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SERA » this is my fight song
 :: À travers le monde :: L'espace-temps :: Univers alternatif
Alexis Nyqvist
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Alexis NyqvistMaître d'arme | Guerrière explosive
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SERA » this is my fight song

Willa s’avança prudemment sur le ring. Peut-être que dans une autre vie elle avait été une guerrière accomplie car elle ressentait une drôle d’excitation en s’asseyant sur le tabouret dans le coin. Son père était face à elle, en train de lui répéter une tonne d’instructions différentes. Willa fronça les sourcils. Elle essayait de toutes les assimiler mais elle n’entendait bientôt plus que son sang battre dans ses tempes. La foule était un brouhaha en fond, comme une vieille télé bugguée dans un salon abandonné. Willa prit une inspiration puis une deuxième. Ce n’était pas la première fois qu’elle allait sur un ring, mais c’était bien la première qu’elle se retrouvait en finale. Elle se leva de son tabouret pour s’étirer rapidement. Ses deux épaules craquèrent en même temps, ce qui arracha une grimace et un regard furibond à son père. Willa leva les yeux au ciel face à ce comportement. Son père avait toujours cette façon de la sur-couvrir, comme si elle pouvait s’envoler du jour au lendemain. Willa n’était pas en sucre, elle savait encaisser les coups mieux que quiconque dans la famille. Elle était juste plus mauvaise pour en donner.

Au bout d’une éternité, son opposante entra sur le ring. La foule s’était tue pendant de longues minutes le temps qu’elle se place. Willa leva un sourcil dubitatif. Elle ne connaissait de cette fille que son surnom : La fille de l’air. La légende racontait qu’elle se battait avec une telle aisance qu’on aurait dit qu’elle flottait sur le ring. Quelle drôle d’idée. Personne ne peut flotter dans les airs. L’avantage et le désavantage de faire de la boxe clandestine c’est qu’il y avait très peu de documentations sur les différentes personnes qui se croisaient sur le ring. On connaissait les surnoms de tout le monde, mais les visages étaient toujours anonymes, donc à moins d’avoir déjà vu la tête de son opposant, impossible de savoir à quoi il ressemblait. Willa fit craquer chacun de ses doigts un par un en fixant l’inconnue qui restait cachée sous sa capuche. Décidément, cette boxeuse avait le sens du spectacle. Willa fit craquer sa nuque, sous le regard horrifié de son père, puis s’avança au milieu du ring.

Finalement, la fille de l’air daigna bouger et retira sa veste. Pendant un instant, Willa fut complètement scotchée. Cette fille était ridiculement magnifique. Sa peau était claire, pas une égratignure. Ses cheveux étaient chatoyants. Qui arrivait à obtenir une telle chevelure lors d’un combat clandestin de boxe ? Willa était outrée. À côté, elle faisait pâle figure. Willa avait les cheveux crades, l’œil gauche rouge, des traces de sang séché sous le nez et un bleu énorme sous l’œil droit. Pendant un court instant, Willa avait envie de dire « POUCE, je voudrais me refaire une beauté, svp » mais le regard de son père voulait clairement dire « qu’est ce que tu fous, va te battre » alors Willa ravala sa salive et se rapprocha de l’arbitre. Son adversaire fit de même, ce qui valut à Willa le luxe de la voir de plus près. Même ses yeux étaient merveilleux. Il y avait une étincelle toute particulière qui fit complètement chavirer son cœur. Pouvait-elle avoir un adversaire moins canon la prochaine fois, s’il vous plait ?

Puis l’arbitre sonna le gong et Willa, à défaut d’embrasser son adversaire comme lui hurlait son corps, embrassa sa posture de combattante et attendit la pluie de coup qui allait suivre.


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    Re: SERA » this is my fight song

    Seraphina vérifia une dernière fois que les bandages autour de ses poings étaient bien serrés. Il ne faudrait pas qu’ils s’enlèvent au cours du combat et qu’elle se blesse, tout de même. Levant la tête, elle observa son adversaire à l’autre bout du ring. Elle se faisait coacher une dernière fois par son entraîneur, qui était bien connu dans leur monde. Lui-même avait déjà gagné bon nombre de compétitions, et ses poulains étaient souvent aussi doués que lui. Celle-ci, toutefois, Sera n’en avait jamais entendu parler avant ce tournoi. Certains la comparaient maintenant à une forteresse imprenable, encaissant les coups sans fléchir, et plus endurante qu’un titan. Cette forteresse, toutefois, n’était apparemment pas équipée de canon, et ses coups n’étaient pas les plus dangereux. Elle semblait concentrée, tentant d’écouter tout ce que lui disait l’homme derrière elle. Par réflexe, Sera se retourna presque, mais il n’y avait personne à ses côtés. Michael, son coach, avait arrêté de l’accompagner après sa dernière victoire de tournoi. Elle n’avait plus besoin de lui, apparemment.

    C’était son père qui l’avait fait rencontrer Michael. Lorsque Sera était venue au monde, son père avait quitté l’armée, et ils s’étaient posés dans une grande ville. Là-bas, il avait continué les arts martiaux, désireux de retrouver l’adrénaline qu’il avait trouvé dans l’armée de l’air, et avait emmené sa fille à certains entraînements. Elle appréciait se battre, se défouler sur un ring ou dans un dojo lui procurait un bien fou, lui permettait d’exorciser tous ses sentiments négatifs. C’était pour elle le meilleur moyen de se sentir vivante, et pour autant, elle se sentait toujours un peu limitée dans sa pratique des sports de combat. Elle était toujours dans cet état d’esprit lorsqu’elle avait rencontré Michael Lews lors d’un entraînement. Cet homme était monstrueux, et aurait facilement pu prendre la place du coach. C’était d’ailleurs ce qu’il finit par faire aux yeux de Seraphina, lorsqu’il lui montra les combats de boxe clandestins. Elle avait dix-sept ans à l’époque, et ne pouvait pas encore se battre sur le ring, alors il l’entraînait simplement, et elle apprit beaucoup à ses côtés. Il l’avait aussi coachée lors de ses deux premiers tournois, qu’elle avait commencés à ses dix-neuf ans, mais il était parti maintenant. Il avait joué son rôle, et devait trouver de nouveaux élèves, semblait-il.

    L’arbitre fit revenir la combattante à la réalité en appelant les adversaires au centre du ring. Sans rien laisser paraître du sursaut interne qu’elle venait de ressentir, elle se leva doucement, puis entra sur le ring. Puis après quelques pas en direction du centre, elle se saisit de la veste qui traînait sur ses épaules, et l’enleva d’un geste théâtral, la faisant passer devant elle avant de la jeter par terre. S’il fallait qu’elle gagne, elle le ferait de manière élégante. Les gens ne voulaient pas voir des combattants se frapper bêtement, ils voulaient du spectacle, et ça tombait bien, puisque Sera était une experte dans le domaine. Tandis que les deux jeunes filles se fixaient, se jaugeant avant le début du combat, l’arbitre déclamait les règles habituelles. Tout était permis, sauf crever les yeux de son adversaire, ou le tuer volontairement. Pas d’étranglement, et on ne reste pas accroché à l’autre plus de trois secondes, tout devait se jouer dans les coups.

    La jeune fille en face d’elle n’était clairement pas à son avantage. Là où Sera se débrouillait pour ne jamais se faire frapper au visage, et savait jouer du maquillage pour avoir l’air en parfaite maîtrise, ce qui avait tendance à intimider plus encore ses adversaires, la forteresse montrait ses blessures à la vue de tous, et n’avait même pas pris la peine d’essuyer le sang séché de son visage après son dernier combat. Là où Sera s’était attaché les cheveux à l’aide de barrettes, donnant un style non négligeable à sa coiffure, l’autre n’en avait que faire et n’avait fait qu’un simple chignon négligé. Et pourtant, elle trouvait cela terriblement attachant. La plupart des autres filles essayaient maladroitement d’avoir l’air sûres d’elle, ou bien étaient simplement trop solides pour pouvoir être autre chose que stoïques sur le ring. En face d’elle, cette fois, elle avait une humaine, dont le visage devait certainement être beau en dessous des bleus et du sang, et dont le regard indiquait qu’elle éprouvait des émotions malgré tout, et qu’elle aussi trouvait son bonheur dans ces combats, au fond.

    Le gong retenti, l’autre pris une posture de combat portée sur la défense, mais Sera était déjà partie. L’avantage d’être gauchère dans ce milieu, c’est que peu de gens s’y attendent. De fait, coupler ce trait avec la vitesse naturelle que lui donnaient ses jambes pouvait lui permettre de finir certains combats en un coup si elle le désirait, et si elle visait juste. Toutefois, ce n’était pas là son style. Elle était là pour le spectacle, et elle ne partirait que sous les applaudissements d’une foule en délire. Son pied gauche la propulsa en arrière, tandis que le droit la renvoya en avant, légèrement sur sa gauche, à une vitesse surprenante, alors même que son poing se dirigea d’un seul mouvement vers les côtes de son adversaire, et toucha juste.

    Les gens l’appelaient la fille de l’air pour une bonne raison. Elle avait un jeu de jambes fabuleux, qui lui permettait de changer de direction au moment même où l’un de ses pieds touchait le sol. De plus, ses membres, plutôt longs par rapport à la moyenne, donnait l’impression que tout ce qu’elle faisait était plus rapide, et ignorait en même temps les lois de la gravité. La foule acclama donc cette première offensive, mais elle n’était pas satisfaite. D’autres auraient eu une côte fêlée après ce coup, mais son adversaire ne broncha pas, et laissa à peine transparaître une grimace, plus énervée de s’être faite déjà touchée que souffrante.

    Seraphina ne frappait pas bien fort de base, et jouait sur sa vitesse. Elle détestait ces combattants capables d’encaisser ses coups sans broncher, en règle générale. Et pourtant, elle sourit, fixant droit dans les yeux cette guerrière qui lui tenait tête. Voir sur le visage de la forteresse un sourire se dessiner en retour la convainc qu’elle ne pourrait pas la frapper au visage; elle s’en voudrait trop de cacher un peu plus un si joli minois. Il lui faudrait viser le corps seulement, et elle ne s’en priverait pas. Elles allaient bien s’amuser toutes les deux, et leur danse ne faisait que commencer.
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    Re: SERA » this is my fight song

    La première surprise que Willa eut lors de son combat fut l’arrivée des coups. Elle était si prête à recevoir un coup par la droite qu’elle ne vit pas le coup sur la gauche arriver. Ainsi, son adversaire se trouva être gauchère. Willa laissa une grimace habiller son visage. Elle aurait dû regarder plus attentivement la posture de la fille de l’air. Willa s’était beaucoup entraînée pour faire face également à des gauchers et s’était fait avoir comme une bleue. Elle n’osa même pas jeter un coup d’œil dans le public, imaginant très bien son père secouer la tête, les yeux plein de jugement.

    La deuxième surprise fut que le force du coup : beaucoup plus facile à encaisser que prévu. Finalement, la fille de l’air misait tout sur la rapidité et n’avait pas tant de force que ça. Évidemment, beaucoup d’autres se seraient effondrés pour moins que ça, mais Willa n’avait pas gravi les échelons de la compétition sur piston et il était évident que son endurance et sa défense étaient ses plus gros atouts. Malgré tout, son adversaire esquissa un sourire. Un sourire beaucoup trop séduisant pour être sur un ring, ce qui ne put l’empêcher de la faire sourire à son tour. Cette fille était beaucoup trop canon pour risquer de se blesser sur un ring. Willa avait presque envie de l’enrouler dans un plaid, de lui donner un chocolat chaud et la foutre devant Netflix. Au moins ici, tu pourras continuer de ne pas risquer ta vie.

    Willa retrouva bien vite ses esprits quand son adversaire fit tomber une pluie d’attaques venant de tous les côtés. Celles-ci n’étaient pas spécialement puissantes, mais à répétition pouvaient infliger des dégâts. À plusieurs reprises Willa dû ravaler un grognement de frustration. Mais au bout d’un moment, elle pouvait commencer à apercevoir le mode de fonctionnement de son adversaire : celle-ci, finalement, répétait les mêmes actions et c’était prévisible. Ce fut donc au bout de cinq ou dix minutes que Willa frappa pour la première fois. Alors que son adversaire filait sur l’air pour donner un coup, Willa se baissa au dernier moment pour exploser un uppercut dans les côtes de la fille de l’air. C’était au tour de Willa de s’amuser un peu.

    Le temps était dur à déterminer. Au bout d’un moment, Willa comprit que l’endurance de son adversaire valait bien la sienne. Toutes les deux commençaient à souffler et grogner de douleur à chaque coup, mais aucune de semblait vouloir donner l’avantage à l’autre. Leur combat était une longue danse endiablée qui maintenait en haleine le public. On pouvait entendre en bruit de fond le bruit des pièces, des crayons contre le papier, des murmures : les paris fusaient de toute part dans la salle et personne ne semblait sûr de soi. Willa était comme un volcan qui déversait de la lave sur son passage. Tous ses coups étaient destructeurs non pas dans leur force mais dans leur point d’impact. Willa n’avait pas besoin de viser fort, mais de viser juste. Les secondes défilaient à un rythme effréné.

    Petit à petit, ce fut au tour de la fille de l’air de comprendre comment fonctionnait Willa et de prédire ses mouvements. Toute la foule se tue au moment où les deux filles tournaient en rond dans le ring, se fixant droit dans les yeux. N’importe qui à leur place aurait sûrement eu un regard noir à l’encontre de l’autre, rongé par la hargne et la colère. Mais ces deux-là semblaient vivre leur vie : leurs yeux brillaient d’une étincelle pleine de malice et de complicité. Finalement, c’était comme si elles se connaissaient depuis toujours.

    Le gong sonna la fin du temps réglementaire pour le combat – chose que Willa n’avait jamais entendu jusque-là, ce qui voulait dire qu’elles se battaient depuis bien trop longtemps. Alors la dernière épreuve arriva, celle qui signifiait la perte pour Willa : la première qui touchait l’autre à un point stratégique avait perdu. Les points stratégiques étaient : les côtes, le visage et les genoux. Dès que cette nouvelle épreuve sonna, Willa savait qu’elle avait perdu. Tout était une question de rapidité et il n’y avait que l’autre qui avait cet avantage. Quand la fille de l’air bondit, Willa sentit le coup dans ses côtes avant de voir de quel côté son adversaire était. Du côté droit. Willa afficha un demi-sourire. Quelle mesquinerie.

    ***

    Willa était dans les vestiaires. Son père l’avait ausculté sous toutes les coutures pour s’assurer que sa fille était entière puis avait dû s’absenter pour affaires. La foule s’était très vite dissipée, non sans avoir félicitée les deux concurrentes pour ce combat haletant. Willa a même reçu deux propositions pour changer de coach, ce qui l’amusa. Elle accepta néanmoins les cartes de visite sous le regard blasé de son père : comme si elle allait changer un jour d’entraîneur. La fille de l’air s’était très vite éclipsée, laissant un goût amer dans la bouche de Willa. Elle aurait tant aimée pouvoir lui parler !

    Retirant son t-shirt face à un miroir mural, Willa pu remarquer que ses bandages sur ses côtes avaient de nouveau saigné. Elle les retira doucement puis admira, avec un mélange de fierté et de dégoût, la couleur presque verdâtre de ses côtes. Heureusement que cette saison était finie, car un combat de plus et Willa aurait peut-être déclarer forfait par obligation paternelle. Sa peau hurlait au repos. Willa se regarda une dernière fois dans le miroir : elle ne portait plus qu’un short et son soutien-gorge de sport, ce qui lui offrait le luxe de pouvoir compter les rares endroits de sa peau qui n’étaient pas irisés. Puis, décidant qu’elle s’était assez vue, elle ouvrit son casier pour en sortir des nouveaux bandages et du désinfectant. Si elle laissait ses côtes comme ça, son père risquerait de lui interdire le ring pour les six prochains mois.


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      Re: SERA » this is my fight song

      Comme souvent, tout se déroulait parfaitement comme Sera en avait l’habitude : ses coups étaient trop rapides pour que son adversaire puisse riposter, et elle enchaînait les salves les unes après les autres, ne laissant que peu de répit entre deux. Le tout était de faire sentir à l’autre occupante du ring qu’elle n’avait aucune chance, aucun répit, et lui faire perdre l’envie de combattre. Fort heureusement, cette technique ne marcha pas cette fois-ci. A vrai dire, à ce niveau de la compétition, elle fonctionnait plutôt rarement, mais il était rare que ses coups répétés aient l’effet inverse. La forteresse en face d’elle semblait apprécier le combat un peu plus au fur et à mesure que le temps passait.  

      Finalement, au bout de quelques minutes, la jeune fille finit par comprendre le paterne de Seraphina, et le vrai combat pouvait enfin débuter. Les coups commencèrent à être bloqués, et des ripostes furent lancées. Les coups de l’inconnue n’étaient pas spécialement puissants, mais la fille de l’air était si habituée à ne pas se faire toucher plus de quelques fois par combat qu’elle ressentit chacun comme un boulet de canon directement tiré dans ses côtes. Finalement, peut-être que la forteresse était armée, et capable de riposter. Au lieu de se fondre en une grimace comme il l’aurait dû, le sourire de Sera se fit un peu plus prononcé.

      Quelques minutes de plus lui furent nécessaires afin d’apprendre les habitudes de son adversaire, puis le combat n’en fut plus un. Elles entraient maintenant dans la troisième étape ; aucune des deux n’avait réussi à mettre l’autre à terre à temps, et elles paraient maintenant mutuellement leurs coups. L’une frappait, l’autre recevait, et renvoyait le coup. Encore, et encore, dans un rythme effréné. Les seuls bruits, autres que les billets qui passaient de main en main, étaient le bruit sourd des coups arrêtés, couplés à la respiration saccadée des jeunes filles. Elles se jaugeaient l’une l’autre constamment, attendant le prochain coup, prédisant le prochain mouvement de jambe. Elle apprenaient à se connaître, en quelques sortes. C’était la première fois que Sera vivait un tel combat ; habituellement, ses adversaires devenaient vite fous de rage, et soit elle finissait le combat vite, soit elle le faisait durer jusqu’au temps maximum avant de le finir d’un coup, mais dans tous les cas, les yeux de ses opposants rougissaient, et leurs rictus prenaient toute la largeur de leur visage qui se déformait sous la colère.

      Dans le cas présent, la jeune fille appréciait ce combat autant qu’elle. Elles se découvraient, et les minutes passaient sans que la fille de l’air ne s’en aperçoive. Elles dansaient ensemble, et rien ne pouvait les arrêter. La douleur se répercutait dans tout son corps, mais elle l’ignorait. Les bruits extérieurs au ring s’effaçaient à ses oreilles, et seuls les grognements et la respiration haletante de la jeune fille lui parvenaient. Tout chez elle était si naturel, si brut, si beau. Elle était comme une bête sauvage ; indomptable, effrayante, brutale, mais surtout fascinante, sauvage, sublime.  

      Puis le gong sonna, et par réflexe, le coup fusa. Elle aurait aimé que ce combat dure plus longtemps, qu’il ne s’arrête jamais, mais elle venait d’assener un coup rapide dans les côtes de la forteresse. Son corps avait réagi instinctivement, pour lui assurer la victoire, frappant de son poing droit, sous la foule en délire. Elle avait gagné avec style, c’était ce qu’elle voulait, après tout. Alors pourquoi se sentait-elle si mal ? Elle salua le public, puis s’éclipsa d’un coup.

      ***



      Sera sortait des toilettes, après avoir passé plusieurs minutes à passer de l’eau sur son visage. Elle dégoulinait de sueur, chaque partie de son corps la faisait souffrir, et maintenant que l’adrénaline retombait, elle s’en rendait bien compte. Elle souleva rapidement son t-shirt pour évaluer les dégâts. C’était mauvais. Bien plus que d’habitude. Des contusions parsemaient ses côtes, elle avait pris quelques coups en visage aussi, et une partie de son maquillage avait coulé avec le sang qui gouttait de son arcade. Elle sortit de son sac le nécessaire, et se démaquilla entièrement. Mieux valait ne rien avoir du tout, que d’avoir un maquillage raté. Puis, le combat était terminé, elle n’avait plus lieu de se mettre autant en valeur. Le sang avait fini de couler sur son visage, et il n’en restait qu’une trace rouge discrète.

      Finalement, en sortant, elle se trouva vite dans les vestiaires. Il lui restait des affaires à récupérer, elle n’avait pris qu’un petit sac avec elle à côté du ring. En entrant, elle vit que l’un des casiers était ouvert, et que quelqu’un fouillait dedans. Ce quelqu’un se trouva être la forteresse, mais elle ne le vit que lorsque celle-ci ferma la porte, et que Sera était déjà trop avancée dans la pièce pour pouvoir s’enfuir. En croisant son regard, son cœur fit un bond et son estomac se retourna subitement. Visiblement, elle n’aurait pas réussi à fuir bien longtemps.

      Elle fit donc ce qu’elle savait faire de mieux, et feint d’avoir une confiance en elle hors norme. Un sourire mesquin réapparut sur son visage, et elle s’avança d’un pas assuré, ignorant le fait qu’une jeune fille – tout à fait son genre, de plus – se trouvait sans son haut, juste en face d’elle.  

      C’était un bon combat. Sûrement le plus appréciable de toute ma carrière. Les gens disent que tu es une forteresse sans canons, mais ils se trompent. Tu es juste bien plus maligne que la plupart des combattants, et tu sais attendre ton moment. Passe-moi ça, je vais le faire.

      Elle se saisit du désinfectant, des bandages, et fit s’assoir la combattante avant de commencer à s’occuper de panser les blessures qu’elle avait causé. C’était la première fois qu’elle pouvait voir d’aussi près le résultat de ses coups, et c’était plutôt impressionnant.  

      Si jamais, moi c’est Sera. Seraphina en fait, mais Sera c’est plus court.

      La plupart de ses adversaires ne connaissaient que son visage et son nom de scène. Celle-ci avait le privilège d’entrer d’un pas dans sa vie privée, et elle ne savait pas trop si cela serait une bonne chose ou non. Peut-être qu’elle la détesterait.
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      Re: SERA » this is my fight song

      Willa sentit la présence avant de la voir. Au début, plutôt méfiante, elle serra les poings. Ce n’était pas la première fois qu’elle se trouvait avec des gens particuliers dans les vestiaires, qui avaient réussi à passer outre les faibles sécurités de manière peu scrupuleuse. Même si elle sortait d’un combat, Willa n’hésiterait pas à exploser son poing dans le visage de l’inconnu si celui-ci daignait faire un pas de plus. Finalement, lorsqu’elle se retourna, Willa ne se trouva pas face-à-face avec un pervers sociopathe mais avec une jeune femme des plus charmantes. Il lui fallut presque une seconde de trop pour reconnaître son adversaire : démaquillée, les cheveux détachés, des vêtements normaux. À ce moment, le cœur de Willa loupa un battement. Personne ne devrait avoir le droit d’être aussi canon dans toutes les situations.

      L’attitude de son adversaire changea vite : la surprise provoquée par leurs regards croisés fut remplacée par une nonchalance à peine dissimulée. Willa pu reconnaître cette désinvolture qui l’avait habillée sur le ring et ne retint pas le demi-sourire amusé qui se glissa sur ses lèvres. C’était un beau combat. Sûrement le plus appréciable de toute ma carrière, commença la jeune femme. Willa haussa les épaules. Ce n’était pas la conversation qu’elle attendait mais sûrement la plus probable. Après tout, ce n’était pas comme si son adversaire allait sortir une table et des chandelles de nulle part pour lui proposer un rendez-vous galant. Les gens disent que tu es une forteresse sans canons, mais ils se trompent. Tu es juste bien plus maligne que la plupart des combattants, et tu sais attendre ton moment, continua-t-elle. Willa sentit le rouge lui monter aux joues. Elle n’était décidément pas prête à recevoir des compliments de façon si abrupte. Les gens ne pouvaient pas prévenir avant de lâcher ce genre de chose ?

      Passe-moi ça, je vais le faire, ajouta-t-elle avant qu’un court silence se glisse entre elles. Au début, Willa ne savait pas trop de quoi parlait son adversaire. Faire quoi ? Puis, en la voyant se rapprocher de plus près, Willa se souvint qu’elle était partie pour se désinfecter. Sans vraiment avoir le temps de protester ou quoi, elle se fit prendre son désinfectant et ses bandages des mains. Ce fut à cet instant que Willa remarqua à quel point elles étaient proches ; beaucoup trop proches hurlait une voix dans sa tête. Toutes les deux étaient assises à califourchon sur un banc des vestiaires, face à face. Son adversaire brisa le silence pour se présenter. Seraphina. Sera. Willa se demanda si, finalement, les noms ne définissaient un peu les personnes. Il n’y avait pas plus cliché que « Seraphina, la fille de l’air » en tout cas.

      Alors que Willa allait se présenter à son tour, les mains de Sera effleurèrent sa peau. Une décharge électrique se propagea dans le corps de Willa, sans qu’elle ne comprenne d’où cela pouvait venir. Elle croisa pendant une seconde le regard de Sera qui dû penser qu’elle venait de lui faire mal – ou de la surprendre avec des mains froides ? Puis Willa détourna le regard et se racla la gorge. C’était une chose d’avoir un coup de cœur pour son adversaire, c’en était une autre de se retrouver aussi peu vêtue en sa compagnie, seules, dans un vestiaire désert. Afin de changer de sujet, Willa se présenta à son tour :

      « Willa, lâcha-t-elle de façon un peu abrupte avant d’enchaîner rapidement : Je veux dire, c’est mon prénom. Pas une onomatopée chelou. J-juste mon prénom. »

      Willa se racla de nouveau la gorge. Sera avait fini de désinfecter et passait maintenant aux bandages, ce qui eût raison d’un nouveau contact entre leurs peaux. De nouveau, le cœur de Willa décida de sauter un battement. Après tout, à quoi bon avoir un rythme cardiaque régulier ? C’était quelque chose d’un peu trop mainstream, alors bon.

      Willa, baissa les yeux quelques instants, quand Sera ne regardait pas. Juste un coup d’œil rapide, lui murmura une voix au creux de l’oreille. Et ce n’était pas la voix du bon dieu. Sera était fine et élancée. Sa peau avait des bleus çà et là mais rien de comparable à l’effroyable couleur verdâtre qu’offrait la peau de Willa. Soudain, Willa fut gênée : elle avait presque l’impression d’être boudinée à côté de Sera. Elle avait peut-être trop de muscle à certains endroits. Et sa peau était parsemée d’imperfections. Et de rougeurs. Et de bleus. Willa détourna les yeux avant que Sera ne remarque quoique ce soit, le rouge aux joues. Seulement quelques secondes s’étaient passées depuis qu’elle avait ouvert la bouche, et pourtant Willa avait l’impression que le silence était pesant. Elle avait l’impression qu’elle devait parler, sinon Sera partirait aussi vite qu’elle était arrivée – comme un coup de vent.

      « Je pense que je devrais changer de tactique et plus m’axer sur la défense. Sinon je vais finir par devenir comme dans Avatar. Elle se tut un très court instant avant d’ajouter : Je parle du film avec les gens en bleu. Pas du dessin-animé avec les éléments. Ce qui paraît évident. Car je ne vais pas me mettre à contrôler un élément à force de me prendre des coups. Mais devenir bleue. »

      Willa se mordit la langue. Puis, jugeant que ses pansements étaient changés, se leva. Elle creusa ainsi la distance physique entre elle et Sera et ne saurait dire si cela était agréable ou douloureux. Un mélange des deux ? Aucune idée. Willa se dirigea vers son casier dans l’optique de remettre un t-shirt. Elle en avait un très ample qui pourrait largement couvrir toute cette peau qu’elle ne jugeait pas à la hauteur de Sera.


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        Re: SERA » this is my fight song

        Sera prenait soin de faire passer les quelques fois où elle effleurait la peau de la jeune fille pour des accidents. Pas plus d’une seconde de contact à la fois, toujours dans le but de désinfecter ou de panser son corps. Elle espérait que l’autre ne remarque pas que les contacts étaient intentionnels, et émanaient juste d’une envie de la fille de l’air d’entrer en contact avec cette peau, ce de manière plus douce qu’elle l’avait fait jusque-là. Malheureusement, dès le premier contact, elle crut s’être fait repérer, et leva la tête lorsque la fille en face d’elle sursauta légèrement. Leurs regards se croisèrent, mais elle ne lut rien dans son regard qui indiquerait une quelconque méfiance. Tout allait bien visiblement, et en baissant la tête, un sourire discret parut sur le visage de l’infirmière improvisée.

        Seraphina dut s’empêcher de pouffer doucement lorsque Willa se présenta de la manière la plus étrange possible. Visiblement, elles étaient toutes les deux abonnées aux prénoms un peu chelou, leurs pères pourraient certainement bien s’entendre. Présenter sa famille alors qu’elles venaient seulement d’échanger leurs prénoms devait cependant paraître légèrement étrange, alors elle décida d’attendre quelques rendez-vous avant de le proposer. Quelques rendez-vous ? D’où exactement sortait cette idée ? Le rouge monta aux joues de la jeune fille qui était bien heureuse d’avoir la tête baissée. Avec un peu de chance, cela passerait inaperçu.

        Finalement, Willa enchaîna assez vite, parlant d’abord de techniques de combat, puis de film, et enfin de séries animées, avant de mettre une certaine distance entre les deux, et d’aller chercher un haut dans son casier. Un peu déçue d’être privée de son nouveau spectacle préférée, Sera fit mine de rien, et se contenta de répondre, un sourire presque gêné s’affichant doucement sur le visage.

        Je pense pas que ta technique soit mauvaise, elle prend bien en compte tes avantages et tes désavantages. Quant à ce fameux dessin animé, j’avoue que j’y connais absolument rien, je n’ai jamais vraiment pris le temps d’en regarder.

        Seraphina alla à son tour vers son casier, afin d’en sortir un grand sac dans lequel elle rangea le plus petit qu’elle se trimballait auparavant. Elle resta debout, fixant l’intérieur pendant quelques secondes, pris une grande inspiration, et se dit qu’elle n’aurait pas beaucoup d’autres occasions de la sorte.

        Tu sais quoi, je viens d’avoir une idée.” Elle sortit le calepin qu’elle gardait toujours dans son sac, un stylo, y gribouilla quelques chiffres, et se rapprocha de celle qui fut quelques minutes plus tôt son adversaire. “Si jamais ça t’intéresse qu’on voie tout ça plus en détail, que ce soit ta technique ou bien ton dessin animé, t’as qu’à m’appeler à ce numéro, et on pourra s’arranger ça.

        Elle peinait à croire qu’elle venait juste de proposer un rencard à une parfaite inconnue, parfaite inconnue qu’elle avait frappé à multiples reprises moins d’une heure auparavant. Était-elle vraiment une inconnue, cela dit ? Elles connaissaient leur nom, et maintenant, Willa avait même son numéro de téléphone portable. Ça devait bien compter comme une connaissance ?

        Seraphina aurait voulu pouvoir montrer autant d’assurance que ce dont elle avait l’habitude, accompagner ses paroles d’un clin d’œil complice, susurrer quelque chose à son oreille, mais rien de tout cela ne vint. A la place, elle força un sourire maladroit, et marcha - à grande vitesse – vers la sortie, sans attendre plus longtemps. Si la jeune fille en face d’elle comptait la rejeter, elle ne voulait pas que ce soit fait en face. Elle préférait bien attendre plusieurs jours un coup de fil illusoire, prostrée dans un coin de sa chambre. Puis peut-être qu’elle le ferait en regardant Avatar du coup, pour compenser.
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        Re: SERA » this is my fight song

        Quand Willa eût le choix entre prendre un nouveau t-shirt et se frapper de façon répétitive la tête contre le casier afin d’effacer tout ce qu’il venait de se passer, elle eût une hésitation. Finalement, elle prit son t-shirt trop grand à l’effigie d’un dessin animé quelconque et se saisit de son jean, ses chaussettes et ses chaussures. Pendant ce temps Sera, sûrement prise de pitié, commenta à son tour la technique de Willa avant d’enchaîner sur ce fameux dessin animé. Willa fronça les sourcils quand son adversaire avoua qu’elle ne connaissait pas du tout Avatar. À ce moment-là, Willa fut de nouveau face à un choix cornélien : est-ce qu’elle devait se retourner de façon violente pour lui hurler toutes les choses bien qu’elle pensait de ce dessin-animé ou est-ce qu’elle devait feindre un attachement distant face à Avatar en hochant discrètement les épaules. Elle choisit, à contre cœur, la seconde option.

        Sera se leva pour aller à son tour à son casier, alors Willa sauta sur l’occasion pour enfiler un jean et s’assoir sur le banc pour mettre ses chaussettes et ses chaussures. Avec un peu de chance, Willa enfilerait ses chaussures tellement vite que Sera ne remarquerait même pas que ses chaussettes n’étaient pas accordées et avaient des nounours dessus – enfin seulement la gauche. Tu sais quoi, je viens d’avoir une idée lâcha soudainement Sera – si soudainement que Willa lâcha sa chaussure droite qui tomba violemment sur son pied gauche. Elle se retint évidement de lâcher un grognement et se mordit juste vite fait la langue. Tout le reste de la scène fut tellement improbable que Willa dû cligner des yeux trois avant de réellement comprendre ce qu’il s’était passé.

        Sera partit comme une flèche, laissant à Willa le luxe d’être éberluée, seule. Pendant de longues secondes, Willa resta immobile, sa chaussure toujours par terre, ses chaussettes toujours si dépareillées et son cerveau en stand-by. Finalement, ce fut l’arrivée de son père qui l’arracha à sa contemplation. Mais t’es toujours pas prête ? T’attends quoi au juste, la fin du monde ? avait-il hurlé si soudainement que Willa faillit faire un arrêt cardiaque. Elle enfila ses chaussures rapidement, enfonça le papier de Sera dans sa poche de pantalon, attrapa son sac et alla rapidement à la suite de son père. Ils passèrent le reste de la soirée à fêter cette première finale. Toute sa famille proche comme lointaine s’était retrouvée pour célébrer cet événement et acclamer Willa. Même sa fratrie, toujours avide de commentaires déplacés d’habitude, semblait réellement ravie. Mais chaque sourit qu’elle fit ce soir-là fut en pensant à Seraphina, cette fille de l’air beaucoup trop jolie pour s’intéresser à Willa et qui pourtant avant semblé le faire.

        **

        Willa était dans une colère noire. Elle hurlait dans tout l’appartement le nom de son abruti de frère : celui qui se décidait toujours à venir dans sa chambre et à ranger ses affaires à ELLE tant bien même il n’était PAS le bienvenu. Cela faisait trois heures que la jeune fille retournait sans cesse sa chambre. Son jean devait bien être quelque part ! Alors elle hurla de nouveau le nom de son abruti de frère. ELLIOT. COMBIEN DE FOIS T’AI-JE DIT DE NE PAS RENTRER DANS MA CHAMBRE ? hurla-t-elle. ELLE A QU’À ÊTRE RANGÉ, hurlait-t-il en réponse. Leur dispute dura quasiment une heure avant que finalement Willa ne retrouve son jean dans le panier à linge sale que son père allait mettre à laver. Elle sauta dessus avec tant de véhémence que son père resta bouche bée devant ce spectacle. Depuis quand sa fille considérait-elle la maison comme un ring de boxe ?!

        Cela faisait maintenant trois jours qu’elle avait fait la connaissance de Sera. Willa avait complètement paniqué et avait bourré son moteur de recherches de questions stupides comme Combien de jours avant d’envoyer un SMS à son crush ?, Quels sont les signes que quelqu’un nous aime bien ? Puis elle avait passé des heures entières, un plaid sur sa tête, à manger des barres de céréales et à stalker la jeune fille sur Instagram – et sur Twitter aussi. Willa avait envie de tout savoir sur elle avant d’entamer une discussion pour être sûre de pas faire de faux-pas. Tout était si stressant qu’elle en rêvait même la nuit. La mauvaise nouvelle c’était qu’elle était à cran. La bonne nouvelle c’est qu’elle pouvait encaisser n’importe quel rejet car elle avait déjà vécu toutes les situations possibles. Même celle d’un rejet lors d’un saut en parachute avec qu’un seul parachute pour deux. Tout était si gênant.

        Finalement, Willa récupéra le fameux papier avec le numéro de téléphone et souffla un grand coup. D’une main tremblante, elle saisit le numéro dans son répertoire. Devait-elle l’appeler juste Sera ou Le canon qui m’a cassé la gueule en final ? La première option fut choisie et Willa se mit à rédiger un SMS qu’elle recommença douze fois. Au bord de la crise de panique, elle appuya sur envoyer. Puis elle remarqua qu’elle avait fait une faute. Elle hurla donc dans son oreiller.

        Hey ! Alors, tu as commencé Avtar ?




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          Les semaines passaient, et Sera ne les comptait plus. En réalité, il ne s’était passé que trois jours, mais cela importait peu, puisqu’elle avait de toutes façons décidé de ne pas compter. La première journée se passa à un rythme effréné. Elle avait trop peur de ne pas avoir de réponse assez vite à son goût, alors elle avait simplement déposé son téléphone dans sa chambre, et était sortie en ville. Elle faisait la tournée de ses magasins préférés, se demandant ce qu’elle pourrait bien acheter lorsqu’elle aurait reçu la prime qui allait avec sa victoire en finale. Peut-être de nouveaux habits, tout simplement, ou bien des équipements supplémentaires pour son entraînement quotidien. Elle en avait déjà plus que nécessaire, mais elle trouvait toujours le moyen de craquer sur une nouvelle merveille. La boxe, surtout celle qu’elle pratiquait, demandait d’entraîner la totalité de son corps ; jambes, bras, doigts, dos, abdominaux, et encore bien plus qu’elle pourrait citer par leurs noms sans problèmes. Elle passa le repas du midi en terrasse d’un café, un bol de soupe devant elle. Pour occuper son esprit et éviter de penser à ce fichu sms qui n’arriverait peut-être jamais, elle regardait les passants, se demandant ce qu’ils pouvaient bien faire de leur vie selon leur dégaine. Banquière, vendeur et musicien se succédaient. Elle n’avait visiblement pas beaucoup d’imagination.

          Finalement, elle rentra chez elle après une journée entière passée en ville. En arrivant, son père était déjà parti, il avait visiblement un rendez-vous avec une personne rencontrée dans un bar de la ville. En voyant la note sur la table indiquant qu’il ne serait pas là pour souper, elle soupira, se demandant comment son père pouvait avoir une vie sentimentale aussi remplie. Elle-même semblait incapable de décrocher un simple rendez-vous. Son téléphone sans le moindre message d’un numéro inconnu le lui confirma d’ailleurs. Tant pis, elle mangerait avec pour seule compagnie la télé pour se consoler. Attrapant une assiette de reste dans le frigo, elle prit à peine le temps de la réchauffer dans une poêle avant de se caler devant l’écran plat qui trônait au milieu du mur de leur salon, et s’enfonçant dans le canapé, elle se demanda ce qu’elle pourrait bien regarder, lorsqu’elle appuya machinalement sur le bouton “Netflix” de sa télécommande, qui fit apparaître l’écran d’accueil du site.

          Une icône attira son attention dans un coin de l’écran, et comme si le destin l’appelait, elle lança le premier épisode d’Avatar : Le Dernier Maître de l’Air. Tout en s’efforçant de se dire qu’elle ne le faisait pas parce que Willa le lui avait conseillé. Finalement, elle s’endormit de fatigue devant la série au bout de quelques heures de visionnage, à la moitié de la première saison, son assiette nonchalamment posée à côté d’elle. Ce fut son père qui la réveilla en rentrant, et la força à aller dans son lit.

          La journée suivante se fit sous le signe du binge watching, il lui restait environ dix-sept heures d’épisodes à regarder, et elle finit la série en une journée complète, au grand désespoir de son père qui tentait de la faire sortir. Il ne pouvait cependant pas se battre contre l’excuse parfaite qu’elle avait ; elle se reposait après tous ces durs combats, il fallait qu’elle reprenne des forces avant son entraînement. En vérité, elle déprimait juste de ne recevoir aucun message. Aucun de ceux qu’elle attendait en tous cas, et elle n’en attendait qu’un en particulier.  

          Cette nuit-là, elle rêva d’Avatar, sauf qu’elle était le personnage principal, et que dans son rêve, elle demanda à Willa de sortir avec elle, et reçu un simple regard méprisant en échange, avant que cette dernière ne disparaisse comme par magie. Elle accueilli alors son réveil avec beaucoup de dégoût. La journée commença très mal, et Seraphina entra dans sa salle de sport avec beaucoup d’amertume, s’entraînant malgré tout par principe. Elle arrêta ceci dit plus tôt qu’elle aurait dû pour aller prendre une douche qui s’avérait plus que nécessaire. Personne ne devrait passer autant de temps sans rencontrer de savon.  

          C’est en sortant de la douche, vers dix-sept heures, qu’elle regarda à nouveau son portable, et vit qu’elle avait reçu un sms d’un numéro inconnu. En le lisant, son cœur sembla s’échapper de sa poitrine. Ce n’étaient que six mots, l’un deux contenant une faute par-dessus le marché, mais elle avait la sensation que tous ses vœux avaient été exaucés. Elle lut et relut le message une dixième de fois, tentant en vain d’y trouver un sens caché, avant d’abandonner et de se dire que, peut-être, Willa ne voulait vraiment parler que d’Avatar. Trois minutes après avoir reçu le message, elle y répondit, tapant sur le clavier virtuel aussi vite que s’il s’agissait d’un adversaire.

          Katara et Zuko auraient dû finir ensemble.


          Puis, dans la foulée, ne laissant que quelques secondes se passer entre deux messages, elle en envoya un nouveau.

          Mon père m’a appris quelques prises de Hung Ga il y a quelques années. Tu crois que ça fait de moi un maître de la terre ?  


          Puis un autre suivit, tout aussi rapidement.

          Je devrais peut-être plutôt apprendre le Baguazhang, histoire d’aller avec le surnom qu’on me donne, mais Aang m’insupporte, alors que Toph est l’un des meilleurs personnages.  


          Peut-être qu’elle devrait arrêter d’envoyer autant de sms, peut-être que Willa se sentirait harcelée et mettrait son numéro sur liste noire. Peut-être aussi que c’était la première fois qu’elle envoyait des messages à une personne qu’elle voulait vraiment connaître personnellement, et peut-être plus, et qu’elle n’avait donc aucune idée de ce qu’elle aurait dû faire dans ce genre de situations.
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          Re: SERA » this is my fight song

          Willa n’eût pas réellement le temps de s’inquiéter pour sa faute. Elle avait à peine eu le temps de se demander si elle devait renvoyer un SMS pour corriger sa faute, ou si elle devait juste laisser l’illettrisme la qualifier, avant que Sera ne lui réponde. Willa laissa échapper un petit couinement avant de rouler sur elle-même et de tomber par terre. Son dos frappa l’une de ses chaussures par terre, ce qui la fit échapper un râle de douleur. Elliot ne put s’empêcher de passer sa tête par la porte à ce moment-là, avec un sourire mesquin sur le visage. Willa se releva en vitesse pour lui fermer la porte au nez, non sans lui avoir cracher une insulte ou deux. Puis elle s’enferma à clé avant de sauter de nouveau sur son lit. Elle agrippa son téléphone pour voir qu’elle avait reçu deux SMS de plus. En voilà au moins une qui ne s’inquièterait pas de paraître trop collante en envoyant trop de message de suite.

          Sera avait directement attaqué sur la possible relation de Katara et Zuko avant d’enchaîner sur les différentes façons de combattre en se basant sur les origines des personnages. Willa ne pu s’empêcher de sourire en lisant que Sera avait apprit le Hung-Ga à une époque et qu’elle préférait Toph à Aang. Willa était envahie d’excitation : elle pouvait parler librement d’Avatar et des styles de combat sans se faire juger et avec quelqu’un qui semblait prendre le tout très au sérieux. Willa fit craquer ses doigts et entreprit d’écrire le plus long SMS de sa vie. Évidemment, cela aurait été plus facile de l’appeler directement, mais Willa n’était pas forcément prête de suite à aller si loin dans leur relation.

          Si tu as bien remarqué, Toph n’utilise pas réellement de Hung-Ga. Puisqu’elle a apprit la maîtrise de la Terre avec les taupes-blaireaux et non pas avec les autres maîtres de la terre – évidement, elle doit en connaître quelques bases puisque son maître chez ses parents lui apprenait. Si on regarde bien, elle utilise un style unique qui est une sorte de Kung-Fu qui s’appelle la Mante religieuse. Ce n’est d’ailleurs pas la seule à ne pas se baser sur le style « traditionnel » de son art, car Iroh utilise des mouvements de l’eau pour rediriger les éclairs.

          Willa fit une pause dans sa rédaction et contempla son téléphone. Elle n’avait jamais été une flèche pour écrire, trouvant toujours les claviers trop petits et les fautes trop faciles. Elle prit donc le temps de bien se relire afin d’éviter une nouvelle faute. Puis elle remarqua qu’elle devait sonner beaucoup trop nerd et que cela devait être inintéressant au possible. Alors elle tenta de tout effacer. Et elle appuya sur envoyer. Willa jura entre ses dents. Elle était complètement ennuyante. Néanmoins, puisqu’il s’était déjà passé presque quinze minutes entre la rédaction de son message et l’envoi, Willa décida de continuer sur sa lancée.

          Concernant Katara et Zuko : ils étaient censés finir ensemble à la base, mais finalement ils ont préféré ne pas laisser le héros tout seul, tout ça. Au final, on reste un peu sur notre faim… Et oui, Toph est l’un des meilleurs personnages – avec Korra évidement, mais tu n’as pas peut-être pas vu Korra ?

          De nouveau, Willa appuya sur envoyer. Peut-être qu’elle devait sonner trop pompeuse. Elle se mordit la langue. Elle avait mis beaucoup trop de temps à écrire ces SMS pour donner l’impression de trop parler pour rien. Alors, elle se décida à rajouter un petit

          Tu ferais une excellente maître de la terre.

          Comme si le destin lui disait de la fermer, quelqu’un toqua à la porte. Willa abandonna son téléphone pour ouvrir. Sa sœur se trouvait sur le seuil de la porte, complètement paniquée. Le chien s’est enfui, à l’aide. Oh, no.


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            Re: SERA » this is my fight song

            Les cinq premières minutes, elle était scotchée à son téléphone, allongée sur son lit, attendant désespérément une réponse. Réponse qui ne vint pas aussi vite qu’espérée, alors elle déposa l’appareil à ses côtés, et se trouva une occupation pour faire passer le temps. Si elle devait attendre trois jours supplémentaires, elle allait devoir s’armer de patience. Pourquoi pas commencer par s’habiller. Elle avait sauté sur son téléphone en sortant de la douche, et tout le reste avait été occulté. Alors elle choisit sa tenue pour la soirée, qui serait un simple pyjama. Elle était encore une fois seule, son père parti en vadrouille au bras d’une personne dont Sera ne connaissait pas même le nom. Finalement, après avoir passé quelques minutes supplémentaires sur son ordinateur à se mettre à jour dans ses réseaux sociaux, son téléphone vibra, elle le débloqua dans un éclair, et lut le texte affiché à l’écran.

            Le message qu’elle reçut lui permit de comprendre pourquoi est-ce qu’elle ne connaissait presqu’aucun des mouvements de Toph. Elle était juste si unique qu’elle pouvait se permettre d’utiliser un autre style. Encore plus intéressante. Et un peu rassurant, cela signifiait que Seraphina n’avait pas oublié les bases de Hung Ga qu’elle avait apprises auparavant ; elle n’était pas stupide au final, bonne nouvelle. Elle allait répondre lorsqu’un nouveau message apparut, lui soutirant un sourire au passage. Elle était ravie d’apprendre qu’elle n’aurait peut-être pas à attendre trois jours entre chaque message.  

            En voyant la mention de Korra, elle ne se rappela pas l’existence de ce personnage, et elle dut donc se rabattre sur son fidèle assistant ; Google. Et ce fut ainsi qu’une toute nouvelle série s’étendit devant ses yeux. Elle fut tentée de commencer à la regarder, mais s’en abstint pour le moment. En passant en revue quelques images, toutefois, elle pouvait déjà voir en partie pourquoi Korra avait tant attiré l’attention de son interlocutrice. Sera pouvait comprendre l’attirance pour une femme qui semblait savoir se défendre par elle-même.  

            Le troisième message, qui arriva vite à son tour fit bondir son coeur plus encore que les deux autres. Ces quelques mots, très simples, la faisait se sentir incluse dans l’un des centres d’intérêts de Willa, et c’était déjà bien assez pour lui redonner un léger regain de confiance.  

            Je connaissais pas Korra, mais j’ai hâte de découvrir.  

            Vu ton style de combat, tu serais une meilleure maître de la terre que moi


            Elle chercha autre chose à dire. Elle ne pouvait pas être déjà à court de conversation tout de même ? La fille lui parlait enfin réellement, et elle séchait déjà, c’était presque lamentable. Elle prit son téléphone avec elle tout en descendant les escaliers en direction de la cuisine. En l’état, elle se sentait bien mieux que les deux derniers jours, et était d’attaque pour cuisiner quelque chose par elle-même cette fois-ci, plutôt que de faire décongeler des plats ou de manger des restes froids. Mais avant tout, elle fixait son téléphone, posé sur le comptoir.

            Elle s’y affala, le prenant dans ses mains, et réfléchit. Elle était si désespérée qu’elle appellerait presque Kidaria pour lui demander conseil, ce qui était aussi ridicule que d’appeler un clown à un enterrement. Elle aurait pu aider si c’était purement physique, mais Sera ne voulait pas que ce le soit. En vérité, elle ne savait pas exactement ce qu’elle voulait, ce qu’elle attendait de cet échange. Finalement, dépitée en voyant que le dernier message qu’elle avait envoyé datait d’une demi-heure plus tôt, elle envoya la première chose qui lui passa par la tête.

            Ça faisait longtemps que j’avais pas regardé un dessin animé, je pensais que c’était plutôt pour les enfants, ravie d’apprendre que je me trompais


            Elle jeta son portable sur le canapé, frustrée de n’avoir trouvé rien de mieux à dire, puis sortit une poêle, et entreprit de préparer son repas du soir. Une simple omelette, parsemée de champignons, de tomates cerises coupées en deux, et d’un peu de persil. Rien de grandiose, mais elle était finalement trop énervée par sa propre incapacité à entretenir une conversation normale avec qui que ce soit à partir du moment où le sujet s’éloignait de ses centres d’intérêt habituels. Alors elle ne se sentait pas d’humeur à se préparer un repas grandiose. Puis cuisiner pour soi-même était toujours moins intéressant. Si son père était là, au moins, ce serait une autre histoire.

            Finalement, son repas se passa dans le silence, sans que son téléphone ne vibre. Tout comme le reste de sa soirée. Elle hésitait, devait-elle renvoyer un autre message ? Devait-elle prendre les devants, et lui dire qu’elle aimerait bien regarder La légende de Korra à ses côtés ? C’était très certainement un peu trop pour quelqu’un qu’elle venait de rencontrer, et elle se retint de toucher à son téléphone de toute la soirée. A la place, elle se plaça à nouveau dans le canapé, alluma la télé sur une chaîne aléatoire, et regarda un programme nul jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Son père ne rentra pas cette nuit-là, il devait avoir trouvé un endroit où passer la nuit. Elle l’enviait un peu parfois. Lui était capable d’établir des relations avec le premier venu. Tandis qu'elle... Peut-être était-ce pour ça que Willa ne lui répondait pas. Peut-être qu'elle l'avait juste faite fuir, à être elle-même.
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