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(solo) We feel so good, it's almost frightening
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Ava-May Crimson
Plus d'infos
Feuille de personnage
Pouvoirs:
Inventaire:
Défaut fatal: Orgeuil
Ava-May CrimsonCenturion de la 5e cohorte
  • Présentation : www
  • Carnet : www
  • MC : Thea, June
  • Parent divin : Cupidon
  • PP : 7330
  • Messages : 470

(solo) We feel so good, it's almost frightening

Prends bien soin de tes cheveux Ava-May. Le blond est assez rare par ici, tu vas forcément attirer le regard. En plus, avec tes yeux, tu vas forcément plaire. Un peu de maquillage, des vêtements adaptés… J’ai déjà hâte que tu sois plus grande pour que tu sois une vraie mini-moi ! Tu verras, quand tu seras un peu plus grande, tu feras chavirer tous les cœurs que tu veux et sans utiliser de pouvoirs ! Ce sera génial, ma chérie.

Ava se réveilla, la bouche pâteuse. Elle coula un regard vers ses épais rideaux avant d’enfoncer sa tête dans son oreiller. Quelle heure était-il ? Sûrement trop tôt pour être debout. Pour une fois, elle n’avait personne à blâmer à part elle-même pour son état comateux. Elle avait passé la soirée seule dans son salon, dans le noir, isolée du reste du monde. Le Club Mydh était à la fois un endroit merveilleux et hors du temps, et un enfer sur terre. Tout dépendait de qui croisait sa route. Clayton pouvait rendre sa journée plus mémorable, voire agréable, alors qu’Aurore Crimson avait tendance à lui pourir la vie juste en respirant le même air qu’elle.

Je suis ravie que tu sois blonde comme moi plutôt que… cet espèce de roux qu’a ta tante. Le blond, c’est angélique, c’est beau, ça attire le regard, ça marque les esprits. Tu crois que c’est pourquoi qu’il y autant de femmes qui se colorent ? Rares sont celles qui le sont naturellement en Amérique. Ça nous rend plus exotique, plus unique.

Ava grogna en entendant le boucan que sa tante faisait dans la cuisine. Lassée, agacée, curieuse, Ava s’extirpa de son lit pour voir ce qu’Elayne pouvait bien faire. Elle eut la surprise de découvrir sa tante à quatre patte en train de tenir une casserole fermement au sol.

« Bonjour mon ange. Bien dormi ?
- Qu’est-ce que tu fais ?
- J’empêche une sou- »

Elayne venait de détacher son regard de sa casserole pour le poser sur Ava. Ses yeux s’agrandirent de surprise, sa bouche s’étira jusqu’au sol. Ava haussa un sourcil dubitatif avant de regarder derrière elle pour comprendre ce que sa tante fixait. Elayne se racla la gorge et se releva tout en maintenant la casserole par terre avec son pied.

« Pourquoi t’es chelou dès le matin ?
- Non, non, rien, désolée, je ne m’attendais pas juste pas à, euh, que tu, que tu changes de couleur cette nuit, c’est tout. »

Prends toujours soin de ton blond, ce sera ton arme fatale, tu verras. Fais-moi confiance !

Ava fronça des sourcils avant de tenir une de ses mèches sous ses yeux. Le temps s’arrêta. Ce fut au tour d’Ava d’avoir la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés.

« Non, non, non, non. »

Ava courut jusqu’à la salle de bain et hurla en réalisant l’horreur de la situation. Ses cheveux avaient perdu toute la couleur qu’ils possédaient. Toutes ces années de coloration mélangée aux pouvoirs de sa tante, disparues. Ava était blonde. Blonde comme les blés. Blonde comme un ange. Blonde, blonde, blonde, blonde.

***


« Merci Clayton, tu me sauves la vie. Je pouvais décemment pas laisser Ava toute seule sinon elle allait se raser le crâne. »

Ava n’écoutait qu’à moitié sa tante au loin, ses yeux vitreux fixés sur l’écran face à elle. Oui, elle se serait rasée le crâne à la seconde où Elayne aurait quitté la maison, c’était certain. Fort heureusement, sa tante était plus maline que ça et avait réussir à joindre Clayton par Iris-message. Ce dernier s’était hâté de répondre à l’appel positivement et était maintenant en train de sautiller derrière le canapé.

« Je peux voir, dis dis dis, je peux voir ? »

Ava ne réagit que lorsque Clayton fit le tour du canapé pour s’accroupir face à elle. Là, et seulement là, Ava détourna son attention de Lilo et Stitch et la porta sur Clayton. Clayton et son grand sourire. Clayton et son regard espiègle. Ava fronça les sourcils et hurla le nom de sa tante.

« Elayne ! Pourquoi il est là, lui ?
- Pas très sympa, ça. Tu me blesses, Ava. »

Ava grogna, ignorant les explications de sa tante sur le pourquoi du comment. Une joute non-verbale s’était lancée entre Clayton et elle. Les deux romains se fixaient silencieusement. L’un essayant d’avoir l’air le plus innocent possible pendant que l’autre le fusillait du regard. Finalement, cette dernière soupira.

« Niqué pour niqué… Personne te croira de toute façon. »

Ava abaissa sa capuche et laissa sa chevelure blonde tomber sur ses épaules et sa poitrine. L’expression de Clayton était indescriptible et Ava détourna le regard. Elle était incapable de savoir si elle préférait qu’il aime cette couleur ou qu’il la déteste.

« Ava, viens t'asseoir, j’ai fini la préparation. »

Ava se leva avec autant de conviction qu’un condamné à mort. Elle se traîna jusqu’à la chaise qu’indiquait Elayna et se laissa choir dessus comme s’il s’agissait de la pire des punitions.

« Si ça t’embête tant que ça, on ne refait pas de-
- SI. Si, si. Fais-le. Qu’on en parle plus. »

Pendant plus d’une heure, Ava écouta sans broncher la longue conversation entre Clayton et Elayne. Il était au début question de déjeuner mais il suffisait à Ava qu’elle se déconcentre quelques secondes pour que le fil lui échappe complètement. Déjeuner, Disney, forgerie, armes, monstres, croissant, musique. Même si la première réaction d’Ava aurait probablement été de simuler une pendaison tant Elayne et Clayton parlaient et s’entendaient bien, Ava ne pouvait nier qu’elle éprouvait un certain réconfort dans cette situation. Au fil de l’été, Clayton s’était tellement bien glissé dans sa vie qu’elle n’éprouvait plus aucune gêne à ce qu’il soit chez elle aujourd’hui - elle le considérait presque comme faisant partie des meubles, à vrai dire. Alors qu’elle avait été au bord de l’apoplexie en découvrant son horrible blondeur, elle était maintenant plutôt heureuse d’avoir Elayne et Clayton autour d’elle pendant que le blond s’effaçait de sa chevelure. Petit à petit, elle se laissa porter par leurs voix et se délecta de la sensation grisante d’avoir un foyer où elle se sentait à sa place.

***


« Rouge vraiment ?
- On est accordés maintenant !
- Moi je trouve que ça te va bien. »

Cette salle de bain était trop petite pour trois, songea Ava alors qu’elle fixait son reflet dans le miroir. Finalement, elle capitula. Ses sourcils se défroissèrent et elle haussa les épaules.

« Admettons. C’est mieux qu’avant, en tout cas. »

Ava poussa Elayne et Clayton pour sortir de la salle de bain mais ce dernier la suivit de très près. Il commença à expliquer dans les détails que c’est pas ma faute, ils avaient presque que du rouge dans le magasin ! et puis, on est accordés, c’est trop cool non ? Oui, Ava trouvait que c’était cool mais non, elle ne l’aurait avoué pour rien au monde. Elle roula des yeux tout le long de la conversation jusqu’au moment où Clayton l’entoura de son bras gauche pour se coller à elle. Il leva deux doigts en tendant le bras devant lui et s’exprima clairement :

« Cheese ! »

Ava ne comprit que lorsqu'elle entendit le déclic de l’appareil photo instantané d’Elayne. Cette dernière leva un pouce en l’air et posa la photo encore noir sur la table de la cuisine.

« Une autre, où tu souris Ava par exemple ? »

Il fallut à Elayne bien trois ou quatre essais avant qu’Ava ne daigne afficher un vrai sourire. Enfin, un demi-vrai sourire. Pour le reste, sa tante eut le droit à des grimaces et des doigts d’honneur pendant que Clayton tapait ses meilleures poses. Finalement, cette journée prenait une tournure beaucoup plus fun que la veille. Clayton insista pour choisir une photo dans le lot et Ava garda précieusement le reste dans sa chambre.

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain, ses cheveux étaient de nouveau bleus, comme si la veille n’avait jamais existé. La seule preuve de cette journée étrange ? Les instantanés dans son tiroir. Ava les regarda en souriant et une douce chaleur l'enveloppa. Ce Club Mydh avait définitivement plus de bons jours que de mauvais mais ils étaient tous étranges à leur façon. Dans le bon sens du terme.


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