux.

« Je veux parler de nos personnalités. Ce qu'on a au fond. Pas cette colère, ni cette haine que je ressens encore parfois, mais le reste. Ton attention pour tes chats. Mon goût pour les promenades sous la pluie. Je me demande... comment on aurait grandi et vieilli dans nos cités antiques. J'ai parfois l'impression de ne pas avoir ma place ici, dans ce monde-ci, à cette époque. Je suis en trop et c'est comme si j'avais vécu plusieurs vies, avec plusieurs personnalités. Laquelle est la vraie ? »

Alexis laissa les mots d’Erwin couler sur sa peau. À mesure qu’il s’était exprimé, elle avait mis son marque-page dans son livre qu’elle avait ensuite refermé. Erwin avait toute son attention, même si elle préférait fixer droit devant elle plutôt que lui. Elle avait toujours un peu de mal à regarder dans sa direction. Elle préférait l’avoir en périphérie. Comme si elle craignait qu’à le regarder de trop près, il prenne la fuite et qu’elle se retrouve seule, pour de bon cette fois.

« Je n'ai plus envie de te tuer, mais je pense encore à chercher un moyen de mourir, parfois. Pas toi ? »

Quelque chose remua dans son ventre. Elle serra les poings sans s’en rendre compte alors que ses sourcils se fronçaient. Était-ce la mention de la mort qui la perturbait ? Non, elle avait depuis longtemps fait son deuil. Thanatos ne viendrait jamais cueillir son âme et elle serait à jamais coincée dans cette vie interminable. Pourtant, quelque chose la dérangeait. Elle mit quelques minutes à réaliser que c’était l’idée qu’Erwin meure qui la dérangeait autant. Ou bien qu’il ait envie de mourir ? Alexis s’autorisa un coup d'œil dans sa direction et découvrit avec surprise qu’il la fixait. Pendant bien dix longues secondes, elle s’autorisa cet échange. Elle plongea dans ses yeux comme on plonge dans l’océan. Elle se perdit dans les eaux mystérieuses que composaient les iris de son rival, décelant autant de réponses que de questions. Finalement, elle détourna son regard pour se perdre dans le vide.

« Je ne sais pas vraiment qui je suis. »

Les mots quittèrent ses lèvres d’eux-mêmes, esquisse de tous les tourments qu’elle avait ressenti au cours des dernières années, des derniers siècles. Ombre d’elle-même, miroir d’une société éteinte, pion de dieux oubliés, Alexis se savait plus quelle robe revêtir à mesure que l’éternité s’étirait sous ses yeux. Pour autant, le prononcer à voix haute avait quelque chose d’étrange, de satisfaisant. Alexis savourait le goût de la vérité, le goût de mettre des mots sur des choses que personne d’autre ne pourrait comprendre - à part lui.

« Les mortels changent continuellement au cours de leur vie. La personne qu’ils sont à dix-sept n’aura peut-être plus rien à voir avec celle qu’ils seront à trente ou cinquante. Il y a parfois des fils conducteurs, des choses qui ne changent pas. Mais rien n’est immuable, tout peut changer d’un instant à l’autre. »

Alexis fit une pause, son regard attiré par deux personnages âgées qui marchaient lentement mais échangeaient vivement. Depuis combien de temps se connaissaient-elles ? Avaient-elles été témoin de ces métamorphoses chez l’une et l’autre ? Se découvraient-elles pour la première fois ?

« Je commence à comprendre certaines choses, je suppose. Il me reste encore un peu de temps pour découvrir qui je suis… »

À tes côtés, avait-elle envie d’ajouter. Alexis avait l’impression d’avoir passé sa vie dans le noir. Elle avait souvent confondu la pénombre avec la lumière mais rien n’était plus éclatant qu’être aux côtés d’Erwin. Il y avait toujours la peur, la crainte et tout un spectre d’émotions qu’elle apprenait à nuancer et à comprendre mais il y avait aussi ce sentiment d’apaisement à ses côtés, cette sensation dans son corps lorsqu’elle entendait sa voix, les picotements sur sa peau quand elle le voyait. Je ne suis plus seule se surprenait-elle à penser, parfois.

« Il te reste aussi un peu de temps pour te trouver, je suppose. »

À cette pensée, elle sourit. Elle n’avait connu que quelques Erwin au cours de son existence et ils avaient, pour la plupart, étaient particulièrement désagréables. Pour autant, celui qu’elle voyait éclore sous ses yeux était loin de l’être. En tout cas, pour l’instant.


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Erwin Stamber
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Re: Time to put my medals on, whose neck to cut? • ERWIN

"Je ne sais pas vraiment qui je suis."

Les mots d'Alexis éclatèrent dans la tête d'Erwin comme un millier de bulles de savon. Fragiles, colorés, éphémères, enfantins. Il y avait une sorte de tristesse dissimulée derrière chaque syllabe et pourtant le coeur de l'élu se sentait gonflé par un sentiment plus heureux. La voix de sa rivale de toujours faisait échos à la sienne au creux de son oreille. Qui était-il vraiment ? Qui aurait-il été ? Qui deviendrait-il ? L'immortalité passait pour un réconfort aux yeux de tous ceux n'y ayant pas goûté ; pour Erwin, elle avait le parfum d'une punition. Les questions sans réponses ne cesseraient jamais de tournoyer dans son esprit, et ce jusqu'à la fin des temps.

"Les mortels changent continuellement au cours de leur vie. La personne qu'ils sont à dix-sept n'aura peut-être plus rien à voir avec celle qu'ils seront à trente ou cinquante. Il y a parfois des fils conducteurs, des choses qui ne changent pas. Mais rien n’est immuable, tout peut changer d'un instant à l'autre. Je commence à comprendre certaines choses, je suppose. Il me reste encore un peu de temps pour découvrir qui je suis…"

Erwin envia un instant cette certitude qui émanait d'Alexis.

"Il te reste aussi un peu de temps pour te trouver, je suppose."

Et soudain, l'immortalité se teinta d'autre chose. Elle emprunta pour un instant la couleur de l'opportunité. Et si, tout ce temps qu'il lui restait à vivre, Erwin le mettait à profit pour se trouver ? Pour creuser davantage sa propre personnalité, découvrir ce qui lui plaisait et ce qu'il n'aimait pas, apprendre à sourire, à rire, à chanter, à danser... En l'espace d'une seconde à peine, toutes ces possibilités, ces choses qu'il n'avait jamais pris le temps de faire valsèrent devant ses yeux. Comment était-il possible d'avoir vécu autant de siècles sans même prendre la peine d'apprendre à jouer de la musique ? Sans adopter un chien ? Sans tisser de liens sérieux avec de vrais amis ?

Derrière ces questionnements se cachait une réponse, une seule, une évidence : la mort. Il n'avait vécu que par cela. Elle avait d'abord été ce qui le motivait : la mort de son peuple, l'anéantissement de sa cité. Sa barrière ensuite : il avait refusé les occasions de rencontre et de relations parce qu'il avait appris que la mort attendait tout le monde à la fin, tout le monde sauf lui, et qu'il ne resterait alors que lui, l'élu, quand tous ses amis auraient disparu. Son moteur pour avancer : la mort d'Alexis, son unique but, le bois alimentant le feu de sa rage jour et nuit. Finalement son réconfort, la récompense qu'il attendait : mourir était devenu une utopie qu'il visait à travers les années filant entre ses doigts.

Pourquoi Erwin n'avait-il jamais essayé de mettre à profit cette vie éternelle ?

Les perspective qui s'ouvraient à lui remplirent son coeur d'un peu de douceur et, tandis qu'il restait silencieux à côté d'Alexis, il ouvrit ses sens à ce que lui offrait cet instant dehors. Le vent, les feuilles des arbres dans le parc, les rires d'enfants un peu plus loin, les oiseaux qui s'approchaient du banc pour picorer, les bruits de la ville au-delà des barrières en métal, le soleil timide qui éclairait le monde... Erwin tourna les yeux vers Alexis. Pas vers son visage, il n'avait pas encore ce réflexe, non. Vers ses mains. Et pendant une seconde, peut-être deux, il eut envie d'essayer d'emmêler ses doigts aux siens. Juste comme ça, pour voir ce que ça ferait. Il réprima le frisson d'angoisse qui grimpait le long de son dos à cette idée. Une telle image cachait encore l'ombre d'un danger imminent, un arrière-goût qui ne disparaitrait pas avant des semaines ou des mois... Mais Erwin progressait. Il pouvait voir derrière lui le chemin parcouru depuis cette nuit dans le blizzard.

"Est-ce que..."

Les mots restèrent coincés dans sa gorge. S'ouvrir ainsi à Alexis était plus facile qu'avant, mais pas encore instinctif. Quelque chose de plus profond et de plus fort retenait sa voix pour éviter de trop se confier. Comme si chacune de ses phrases recelait encore un danger potentiel, telle une arme qui pouvait se retourner à tout instant contre lui. Non, les mots ne viendraient pas cette fois-ci. Dans quelques temps peut-être.

Au regard interrogateur d'Alexis ne répondit qu'un hochement de tête négatif. Non, rien. Elle comprit. De même qu'elle comprenait la majeure partie des pensées d'Erwin, comme si tous deux avaient été conçus dans le même moule sans jamais parvenir à s'entendre ni même à communiquer clairement. N'était-ce pas, finalement, ce que leurs divinités avaient fait en réalité ? La conversation muette dura encore quelques minutes. Puis les deux élus quittèrent le banc, prirent le chemin de leurs chez-soi respectifs et se laissèrent, toujours en silence, toujours à distance. En rentrant chez lui, Erwin se sentait pourtant vide. Trop vide. Il manquait une pièce à son puzzle, quelque chose d'essentiel pour se trouver, comme l'avait dit Alexis. Et il lui semblait de plus en plus évident que, cette pièce, c'était elle. Comment pouvait-il espérer se connaître s'il ne retrouvait pas d'abord la plus grande part de son passé ?

La rue, déserte à une telle heure, était fouettée par le vent mordant des gelées nocturnes qui régnaient en cette fin d'hiver. Une bruine grisâtre rendait le tarmac brillant et glissant. Les lampadaires crevaient la nuit avec peine, enroulés dans leur halo pâle et timide, remplis d'humidité. Mais Erwin marchait d'un bon pas. Il se sentait animé d'une sorte d'urgence qu'il ne parvenait plus à réfréner. Ses chaussures claquaient dans les flaques sans qu'il y porte une quelconque attention. Sa destination n'était plus très loin.

Il frappa à la porte, tout trempé, les cheveux dégoulinant sur son visage, et le coeur battant plus fort que tout ce qu'il avait connu depuis des siècles. Elle ouvrit et dans son regard passa un point d'interrogation fugace. Aussi rapide que le sentiment d'angoisse qui traversa le ventre d'Erwin.

"Est-ce que tu voudrais qu'on se trouve ensemble ?"


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Re: Time to put my medals on, whose neck to cut? • ERWIN

Alexis peinait à rester concentrée sur sa lecture. Son cerveau naviguait dans les eaux troubles de son passé, tissant une myriade de présents potentiels à base de “Et si… ?” Et si elle était née à une autre époque, et si elle avait grandi dans une autre ville, et si elle était morte comme tout le monde lors de la guerre qui l’avait sauvée. Et si, et si, et si. Le livre qu’elle tenait dans ses mains finit par lui échapper et s’écraser par terre, effrayant les chatons qui ronronnaient à ses pieds et faisant fuir l’adulte qui mangeait dans sa gamelle. Alexis secoua la tête et soupira après avoir marmonné quelques excuses aux animaux effrayés.

Lorsqu’Alexis récupéra son livre, elle remarqua qu’elle avait également perdu la page à laquelle elle se trouvait. Elle feuilletta grossièrement le roman avant d’abandonner et de le reposer aux pieds de sa table de chevet, rejoignant ainsi la pile de livres abandonnés qui se transformait petit à petit en véritable collection. Devant les regards outrés des chats de l’appartement, Alexis se glissa hors du lit, quittant par la même occasion le confort et la chaleur de son plaid. Elle se dirigea vers l’un de ces placards pour en sortir le sachet de croquette tout en grelottant : les nuits étaient beaucoup trop fraîches pour qu’elle continue de se balader en short court et en débardeur. Alexis avait déjà connu la peine d’une maladie qui aurait pu la tuer et ne souhaitait pas retenter l’expérience.

On toqua à la porte. C’était tellement inhabituel que même les chats se mirent sur leurs gardes. Qui, par tous les dieux, venait la déranger en plein milieu de la nuit ? Alexis, sur ses gardes, attrapa un poignard qui traînait sur son buffet et, lorsqu’elle ouvrit la porte, prit soin de garder sa main armée derrière la porte pour ne pas alerter sur ses intentions. Lorsqu’elle croisa le regard d’Erwin, la dernière personne qu’elle espérait voir à ce moment, elle ne sut pas très bien s’il fallait resserrer sa poigne autour de son arme ou pas. S’il voulait la tuer, il n’aurait pas toqué à la porte… Non ?

Alexis analysa plus attentivement l’immortel devant elle. Il semblait en proie au désespoir le plus complet, ce qui la troubla davantage que n’importe quelle tentative d’assassinat. Les cheveux dégoulinant d’humidité, le regard angoissé, un sentiment d’urgence sur le visage, cet Erwin lui était aussi inconnu qu’aurait pu l’être son voisin.

« Est-ce que tu voudrais qu'on se trouve ensemble ? »

Ce cœur niché au fond de sa poitrine, celui-là même qu’elle pensait éteint depuis des siècles, se réanima soudainement, douloureusement. Alexis sentit le rouge teindre ses joues au moment où une bourrasque glaciale s’engouffra dans l’espace qui la séparait d’Erwin. Elle ouvrit la bouche à plusieurs reprises, incapable de trouver les mots face à toutes les émotions qui se dégageaient d’Erwin. La haine, la colère, la peur, la surprise, la méfiance, toutes ces nuances-là, elle les connaissait aussi bien chez elle que chez lui. Mais celles qu’elle découvrait à cet instant n’avaient rien de comparable.

« Pourquoi ? »

Il y avait un million de pourquoi et aucun parce que. Alexis secoua la tête, incapable de faire taire les assourdissants battements de son coeur. Puis elle ouvrit la porte plus grand pour qu’Erwin puisse rentrer chez elle. Le temps qu’il referme derrière lui, Alexis avait reposé sa dague sur le meuble de l’entrée et lui tournait le dos pour récupérer le plaid qui traînait sur son lit. Lorsqu’elle reporta son attention sur Erwin, elle vit les chats zigzaguer entre ses jambes dans un joute féline pour savoir lequel aurait en premier l’attention de l’immortel. Une pensée aussi surprenante que ridicule flotta dans l’esprit d’Alexis lorsqu’elle regardait Erwin fixer les chats. Regarde-moi, disait-elle silencieusement. Était-elle en train de se battre contre des chats pour l’attention de son pire ennemi ?

« Je vais faire du thé. »

Le tumulte de ses émotions ne se calma que lorsqu’elle enveloppa ses mains froides autour de la tasse brûlante qu’elle venait de servir. Erwin, pourtant face à elle, ne la regardait pas. Alexis sentit une vieille amie surgir : la frustration. Il venait chez elle en plein milieu de la nuit pour lui poser une question aussi intime que déroutante et il était incapable de la fixer après ? Pourtant, il y avait autre chose derrière cette frustration, autre chose derrière ses froncements de sourcils, autre chose sur lequel Alexis n’arrivait pas toujours à mettre le doigt. Pour une fois, plutôt que d’attendre qu’Erwin devine tout le seul le fond de sa pensée, elle décida de la formuler à voix haute :

« N’as-tu pas peur de ce que tu vas trouver si on reste ensemble ? Peut-être vais-je revêtir de nouveau la peau d’un monstre et te rendre la vie insupportable. Peut-être vais-je devenir ton nouveau fardeau. »

De nouveau, la ribambelle des “Et si” refirent surface comme une longue plainte. À chaque “Peut-être” qu’elle prononçait, Alexis se renfrognait. Elle donnait toutes les excuses du monde à Erwin pour fuir, pour qu’ils fassent chemins séparés, pour qu’il arrête cette pseudo-relation qui se tissait entre eux alors qu’au fond, elle ne voulait qu’une seule chose : qu’il reste. Maintenant. Ce soir. Pour l’éternité. Il faisait partie de son identité et elle ne pourrait jamais l’effacer. Elle aurait beau se refaçonner de mille façons, son âme resterait liée à celle d’Erwin pour les milliers d’années à venir, et peut-être toutes les autres vies qui suivront.

Ses mots crachaient des mensonges mais ses yeux hurlaient une vérité à laquelle elle n’osait faire face.


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Erwin Stamber
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Re: Time to put my medals on, whose neck to cut? • ERWIN


Erwin avait beau avoir vécu une éternité de solitude, avoir connu des mois entiers sans réellement discuter avec qui que ce soit, il ne s’habituait pas à la lourdeur que les silences pouvaient prendre entre Alexis et lui. Durant des siècles, il n’avait rien voulu tant que cette absence de sa voix. Et maintenant qu’il se trouvait sur le pas de sa porte, les cheveux aplatis par la bruine – un air bien pitoyable, à n’en pas douter – c’était à peine s’il pouvait supporter les secondes qui s’égrenaient sans un bruit.

« Pourquoi ? »

Tout à coup, l’euphorie, l’urgence qui habitaient le cœur d’Erwin un instant plus tôt le quittèrent. Oui, pourquoi, finalement ? Se découvrir ensemble, vraiment ? Depuis leur conversation au parc, l’élu de Poseidon avait senti cette idée grandir dans un coin de son cœur jusqu’à prendre la place d’une certitude. Mais face à l’expression profondément perplexe d’Alexis, cette certitude s’effritait. Après tout, ils avaient eu toute une immortalité pour se découvrir, et ils n’avaient noué un lien que depuis si peu de temps… Evidemment que la proposition semblait saugrenue.

Lorsque l’élue d’Athéna fit signe à Erwin d’entrer, il hésita. Ces derniers temps, il avait appris à franchir le pas de cette porte sans plus ressentir ce danger imminent qui l’avait assailli au début. Il avait forcé le geste jusqu’à parvenir à l’effectuer sereinement. A présent, il faisait un pas à en arrière. Rien qu’à l’idée d’entrer chez Alexis, il se sentait ridicule. Pourquoi ressentait-il donc ce besoin de vivre auprès d’elle alors qu’il s’était passé de sa présence durant des millénaires ? Pourquoi y avait-il cette flamme d’urgence dans son ventre alors qu’il avait l’éternité devant lui ?

Pourquoi pensait-il qu’Alexis allait lui répondre « oui » avec le sourire sans autre forme de discours ?

Pourquoi ? Une simple question qui remuait tant de croyances. Erwin avait cru à tort s’être rapproché d’Alexis au point de tout partager. Elle savait le comprendre, elle était son double, et leur proximité au parc avait fait éclore de faux espoirs dans le cœur de l’immortel. Pourquoi ? Le plus dur était de constater qu’il n’avait pas de réponse cohérente à lui donner. Les mots défilaient dans sa tête sans se décider à formuler une phrase qui puisse convaincre Alexis. Ni même Erwin, d’ailleurs. Ce besoin qu’il ressentait de « se découvrir » aux côtés de la jeune femme n’avait rien de rationnel. C’était un sentiment profond, quelque chose qu’il ne saurait déloger de son être, mais qu’il se savait incapable de justifier. Pourquoi ?

Je n’en sais rien.


Plongé dans son incompréhension, Erwin avait fini par franchir la porte sans réellement s’en rendre compte. Il était désormais dans l’appartement, au chaud, loin du vent et du mauvais temps qui régnaient sur la nuit. Une petite chose douce et tiède vint frôler les chevilles de l’élu. Il baissa les yeux et son regard se posa sur un des chats qu’Alexis accueillait chez elle. Un autre rejoignit bien vite le premier, heureux d’avoir une attention nouvelle. Erwin se laissa distraire, il s’accroupit et passa maladroitement sa main dans la fourrure des petits félins. Il n’était pas habitué à ce contact, mais il s’y accoutumait peu à peu, au fil des heures passées dans cet appartement. De la même manière qu’il s’habituait à l’élue d’Athéna. A sa présence. A sa sérénité. A la sécurité qu’il pourrait presque ressentir d’ici quelques mois auprès d’elle. Peut-être que lui aussi souhaitait une attention nouvelle, au bout du compte. Que cette relation distante, ces regards méfiants et ces gestes retenus ne lui suffisaient plus…

« Je vais faire du thé. »

Aucun son ne sortit de la gorge d’Erwin, absorbé dans son observation des chats qui jouaient à présent avec les lacets de ses chaussures. Tout juste hocha-t-il la tête, simple réflexe plutôt que réelle marque d’accord. Lorsqu’une tasse fumante apparut entre ses doigts, l’élu de Poseidon se contenta de regarder les volutes de vapeur s’évader de son thé brûlant. Son esprit s’éparpillait en même temps que la confiance avec laquelle il avait frappé à la porte d’Alexis. Cette fois, la lourdeur du silence venait de lui.

« N’as-tu pas peur de ce que tu vas trouver si on reste ensemble ? Peut-être vais-je revêtir de nouveau la peau d’un monstre et te rendre la vie insupportable. Peut-être vais-je devenir ton nouveau fardeau. »

Erwin releva les yeux. Il lut dans ceux d’Alexis tous les doutes qu’il aurait lui-même formulés une semaine plus tôt. Toute la douleur qu’elle anticipait à l’idée que ses objections fassent écho chez lui. Si elle savait… Certes, Erwin s’était précipité au cœur de la nuit, il avait couru avec ce besoin viscéral lui parler, il n’avait pensé à respirer qu’une fois devant la porte de l’appartement. Mais il avait tout de même pesé longuement le pour et le contre avant de se rendre à l’évidence. Leur conversation au parc n’avait été qu’un déclencheur : son cœur savait déjà bien avant.

Les yeux d’Erwin se posèrent ensuite sur les mains d’Alexis, refermées sur sa propre tasse de thé comme de petites naufragées s’agrippant à une bouée salvatrice. L’espace d’un instant étincelle, le jeune homme eut envie d’effleurer ces mains, ces doigts inatteignables. L’idée lui sembla improbable. Pourtant, elle était si proche. Ses barrières étaient abaissées, sa vigilance mise en veille. L’envie d’étendre son bras jusqu’à ces mains se disputait contre le sentiment d’inconfort toujours présent. Non, pas de contact physique, pas encore. Peut-être un jour, mais Erwin sentait qu’il était trop tôt, qu’il ne parviendrait pas à supporter cette sensation. Même en s’efforçant de ravaler la peur du danger que lui insufflait son instinct. Son regard se détacha des mains d’Alexis pour revenir vers son visage. D’abord ses lèvres crispées. Puis sont nez et ses joues, un peu plus rouges que d’habitude. Enfin ses yeux. Toujours emplis de questions plus que réponses.

« Si, j’ai peur de ce que je vais trouver. »

Les lèvres se crispèrent un peu plus. Les joues gagnèrent une nuance de rouge. Les yeux s’embuèrent. Erwin se racla la gorge.

« Mais je n’ai pas peur de toi. Je t’ai déjà connue en tant que monstre, en tant que fardeau. Ma vie ne sera jamais plus insupportable qu’avant. Et je sais… enfin je crois… j’espère… que la tienne non plus. J’ai connu le pire de toi, j’ai voulu t’éviter, j’ai voulu te tuer, j’ai voulu mourir pour ne plus jamais te voir. Même si ça ne marchait pas, de vivre l’un avec l’autre, rien ne m’obligerait à rester près de toi. Si vraiment on ne réussissait pas à se découvrir ensemble, on pourrait toujours reprendre nos routes, chacun de son côté. Et on se découvrirait peut-être seuls. Sauf qu’on ne peut pas savoir sans avoir essayé. »

Erwin but une gorgée de son thé pour se donner une contenance. Il avait conscience d’ouvrir son âme devant Alexis. Il n’avait pas fini. Elle le savait. Elle devait probablement le sentir. Elle attendit, le regard tremblant.

« J’ai peur quand même, évidemment. J’ai peur de ce que je vais découvrir parce que, depuis que j’ai arrêté de te voir comme une ennemie mortelle, que tu n’es plus la source de tous mes malheurs, j’ai appris à me connaître. Je découvre des facettes de moi que je ne connaissais pas. Et si on se découvre ensemble, j’ai peur de trouver encore une infinité de belles choses, des choses que je ne connaissais pas, et j’ai peur de constater tout le temps qu’on aura perdu, toi et moi. J’ai peur de regretter tout ce qui est derrière nous. J’ai peur de découvrir que la vie ne valait la peine d’être vécue qu’à tes côtés après avoir passé l’éternité à te détester. »

Il se tut. Le pronom « nous » pétillait encore sur sa langue. Une saveur nouvelle, qu’il goûtait sans l’appréhension des derniers jours. Oserait-il dire qu’il s’habituait à considérer Alexis comme une nécessité dans sa vie ? Malgré tous les sentiments contradictoires qu’elle éveillait en lui ? Malgré toute la peur, toute la colère, toute la répulsion qu’il avait dû combattre pour la côtoyer ? Oui. Au fond de lui, il savait que oui.

Son regard se posa à nouveau sur les mains d’Alexis. L’envie de les frôler était toujours là. Le besoin de rester à distance aussi. Distraitement, son pouce caressa le bord de la tasse de thé, toujours devant lui, tandis que ses pensées emportaient son geste vers l’élue.  


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Alexis suivait des yeux le regard d’Erwin. La raison pour laquelle il fixait ses mains avec autant d’intensité ne lui était pas complètement inconnue. Il ne fallait pas être un fin limier pour reconnaître que ces mains avaient connu plus de sang qu’elles n’auraient dû. Ne venait-elle pas d’énumérer toutes les raisons qui auraient dû pousser Erwin à fuir cet appartement ? Ces mains maniaient les couteaux mieux que personne. Ces mains pouvaient l’étrangler, le frapper, le torturer. Subir ainsi l’inspection morbide d’Erwin la mettait terriblement mal à l’aise. Elle avait soudainement envie de cacher les armes qu’elle avait au bout des bras.

« Si, j’ai peur de ce que je vais trouver. »

Les lèvres pincées, Alexis accueillait cette réalité avec amertume. C’était pourtant elle qui avait tendu cette perche, elle qui s’était infligée les premiers coups, mais la confirmation d’Erwin noyait sa langue dans un bain amer.

« Mais je n’ai pas peur de toi. Je t’ai déjà connue en tant que monstre, en tant que fardeau. Ma vie ne sera jamais plus insupportable qu’avant. Et je sais… enfin je crois… j’espère… que la tienne non plus. J’ai connu la pire de toi, j’ai voulu t’éviter, j’ai voulu te tuer, j’ai voulu mourir pour ne plus jamais te voir. Même si ça ne marchait pas, de vivre l’un avec l’autre, rien ne m’obligerait à rester près de toi. Si vraiment on ne réussissait pas à se découvrir ensemble, on pourrait toujours reprendre nos routes, chacun de son côté. Et on se découvrirait peut-être seuls. Sauf qu’on ne peut pas savoir sans avoir essayé. »

Alexis buvait chaque mot qui glissaient des lèvres d’Erwin, s'imprégnant de chacune des inflexions de sa voix, de chacun de ses silences, de chacune de ses syllabes. La langue sèche, la bouche légèrement entrouverte, Alexis léchait avec avidité chacune des miettes d’âme que lui offrait Erwin. Elle en voulait encore plus. Elle voulait qu’il continue de s’ouvrir à elle même si son cœur menaçait de rompre sous l’émotion.

« J’ai peur quand même, évidemment. J’ai peur de ce que je vais découvrir parce que, depuis que j’ai arrêté de te voir comme une ennemie mortelle, que tu n’es plus la source de tous mes malheurs, j’ai appris à me connaître. Je découvre des facettes de moi que je ne connaissais pas. Et si on découvre ensemble, j’ai peur de trouver encore une infinité de belles choses, des choses que je ne connaissais pas, et j’ai peur de constater tout le temps qu’on aura perdu, toi et moi. J’ai peur de regretter tout ce qui est derrière nous. J’ai peur de découvrir que la vie ne valait la peine d’être vécue qu’à tes côtés après avoir passé l’éternité à te détester. »

Nous, nous, nous. Alexis avait envie d’entendre ce pronom plus que son propre nom. Dans la bouche d’Erwin, tout faisait sens, tout avait un sens. Alexis voulait qu’il continue de parler mais Erwin s’était rendu silencieux. Il attendait sa réponse. Il attendait sa réaction. Alexis se lécha ses lèvres gercées, goûta les mots qui s’y étaient formés. Non, pas les mots. Le mot. “D’accord” était le seul qui souhaitait quitter le confort du silence.

Le regard d’Erwin se perdit de nouveau sur les mains d’Alexis alors elle fit de même. À son grand étonnement, elle ne voyait pas les mains du tueur que les dieux avaient créé mais tout simplement un être humain aux doigts abîmés, aux ongles rongés. Alexis se perdit un instant dans la contemplation de son pouce qui caressait distraitement la tasse et une seule pensée folle l’engourdit : “Je voudrais que ce soit ma main dans la sienne”. Son cœur se serra. Cette idée était aussi saugrenue que l’eau et le feu se mélangeant : ne faisaient-ils pas que s’annuler lorsqu’ils rentraient en contact ? Alexis frémit à l’idée grotesque qu’il s’agissait là peut-être de la solution : allaient-ils mourir s’ils cueillaient leur propre mortalité d’une simple caresse ?

Alexis cligna des yeux pour s’ancrer de nouveau dans la réalité et releva son regard pour croiser celui d’Erwin qui le fixait. Depuis combien de temps était-elle perdue dans ses propres pensées ? Son visage prit une teinte écarlate. C’était ridicule, songea-t-elle. Elle n’avait rien fait qui puisse la mettre dans un tel état de gêne ! Pourtant, son corps, ce traître, continuait le rythme fou imposé à son cœur et son sang continuait de colorer son visage. Elle se leva alors brusquement et fit la seule chose qui lui semblait censée : elle but d’une traite le thé brûlant. Là ! Elle avait donc une raison d’avoir aussi chaud maintenant.

« C’est d’accord. Mais si tu souhaites me tuer, fais-le dans mon sommeil, s’il te plait. Je ne veux pas te voir me trahir et je ne veux pas souffrir davantage. »

Sa phrase, qu’elle aurait voulu impactante, avait tout d’une supplication. Un chat miaula, comme si l’absurdité de cette phrase ne méritait rien d’autre qu’une plainte. Alexis avait maintenant si chaud que l’idée même de rester enfermée dans cette pièce lui donnait la nausée. Elle contourna la table et se dirigea vers la fenêtre au niveau de son lit. Elle l’ouvrit en grand et laissa le vent froid de l’orage balayer ses émois. N’avait-elle pas passé l’âge de rougir comme une adolescente ? Juste en fixant une main ? C’était ridicule. Elle avait fait bien d’autres choses sans rougir. Pour autant, là, dos à Erwin, le visage mouillé par la pluie qui venait fouetter sa peau, elle n’imaginait qu’une seule chose : qu’il vienne derrière elle pour la serrer dans ses bras. Le rouge s’était peut-être apaisé mais son cœur continuait son inlassable cacophonie. C’était insupportable. Lorsqu’elle sentit la présence d’Erwin se rapprocher de la sienne, le corps entier d’Alexis sentait au bord du précipice, attendant quelque chose qui n’arriverait pourtant pas. Tendue comme un arc, elle compta les secondes avant d’arriver à la conclusion qu’Erwin ne ferait, en effet, pas pas un de plus. Elle tourna un regard, qu’elle espérait neutre et qui ne trahissait aucunement ses pensées, vers lui.

« Qu’aimerais-tu découvrir en premier ? »

Il y avait quelque chose de ridicule dans cette scène. Elle voulait qu’il reste. Elle voulait qu’il parte. Elle voulait tout découvrir avec lui. Elle ne voulait rien découvrir. L’idée même qu’elle puisse vouloir le découvrir lui menaçait de la faire rougir à nouveau.

« Comment nommer proprement des chats ? »

Un sourire amusé s’étira sur ses lèvres. Cette excuse, formulée à la va-vite calma les palpitations de son cœur tout en frustrant le reste de ses émotions. Combien de temps comptait-elle calfeutrer ce qu’elle ressentait ? Elle n’était qu’à un pas de pouvoir nommer sur ce qui la hantait depuis quelques mois maintenant mais elle refusait cette réalité. Pas encore. Pas maintenant. Jamais ?


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