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Harvest Season [June/Cass]
 :: La Colonie des sang-mêlés :: Les espaces détente :: L'Amphithéâtre
Cassandre Torrance
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Harvest Season [June/Cass]



Il voudrait contourner les deux rangées de lits de camp qui les sépare pour capter doucement son attention. Lui demander comment elle va. Comment était le Labyrinthe. Si elle tient le coup. Elle est forte à n'en pas douter, mais il tient à elle comme une grande sœur qu'on ne peut s'empêcher d'envier, d'éviter sans jamais vraiment la lâcher des yeux. Et il ne la lâche pas des yeux. S'il continue, elle va se rendre compte de quelque chose. Et l'agitation chaotique de l'infirmerie ne pourra pas le protéger des pointes acérées de ses pupilles si elle le remarque.

Il voudrait qu'elle le remarque parfois. Il voudrait que ça soit plus simple tous les deux. Il voudrait que cette Colonie, si étrange par moments, change de relief, prenne la forme des collines noires où ils se sont rencontrés. Il voudrait la voir sourire chaque jour comme elle le faisait au village. Il voudrait ne pas avoir à se contenter de l'observer de loin dans l'arène. La regarder mettre une raclée aux autres pensionnaires tandis qu'Alexis lui fait manger la poussière en récompense de sa distraction.

Mais elle n'est pas une simple distraction. Ce serait presque insultant de la réduire à ce simple terme. Son aura est bien trop imposante pour n'être qu'une distraction. Elle est le centre même de l'attention qu'il le veuille ou non. Elle est et sera toujours un but à atteindre, l'étincelle pour mettre le feu à sa jalousie ou la glace impitoyable qui lui rappelle tout le chemin qui lui reste à parcourir. Glace qu'elle lui plante au creux des paumes comme un martyr dès qu'elle surprend sa Brume murmurer son nom à l'autre bout du pavillon-réfectoire.

Pourtant, ils en ont partagé bien souvent des repas au son des tambours et des chants. Ils ont partagé combien de moments bien plus intimes que tout ce qu'ils pourraient vivre ici dans cette communauté juvénile. Ils ont partagé la foi, les rêves, l'amour, la joie d'être simplement en vie. Elle l'a vu grandir années après années, elle l'a vu se construire, faire des erreurs, se prendre pour quelqu'un d'autre, essayer de s'intégrer et échouer. Elle, n'a pas changé d'un poil. Seuls ses yeux semblent prendre de l'âge et de la distance. Derrière ses pensées impénétrables, elle creuse un fossé imaginaire que Cassandre n'ose plus franchir. Et plus le temps passe, et plus les mots restent coincés dans sa gorge, emmêlés dans sa Brume, et ses mains maladroites. L'ego et la fierté se font un plaisir de combler le vide. Pour se mentir à lui-même, se persuader tout seul, qu'il est grand maintenant et qu'il n'a plus besoin de sa famille.

Alors les regards volés se font plus rares, les questions et l'inquiétude étouffée, les scénarios déformés s'en donnent à cœur joie. Et peu à peu, il renonce à trouver le courage d'aller la voir. De répondre à cette petite voix écrasée sous les couvertures au fond de lui.
Et ce soir, le bungalow d'Apollon organise une fête. Des poésies, de la musique, des chants, Jaden participe. Il a réussi à la convaincre. Pas entièrement, mais au moins, elle est assise avec les autres artistes. Nul besoin de lire dans ses pensées pour deviner l'état de stress immense dans lequel elle baigne. Cassandre lui a donné une petite pierre de vœu qu'il a entouré d'une feuille d'olivier marquée d'un sigil pour lui porter chance. Et tout en haut des gradins, il essaie de l'apaiser du regard.
En règle générale, il ne serait jamais venu dans un tel endroit. Certes, la foule, les manifestations de toute sorte, le bruit, le brouhaha du public, ce n'est vraiment pas sa tasse de thé. Mais c'est surtout par habitude qu'il s'en prive. Sa Brume n'est pas aussi contrôlable que les autres le voudraient. Donc à moins de méditer tout le long du spectacle, et encore rien n'est moins sûr, impossible de ne pas distraire les autres. Par respect, par peur, par culpabilité, il s'abstient.
Mais ce soir, non seulement Jaden chantera peut-être, mais c'est en plus une représentation pour apaiser les cœurs, ceux des disparus, mais surtout ceux de ceux qui restent. Ne pas venir serait profondément impoli et puis, si même June est venue, alors il n'y a pas d'excuses.



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Re: Harvest Season [June/Cass]

La première fois que le regard de Cassandre eut croisé celui de June à la Colonie, l’univers s’était arrêté de tourner pendant un instant. Instinctivement, June eut envie de s’approcher et de caresser sa joue, comme pour s’assurer qu’il s’agissait bien de lui, qu’elle n’était pas en train de rêver. Pour autant, elle était restée tout aussi neutre que s’il avait été n’importe qui d’autre. Qu’aurait-elle fait au milieu de toute cette foule ? Le t-shirt violet qui tombait ses épaules, l’aura argenté qui entourai les siennes, un monde les séparait dès qu’ils quittaient les terres natales du jeune homme.

Depuis, ils avaient échangé quelques mots, évidemment. June l’avait vu grandir, l’avait vu mûrir. Le temps qui s’était figé sur les traits de June semblait se venger sur ceux de Cassandre. Il avait toujours été de ceux qui grandissaient trop vite. Ou bien était-ce l’immortalité qui voyait la mortalité s’étendre trop rapidement sur les traits de ceux qu’on aime ? Pour autant, leur relation n’avait jamais été la même que sur l’île. Ici, elle n’était qu’une esquisse brouillon, un souvenir effacé, les restes d’un festin que personne ne voulait toucher.

À chaque fois qu’il repartait pour son Camp, June sentait une pointe se former dans son cœur. Non, reste, avait-elle envie de dire. Et il revenait. Changé. Vieilli. June aurait voulu l’emprisonner dans la glace pour qu’il arrête de grandir et qu’il reste inchangé à tout jamais. Pour autant, elle ne pouvait pas changer l’inévitable. Alors, elle faisait ce qu’elle savait faire de mieux : elle se renfermait et disparaissait. Il est grand maintenant, il n’a pas besoin de moi, se répétait-elle comme un mantra pour justifier ses regards de glace et son comportement hostile.

Puis, le bungalow Apollon avait décidé de faire une soirée. En hommage à ceux qui ont disparu, en hommage à ceux qui sont restés. Les événements des précédents mois avaient laissé des marques vives dans les âmes de tout ceux qui en ont été témoins. Malgré tout, il fallait maintenant avancer. Panser les blessures. Aller de l’avant. Prier pour que rien de tel ne se reproduise à nouveau. June hésita un instant avant d’y aller mais ses sœurs avaient fini de la convaincre. Elle était à la Colonie, elle devait aller aux soirées importantes de la Colonie.

Lorsque la Chasseresse sortit de son bungalow, elle fut surprise de voir une telle mélancolie festive. Les gens étaient heureux et tristes en même temps. Les artistes qui proposaient du divertissement le faisaient en toute pudeur. June était à la fois surprise et ravie de découvrir les pensionnaires sous cette lumière. Elle se laissa porter par l’ambiance et s’installa juste assez en retrait pour apprécier les festivités sans en subir les inconvénients.

La Chasseresse avait pris avec elle un livre pour passer le temps. C’était un roman classique de littérature américaine qui était censée l’aider à comprendre le monde d’aujourd’hui. Pour autant, la jeune femme n’était pas plus habituée à lire l’anglais moderne qu’elle ne l’était à faire ami-ami avec des inconnus. Elle se lassa de l’ouvrage après seulement deux chapitres.

June remarqua Cassandre à la seconde où il fit son apparition. Elle le regarda tenter de se faire une petite place dans cette Colonie qui n’était pas la sienne, dans un monde qui n’était pas vraiment le sien. Il semblait proche d’une jeune femme timide, une artiste assise parmi les autres. Il lui faisait des petits signes, l’encourageant à distance. Un sourire amusé apparut sur les lèvres de June avant qu’elle ne retrouve un visage impassible.

Un artiste passa sur scène et déclama un poème en hommage aux gens qu’il aime. Il s’exprima avec force sur l’importance d’être proche de ceux qu’on aime et de ne pas avoir peur de leur montrer. Le temps gagnait toujours la bataille finale mais il fallait se battre pour vivre pleinement les autres combats. La férocité avec laquelle il déclamait ses vers toucha June en plein cœur. Ses yeux se fixèrent sur Cassandre. Pour se protéger, elle l’avait repoussé, comme tous les autres. Mourait-il en pensant qu’elle le détestait ?

June se glissa aux côtés de Cassandre alors qu’un nouvel artiste entrait sur scène. Ils restèrent un long moment immobiles, silencieux avant que June ne tourne son regard vers lui, un demi-sourire amusé sur les lèvres.

« Tu ne vas pas du côté des artistes ? Bon danseur que tu es. »


Harvest Season [June/Cass] O5qt
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Re: Harvest Season [June/Cass]



Ses yeux sont plantés sur Jaden avec un demi-sourire encourageant, mais il ne la regarde pas. Depuis un long moment déjà. Déposée comme un châle par-dessus son manteau noir, glissant jusqu'à ses pieds en une épaisse couche, sa Brume bleue émet des clics réguliers. Les mêmes clics rassurants que font les facettes de bois au rythme où elles s'entrechoquent entre les doigts de Cassandre. Usant de toute sa concentration, il imagine chaque clic comme autant de fois où il arrive à fermer le couvercle de la boîte de ses pensées. clic Comme si, depuis le temps, Pandore a compris la leçon et s'évertue à la plus grande prudence. clic Comme s'il peut les contenir et les écraser entre chaque paroi de son cube. clic Il n'a pas réagi à la voix du poète ou aux applaudissements de la foule. clic Il ne bouge pas d'un pouce alors que les jeunes demi-dieux s'agitent sur les bancs entre chaque changement de décor. clic De temps en temps, quelqu'un se retourne intrigué, agacé par ce bruit. clic Et lui savoure le léger pincement de la pulpe de ses doigts précédant le petit bruit. clic Les soupirs usant la corde universelle de la patience se font encore légers. clic Contrairement aux Romains, les demi-dieux Grecs n'ont pas encore eu tant d'occasions de se rendre compte de cette nuisance. Au pavillon-réfectoire et aux entraînements, l'agitation permanente lui permet de passer inaperçu. La plupart clic des cours se font en extérieur et l'endroit où ça peut poser le plus de problème, son bungalow, est suffisamment clic grand et vide pour qu'il ne dérange personne. clic Alors jusqu'à présent, on le tolère. clic Chose qu'il apprécie autant qu'il se méfie. clic Les habitudes ont la vie dure, rien n'est clic éternel et sa place véritable est à San Francisco. clic

L'une des mélodies, s'élevant jusqu'au plus haut des gradins, jouée par un garçon jeune, qui dépasse à peine de sa guitare, se fraie un chemin dans sa clic Brume. Quelques notes s'y enfouissent et s'y répètent en boucle comme coincées sur un looping de fête foraine. Dans son Brouillard, juste à sa droite, sur clic son banc, passant par-dessus les vestiges d'un souvenir de caserne romaine et d'un soleil à faire cuire du bacon sur son crâne, une grande roue de foire s'élève sous les roues des wagons musicaux. clic D'abord minuscule, elle grossit à chaque passage de ce petit bout de refrain. Se superposant maladroitement aux mots du poète suivant. Puis clic un mot, déclamé avec délectation s'en va rouler sur la langue de Cassandre avec autant de délice. Continuant sa folle cascade, il atterrit dans l'un des wagons et clic rentre dans la danse régulière. Tout ceci pour le plus grand déplaisir des spectateurs environnants. clic

Ce sont des fesses argentées qui mettent fin au manège. Des fesses que Cassandre n'aurait jamais imaginées si proches de lui. Des fesses qui glacent ses mains et laissent la boîte à pensées sans surveillance. Des fesses qui changent instantanément la couleur de sa couverture intangible en un profond gris panique. Des fesses qui déclenchent un raz-de-marée de questions. Mais peut-être qu'il serait sage et plus que temps d'arrêter de parler des fesses de June et d'en venir à son visage.

Un visage froid, impassible qui, fixé juste à côté de lui sur l'estrade de l'amphithéâtre, n'amène que plus de questions. Que fait-elle là ? Quelle mouche l'a donc piquée ? Est-elle venue lui demander de partir ? Le réprimander pour tous les spectateurs qu'il dérange ?

Et au bout de minutes, qui lui semblent une éternité, elle tourne la tête vers lui et accroche son regard comme des serres d'aigle lorsqu'ils se croisent. Son demi-sourire lui glace le sang. S'il y a bien quelque chose de plus inquiétant que d'avoir June assise à côté de lui ici, à la Colonie, c'est qu'elle sourit.

« Tu ne vas pas du côté des artistes ? Bon danseur que tu es. »

Son cerveau et sa Brume en totale ébullition, il lâche un rire nerveux parfaitement incontrôlable.
Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Fouillant dans sa mémoire comme une enfant d'Aphrodite retourne son dressing chaque matin, il épluche sa vie au Camp Jupiter et sur son île. Toutes les fois où June était venue y déposer ses bagages pour quelques heures, quelques jours, y partager un repas, une fête, échanger des présents. Cassandre n'a jamais pris le moindre cours de danse, il n'a appris qu'en imitant les traditions culturelles. Comparé à un enfant d'Apollon grec ou romain, il ressemblerait plus à un épouvantail qu'à un danseur.

C'est plutôt toi qui as de l'expérience et puis –》

S'apprêtant à la reprendre et lui prouver son erreur, un vieux souvenir émerge dans sa Brume colorant l'ensemble d'un joyeux orange vif. C'était du sarcasme.

J'avais six ans ! 》grommelle-t-il en rabattant pudiquement les pans de son manteau sur ses jambes en tailleur.

Essuyant les regards passablement énervés de leurs voisins, il laisse le silence se réinstaller entre eux. L'embarras lui colle à la peau et refuse de céder sa place à une autre émotion. Pourquoi est-elle venue se mettre ici ? Que lui veut-elle ? Était-il censé répondre autre chose ? Relancer la conversation ? Par quoi ? Le temps s'allonge, ça devient de plus en plus bizarre, en plus, je ne la regarde pas. Est-ce qu'il faut parler ? Vite, vite, n'importe quoi ? Ou alors elle préfère le silence ? Est-ce qu'elle veut écouter la violoncelliste ? Elle ne serait pas venue ici rien que pour le plaisir, non ?

Ça va ?

Oh non non non. J'aurais dû me taire. Est-ce qu'il a parlé assez fort ? Peut-être ne l'a-t-elle pas entendu, ce qui serait encore plus gênant. Elle ne dit rien, peut-être qu'elle aurait préféré le silence en effet. Oh non non non, j'ai tout ruiné. Première fois qu'ils se reparlent depuis si longtemps et c'est la seule chose qu'il trouve à dire. Elle doit être déçue.

Sa Brume, tachée de gris et d'orange, s'épaissit, nourrie de ses questions comme un miel collant sous la nuée d'abeilles. Ne faisant plus attention du tout à ce qui l'entoure, Cassandre se met à se balancer d'avant en arrière cherchant à retrouver le rythme rassurant du looping de fête foraine.




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Re: Harvest Season [June/Cass]

Confusion. Perplexité. Questionnement. Le visage de Cassandre était un kaléidoscope d'émotions, toutes aussi vives et colorées les unes que les autres. June attendait patiemment que sa phrase fasse son chemin dans l'esprit du jeune garçon. Elle le voyait farfouiller dans sa mémoire, dans ses souvenirs, tel un véritable archéologue de l'esprit.

« C'est plutôt toi qui as de l'expérience et puis – »

Une seconde.
Deux secondes.
Trois secondes.

Le souvenir submergea Cassandre d'un seul coup, colorant ses joues de rouge et sa brume de orange.

« J'avais six ans ! »

Un petit rire glissa entre les lèvres de June, vite englouti par les bruits environnants. Un sourire amusé continuait néanmoins d'habiller le visage de la Chasseresse, la rendant méconnaissable à qui aurait pu la fréquenter en-dehors de cette bulle qu'elle venait de créé en s'installant à côté de Cassandre. June replia une jambe par-dessus l'autre et reporta son attention sur la scène quelques mètres plus loin. Bien que talentueuse, la violoncelliste n'accaparait pas un millième de l'attention que June avait pour Cassandre, la Brume de ce dernier s'enroulant autour d'eux comme un chat quémandant de l'attention.

« Ça va ? »

Le regard de June dévia de la scène presque aussitôt et se braqua sur Cassandre. Cassandre dont la Brume prenait une teinte presque opressante. Cassandre dont le regard semblait se perdre plus loin qu'il ne le devrait. Cassandre qui se berçait tout seul comme pour oublier où il se trouvait. June se mordit la langue. Elle n'aurait pas du venir lui parler. Le regret l'enveloppa plus rapidement que toute autre émotion. Il semblait plutôt en contrôle avant qu'elle n'aparaisse. Peut-être aurait-il mieux valu qu'elle n'essaie pas de se glisser à nouveau dans la vie du sang-mêlé.

June n'aurait pas dû lui parler mais elle l'avait fait et il était trop tard pour faire marche arrière. Elle avait brisé chacune de ses règles en s'attachant à lui et en choisissant de l'ignorer lorsqu'elle l'avait croisé ici pour la première fois. Ce n'était pas sa faute s'il était un sang-mêlé et elle l'avait aimé comme un frère avant de le savoir. Choisir d'agir comme si ce n'était pas le cas avait été d'une cruauté dont elle n'aurait pas dû être capable. Les chemins qu'elle prenait n'étaient jamais les plus faciles mais June n'était pas de ceux qui retournent sur leurs pas. Doucement, elle approcha sa main de Cassandre et la posa sur son avant-bras. Je suis là, je ne pars pas, murmurait ce geste.

« Ça va, oui. Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus catastrophique mais je suis agréablement surprise. C'est plus calme que ce à quoi je m'attendais. »

La Chasseresse opta pour la carte du naturel. Elle s'exprima clairement, sans arrière pensée, comme s'il s'agissait d'une banale conversion entre deux amis - ce qui était le cas, finalement. Peut-être qu'un peu de banalité calmerait Cassandre, songea-t-elle, le regard à nouveau perdue sur la scène où une nouvelle personne avait remplacé l'ancienne. Elle laissa à la Brume l'entourant le temps de prendre une nouvelle teinte avant de reporter son regard sur Cassandre, sa main toujours immobile.

« Et toi, Cassandre ? »


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Re: Harvest Season [June/Cass]



Elle avait posé la main sur son avant-bras. Ses balancements s’étaient arrêtés, son attention s’étant posée sur ce nouveau contact. À l’intérieur, son sourire avait fondu en un rien de temps. Il détestait se retrouver dans ce genre de situation. Le genre de situation où il voulait à tout prix sceller la boîte de ses pensées. Où il maudissait sa Brume et la trahison constante dont elle faisait preuve. Le genre de situation où il savait que les laisser transparaître, ses pensées iraient directement planter leurs dagues dans le cœur des gens qu’il aimait. June était juste à côté de lui. Depuis des années, ils n’avaient pas été aussi proches. Elle le regardait, elle lui parlait, elle laissait son masque de givre à d’autres pour partager un moment doux. Et ses pensées traîtresses allaient tout gâcher. Il voulait qu’elle le touche, qu’elle laisse sa main, là, le plus longtemps possible, qu’elle redevienne la figure de grande sœur qu’il avait découvert chez elle lorsqu’ils étaient seuls au milieu des pâturages nordiques et qui avait disparu à la seconde même où il avait rejoint la Déesse Louve. Il voulait qu’elle le prenne dans ses bras comme s’il n’avait jamais grandi, qu’elle arrange ses cheveux malmenés par les vents, qu’elle le pousse taquine en riant de sa voix claire. Il se noyait dans ces envies lesté aux chevilles par la sensation de brûlure que procurait cette main sur son épiderme. Cette sensation qui ruinait ce moment, qui le démangeait et voulait qu’il arrache son bras, sa peau. Cette sensation qui venait le chercher dans sa moelle comme un long frisson douloureux. Cette sensation qu’il devait impérativement tenir loin de sa Brume. Aussi loin que possible des yeux de June au risque de la perdre. Encore. Mais Cassandre ne voulait pas faire cette erreur et son intérieur se déchirait dans une bataille féroce.

« Ça va, oui. Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus catastrophique mais je suis agréablement surprise. C'est plus calme que ce à quoi je m'attendais. »

Les couleurs de sa Brume se mêlaient en un kaléidoscope incapable de tenir en place. Elles s’attaquaient, se mordaient à pleines dents et fuyaient à nouveau en filaments sous les pierres de l’amphithéâtre glissant entre les interstices. Comme une nébuleuse descendue de l’espace, pulsant de reflets irréels, la Brume tentait de se faire discrète au milieu des pensionnaires. Mais le combat était loin d’être une banale bagarre d’enfants dans le sable du parc de l’école. Il s’agissait de deux armées surentraînées, prêtes à tout pour leurs causes, hurlant leurs ordres sur le champ de bataille, se fracassant l’une contre l’autre sans ménagement, décimant les rangs ennemis à grands renforts de tranchants d’épées. Elles savaient les risques et les revendications, mais surtout, l’énergie que leur affrontement demandait au jeune homme et l’issue la plus probable s’il ne faisait rien.

« Et toi, Cassandre ? »

Il sortit de son immobilisme en attrapant la main de la chasseresse. Il ne la retira pas. Au contraire, il la recouvra, l’emprisonnant sous sa paume pour la presser plus contre lui. Il pouvait la supporter si elle faisait partie de lui, si la douleur de sa demi-présence se fondait en lui et serrait son épiderme. Mais la rixe interne n’était pas terminée. Apaisée, mais loin de signer l’armistice. Et elle menaçait d’exploser dans sa Brume et hors, s’il restait assis plus longtemps à supporter le spectacle.

« Dis June ? Est-ce que tu crois qu’on peut sortir ou que les Grecs vont penser que c’est trop pas poli ? »

Ses yeux fixant un point entre elle et la scène en contrebas ne donnaient pas beaucoup de crédit à une réponse négative. Comme pour lui indiquer que malgré ses valeurs et sa volonté de bien faire en ce territoire, faire preuve de courtoisie n’était ni une priorité ni véritablement une option. Il savait qu’elle comprendrait. Il savait qu’elle ne le jugerait pas. Il savait qu’il pouvait lui faire confiance, même si elle ne se sentait plus de lui renvoyer l’appareil. Quoi qu’il ait bien pu faire, il ne pouvait pas manquer cette chance de comprendre, d’apprendre et de réparer ce méfait pour retrouver son amie.



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Re: Harvest Season [June/Cass]

June prenait soin d’éviter de regarder la Brume danser autour d’eux. Elle essayait de voir au-delà, tentant tant bien que mal de laisser les pensées et émotions de Cassandre tranquilles. Malgré elle, elle se replongeait en sa compagnie dans le passé qu’ils avaient partagé ensemble et une pierre se logea dans son estomac. Parfois, June se surprenait par sa propre cruauté. Du haut de sa voir d’ivoir, elle oubliait souvent de considérer les autres comme des êtres à part entière. June n’avait aucune culpabilité à faire subir ça à de parfaits inconnus mais il en était tout autre lorsqu’il s’agissait de Cassandre.

June songea à retirer sa main, ayant du mal à interpréter avec justesse les vagues d’émotions que Cassandre transmettait malgré lui autour de lui. Devait-elle partir ? Devait-elle rester ? Cassandre répondit à cette dernière question par l’affirmative en serrant la main de June de toutes ses forces, comme si sa vie en dépendait. June aurait aimé le serrer dans ses bras pour le rassurer, lui dire que tout allait bien mais elle savait bien que ça ne règlerait rien du tout ; tout au plus, ça délèguerait le problème au futur sans le résoudre.

« Dis June ? Est-ce que tu crois qu’on peut sortir ou que les Grecs vont penser que c’est trop pas poli ? »

June rit. Enfin, il s’agissait plus d’un léger souffle expulsé avec force de ses narines. June tapota avec affection la main de Cassandre, celle-là même qui retenait prisonnière l’une de ses mains.

« Le jour où je m’inquiète de ce que les grecs pensent de moi, je t’en prie, achève-moi. »

June ne lâcha pas la main de Cassandre lorsqu’elle se leva. Pas plus que lorsqu’elle dû pousser quelques pensionnaires pour passer. Toujours pas lorsqu’elle se dirigea en silence vers la forêt pendant que la Brume s’entortillait autour d’elle en la déstabilisant. Elle ne lui lâcha pas non plus la main lorsqu’elle arriva dans le coin de la forêt qu’elle appréciait tout particulièrement, celui où le ginkgo de See se trouvait - la nymphe, elle, ne s’y trouvait pas.

June resta silencieuse encore quelques minutes, perdant son regard dans le vide. Parfois, elle captait quelques morceaux de pensées ou de souvenirs qui ne lui appartenaient pas, mais rien n’était comparable à la tempête de tout à l’heure. June ne se rendit compte que maintenant de la profonde détresse dans laquelle Cassandre s’était trouvé quelques instants plus tôt.

« Je ne comprends pas vraiment les nuances de ton pouvoir, mais je m’excuse si j’ai pu déclencher de près ou de loin tout… ça. Ce n’était pas mon intention. »

J’aurai dû rester loin, avait-elle envie d’ajouter mais elle en avait trop vu pour être assez bête et prononcer ces mots. June était cruelle, hautaine et méprisante. June était beaucoup de choses, pouvait être décrite de mille façons différentes tout aussi dénigrantes les unes que les autres. Mais, comme tout être, elle était une myriade de nuances qui faisait d’elle ce qu’elle était vraiment. Cassandre méritait la meilleure version d’elle, celle qu’elle était sur son île, celle qu’elle était quand elle était entourée de ses semblables. Pas celle qu’elle était lorsqu’elle était entourée des pensionnaires et légionnaires. Cassandre ne méritait pas de voir cette June là car il n’était pas un sang-mêlé ordinaire. Il était son semblable avant tout.


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Re: Harvest Season [June/Cass]



Elle ne lui avait pas lâché la main. Pas jusqu’à ce qu’ils se retrouvent seuls, en sécurité, au beau milieu de la forêt qu’elle connaissait sur le bout des doigts. Si pour ceux qui n’expérimentaient June que par le prisme de sa froideur, ce geste pouvait faire tourner les têtes et délier les langues bien pendues des pensionnaires grecs, pour Cassandre, elle avait tenu sa main avec cette ardeur toute sa vie ; du moment qu’elle avait mis un pied dans sa famille perdue sur son île jusqu’à aujourd’hui, même à des années-lumière d’existence, même avant sa naissance et bien après sa mort lorsqu’elle suivra seule le chemin d’Artémis ; elle avait accompagné chacun de ses pas, tenu sa main à chaque fois qu’il avait besoin de courage, été le modèle auquel il aspirait. Elle était rentrée dans sa vie avec tant de puissance qu’elle y avait laissé une marque indélébile, une constellation des plus brillantes dans sa nébuleuse. Sans doute, sans qu’elle ne le veuille, et sans jamais qu’il lui admette, elle s’était fait son phare, son étoile polaire, son nord. Quelque chose de distant, qu’on admire comme l’on se fait témoin des mystères de la Nature, d’incommensurable qu’on aurait peur de souiller si l’on s’approche trop, et d’incroyablement réconfortant lorsqu’à chaque moment sombre du jour ou de la nuit sa lumière se révèle, guidant les pas et les pensées, murmure du haut de son immensité que tout ira bien. Elle n’avait pas besoin d’être-là, de lui tenir la main, de fendre la foule devant lui pour le mettre en sécurité. Il lui suffisait d’exister.

« Je ne comprends pas vraiment les nuances de ton pouvoir, mais je m’excuse si j’ai pu déclencher de près ou de loin tout... ça. Ce n’était pas mon intention. »

Cassandre n’avait pas la prétention d’être pour June ce qu’elle était pour lui. Mais il voulait parfois qu’elle se voie comme lui la voyait. Sa Brume, délaissant la discrétion ou la délicatesse dès que possible, lui renvoyait parfois cette image, par-dessus une épaule, flottant légèrement dans son champ de vision, venant timidement gratter sa jambe pour attirer son attention. Et Cassandre s’était jusqu’alors réjoui des multiples échecs de ces tentatives tout au long de sa vie. S’il mourait d’envie de lui montrer à quel point elle était importante et incomparable, il avait également appris avec le temps que ce n’était pas la meilleure manière de le faire. Sous son apparence de marbre, June restait affectée par ce qu’elle dégageait auprès des autres, auprès de certains. C’était une protection, le plus imposant et impressionnant de ses boucliers, mais derrière June n’avait jamais réellement cessé d’être la jeune sorcière qui avait franchi les frontières de son village, le cœur rempli de sa foi, les bras d’offrandes et la tête de la plus sincère des affections envers toutes les femmes de son île.
Il ne pouvait pas la laisser penser qu’elle pouvait être responsable d’autre chose que de son bonheur. Il ne pouvait pas la laisser croire que son maudit handicap était de sa faute alors qu’elle était l’une des rares personnes à lui faire oublier son existence. Les secondes qui avaient précédé la séparation de leurs mains avaient semblé durer plusieurs années de douloureuse hésitation. Celles qui avaient amené à la rencontre de leurs corps en revanche n’avaient été qu’un battement de cils dans l’immensité de l’univers. Il l’avait pris dans ses bras, la serrant de toutes ses forces, la tête dans son épaule comme si elle risquait de s’échapper s’il n’imprimait pas les motifs de ses vêtements sur son front. Qu’importait si c’était maladroit, qu’importait s’il l’étreignait trop fort, qu’importait si elle n’en avait pas envie. Il ne connaissait pas d’autres manières de lui dire à quel point elle était importante. Et il s’en voulait.

« Pardon. »

Elle ne saurait pas de quoi il pouvait bien s’excuser à moins de lire dans sa Brume, mais Cassandre n’y prêtait pas attention.

« Je crois que je suis triste. Je ne sais pas trop mais, Jaden a dit que c’était normal que ça soit ça vu la situation. Mais je ne ressens pas ça pour les morts ou pour le Tortionnaire. Eux, je m’en fiche. Je le sens que quand je pense à la maison. Je crois que je n’ai pas envie de rester ici à la Colonie et je ne sais pas si ce n’est pas bien de penser ça. Ils ont besoin d’aide encore avec les gens à soigner et j’aimerais bien être fort comme toi pour leur dire que...»

Il parlait de son île comme si cette maison était également celle de June. Les mots ne sortaient pas bien. Pas comme il le voudrait. Ils manquaient cruellement de nuance, d’explication, de détails. Il était bien évidemment affecté par les récents événements, ce serait mentir que d’affirmer le contraire, même si les émotions se perdaient dans le trafic interne et n’arrivaient que rarement à leur destination dans l’esprit de Cassandre. Peut-être même bien plus qu’il n’en avait conscience. Très certainement. C’était une grosse pelote de laine emmêlée dont les fils ne semblaient mener à rien plus on tirait dessus. Il se perdait lui-même à l’intérieur, raccrochant certains wagons comme il le pouvait pour y mettre un peu de sens, un peu d’ordre. Il ne voulait pas non plus réduire June à une force de la nature insensible, capable d’envoyer balader ceux qui cherchaient son aide. Très loin de là, même. Il admirait sa force de caractère et l’apparente facilité avec laquelle elle prenait ses décisions. Une part de lui savait également que, comme lui, la culpabilité et le remords la consumerait à petit feu de laisser tous ces gens en plan pour rentrer à la maison lorsque le dehors semblait trop dur à affronter lorsqu’il était possible de se blottir sous sa couette dans la chambre de son enfance très loin d’ici. Mais avec elle, il s’autorisait à ne pas se blâmer pour tous ces manquements, il lui faisait confiance pour désentortiller les fils de ses pensées.



Couleurs de Cassandre:
June Koldings
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Feuille de personnage
Pouvoirs:
Inventaire:
Défaut fatal: Sa distance vis à vis des autres
June KoldingsServante d'Artémis
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Re: Harvest Season [June/Cass]

June ne s’était jamais intéressée aux émotions humaines, elle qui peinait déjà à démêler les siennes. Ainsi, la brume de Cassandre était souvent un mystère. Elle percevait des morceaux de lui mais elle était incapable de reconstituer le puzzle s’il ne lui disait pas clairement les choses. Parfois, ça la mettait mal à l’aise mais la plupart du temps, elle était assez patience pour que Cassandre comble de lui-même les questions qu’elle se posait – ou pas, s’il ne le souhaitait pas. Cette soirée ne faisait pas exception. June laissa le temps s’étirer entre eux jusqu’au moment où Cassandre la prit dans ses bras.

L’odeur de Cassandre satura l’air lorsque June se retrouva le nez contre ses habits. C’était sûrement l’une des rares choses dans ce monde qui pouvait instantanément faire baisser toutes les barrières de June, fissurer tous les masques qu’elle arborait. Cassandre n’était pas seulement Cassandre. Cassandre représentait ce qui s’apparentait le plus à un foyer. Cassandre représentait la seule fois où June avait douté de son serment lorsque simple visiteuse sur son île, elle avait repris goût à la vie qu’elle avait perdu des siècles auparavant. Peut-être était-ce pour cette raison que Diane l’avait rappelé. Le sentiment avait été enivrant que même la déesse avait dû le sentir.

June s’abandonna à cette étreinte comme si plus rien n’existait. Il n’y avait ni passé, ni présent, ni futur. Seulement Cassandre et les « Et si » qui auraient changé toute une existence. Elle ferma les yeux, s’oubliant également pour n’être plus qu’une âme parmi tant d’autres.

« Pardon. »

La voix n’était qu’un souffle sur sa peau, un souffle chaud qui lui rappelait le feu d’un foyer. De quoi Cassandre s’excusait-il ? De lui rappeler l’humaine derrière la Chasseresse ? De lui rappeler l’adolescente derrière la sorcière ? Ou bien s’excusait-il de ses propres émotions, de sa propre nature ?

« Je crois que je suis triste. Je ne sais pas trop mais, Jaden a dit que c’était normal que ça soit ça vu la situation. Mais je ne ressens pas ça pour les morts ou pour le Tortionnaire. Eux, je m’en fiche. Je le sens que quand je pense à la maison. Je crois que je n’ai pas envie de rester ici à la Colonie et je ne sais pas si ce n’est pas bien de penser ça. Ils ont besoin d’aide encore avec les gens à soigner et j’aimerais bien être fort comme toi pour leur dire que...»

Cassandre ne termina pas sa phrase. June lui laissa de longues secondes pour trouver ses mots mais seul le silence vint lui répondre. Elle se décolla légèrement de l’étreinte pour pouvoir croiser son regard. Elle tenta une nouvelle fois de résoudre le puzzle qui lui offraient ses iris mais elle n’arriva à déceler que la surface : tristesse, mélancolie. Un fin sourire s’étira sur les lèvres de June.

« On rentrera alors. Pas pour toujours. Juste un peu. »

June n’était pas certaine que Diane lui autorise d’aller au seul endroit où elle aurait pu rompre son serment mais Cassandre n’avait pas besoin de connaître tous les détails. Tout ce qu’elle voulait, c’était que la tristesse qui la fixait diminue, que les rides d’inquiétude qui creusaient son front disparaisse et que Cassandre voit un peu de lumière dans l’obscurité. Ils ne pourraient pas vivre éternellement sur leur île mais ils pouvaient bien s’y accorder quelques jours. Quelques semaines, tout au plus. Juste assez pour que le goût s’imprègne de nouveau sur leur langue et que la chaleur du foyer réchauffe leurs épaules.

« D’accord ? »


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