June revenait de plusieurs semaines en-dehors de la Colonie ; sa lieutenante lui ayant donné comme mission d’aller explorer l’une des entrées du Labyrinthe – Celmis avait causé des problèmes qui perduraient toujours avec ses tentatives de chimères. Après plusieurs jours de traque et de chasse, le groupe de Chasseresse envoyé avait fini de nettoyer la zone. Combien d’aberrations restaient-ils dans ce monde ? Pouvaient-ils se régénérer de la même façon que les monstres classiques ? Le cerveau de June bouillonnait de toutes ces questions lorsqu’elle pénétra dans la forêt. Elle devait informer sa supérieure du déroulé de la mission et elle n’était jamais aussi tranquille que dans la forêt pour le faire.

Se retrouver seule après une traque était véritablement apaisant. June se délectait de l’odeur de la terre, du vent qui caressait sa peau, de la tranquillité du lieu – enfin, si on oubliait le groupe de pensionnaires qui s’entraînaient dans la forêt pour fêter le retour des beaux jours. Lorsqu’elle aperçu le Ginkgo de See, le cœur de June se serra – elle commençait sincèrement à considérer cet endroit comme sa maison, ce qui était aussi inquiétant qu’effarant. Sa sœur Chasseresse n’avait beau plus habiter cet arbre depuis longtemps, June ne cessait de le considérer comme un lieu presque sacré.

La quiétude que ressentait June s’effaça bien rapidement lorsqu’elle vit une silhouette blottie au creux des racines du Ginkgo. Pendant un court instant, elle crut que quelqu’un avait eu l’audace de mourir aux pieds de ce sanctuaire mais elle fut encore plus agacée lorsqu’elle découvrit que le sang-mêlé présent se tapait juste sa meilleure sieste. June soupira fort, les bras croisés, songeant à secouer l’énergumène avec son pied avant de se raviser. Contrairement à d’autres sang-mêlé qui avait cru bon de venir dans le coin, celui-ci ne faisait rien de mal. Semblait-il qu’il ne cherchait qu’un endroit tranquille et qu’il avait bon goût.

June s’installa à quelques mètres de lui et lança un appel-Iris pour faire son rapport à sa Lieutenante. Sa voix monotone ne semblait pas réveiller l’impromptu mais June ne souhaitait pas faire durer l’appel plus que de raison. Elle décrivit avec précision les types de chimères qu’elles avaient croisé durant leur mission avant d’être plus succincte sur les informations plus techniques comme le lieu, le nombre de monstres ou encore les blessures de ses sœurs – peu.

L’appel s’acheva au bout d’une dizaine de minutes. June ferma les yeux quelques secondes avant de reporter son attention sur la silhouette du pensionnaire.

« Je sais que tu ne dors plus. »