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Gods only know what is real and what is fake [Solan]
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    Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]


    Quand la main de Solan vient caresser ma joue, je me retiens de l'attraper pour la maintenir contre mon visage. Je pensais qu'il serait une banale aventure sans lendemain, comme tant d'autres, mais peut-être que j'avais tort. Il y a bien des gens pour qui je ressens du désir, mais cela faisait longtemps que je n'avais pas rencontré quelqu'un de tendre comme lui. Quelqu'un pour m'enlacer dans la rue, m'embrasser inopinément ou me caresser avec douceur. Voilà ce à quoi j'aspire au fond. Bien sûr que j'apprécie le sexe, mais on peut en avoir avec n'importe qui. Alors que la tendresse, c'est si peu répandu. Découvrir que Solan en est doté pour me contente infiniment. Je soupire d'aise.

    Ses mots ne font que renforcer mon désir. S'il y a bien une chose que j'aime, c'est quand on se plie docilement à ma possessivité. Ses doigts dans mes cheveux sont des marionnettes qui n'obéissent qu'à mon désir, sa bouche sur la mienne n'existe que pour exaucer mes envies, ses mains ne me repoussent que pour mieux m'enlacer... Oui, tout cela à est moi, tout m'appartient, je suis maître en mon royaume. Et j'en serai digne, de ce corps qui est désormais mon domaine.

    C'est avec regret que je défais mon étreinte autour de son cou, mais il faut bien retirer tous ces vêtements si encombrants. Dans une danse presque maladroite tant nous y mettons de l'empressement, les vêtements tombent les uns après les autres, chaussures et chaussettes sont balayées sur le côté et nos corps sont bientôt nus. Il est si proche que je n'ai plus besoin de mes lunettes, que j'ai retirées, pour apprécier la vue qui s'offre à moi. Solan est aussi beau que je l'imaginais, une statue antique aux cheveux de jais, à la posture à la fois relâchée par le plaisir et tendue par l'anticipation.

    Quand il glisse ses doigts sur la boucle de ma ceinture, il y a une sorte de retenue dans son geste qui s'arrête un instant, comme s'il demandait une permission pourtant implicite. Cette attention me touche. Je ne devrais pas mais je décide que je lui fais confiance. Pourtant, il pourrait profiter de ma position de vulnérabilité. Et il y a son pouvoir, dont je me méfie toujours. Mais la douceur avec laquelle il baisse mon pantalon, comme s'il me devait respect et déférence, me fait baisser ma garde malgré moi.

    Je retire mon portefeuille de la poche de mon pantalon pour en sortir un préservatif que je garde au creux de ma main tandis que je laisse retomber par terre mes effets personnels. J'ai un moment de flottement, debout dans cette chambre d'hôtel. Je suis assailli par la vision de tout ce que nous pourrions faire, sans réussir à me décider. Pourtant, je sais ce que je veux vraiment. Je cède et je l'étreins, enroulant mes bras autour de son cou, capturant sa taille avec mes jambes. Je m'agrippe désespérément à mon nouveau chevalier servant, celui qui est prêt à me protéger de la solitude et exécuter mes moindres désirs si tel est mon bon plaisir. Nous tombons ensemble sur l'épaisse couverture du lit dans un désordre de bras et de jambes emmêlées, mais je ne lâche pas prise. Je sais ce que je veux. Je veux lui demander de bien prendre soin de moi et de ne pas me laisser. Mais ça serait dévoiler l'ampleur de mon mal. Alors, à la place, je l'embrasse avec fougue, sans m'arrêter pour reprendre mon souffle, pour qu'il n'ait pas le temps de penser à s'en aller, pour qu'il ne reste plus que moi dans son esprit, pour que j'occupe tout l'espace de la pièce. Il peut bien me faire ce qu'il veut, tant que c'est à moi qu'il pense. Pour qu'il comprenne que je lui laisse la liberté de faire ce que bon lui semble pour me faire plaisir, je chuchote contre son oreille :

    - Alors, de quoi es-tu capable Hamilton ?

    Il ne lui en fallait pas plus on dirait. Une main se fraie un chemin entre nos ventre pressés l'un contre l'autre et rassemble nos membres dans une poigne délicate. Je soupire en sentant enfin cette main chaude contre ma peau, celle que je n'ai pas cessé de désirer depuis qu'elle s'est posée sur ma cuisse à l'Arcanum. Le sentiment de friction est un délice, brûlant et électrique. J'ai décidé de lécher le lobe de son oreille et j'en profite pour lui susurrer tout ce que je veux.

    - Qui eut cru que tu serais si dévoué à la tâche, mon cher Hamilton ?

    Mais la plupart du temps, je me contente de lui faire entendre ma respiration de plus en plus erratique, entrecoupée de gémissements. C'est qu'il est doué, précis et mesuré, délicieusement et horriblement lent, prenant méthodiquement son temps. Quand il me fait trop languir, je lui dis sur un ton que j'espère hautain :

    - Qui t'as donné l'autorisation de t'arrêter ?

    Comme si je dirigeais encore quoique ce soit. Il a toutefois la délicatesse de me laisser croire que je ne suis pas à sa merci et que mes ordres ne sont pas des suppliques. S'il ne me fait jamais languir jusqu'à ce que ce soit insupportable, je trouve cependant que ce jeu commencer à un durer un peu trop longtemps à mon goût. Je suis de plus en plus proche de la jouissance et la chaleur dans mon bas-ventre ne demande qu'à s'échapper. Je défais mon étreinte et le repousse. Le souffle court, les joues rouges et les cheveux défaits tombant sur mon front transpirant, j'offre probablement un spectacle bien éloigné de mon habituel panache. Je cherche de la main droite le préservatif qui s'est perdu dans les plis du lit défait, sans lâcher Solan du regard. Quand je sens le plastique sous mes doigts, je le lui tends d'un geste impérieux et je lève le menton, insolent.

    - Qu'est-ce que tu attends pour me prendre, Solan Hamilton ?

    Ça sonne comme un ordre mais c'est une prière. Je me donne l'impression de garder le contrôle mais au fond, il me tient à son pouvoir. Et je m'abandonne à lui.
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      Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

      Solan ne s'attendait pas à moins de la part de Basil. Son empressement nouveau, si différent de d'habitude, bouleversa quelque chose en lui. Il n'aurait su dire quoi, mais une nouvelle sensation naissait au creux de son ventre. La plupart des aventures de Solan se terminaient sans qu'il n'en retire quoique ce soit, mais Basil semblait si authentique… Pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient, il avait l'air vrai, pur, fragile et semblait avoir désespérément besoin de tendresse.

      Ses baisers fougueux trahissaient son envie irrépressible, mais Solan n'était pas prêt à lui donner satisfaction tout de suite. Même un roi peut se languir de temps à autre. Ils s'embrassèrent jusqu'à ne plus avoir de souffle, jusqu'à ce que la tête tourne, jusqu'à ce que Basil interrompt cet échange et lui susurre au creux de l'oreille :

      "Alors, de quoi es-tu capable, Hamilton ?"

      Il ne fallait pas le dire deux fois. Solan savait Basil exigeant, et il ne pouvait pas se permettre de le décevoir. Alors il glissa sa main jusqu'au membre brûlant de son roi d'une nuit, et s'en saisit délicatement. Ses mouvements étaient précis et minutieux, comme s'il façonnait tout un monde rien qu'à eux. La langue de Basil effleura le lobe de son oreille, et malgré tout le contrôle que Solan s'évertuait à maintenir, un frisson lui remonta le long de l'échine. Sa voix résonna à nouveau, et le sourire du fils de Metus s'agrandit :

      "Qui eut cru que tu serais si dévoué à la tâche, mon cher Hamilton ?"

      Son ton était hautain, comme à son habitude, mais Solan sentait parfaitement qu'il l'avait sous son contrôle. Basil était de ceux qui ne se laissent pas atteindre, mais une fois dans un lit, c'était tout l'inverse. Il avait besoin de la douceur de Solan, le son de sa respiration saccadée et ses gémissements le lui faisaient savoir. Les mouvements de Solan se firent plus lents, plus mesurés. Et quand sa main se contenta simplement de le caresser, Basil demanda :

      "Qui t'a donné l'autorisation de t'arrêter ?"

      Le visage plongé dans le cou de son souverain, Solan souriait. Croyait-il vraiment être aux commandes de quoi que ce soit ? Si tel était le cas, mieux valait le laisser penser ce qu'il voulait, et malgré le ton plus suppliant qu'exigeant, Solan ne fit que l'effleurer. Les tremblements de son corps indiquaient clairement que Basil était prêt à atteindre le septième ciel, mais ce dernier le repoussa et Solan put l'observer avec un peu de recul. Il n'avait rien à voir avec le Basil sûr de lui et hautain qu'il connaissait d'ordinaire. Ça satisfaisait Solan bien plus que de raison, et il se mit à sourire, se retenant de l'embrasser à nouveau. Basil tâtonnait de sa main droite les draps pour retrouver le préservatif, et le tendit sans attendre au fils de Metus. Il adopta de nouveau sa posture habituelle, mais Solan n'était pas dupe. Il le voulait, plus que tout au monde, il désirait cette tendresse brute, qui le ferait monter tout droit en direction de l'Olympe.

      "Qu'est-ce que tu attends pour me prendre, Solan Hamilton ?"

      Son ton impertinent ne faisait que trahir son désir brûlant. Il essayait de garder sa façade froide et dénuée d'émotions, mais au fond, ils savaient pertinemment l'un comme l'autre, qu'il était totalement soumis au contrôle de Solan. Néanmoins, ils ne voulaient, ni l'un ni l'autre chasser le charme de ce petit jeu entre eux.

      "Tu donnes les ordres et je m'exécute, Basil Hargreaves."

      Un sourire insolent sur les lèvres, Solan embrassa de nouveau son amant d'une nuit tout en déchirant précautionneusement l'emballage du préservatif, qu'il installe rapidement, avec des gestes précis qu'il avait répété si souvent. Mais cette fois, ça n'avait pas la même saveur. Non, cette fois, Solan ressent l'authenticité entre eux. Plaquant sa main sur le torse de Basil, le fils de la peur l'immobilisa et redressa son bassin. Avant de ne faire qu'un avec lui, il l'embrassa à nouveau, passant une main dans ses cheveux avec une douceur qu'il n'avait jamais manifesté avec qui que ce soit d'autre.

      Puis enfin, la fusion entre deux êtres. Les gémissements de Basil se firent plus réguliers, de plus en plus sonores, et Solan ne tarda pas à le rejoindre. Il l'embrassait avec passion, ondulant au creux de ses reins, comme une danse effrénée. Les mains de Solan s'agrippèrent aux hanches du fils de Mercure et malgré toute la tendresse dont il pouvait faire preuve, il pouvait également se montrer plus fougueux. L'un n'empêchait pas l'autre, et sa main droite desserra son étreinte pour venir caresser le visage de ce roi qui gémissait de plus belle sous les coups de rein de son serviteur.

      Ses lèvres trouvèrent bien rapidement les siennes, et leurs corps se heurtèrent à nouveau alors que Basil se collait contre lui, comme s'il avait peur de le voir s'échapper, comme s'il avait peur que toute cette tension, toute cette tendresse ne s'évapore d'un coup, comme si ce n'était qu'un rêve brumeux hors de sa portée. Il le serrait contre lui comme s'il était la chose la plus précieuse qu'il possédait. Et cela ravissait Solan, qui souriait de plus belle.
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        Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]


        Je sens un frisson parcourir le cops de Solan et je songe pour la première fois à son plaisir. Je ne m'en suis pas vraiment occupé jusqu'à présent et je me demande ce que je pourrais faire. Bien sûr que j'ai des idées, je me targue d'être plein d'imagination. Mais, alors qu'un mouvement de son poignet me tire un gémissement un peu plus bruyant que les précédents, je décide que je m'en fiche. Ce soir, je serai égoïste. C'est que c'est si bon d'être au cœur de toutes ses attentions, d'être le centre de son système solaire, comme si le feu entre mes reins exerçait sur lui une puissance d'attraction irrésistible, une force de gravité qui le ramène inlassablement à moi. Alors, je ne fais rien d'autre que de sucer distraitement le lobe de son oreille, mes bras fermement attachés derrière son dos. De toutes façons, j'aurais d'autres occasions de lui rendre la pareille. Cette pensée me surprend et j'ouvre les yeux. Il y aura une prochaine fois alors ? On dirait bien que oui. Je ne m'attarde pas sur cette idée, perdant rapidement le fil de mes pensées, déconcentré par la sensation des doigts experts de Solan sur ma peau.

        Ainsi, je souffle, gémis et frissonne, glissant parfois une phrase à l'oreille de Solan pour lui rappeler qui est le maître, jusqu'à que ce la tension devienne presque intenable. Avant de changer de position, il m'embrasse et ses lèvres ont un goût différent, et je ne sais plus si je veux qu'il me pénètre enfin ou si je veux tout arrêter pour qu'il continue à baiser ma bouche avec révérence et dévotion. Je n'ai pas besoin de choisir. Alors que je le laisse se positionner avant de réunir nos corps, il m'embrasse encore en glissant une main dans mes cheveux. Je me raccroche aux draps défaits alors que tout mon corps se tend quand il glisse en moi. C'est ça que je veux, je veux sa main chaude pour me caresser tendrement le visage et son bassin qui exécute un mouvement de va et vient de plus en plus soutenu. Je veux la fougue et la douceur, cette tendresse brute, plus que tout.

        Il y a mon bassin ondulant contre le sien, ma main sur mon membre alors que l'assaut des sensations est déjà à peine tolérable. Il y a nos respirations mêlées, l'odeur du sexe, sa main sur ma hanche – je suis sûr qu'elle va laisser une marque – et sa main sur ma joue. Il y a les gémissements que je dépose sur ses lèvres et les gémissements qui montent dans sa gorge. Il y a mon souffle erratique, mes orteils arqués, le lit qui grince de façon indécente, nos baisers incessants, mes mains qui griffent son dos – j'espère que ça va laisser une marque. Il y a mes paupières qui papillonnent, mon cœur qui bat bien trop vite, et son sourire. Son sourire. Qui sourit pendant le sexe ?
        De ma bouche entrouverte sort une litanie de suppliques et, comme si mes mots avaient ce pouvoir, son sourire s'agrandit au fur et à mesure que je dis :

        - Là, Solan... Juste là, encore là... Pour l'amour de... Solan, là Solan là...

        Son sourire, sa main, ma joue, son dos, mes ongles, son corps en moi, mon corps contre lui, son prénom dans ma bouche, mon bassin qui se contracte, son souffle. Et mon plaisir qui éclate et se déverse. Encore quelques coups de rein et je le sens s'arquer une dernière fois.

        L'étourdissement. Ma semence qui colle sur nos ventres. Nos souffles qui ralentissent. Un sentiment de paix.

        Il se retire délicatement. La douleur viendra plus tard. Pour le moment, il n'y a que le délicieux relâchement des corps. Je le retiens fermement contre moi et je chuchote :

        - Si tu pars je te tue.

        Voilà, il sait tout, j'ai abattu ma dernière carte. Basil déteste être seul et il n'y a pas pire solitude que celle d'un amant abandonné après l'amour. Mais il reste. Et quelque chose me dit que même sans être menacé il serait resté. Cette idée me traverse et atteint quelque chose de profondément ancré en moi, caché loin de la surface. Je déteste ce qui risque de se produire, ce qui peut arriver si je ne suis pas prudent. J'aime le sexe, j'adore le sexe quand il est tendre. Mais, ce que je hais plus que tout, c'est le sexe avec des sentiments. L'idée que je puisse être submergé de la sorte me fait horreur. Aussi, je me rassure. Solan est parfait pour moi, c'est un fait, et je compte bien le capturer dans ma toile. Mais jamais, au grand jamais, il n'y aura de sentiments entre nous.
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          Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

          "Là, Solan… Juste là, encore là… Pour l'amour de… Solan, là Solan là…"

          La tendresse avec laquelle Solan caressait son visage n'avait d'égal que la force avec laquelle Basil lui lacérait le dos de ses ongles. C'était doux et brutal, c'était passionné sans aucune retenue, c'était mesuré tout en restant authentique. Solan lisait en Basil comme dans un livre ouvert. Il avait beau régner d'une main de fer sur son royaume, il était évident que le jeune homme était désespérément seul. Solan était prêt à changer cette constante dans sa vie. Il avait vu l'éclair de sincérité dans ses yeux, il avait vu le potentiel qu'il avait, l'amour qu'il pourrait peut-être éprouver un jour pour lui. Oui, le fils de Metus en était persuadé, ça ne faisait que commencer.

          Solan entendait toutes les suppliques de Basil. Si ce dernier avait pour volonté d'asseoir sa domination sur lui, il était tout de même évident qu'il ne régnait sur rien du tout actuellement. Le fils de Metus le tenait à sa merci. Il l'observa sans cesser de sourire se cambrer, gémir sous ses assauts, trembler sous ses baisers, mourir et renaître, jusqu'à ce que la petite mort ne vienne le cueillir à son tour. À bout de souffle, Solan se retira, mais Basil le tenait tout contre lui, comme un enfant tient son doudou par peur de se retrouver seul dans l'obscurité.

          "Si tu pars, je te tue."

          De nouveau, un sourire s'étira sur les lèvres de Solan. Partir ? Pour aller ou ? Faire quoi ? Évidemment, toutes ses précédentes aventures n'avaient été que sans lendemain, et rares étaient les personnes avec qui il passait la nuit, à qui il ne faisait pas faux bond, tout simplement. Mais Basil méritait plus qu'une simple aventure d'un soir à ses yeux. Basil était souverain, et Solan voulait bien être son serviteur le plus dévoué. Il sentait en Basil la peur de l'abandon, et il le rassura d'un long baiser, plus tendre, plus chaste que les précédents.

          "Je vais nulle part."

          Les deux romains se blottirent l'un contre l'autre sous les couvertures, en se caressant du bout des doigts. C'étaient des gestes simples tout en douceur, des promesses silencieuses tout en couleurs. Solan appréciait ce genre de moment, intimes, ou rien d'autre n'existait que l'affection qu'il portait à son partenaire. S'il ne connaissait pas extrêmement bien Basil, Solan désirait le découvrir comme un explorateur désire découvrir le monde. Il partait à l'aventure sans carte ni boussole mais il était certain que cette découverte vaudrait tout l'or du monde. Aussi lorsque la respiration paisible de Basil contre lui fit comprendre qu'il dormait, Solan déposa un ultime baiser sur son front et ferma les yeux à son tour.

          ***

          Plusieurs mois de fréquentations régulières avaient finit par rapprocher Solan et Basil. Ce dernier était… spécial. Il avait la main mise sur tout ce qu'il trouvait, sur n'importe qui s'il le voulait. C'était un souverain, et les autres, c'étaient la plèbe. En cela, il ressemblait beaucoup à Raemilia. Pas étonnant qu'elle l'ait accepté parmi les Chimères. De plus, son commerce était réellement un bon gagne-pain. Solan avait réussi à se hisser à quelques échelons au-dessus. Il n'était plus simple serviteur, il était devenu courtisan.

          Si le fils de Metus appréciait les moments qu'il passait en la compagnie de Basil – ils avaient leur chambre attitrée dans cet hôtel – il n'en demeurait pas moins un électron libre qui ne réagissait pas avec logique, mais bien avec une impulsivité qui dépassait l'entendement. Et il voyait bien que ça déplaisait au fils de Mercure. Pour autant, Solan restait lui-même. Basil était peut-être un roi, mais Solan ne faisait pas partie de son royaume. Il était extérieur à tout ça, agissant selon son bon plaisir. Il était un électron libre qui détestait qu'on lui dicte sa conduite, et Basil semblait être très… rigide sur cet aspect-là.

          Pour autant, les deux jeunes hommes s'entendaient bien, et si tension il y avait, elle était bien dissimulée. Mais Solan ne se mentait pas : il y avait bien quelque chose entre eux. Ce n'était pas parce qu'il agissait comme si leur relation n'était pas assez importante pour le faire changer qu'il ne ressentait rien. À vrai dire, son attirance pour Basil s'était transformée en quelque chose de plus fort. La conviction viscérale qu'il avait ressenti lors de leur première nuit à deux s'était révélée véridique. C'était bien la première fois qu'il y avait autre chose que du sexe entre lui et un de ses partenaires. Mais ça ne changeait rien, Solan vivait sa vie comme il l'entendait.

          Il retrouva Basil ce soir-là dans un restaurait qu'il avait choisi pour deux. Solan appréciait de voir quelqu'un prendre les commandes de manière aussi naturelle, et, honnêtement, ça lui évitait d'avoir à le faire. En l'apercevant au loin, sous la devanture dudit restaurant, Solan pressa le pas en souriant, jusqu'à ce qu'il arrive à son niveau. Enfin aux côtés de son amant, il l'embrassa, lissa le col de sa chemise – Basil détestait ça, car tout était prévu au millimètre près chez lui, de la coupe de son pantalon jusqu'au regard qu'il lançait – et un sourire moqueur sur les lèvres, il l'entraîna dans le vestibule du restaurant. Après quelques instants, une table loin de la plèbe leur fut attribuée, et ils s'assirent l'un en face de l'autre.

          "Alors, que me vaut l'honneur, Basil Hargreaves ?"

          Il avait beau le provoquer encore et encore, le cœur de Solan se consumait rien qu'à plonger ses yeux dans ceux de Basil. C'était donc ça, l'amour ?
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            Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]


            Abrité de la pluie par l'auvent de la devanture du restaurant, je vérifie l'heure à ma montre. Solan ne va pas tarder. Je tire sur le col de mon trench-coat et jette un coup d'œil à mon reflet dans la vitre : j'y vois un jeune homme bien mis, assuré et élégant. Je lui adresse un regard approbateur. Mon apparence est aussi réglée que le reste de ma vie et j'en tire une grande satisfaction. Mais depuis peu, un élément perturbateur a fait son apparition. Et il me laisse perplexe.

            Solan est de toute évidence la réponse appropriée à ce sentiment lancinant de solitude qui m'habite sir souvent. Il s'est glissé avec une aisance étonnante dans le rôle de serviteur dévoué et il est attentif au moindre de mes caprices. Non seulement il me rejoint la nuit dans notre chambre d'hôtel au charme désuet, toujours aussi fougueux et passionné, mais il reste jusqu'au matin et attend que je sois repu de nos étreintes et caresses pour se lever, il me raccompagne jusqu'à la sortie et prend mon visage entre ses mains pour m'embrasser longuement une dernière fois avant de me dire au revoir. Il m'accompagne dans les boutiques chics de la Nouvelle-Rome, m'attend à la fin de l'entraînement et me rejoint au comptoir de l'Arcanum. Et il me sourit. Il me sourit sans cesse. Il a des sourires mesquins, des sourires fiers, des sourires amusés, des sourires satisfaits. Et des sourires tendres. Ceux-là, il me les réserve, à moi, et je m'en délecte.

            Alors pourquoi suis-je perplexe si Solan me comble ? Je fronce les sourcils. Je le sais au fond. Je sais que c'est à cause des regards complices qu'il lance à d'autres légionnaires au camp, des blagues adressées à des amis Chimères et que je ne comprends pas, de ses mains qui se baladent dans le dos d'ex-conquêtes quand il pense que je ne le vois pas. Je serre les dents. Solan a beau jouer au courtisan dévoué, il n'en reste pas moins un gentilhomme bien volage, butinant de-ci de-là selon son bon plaisir. Je m'adosse aux boiseries de la devanture et adopte l'air pensif que j'affiche si souvent. Devrais-je tolérer ce comportement plus longtemps ? J'ai très envie de lui rappeler quelle est sa place mais je ne veux pas non plus l'effrayer et le faire fuir. Je vais procéder autrement, par des moyens détournés, comme à mon habitude. Je vais lui faire plaisir, lui offrir un cadeau, pour qu'il s'attache un peu plus et que je le tienne en mon pouvoir. C'est pour ça que je l'ai invité au restaurant ce soir.

            Le voici qui arrive d'ailleurs, toujours aussi guilleret. Il m'embrasse et ses yeux se moquent gentiment de moi. Il n'a pas besoin de parler pour ça, il maîtrise trop bien l'art du regard mesquin. Et c'est cette ambiguïté qui me plaît chez lui, cette façon qu'il a d'alterner les piques méchantes et les gestes tendres. Je ne me lasse pas de lui et c'est l'essentiel, car il n'y a rien qui ne m'ennuie plus que les gens barbants. Elles m'horripilent, ces personnes plates et lisses, sans aspérité. Fort heureusement, Solan n'est rien de tout ça et c'est avec une satisfaction non dissimulée que je le suis à l'intérieur du restaurant. Une fois assis, il m'interpelle, comme s'il me mettait au défi. Je pèse bien mes mots mais je veille à les prononcer avec simplicité :

            - Pourquoi est-ce qu'il faudrait une occasion spéciale pour nous retrouver au restaurant ? Ne puis-je donc pas te voir pour le seul plaisir d'être en ta compagnie ?

            Sur ces mots, un serveur apparaît et je passe commande pour nous deux, prenant soin de choisir un vin d'un bon cru. Une fois servis en boissons, je lance la conversation en attendant les plats.

            - Comment vont les choses dans ta cohorte ? Il paraît que vous avez un nouveau centurion.

            Je lui pose des questions pour la forme mais au fond je m'en fiche un peu. Nous n'abordons jamais les sujets sérieux ou profonds et ça me convient tout à fait comme ça. Nos conversations relèvent du simple badinage, pour le plaisir de raconter des histoires amusantes ou de faire de bons mots. Mais ce soir, il y a une chose que je veux évoquer qui n'est pas de l'ordre de nos divertissements habituels. Sur un ton désinvolte mais calculé, je dis :

            - Je t'avais demandé quel sorte d'objet pouvait te faire plaisir, tu te souviens de ce que tu avais répondu ?

            Je glisse la main dans ma poche et je me retiens de sourire. Après tout, je ne veux pas gâcher la surprise en vendant la mèche trop tôt.
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              Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

              Basil prit quelques secondes avant de répondre. Il faisait toujours ça. Il était direct, sans l'être vraiment, comme s'il pesait le poids de chacun de ses mots, de l'impact qu'ils pouvaient avoir, et de la résonnance qu'ils avaient.

              "Pourquoi est-ce qu'il faudrait une occasion spéciale pour nous retrouver au restaurant ? Ne puis-je donc pas te voir pour le seul plaisir d'être en ta compagnie ?"

              Le serveur ne laissa pas le temps à Solan de répondre car il arriva très vite, et il se contenta alors de sourire comme un imbécile heureux. Basil, égal à lui-même, commanda pour eux deux. Il était vrai que parfois, ce comportement dominateur était irritant, mais il était surtout incroyablement audacieux. Le vin commandé et arrivé, Solan leur servit un verre à chacun, prenant bien soin de ne laisser aucune goutte couler sur le goulot de la bouteille. Et Basil reprit de plus belle :

              "Comment vont les choses dans ta cohorte ? Il paraît que vous avez un nouveau centurion."

              Ah. Oui, Lena Don. Ils discutèrent de choses et d'autres, Solan expliquant à quel point la Centurion nouvellement nommée était chiante, mais que la cohorte se portait bien puisque Raemilia était aux commandes. Puis ils enchaînèrent sur plusieurs autres sujets sans trop d'importance. C'était ce qui déplaisait à Solan dans cette relation. Aucune conversation n'était plus poussée que ça, c'était superficiel, comme si Basil refusait de s'ouvrir à lui. Solan se dévouait corps et âme pour lui, mais la simplicité de leurs échanges avaient fini par être… redondants. Et ennuyeux.

              Solan voulait plus. Solan voulait de longues conversations honnêtes, Solan voulait des moments de confession, Solan voulait pouvoir effleurer son âme du bout des doigts. Solan voulait le connaître, cet homme pour qui il s'était mis à genoux sans hésiter. Ça ne changeait rien à son mode de vie, mais cette relation comptait pour lui, et il la voulait pleine et entière, il voulait la passion dans son regard, l'authenticité que Basil avait quand ils couchaient ensemble.  Le sexe était ce qui faisait tenir cet équilibre précaire, et Solan espérait que le fils de Mercure allait finir par se laisser apprivoiser, se défaire de sa carapace juste un moment, juste pour lui prouver qu'il était prêt à lui faire confiance. Qu'il l'aimait, tout simplement.

              "Je t'avais demandé quelle sorte d'objet pouvait te faire plaisir, tu te souviens de ce que tu avais répondu ?"

              Ah. Voilà quelque chose qu'il n'avait pas vu venir. Serait-ce un début de conversation sincère et vraie sur leur relation ? Solan l'espérait. Il avala son verre de vin d'un coup, s'enfonça sur sa chaise, croisa les jambes et se gratta le menton. C'était une bonne question, dont la réponse lui revint tout de suite à la mémoire.

              "Un fouet. Un vrai fouet avec des vrai piques en or impérial. Le mien actuellement n'est qu'un banal fouet de cuir pour l'entraînement. Maintenant que j'ai le coup de main, je veux en faire une arme léthale. Maxine s'en charge à ce moment même."

              L'expression du visage de Basil demeura impassible. Qu'avait-il en tête ? Solan n'en savait rien. Solan était si confus par cette relation qu'il ne comprenait pas où il voulait en venir. Mais il avait une idée bien définie dans son esprit, Basil était comme ça. Calculateur, précis, mesuré, et ce peu importe la situation dans laquelle il se trouvait. Mais Solan était trop curieux pour attendre une réponse et demanda en resservant du vin :

              "Pourquoi cette question ?"

              Le serveur revint à l'instant ou Basil ouvrait les lèvres pour répondre, et déposa les assiettes devant chacun d'eux. Solan ne prêta pas attention à la sienne, et fixait Basil dans les yeux, ses yeux si… perturbants. Ils étaient à la fois animés d'une flamme passionnée, mais aussi éteints de toute émotion. Sa complexité, la difficulté pour le cerner, son apparent dédain de tout mais son authenticité lorsqu'il était nu dans les bras de Solan, tout ça le séduisait chaque jour un peu plus. Mais Solan voulait le connaître. Et Basil ne semblait pas vouloir se prêter au jeu, comme s'il avait peur de montrer sa fragilité secrète. Le fait étant que Solan pouvait parfaitement sentir la peur la plus profonde de Basil. Il n'avait jamais cherché plus loin, parce qu'il ne voulait pas le presser, parce que c'était intime. Mais il savait. La solitude, voilà ce qui l'effrayait le plus.
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                Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]


                - Pourquoi est-ce qu'il faudrait une occasion spéciale pour nous retrouver au restaurant ? Ne puis-je donc pas te voir pour le seul plaisir d'être en ta compagnie.

                Encore un autre sourire de Solan, celui-là satisfait et content, un peu idiot. Il m'amuse.

                Je l'écoute avec plus ou moins d'attention me répondre au sujet de Lena Don, un nom qui ne me dit rien – très probablement qu'elle ne vaut pas la peine qu'on s'attarde sur elle. La conversation dévie sur la cinquième cohorte en général, ce qui m'arrange. J'apprécie de recevoir des nouvelles de différents légionnaires, savoir ce qu'il deviennent pour les replacer en fonction sur mon échiquier. Par exemple, je me demande ce que manigance Laïs, elle a toujours quelque chose de vicieux derrière la tête. Cependant, je ne lui pose pas la question directement, je préfère prendre mon temps et picorer les informations comme elles viennent plutôt que révéler mes intérêts.

                Je badine gentiment mais je sens bien que quelque chose chiffonne Solan. Toutefois, je ne le questionne pas à ce sujet. Qu'importe ce dont il s'agit, il aura bientôt oublié ses contrariétés avec ce que je lui réserve. Il a d'ailleurs l'air ravi que je lui rappelle notre conversation de la dernière fois, sa réponse ne se fait pas attendre. J'aime la façon dont il décrit l'objet de ses rêves avec autant de précision et de révérence, alors qu'il s'agit d'une arme mortelle. C'est une des choses qui m'attirent chez lui, sa fascination pour la violence et ses pulsions destructrices, qui contrastent de façon exquise avec sa tendresse enveloppante. Mais je ne laisse rien paraître de cette vague d'affection que j'ai pour lui : ça serait impudique d'exprimer ainsi de l'attachement en dehors de notre chambre d'hôtel. J'étais un peu déçu quand il m'a révélé que l'objet de son désir était déjà en cours de fabrication. Ça aurait été un très beau défi à relever que de partir à la recherche d'un fouet à piques en or impérial. Mais ce n'est pas si grave car je pense avoir trouvé à la place un encore meilleur présent. Quelque chose qui me ferait presque passer pour quelqu'un d'attentionné.

                Il me demande pourquoi cette question et je demeure toujours impassible, ne voulant surtout pas gâcher la surprise. Mais je me surprends à être impatient, j'hésite à attendre le dessert comme prévu. Ça aurait été plus romantique mais j'ai trop hâte de voir sa réaction. Tant pis pour mes plans, je me lance.

                - Il se trouve que j'ai obtenu un objet qui te sera, je pense, très utile, car il complètera bien ta nouvelle arme.

                Je sors de ma poche de manteau un paquet de taille moyenne, soigneusement emballé dans du papier kraft. J'ai essayé de faire sobre, pas tout à fait certain que Solan partage mon goût pour l'extravagant, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'y ajouter un nœud rouge. Je le regarde avec délice défaire le paquet, qui contient une sorte de boîtier souple en cuir. C'est un étui à la couleur chaude et profonde, taillée dans un matériau luxueux. Je m'autorise enfin à sourire franchement quand je vois ses yeux briller.

                - Comme tu peux le constater, c'est un étui à fouet en cuir de dragon.

                Je ne résiste pas et je le lui prends délicatement des mains pour lui montrer un détail : les initiales S.H. sont gravées sur le côté. Je lui rends l'étui et, d'un geste précisément calculé, je pose ma main sur la sienne. Je lui dis sur le ton de la confidence :

                - J'ai pensé que ça te ferait plaisir. Et puis, c'est une façon de marquer le coup, d'officialiser notre relation. Si tu es d'accord bien sûr.

                C'est ainsi que le piège se referme sur Solan : s'il accepte ce nouveau statut, il devient définitivement mon serviteur et j'ose espérer qu'il agira comme tel et qu'il arrêtera de batifoler avec les autres. Je jouirai alors seul de sa tendresse.

                Ma main posée sur la sienne, je me surprends à penser à combien il est doux d'offrir un cadeau par amitié, en dehors de tous les calculs auxquels je m'adonne. Je commence à imaginer ce que serait une relation dans laquelle des gestes désintéressés pourraient m'apporter du plaisir. Mais, très vite, j'arrête. Ça ressemble beaucoup trop à ce que les autres appellent l'amour. Et ce n'est pas fait pour moi. Non, je me dis en regardant Solan avec son cadeau, je préfère tirer les ficelles et garder le contrôle. Je ne cèderai pas aux sentiments, pas pour toute la douceur du monde.
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                  Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

                  À peine posées sur la table, les assiettes n'attirèrent pas la moindre attention des deux Chimères. Encore une fois, une drôle de lueur brillait dans les yeux de Basil, un air que Solan ne pouvait pas déchiffrer, et qui le frustrait énormément. Il savait que le fils de Mercure avait une idée derrière la tête, comme toujours quand il posait des questions plus personnelles que des petites conversations sans intérêt. Aussi, le fils de Metus fut agréablement surpris lorsque son amant reprit la parole :

                  "Il se trouve que j'ai obtenu un objet qui te sera, je pense, très utile, car il complètera bien ta nouvelle arme."

                  Solan haussa un sourcil, et son sourire niais réapparut sur ses lèvres en regardant Basil fouiller dans les poches de son manteau pour en ressortir un petit paquet assez sobre, orné d'un petit nœud rouge sang qu'il lui donna sans plus attendre. Solan hésita ; Basil ne faisait jamais rien sans raison. Mais peut-être, peut-être… Peut-être que cette fois c'était différent, peut-être qu'il faisait un cadeau sans rien attendre en retour, peut-être était-ce là une preuve d'amour sincère – il n'en n'avait jamais eu. Le fils de Métus défit le paquet délicatement, comme on cueillerait une rose. À l'intérieur se trouvait un boîtier de cuir, très doux au toucher, qui lui servirait sûrement à y ranger son fouet à la ceinture. Il s'y voyait déjà ranger sa nouvelle arme dedans.

                  "Comme tu peux le constater, c'est un étui à fouet en cuir de dragon."

                  Les yeux de Solan pétillaient de joie. Basil lui avait offert un cadeau ! Signe qu'il n'était pas inattentif à leurs échanges, contrairement à ce qu'il laissait paraître. Le fils de Mercure le lui reprit des mains pour le retourner et lui montrer les initiales de Solan gravée dans le cuir de dragon. Puis il le lui rendit, et Solan ne pouvait s'empêcher de sourire niaisement en retournant l'étui sous toutes les coutures, mais la main de Basil se posa sur la sienne. Une preuve d'affection ? En public ? Basil n'avait jamais fait ça.

                  "J'ai pensé que ça te ferait plaisir. Et puis, c'est une façon de marquer le coup, d'officialiser notre relation. Si tu es d'accord bien sûr."

                  Solan fronça les sourcils. Ainsi donc, Basil n'avait – encore – pas fait quoique ce soit sans avoir d'idée derrière la tête. Il se sentit un peu déçu, mais l'idée de rendre leur relation officielle… Il ne savait pas trop quoi en penser. Basil savait que Solan était un électron libre, qui agissait comme bon lui semblait, avec qui il voulait, de la manière dont il le souhaitait. Il s'était senti acculé lorsque Basil avait fait sa proposition. Il ne lui laissait pas le choix, malgré sa dernière précision. Solan soupira. Il ne s'était pas attendu à ça.

                  À vrai dire, il savait plus ou moins que Basil, derrière ses airs nonchalants et dédaigneux, appréciait l'attention que Solan lui portant. Mais la voulait-il dirigée uniquement vers lui ? Est-ce qu'officialiser cette relation signifiait cesser de papillonner ? Devrait-il cesser de flirter avec d'autres Chimères ? Devrait-il cesser ses aventures d'un soir en compagnie d'autres hommes, d'autres femmes ? Il jeta un dernier coup d'œil au cadeau qu'il lui avait fait. Il n'y avait qu'un seul moyen d'être certain que cette question n'était pas une question piège. Il releva la tête, planta ses yeux dans ceux de Basil, entrelaçant ses doigts aux siens, laissant le cadeau posé sur la table, puis il demanda :

                  "Merci pour ce cadeau, il est... superbe. Fabuleux. Mais Basil, est-ce que tu es amoureux de moi ?"

                  Parce que Solan l'était. Il n'avait jamais pris le temps de réfléchir à ses sentiments, à ce qu'il éprouvait pour lui, ni à ce qui pourrait le blesser venant de lui. Mais il se rendait compte maintenant, que l'équilibre fragile de cette relation ne dépendant que de la réponse que le fils de Mercure lui apporterait. Si c'était un oui spontané, alors peut-être envisagerait-il de dire oui, de toute façon, il savait comment Solan était. Solan était une brute aux allures effrayantes, mesquin, mais qui ne pouvait s'empêcher d'aimer malgré tout. Il aimait ses relations aussi diverses et variées, et même s'il était tombé amoureux de Basil, de sa fourberie, de son esprit minutieux et calculateur, original et surprenant, détonnant et subtil, il ne renoncerait pas pour autant à ses autres conquêtes, même si elles signifiaient moins pour lui que son amour pour Basil. Non, Solan était libre, et même s'il obtenait le statut de petit-ami, il voulait le rester.
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                    Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]


                    Je me délecte du sourire heureux de Solan. Je veux le sentir contre mes lèvres – tout à l'heure peut-être – l'imiter comme un miroir pour absorber un peu de son bonheur. Je veux être le seul à pouvoir amener chez lui ce genre de sourires. Oui, je veux avoir le monopole de la joie de Solan et qu'il arrête de la chercher chez les autres. En le regardant retourner l'étui pour l'observer sous tous les angles, je me dis que j'ai réussi. Si je le comble suffisamment, pourquoi irait-il voir ailleurs ? Mon problème est résolu. Du moins, c'est ce que je crois jusqu'à ce que je pose ma main sur la sienne. Ses sourcils se froncent alors. Je ne laisse rien paraître et je conserve un vague sourire charmeur, mais je me demande ce que j'ai bien pu faire de mal pour obtenir une telle réaction. Me serais-je trompé dans mes calculs ? Mon regard se pose sur l'assiette de fruits de mer devant moi, comme si les pinces de crabe détenaient la réponse. Est-ce la perspective d'officialiser notre relation qui le trouble ainsi ? Je n'ai pas prévu autre chose que le cadeau, j'aurais dû planifier une solution de secours au cas où il refuserait ma proposition. Pourtant, j'étais tellement sûr de moi, mon piège était si précis, si bien ajusté. Il baisse les yeux sur l'étui et je me retiens de lui demander d'accepter pour moi. Je n'ai cependant pas besoin de me montrer si vulnérable – Seigneur j'aurais détesté ça – car Solan reprend la parole, pour me remercier du cadeau. Je suis rassuré d'avoir visé juste au moins là-dessus. Il continue et me demande si je suis... amoureux de lui ?

                    Moi, amoureux ?
                    J'aimerais rire. J'aimerais partir dans une grand rire cynique et lui dire qu'il doit bien mal me connaître malgré tout le temps que nous avons passé ensemble. Dire que je suis fidèle à ma réputation, que j'adore les plaisirs du corps et la bonne compagnie mais que les sentiments profonds ne sont pas faits pour moi. C'est vrai après tout, je suis Basil sans cœur, je badine sans cesse et ne me dévoile jamais, je tiens les émotions en horreur parce qu'elle me font peur. Je n'ai jamais nié cette part de mon identité, je la porte même en étendard pour que les autres ne puissent pas l'utiliser comme une faiblesse.

                    Alors pourquoi ? Pourquoi cette tristesse profonde à l'idée que je puisse être amoureux ? Je ne veux pas la ressentir, je m'efforce de la maintenir à une distance raisonnable. Je déteste ça. Je déteste les questions insidieuses que la tristesse amène avec elle, plus encore les vérités douloureuses qu'elle apporte en guise de réponse. Je ne veux pas les écouter, je me répète que les sentiments aussi absolus me sont insupportables, qu'être amoureux n'est pas pour moi. Et pourtant, je les entends. Et si être amoureux apportait assez de bienfaits pour compenser la brutalité des émotions ? Et si c'était ça la réponse à ma solitude, être amoureux comme remède à la déshérence ? Et si je m'interdisais l'accès à cette forme de bonheur parce que j'ai peur de perdre mes repères sans mon mal qui m'est si familier ?

                    Ça suffit. Il est hors de question d'aller plus loin sur cette pente dangereuse. Je n'aurais pas dû laisser la question de Solan me mettre dans cet état. D'ailleurs, il doit s'interroger sur la signification de mon silence troublé. Il faut que je trouve une réponse appropriée qui soit crédible, surtout s'il commence à percevoir et à se méfier de mes calculs. Je sais bien que les mensonges les plus vraisemblables sont ceux qui collent à la vérité. Mais je ne peux pas la lui révéler, ça serait me mettre dans une position trop vulnérable. Et si je ne réponds pas à ses attentes, il me quittera. Car sa question sincère révèle la nature de ses sentiments, que je soupçonnais déjà. J'aimerais tellement aller dans son sens pour lui faire plaisir et qu'il reste à mes côtés, mais il repérerait tout de suite la supercherie. À moins qu'il n'y ait une façon de dire la vérité tout en ne fermant aucune porte pour qu'il puisse se projeter ? Je sers maladroitement sa main dans la mienne et je tente une réponse.

                    - Je ne suis pas amoureux de toi Solan... Pas encore.

                    Pas encore. Car peut-être qu'un jour ça m'arrivera et que je serais capable d'accepter ce déferlement d'émotions amoureuses. Peut-être pas. Je ne veux plus y penser. Je baisse les yeux, pudiquement, et regarde mon assiette. Je n'ai plus faim.
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                      Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

                      Le silence que lui offrit Basil répondit à sa question avant l'heure. Évidemment. Évidemment, que Basil ne l'aimait pas. Évidemment, qu'il n'était rien de plus qu'un ami avec affinités. Et le silence s'éternisait, comme si Basil n'avait aucun plan de secours qui pourrait le sortir du piève que Solan lui avait tendu. Sa main ne bougeait pas, Basil ne bougeait pas, Solan ne bougeait pas. Comme s'ils étaient tous les deux dans un équilibre précaire, un château de carte qui menaçait de s'effondrer au moindre souffle.

                      Solan avait compris, bien entendu. Basil n'était authentique que lorsqu'ils partageaient un lit, nu, l'un dans l'autre. Il l'avait su dès le premier jour, parce que jamais de sa vie le fils de Mercure n'était apparu aussi vulnérable, parce que jamais de sa vie il n'avait ressenti avec autant de profondeur sa peur de la solitude. Solan soupira. Basil ne l'aimait pas, il n'était qu'un autre pion sur son échiquier. Pourtant, Solan demeurait calme et stoïque. Il attendait la réponse de son amant, il attendait de savoir quel manœuvre il allait adopter pour faire de Solan sa marionnette.

                      Finalement, après quelques minutes qui s'étaient éternisées, Basil lui répondit :

                      "Je ne suis pas amoureux de toi Solan… Pas encore."

                      Quelle vaste blague. Il avait donc vu juste. Et il espérait le garder à ses côtés en rajoutant un pauvre pas encore ? Qu'est-ce qu'il voulait, le mettre dans une vitrine pour le regarder avec délice comme il regardait ses objets de collection ? Était-ce là ce statut que Solan avait pour lui ? Un objet de collection ? Solan baissa les yeux sur son assiette alors que Basil serrait un peu plus sa main dans la sienne.

                      Solan ne répondit rien. Quel était son but, au juste ? L'avoir pour lui seul ? Quel intérêt, puisqu'il ne l'aimait pas ? Sans qu'il comprenne réellement pourquoi, son cœur se serra dans sa poitrine, et la douleur lui comprima les poumons. Il n'en montra rien. Si c'était ça d'être amoureux, Solan aurait largement préféré que ça n'existe pas. Si c'était ça d'avoir des sentiments pour quelqu'un, il aurait voulu pouvoir tout balayer d'un coup. Mais ce n'était pas possible. Il sentait son cœur battre douloureusement dans sa poitrine, il le sentait se morceler petit à petit, il le sentait louper des battements de manière parfaitement aléatoire.

                      Solan retira sa main un peu trop rapidement. Il gardait les yeux baissés sur son assiette. Le fils de Metus avait ce qu'il semblait être le cœur brisé. Jamais de sa vie il n'aurait cru que cela arriverait. Il avait presque, presque envie de montrer à Basil sa plus grande peur, celle qu'il connaissait si bien. Mais pas encore, pas encore non. Il allait jouer un peu, jouer méchamment. Il s'était fait avoir par sa façade parfaite et lisse, celle de Basil. Il se rendait maintenant compte qu'il s'était juste fait avoir comme un débutant. Se revanche était déjà planifiée :

                      "Alors dis-moi, Basil. Pourquoi ce besoin de… comment tu dis déjà ? Officialiser notre relation ? Alors que tu n'es pas amoureux ?"

                      Son ton était neutre, pour une fois. Son verre de vin à la main, Solan se redressa et s'enfonça dans sa chaise, croisa les jambes. Il regardait Basil sous un angle nouveau. Basil ne l'aimait pas. Basil n'avait pas d'autre sentiments pour lui que celui qu'il aurait éprouvé pour le bouffon de la cour du château qui divertissait le roi. Basil s'était joué de lui. Et Solan entendait bien le lui faire payer.

                      Le fils de Metus était furieux, mais il préféra garder ses émotions pour lui. Basil se contenterait du strict minimum. Si le fils de Mercure avait si peur de la solitude et de l'abandon, tout serait si simple. Solan avait la rancune tenace, et Basil se faisait prendre à son propre jeu. S'il fallait lui faire vivre sa pire phobie, il serait plus qu'heureux de l'abandonner. Franchir la porte de ce restaurant serait si simple, si simple qu'il n'aurait même pas besoin d'utiliser son pouvoir pour lui faire mal. Un sourire mauvais sur les lèvres, Solan reposa son verre dont il avait avalé le contenu d'un coup avant de demander :

                      "Alors ?"
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