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Gods only know what is real and what is fake [Solan]
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    Gods only know what is real and what is fake [Solan]


    J'avais beaucoup d'attentes concernant l'Arcanum. J'en ai beaucoup entendu parlé depuis que j'ai intégré les Chimères et je dois admettre que je ne suis pas déçu. Assis sur une banquette en cuir, je bois tranquillement un verre de vin rouge tout en observant en détail l'intérieur du bar clandestin. Je suis exigeant et j'ai l'habitude des troquets sans goût de la Nouvelle Rome qui réutilisent bêtement une décoration vaguement antiquisante. Aussi suis-je agréablement surpris par les tables patinées et le comptoir brillant sous la lumière des suspensions industrielles. C'est un élégant mélange d'ancien et de moderne, remarquablement intemporel.

    Je sens que je vais passer un certain temps ici. L'atmosphère du lieu me plaît, c'est vrai, mais ce n'est pas la raison principale de mon intérêt pour l'Arcanum. Il s'agit surtout des gens. Pour quelqu'un qui déteste rester seul, faire partie des habitués du bar est la promesse de toujours se trouver en bonne compagnie. Ce n'est que ma première visite et, déjà, quelques Chimères que je connais de vue m'adressent des hochements de tête en signe de reconnaissance. Je compte bien me rendre indispensable ici et je suis persuadé que, bientôt, je ne pourrais pas faire un pas sans me faire interpeller par une connaissance souhaitant m'offrir un verre. Mais pour cela, je dois commencer par intégrer un petit groupe influent, avec de bonnes relations. Je pourrais aller voir Laïs, j'ai découvert récemment qu'elle aussi appartenait aux Chimères. Mais j'entretiens toujours de la rancune à son égard et je ne sais pas si je pourrais être un jour de nouveau proche d'elle. Il me faudrait trouver quelqu'un d'autre, qui me soit déjà familier mais avec qui je n'ai pas un passé aussi lourd.

    Je passe en revue les clients du bar, quand une nouvelle tête fait son apparition sur le seuil de la porte d'entrée. C'est la silhouette d'un type louche, ramassé sur lui-même comme prêt à bondir à la moindre occasion. Sous une chevelure infiniment sombre, je distingue un visage aux traits plaisants qui ne m'est pas inconnu.

    - Solan !

    Je lève mon verre dans sa direction avec un sourire joueur sur les lèvres. Je le mets au défi plus que je ne l'invite à me rejoindre. Au fond de moi, je suis ravi de le trouver ici. Ainsi, lui aussi est membre de ma nouvelle confrérie !

    Solan m'a toujours attiré, avec son exubérance et son don pour faire les quatre cents coups, mais je n'ai jamais cherché à me rapprocher de lui. Quelque chose me retenait, j'avais de la méfiance à son égard. Je sentais bien qu'il n'était pas complètement honnête et, bien que les gens à la morale mal définie m'aient toujours attiré, je devinais que je devais me méfier de ce qu'il cachait. Mais maintenant qu'il est apparu sur le seuil de l'Arcanum, mes craintes se dissipent. Je peux désormais un peu mieux le cerner et je refais mes calculs avec cette nouvelle donnée : Solan est une Chimère, comme moi maintenant. Certes, je dois rester sur mes gardes. Son pouvoir m'inquiète un peu. Je n'ai entendu que des rumeurs mais elles suffisent à m'inviter à la prudence. Percevoir les peurs des autres et pouvoir les utiliser à sa guise est un don dangereux. Surtout pour moi qui déteste être facilement cerné par les autres. Est-ce que je suis prêt à prendre le risque de le laisser s'approcher de moi ? J'examine sa longue silhouette qui traverse la salle. Est-ce que ses traits anguleux et sa mâchoire coupée au couteau en valent la peine ?

    Je décide de faire quelque chose d'inhabituel pour moi. Je laisse le hasard (ou le destin, qu'importe le nom qu'on lui donne) décider. S'il se contente de me saluer avant de rejoindre d'autres connaissances, je ne chercherai pas à le connaître plus. Si, par contre, il décide de s'asseoir avec moi pour engager la conversation, alors je me lancerai à sa poursuite.

    Je tire sur le bas de ma marinière pour m'assurer que le tissu tombe bien et je vérifie que mon foulard cramoisi est bien noué autour de mon cou. Je passe une main dans mes cheveux savamment décoiffés tout en levant mon regard vers lui pour accrocher le sien. Pas besoin de sourire, je sais que ce geste anodin suffit à ma donner un charme fou. J'ai dit que je laissais le hasard décidé mais, au fond de moi, j'ai choisi mon camp. Et rien ne m'empêche de mettre toutes les chances de mon côté.
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      Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

      Entraînement terminé. Ce n'était pas la première fois qu'il s'entraînait à manier le fouet, mais il avait encore quelques difficultés à viser juste. Sur dix des bouteilles, il n'en n'avait explosé que six du premier coup. C'était mieux que la dernière fois, ou il n'en n'avait eu que quatre. Mais ce n'était toujours pas assez. Frustré, Solan avait quitté le terrain d'entraînement sous les yeux de Raemilia, qui, comme à son habitude, ne laissait rien transparaître de ses émotions – si elle en avait – et il rejoignit les autres légionnaires, qui leur obéissaient au doigt et à l'œil. Rae savait être intimidante autant qu'elle savait être doucereuse. Solan aurait bien pu composer un hymne à sa gloire tant il l'admirait, mais ce n'était pas le moment.

      Le moment était, pour l'heure, destiné à faire peur aux nouvelles recrues qui exécutaient mal les ordres. La plupart des plus jeunes ne savaient pas encore ranger leur gladius sur l'étal en bois, et Solan se faisait un malin plaisir de leur lancer son regard le plus froid et cruel qu'il puisse faire. C'est-à-dire, très froid, et très très cruel. Il n'avait aucun état d'âme quand il s'agissait de se servir de ses pouvoirs. Évidemment, Rae veillait à ce qu'il ne se fasse pas trop remarquer. Kieran et lui se chargeaient de donner des bonnes petites leçons à tour d'illusions et menace en tous genre. Finalement, les joyeux bambins ne furent plus si joyeux que ça lorsque le gallois fit apparaître un minotaure plus vrai que nature juste derrière eux. Solan était plié de rire en les regardant courir, trébucher, tomber, et se remettre à courir le plus vite possible pour y échapper.

      Les trois comparses se retrouvèrent donc seuls, un petit moment. Rae et Kieran lui annoncèrent qu'ils avaient une nouvelle recrue parmi leurs rangs. Basil Hargreaves. Le sourire perfide de Solan ne fit que s'accentuer à la mention de ce nom. Basil était exubérant, original, exquis, extatique. Il fallait abso-lu-ment lui faire un accueil digne de ce nom. Peut-être le menacer un peu. Peut-être le draguer encore plus ouvertement que ce qu'il ne faisait déjà. Peut-être fouiner dans son âme pour trouver sa plus grande peur. Peut-être lui faire voir sa plus grande peur. Oh, Solan en frémissait de joie, tant et si bien que lorsqu'il croisa un petit probatio sur son chemin jusqu'à l'Arcanum, il lui extorqua ses quelques dollars avec en prime, une bonne petite frayeur pour l'accompagner durant sa nuit.

      Sautillant d'excitation, il poussa la porte de l'armurerie, poussa sans ménagement le légionnaire qui se trouvait sur son passage et demanda à Maxine :

      "Alors, dis-moi, ou en est le fouet que je t'ai commandé ?"

      "Solan, je suis avec un client là."

      "Ok, pardon. Continues."

      Il s'adossa au mur, fixant du regard le légionnaire qui bafouillait devant une Maxine plus que blasée par ses jérémiades concernant son gladius. Max avait ouvert récemment son armurerie, et au passage, l'Arcanum. Enfin, récemment… Dès qu'elle avait terminé avec la Légion, à vrai dire. Le légionnaire finit par soupirer, jetant un coup d'œil à Solan qui commençait à s'impatienter. Il lui sourit de toutes ses dents, et le pauvre soldat s'excusa, puis finit par dire à Maxine qu'il repasserait plus tard et passa la porte.

      Solan avait un énorme crush sur Maxine, qu'il n'osait pas lui avouer. C'était la seule personne qu'il draguait pour la blague. Rien n'avait eu lieu entre eux, et visiblement, rien n'aurait jamais lieu. Triste à en pleurer, deux Chimères exemplaires comme ça, amis… Ils auraient pu être bien plus. Mais non.

      "L'entrée pour l'Arcanum, je te prie ! J'ai cru comprendre qu'on avait un petit nouveau."

      Maxine afficha une mine un peu moins blasée, et Solan lui souffla un baiser avant de passer la porte dissimulée. Il s'arrêta sur le seuil, salua Igor, le barman, toujours de mauvais poil, puis scruta la salle des yeux. Au fond sur leur table habituelle se trouvaient quelques Chimères. Il croisa un regard, puis deux, puis trois, et enfin, là-bas accoudé au bar…

      "Solan !"

      Basil Hargreaves, qui levait son verre de vin dans sa direction, un sourire presque carnassier sur les lèvres. Solan se faufila avec la grâce d'un loup jusqu'à lui, alors que le légionnaire réputé pour être un collectionneur d'objets rares prenait soin d'apparaître sous son meilleur jour. Une main dans ses cheveux – tellement cliché, mais terriblement séduisant, Basil apparaissait comme la prochaine proie idéale pour Solan. Une fois à côté de lui, le fils de Metus ne lui accorda pas une parole, pas un regard, et commanda plutôt sa liqueur de plantes préférée. Il observa Igor faire de mauvaise grâce, puis une fois servi, il se tourna vers Basil, le détailla de la tête aux pieds avec un sourire et finit par planter ses yeux dans les siens :

      "Suis-moi."

      Sans attendre une quelconque réaction, Solan tourna les talons et entraîna le fils de Mercure vers la table du fond. Les trois Chimères qui y étaient pâlirent de concert et s'empressèrent de se lever pour libérer son coin du bar. Une table bien située, ou se trouvait une lumière tamisée, loin de ces péquenauds. Habituellement, Rae et Kieran étaient avec lui à cette table, mais il fallait croire que même seul, il inspirait suffisamment de peur pour intimer le respect. Et il en était plutôt content. Un sourire satisfait sur les lèvres, le fils de Metus se retourna pour faire une courbette qui invitait Basil à s'installer sur la banquette. Une fois tous les deux assis, Solan avala une gorgée de sa liqueur, puis scruta Basil de ses yeux sombres :

      "Alors… Dis-moi, Basil. Qu'est-ce qui t'as motivé à nous rejoindre ?"
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        Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]


        La longue silhouette de Solan se glisse parmi les habitués du bar jusqu'à moi, mais une fois arrivé à ma hauteur il m'ignore superbement. Loin de me laisser démonter, je bois mon vin sans montrer quoique ce soit. Je conserve l'air songeur et décontracté que j'affiche en toutes circonstances mais, au fond, je suis vexé. Venir vers moi, me choisir ostensiblement, pour ensuite faire comme si je n'existais pas est une façon plutôt désagréable de jouer avec moi. Il ne faudrait pas qu'il commence à croire que, parce que je suis une nouvelle Chimère, je suis à sa disposition. Une fois sa boisson servie, il daigne enfin me regarder. Je fais l'objet d'un examen complet que je subis sans broncher. Si certains trouveraient gênant d'être ainsi détaillés du regard, pour ma part je trouve ça plutôt flatteur d'être l'objet d'une telle attention. Ce que j'apprécie moins, c'est qu'il me donne l'ordre de le suivre, et ce sans aucun préambule. À peine a-t-il prononcé ces mots qu'ils part en direction des tables placées le long de la banquette.

        Je suis partagé. Les lèvres pincées, je désapprouve publiquement ce manque criant de bonnes manières. Et pourtant, je suis ravi. J'adore la façon qu'a Solan d'être direct et brutal, sans considération pour les autres, agissant toujours selon son bon plaisir. Et puis, pour moi qui ai tendance à vouloir contrôler la situation – je le reconnais – il y a quelque chose de délicieusement tentant à se laisser guider sans poser de question.

        Pourtant, je ne bouge pas. Je ne suis pas à sa disposition et je viendrai quand bon me semblera. Je finis mon verre et en commande un autre. J'attends d'être servi pour me lever et je me mets à déambuler sans but dans le bar. Je fais un peu durer ma flânerie avant de me diriger vers la table qu'a choisi le fils de Metus, un peu à l'écart. Sa courbette m'amuse et c'est dans de bonnes dispositions que je m'installe avec mon verre. Il ne me lâche pas de son regard sombre et ne s'embarrasse pas de banalités pour faire la conversation : il va droit au but et me pose d'emblée la question qu'il a en tête. Je lui dis sur un ton rieur :

        - Je pensais que l'entretien d'embauche c'était avant d'intégrer les Chimères, pas après.

        Je lève mon verre, pensif. Jusqu'où lui dire la vérité ? J'ai rejoint les Chimères afin de profiter de leur réseau pour lancer mon commerce et Solan pourrait être un bon point de départ pour lancer les rumeurs et me rapporter de potentiels clients. Cependant, je trouve que la soirée n'est pas assez avancée pour parler de choses aussi confidentielles, alors je me contente de rester vague.

        - Je vois ça comme un échange de bons procédés : je peux vous être utile et vous pouvez m'aider pour un projet personnel. N'est-ce pas là la raison pour laquelle on rejoint les Chimères ? Ça n'est pas ton cas ?

        Je suis sincèrement curieux d'en savoir plus à son sujet, et une conversation autour d'un verre est le contexte idéal pour cela. Je ne le connais pas encore vraiment et pourtant j'ai l'intuition que des questions directes ne le dérangeront pas. Cependant, j'ai envie de quelque chose de plus divertissant et je pense qu'il appréciera aussi un peu de jeu. C'est décidé !

        - Dis moi pourquoi tu as rejoint les Chimères et tu pourras me poser en retour la question de ton choix.

        À peine ai-je prononcé ces mots que je me rends compte que ce n'est pas suffisant. Il faut plus d'enjeu. Une idée me vient et j'ajoute innocemment :

        - Si tu devines ma réponse à ta question, je boirai.

        Je me penche en arrière pour m'appuyer contre la banquette et, les bras croisés, le lance sur un air de défi :

        - Je commence. J'imagine que tu as rejoint les Chimères pour avoir plus d'occasions de commettre de mauvais coups. Est-ce le cas ?

        Je n'ai pas vraiment réfléchi mais je m'en fiche. L'essentiel est de lancer le jeu. Reste à savoir si Solan suivra. Je l'espère, je m'amuse déjà.
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          Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

          "Je pensais que l'entretien d'embauche c'était avant d'intégrer les Chimères, pas après."

          Basil leva son verre d'un air songeur. Réfléchissait-il à quoi répondre ? Si tel était le cas, ça partait moyennement bien. Pourtant, son regard accrocheur avait le don de mettre Solan sous le charme, et ce dernier déposa son menton au creux de sa main, prêt à tout entendre, sourire aux lèvres.

          "Je vois ça comme un échange de bons procédés : je peux vous être utile et vous pouvez m'aider pour un projet personnel. N'est-ce pas là la raison pour laquelle on rejoint les Chimères ? Ça n'est pas ton cas ?"

          Définitivement pas, mais Solan se garda bien de le lui balancer à la figure. Solan n'avait pas rejoint les Chimères pour financer un projet personnel, loin s'en fallait. Néanmoins, il garda le silence et sa position, tout en attirant son verre à ses lèvres pour en avaler une gorgée.

          "Dis-moi pourquoi tu as rejoint les Chimères et tu pourras me poser en retour la question de ton choix."

          Le sourire de Solan s'élargit. Basil avait tout d'un roi, il était probablement orgueilleux, fier, un poil pédant sur les bords, et pourtant très… méticuleux, ordonné, calibré. De lui s'échappait une aura semblable à celle de Rae, et c'est probablement ce qui l'attirait autant chez lui. Un roi sans peuple, sans royaume, peut-être un roi déchu, mais roi quand même. Sa phrase sonnait comme un ordre et non pas comme une proposition lambda. C'était la seule chose qui l'empêchait de prendre réellement plaisir à discuter avec lui. Solan n'aimait pas les ordres, même s'ils venaient d'un lord.

          "Si tu devines ma réponse à ta question, je boirai."

          Basil s'adossa contre la banquette, les bras croisés sur le torse, une drôle de lueur dans les yeux et lança alors que Solan gardait toujours le silence face à cet énergumène si difficile à cerner :

          "Je commence. J'imagine que tu as rejoint les Chimères pour avoir plus d'occasions de commettre de mauvais coups. Est-ce le cas ?"

          "Perdu. J'ai besoin de personne pour commettre des méfaits. Nouvelle règle : quand on perd, on boit. Donc… Tu bois."

          Solan ne comptait pas se laisser faire aussi facilement. Et de toute façon, Basil avait mal visé. Solan avait rejoint les Chimères non pas pour commettre de nouvelles fourberies, mais pour avoir un semblant de famille. Seulement, il lui semblait que ce genre d'informations, s'il pouvait très bien la donner à Kieran, pouvait être dangereuse entre les doigts longs et fins de Basil.

          "À mon tour, donc. Quel est ton objet le plus précieux ? Non, attends, je vais deviner."

          Le fils de Metus n'avait pas besoin de deviner juste, à vrai dire il s'en moquait un peu de savoir quel objet le collectionneur préférait, il n'avait pas besoin de cette information pour terminer dans son lit. Mais le sujet pouvait peut-être le passionner et il saisissait les occasions qui se présentaient à lui.

          "Ta montre à gousset ? J't'ai jamais vu sans."

          Prêt à boire une gorgée de son verre, Solan analysait le moindre geste que faisait Basil. Il avait changé de position, s'étalant sur la banquette à son tour, lascivement, offert au regard du fils de Mercure. Pourtant, son instinct lui soufflait qu'il ne serait pas si facile à avoir que ça.
          Anonymous
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            Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]


            En apprenant à connaître un peu mieux Solan, je voulais du divertissement. Eh bien me voilà servi ! Le voici qui ajoute des règles de son invention et qui tourne notre jeu improvisé à son avantage. Je m'incline et je bois une gorgée de mon verre de vin, profitant du goût doucereux de l'alcool sur mon palais. Je me fichais un peu de ce qu'il allait répondre quand je lui ai posé cette question et maintenant je regrette un peu d'avoir été aussi désinvolte : il a piqué mon attention, j'aurais dû émettre une hypothèse un peu plus sérieuse. Si ce n'est pas pour faire les quatre cent coups, pourquoi a-t-il rejoint les Chimères ? Il ne s'attarde pas sur ce sujet et enchaîne sur une autre question.

            Par réflexe, je sors ma montre de la poche de mon pantalon à pinces aussitôt qu'il la mentionne. Je vérifie l'heure machinalement, sans vraiment prêter attention aux aiguilles. Je l'observe pensivement. Est-ce l'objet le plus précieux que je possède ? Je commence à réfléchir à voix haute.

            - C'est vrai que je ne me déplace jamais sans et j'y tiens énormément, mais elle n'occupe pas une place supérieure à mes carrés en soie ou à mes derbies dans mon cœur.

            D'un geste de la main, je désigne mes vêtements, ma veste tartan aux bruns chauds et mon pull à col haut bleu roi.

            - Tout ce que je porte est important à mes yeux, mes tenues sont une extension de moi, elles font partie de mon identité. Est-ce que pour autant j'irais jusqu'à dire que ma garde-robe est ce que je possède de plus précieux ? Ce n'est pas la vanité ou la vacuité d'une telle affirmation qui m'inquiète, je suis au-dessus de tout ça. C'est plutôt que j'ai bien peur qu'elle ne soit pas exacte. Ça serait ignorer tous les objets que je collectionne.

            Toujours avachi sur la banquette, je joue du bout du doigt avec ma lèvre inférieure, comme un enfant candide qui s'applique à réfléchir sérieusement.

            - Tu n'es pas sans savoir que je collectionne beaucoup d'objets, ma réputation doit me précéder. Et comme tout collectionneur, j'accorde beaucoup d'importance à mes acquisitions. Ce sont des objets de valeur que j'ai mis du temps à localiser et qui m'ont parfois coûté beaucoup. Cependant, je ne sais pas si ce sont les plus précieux que je possède, puisque j'envisage de m'en séparer.

            Je suis satisfait de mon coup, je viens de glisser l'idée que je suis prêt à me délester de certains de mes objets et il ne me reste plus qu'à attendre que sa curiosité naturelle fasse le reste. Pour autant je ne laisse pas voir mon contentement. Je croise les bras et affiche une moue délicate :

            - Tu me poses une sacrée question... Je crois que, si je devais te donner une réponse définitive, ce serait que tous les objets que je possède me sont également précieux. Il ne faut pas croire que, parce que j'en ai beaucoup, je ne suis pas sélectif. Je n'acquiers pas tout et n'importe quoi et je refuse bien des choses. Aussi, tout ce que je possède est soigneusement choisi et a de la valeur à mes yeux.

            Il en est de même pour les personnes, mais je garde cette pensée pour moi. Il faudra pourtant bien que je lui dise un jour que j'ai envie de l'ajouter à ma collection personnelle. Je ne sais juste pas encore tout à fait à quelle place. Mais peut-être qu'il me le dira, lui, avec son sourire plein de dents délicieusement terrifiant.

            Au lieu de cela, je lui demande :

            - Ce qui te manque le plus à la Légion par rapport à l'extérieur ? Je dirais que, pour toi, c'est l'absence de limites, le fait de pouvoir se mouvoir indéfiniment. J'ai tort ?
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              Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

              Le fils de Mercure sortit sa montre à gousset de sa poche, vérifiant l'heure d'un air nonchalant, puis garde ses yeux rivés dessus. Enfin, Basil reprit la parole :

              "C'est vrai que je ne me déplace jamais sans et j'y tiens énormément, mais elle n'occupe pas une place supérieure à mes carrés en soie ou à mes derbies dans mon cœur."

              Basil désigna ses vêtements d'un geste de la main, machinalement, et Solan ne put qu'attarder son regard sur l'ensemble qu'il portait. Toujours aussi original.

              "Tout ce que je porte est important à mes yeux, mes tenues sont une extension de moi, elles font partie de mon identité. Est-ce que pour autant j'irais jusqu'à dire que ma garde-robe est ce que je possède de plus précieux ? Ce n'est pas la vanité ou la vacuité d'une telle affirmation qui m'inquiète, je suis au-dessus de tout ça. C'est plutôt que j'ai bien peur qu'elle ne soit pas exacte. Ça serait ignorer tous les objets que je collectionne."

              Je suis au-dessus de tout ça. Sa vanité n'avait d'égal que son charme, à ce Basil Hargreaves. C'est peut-être cela que Solan trouvait aussi attractif à son sujet. Il aimait les gens sûrs d'eux, royaux, mais le problème était le suivant : cela cachait souvent des défauts fatals qui risquaient de ruiner la relation. Mais pour l'heure, Solan n'en n'avait rien à foutre. Basil était à côté de lui, à déblatérer sur ses objets de valeurs, jouant avec sa lèvre inférieure qui donnait à Solan une envie dingue de le faire taire en l'embrassant. Mais ce n'était pas l'heure. Pas tout de suite. Prends ton mal en patience, Solan, ça viendra.

              "Tu n'es pas sans savoir que je collectionne beaucoup d'objets, ma réputation doit me précéder. Et comme tout collectionneur, j'accorde beaucoup d'importance à mes acquisitions. Ce sont des objets de valeur que j'ai mis du temps à localiser et qui m'ont parfois coûté beaucoup. Cependant, je ne sais pas si ce sont les plus précieux que je possède, puisque j'envisage de m'en séparer."

              Ainsi donc, le fils de Mercure était prêt à se séparer de certains de ses objets. Mais à quel prix ? Le fils de Metus ne tenait pas à le savoir, pas tout de suite, bien qu'il ait piqué sa curiosité. Basil croisa les bras sur son torse et son visage afficha une moue des plus séduisante.

              "Tu me poses une sacrée question... Je crois que, si je devais te donner une réponse définitive, ce serait que tous les objets que je possède me sont également précieux. Il ne faut pas croire que, parce que j'en ai beaucoup, je ne suis pas sélectif. Je n'acquiers pas tout et n'importe quoi et je refuse bien des choses. Aussi, tout ce que je possède est soigneusement choisi et a de la valeur à mes yeux."

              Solan se mit à sourire de toutes ses dents. Ainsi le fils de Mercure n'avait pas un seul objet fétiche, il s'était trompé. Alors il but une gorgée de sa liqueur favorite. Il se demandait encore de quel genre d'objet Basil était prêt à se séparer quand le fil de ses pensées fut interrompu par une autre question :

              "Ce qui te manque le plus à la Légion par rapport à l'extérieur ? Je dirais que pour toi, c'est l'absence de limites, le fait de pouvoir se mouvoir indéfiniment. J'ai tord ?"

              Encore une fois, le sourire de Solan s'élargit de plus belle. La seule chose qui lui manquait le plus à la légion par rapport à l'extérieur était sa mère. Mais encore une fois, il n'était pas prêt à laisser une information de cette taille-là à un semi inconnu qui semblait aussi perfide que lui.

              "Tu t'es trompé. Tu bois. Rien ne me manque à la Légion par rapport à l'extérieur."

              Bien sûr, c'était un mensonge. Mais Solan n'avait pas l'intention de laisser ses points faibles entre les mains de Basil, qui pourrait s'en servir comme bon lui semblerait plus tard si les choses tournaient au vinaigre.

              "Alors, dis-moi Basil… Le genre d'objets dont tu es prêt à te séparer… Ce sont des objets dont tu n'as aucune utilité ? Je me trompe ? Je vois mal un collectionneur de ton envergure se séparer d'objets qui peuvent lui être utiles."

              Solan se rapprocha un peu plus de Basil, s'accoudant sur la table, le regard presque fiévreux d'envie. Ce petit jeu l'émoustillait, comme un gamin la veille de Noël. Basil était difficile à cerner, ce qui ne rendait le challenge que plus intéressant. Bien entendu, Solan comptait bien finir par l'embarquer dans son lit – ou celui de Basil, peu lui importait. Mais pour l'heure, faire connaissance suffisait amplement. Malgré tout le désir qui l'accaparait, le fils de Metus savait se tenir. C'était sans compter sa main qui se posa nonchalamment sur la cuisse du fils de Mercure.
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                Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]


                Je sais pertinemment que Solan ment. À la Légion ils ont tous quelque chose de l'extérieur qu'ils regrettent. Mais très bien, qu'il garde ses secrets s'il le souhaite. Je ne collectionne pas les énigmes, elles ne m'intéressent pas. Ce que je veux, ce sont les objets. Les corps. Celui de Solan est tout à fait à mon goût. Le reste, ce qu'il peut bien vouloir cacher ou révéler, je m'en fiche. Certes, il arrive que ça m'intrigue, comme on est intrigué par les motifs uniques d'un zèbre : c'est curieux, étonnant. Si quelqu'un nous offre une explication, c'est satisfaisant. Mais dans le fond on s'en fiche.

                Je bois et Solan choisit une nouvelle question. Je suis flattée par son expression, "un collectionneur de ton envergure". Quoi ? C'est toujours satisfaisant quand quelqu'un reconnaît vos qualités à leur juste valeur.

                Je suis heureux de voir qu'il a mordu à l'hameçon, je vais pouvoir commencer la campagne de promotion de ma nouvelle activité. Puis je rejoue ses mots dans ma tête pour lui répondre avec subtilité et précision. C'est alors que sa dernière phrase me transperce comme une flèche qui traverse une armure. "Je vois mal un collectionneur de ton envergure se séparer d'objets qui peuvent lui être utiles." Plus aucun de mes objets ne me sera jamais plus d'aucune utilité. Je suis maudit. La plaie récente que j'ignorais sciemment se rouvre et saigne abondamment. Une vague de tristesse me submerge. Je déteste ça. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à tenir mes émotions à distance comme d'ordinaire ? Suis-je si sensible que ça à ce sujet ? Oui, bien sûr que oui. C'est le seul constant que je peux faire tandis que je contemple l'étendue de ma perte.

                J'enlève mes lunettes et j'espère que mes cils blonds cacheront un peu mes yeux baissés, voilés de douleur. Je sors de la poche de ma veste un mouchoir en tissu orné d'oiseaux et j'essuie mes lunettes avec pour me donner une contenance. L'avenir me paraît bien désolé sans le pouvoir de jouer avec des objets magiques. Pourtant... pourtant il y a ce projet de commerce clandestin, auquel je me raccroche pour reprendre pied. Oui, mon intellect est toujours capable d'imaginer des issues de secours remarquables, il est plus fort que toutes ces émotions idiotes et embarrassantes. Il faut que je me reprenne, je suis capable de me forger un avenir admirable et je vais y parvenir, en commençant par parler à Solan de mes projets. Rassénéré, j'enfile mes lunettes.

                - Eh bien, si tu veux tout savoir...

                C'est le moment qu'il choisit pour poser une main sur ma jambe, sous la table. Je perçois avec acuité la chaleur qui irradie le long de ma cuisse. Ainsi, il veut du sexe. Connaissant sa réputation, ce n'est pas à un dîner aux chandelles qu'il me convie avec ce geste entreprenant. Je n'imaginais pas que les choses iraient dans cette direction aussi vite, mais je ne vais pas refuser ce dont j'ai aussi envie. Attention, je n'accepte pas de coucher avec le premier venu, je choisis méticuleusement mes partenaires. Et il s'avère que Solan remplit tous les critères pour rejoindre ma collection personnelle.

                Je baisse les yeux. Si seulement les choses étaient aussi simples. Je voudrais tant le croire, mais ça serait me voiler la face. Car la chaleur de la large main du fils de Métus sur ma cuisse ne provoque pas en moi que de la langueur. Son contact déclenche chez moi une aspiration plus profonde, sincère et désespérée. J'ai besoin de plus de contact encore, pour réchauffer mon âme froide contre la sienne. Car même si je sens que je vais réussir à dépasser la tristesse de la malédiction grâce à mes projets, il y a un mal dont je n'arrive pas à me débarrasser, plus ancien et plus profond. Je suis seul. Si seul. Et il n'y a personne à mes côtés en ce moment pour me le faire oublier. La main si chaude de Solan, ce n'est pas entre mes jambes que je veux la sentir, c'est contre ma joue, pour qu'elle absorbe ma déréliction et qu'elle fasse disparaître à son contact ces émotions que je hais tant. Je veux que son corps me serve de rempart contre la solitude.

                Absorbé par ma réflexion, j'ai laissé ma phrase en suspens. Le regard toujours baissé, je reprends, un peu hésitant.

                - Si tu veux tout savoir...

                Puis je m'abandonne à mon désir de chaleur humaine et je relève mon visage pour lui adresser un regard plein d'un désir désespéré, me montrant plus authentique que je ne l'ai jamais été depuis le début de cette conversation.

                - Je te dirai tout, mais pas ici.

                Je lui fais confiance pour lire entre les lignes et s'emparer du sous-entendu. Je ne ferai pas plus, je veux juste le suivre et me laisser m'abandonner.
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                  Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

                  Basil ôta ses lunettes de sur son nez, et sortit un mouchoir en tissu décoré d'oiseaux – ou ce qui y ressemblait fortement en tout cas – pour les nettoyer, puis les remit à leur place.

                  "Eh bien, si tu veux tout savoir…"

                  Solan n'écoutait déjà presque plus ce qu'il disait. La paume de sa main entra en contact avec le tissu du pantalon du fils de Mercure, de manière trop intime pour ne pas se faire comprendre, mais de manière également assez ténue pour se faire chasser s'il s'avérait que cette envie soudaine était à sens unique, ce dont le fils de Metus doutait fortement.

                  "Si tu veux tout savoir…"

                  Il se contentait de se répéter, mais Solan n'y faisait pas attention. Sa curiosité dévorante concernant Basil n'était plus si dévorante que cela. Ou du moins, pas dans ce sens-là. À la place se frayait le chemin brûlant du désir, parsemé de quelques touches plus discrètes de tendresse. Basil redressa la tête, plongeant son regard ardent dans celui de Solan. Le fils de Mercure ressemblait à une poupée de porcelaine : délicat, fragile, sensible, mais froid. Et pour la première fois, le fils de Metus discernait dans ses yeux une once de chaleur.

                  "Je te dirai tout, mais pas ici."

                  Il n'en fallu pas beaucoup plus à Solan pour ôter sa main de la jambe du garçon blond à côté de lui. Avec un sourire presque mesquin, il se redressa, s'échappa de la banquette moelleuse sur laquelle il était installé depuis si peu de temps et se leva pour contourner la table. Il tendit la main à Basil, qui s'en saisit sans trop hésiter, puis en un échange de regard, il fut décidé tacitement que les deux romains sortiraient d'ici pour vaquer à leurs occupations.

                  Solan se décida bien vite. Basil était probablement beaucoup trop pudique pour faire ces choses si peu catholiques en plein milieu du dortoir commun, or le problème était le suivant : il n'avait pas d'endroit à lui pour ce genre d'affaires. Mais l'accord était passé, aussi lui fallait-il réfléchir plus en détail à ce petit détail. Sans penser à quoique ce soit de particulier, ses pas le menèrent en direction de la Nouvelle Rome. Au Camp, rien ne faisait l'affaire. Les bains étaient beaucoup trop publics, les dortoirs étaient probablement infestés de légionnaires, la rue était… la rue… Ne restait plus qu'à Solan la solution de secours.

                  Discrètement, il tâta son portefeuille et vérifia qu'il y avait bien quelques billets dedans avant de poursuivre son chemin l'air de rien. De son autre main, Solan passa les doigts sur le dos de Basil, puis il l'enlaça de son bras, l'attirant contre lui avec une tendresse qui, loin de lui être inconnue, était également très typique de Solan. Il pouvait être adorable et doux comme il pouvait être brutal et mauvais. Rien ne l'empêchait d'être aussi contradictoire, tant qu'il voyait un brin de sincérité dans le regard de l'autre.

                  L'envie de Basil était sincère. Le reste, il ne savait pas trop. Mais Solan était prêt à lui laisser le bénéfice du doute, pour un visage aussi beau. Ils échangèrent un bref regard et le sourire franc du fils de Metus parlait pour lui. Ils s'arrêtèrent un court instant, le temps d'échanger un chaste baiser, puis Solan interrompit ce moment d'un air mesquin et tira par la main un Basil probablement prit de court. La bâtisse qui se dressait devant eux était vieille mais noble, il ne faisait aucun doute qu'elle fut autrefois un établissement de luxe.

                  Au jour d'aujourd'hui, l'hôtel n'avait plus grand-chose de prestigieux, si ce n'est le nom, et le prix. Mais il savait parfaitement que la qualité était si ce n'est excellente, au moins suffisante pour une nuit. Elle avait au moins l'avantage de fournir un service de chambre, de ne pas poser de question tant que l'argent rentrait dans les caisses, et surtout, surtout, prodiguer toute l'intimité qu'il leur fallait. Alors c'est sans compter que Solan distribua les billets sur le comptoir lorsqu'ils entrèrent tous les deux nerveusement. Il désirait Basil, plus que jamais. Bien entendu, une fois que ce moment serait passé, peut-être n'y trouverait-il pas son compte. Peut-être qu'il le trouverait même fade. Peut-être pas. Peut-être qu'il le trouverait incroyablement coloré, fabuleusement intéressant. Mais il ne pouvait pas savoir tant qu'il n'avait pas effleuré sa peau nue du bout des doigts.

                  Lorsque le gérant leur remis les clés d'un air désabusé, Solan s'en empara comme un voleur et s'empressa de sauter dans l'ascenseur. Aussi, lorsque les portes se refermèrent derrière Basil, le fils de Metus plaqua tout son corps contre le sien, obligeant le fils de Mercure à se coller contre la paroi métallique. Ses lèvres dévoraient les siennes, jusqu'à ce que la cabine n'arrive au bon étage. Et alors, seulement à ce moment-là, Solan s'autorisa à séparer son corps de celui de Basil. Il fut le premier à sortir d'un air paisible de l'ascenseur, comme si rien ne s'était passé, ouvrit la porte de la chambre et invita son compagnon à y entrer avec un regard malicieux. Il savait qu'une fois cette porte refermée, il n'y aurait plus aucune échappatoire pour l'un comme pour l'autre.

                  "Est-ce que maintenant, je peux tout savoir ?"

                  Son ton légèrement moqueur ne trompait personne. La réponse à cette question, Solan n'en n'avait que faire.
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                    Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

                    TW: Solan et Basil ont décidé d'avoir du sexe, ce qui est très bien pour eux puisque ce sont deux (presque) adultes consentants. Cependant, ce genre de récit n'est pas fait pour tout le monde, passe ton chemin si c'est ton cas et hydrate toi bien !


                    Le contact de la main de Solan disparaît. À l'endroit où elle se trouvait sur ma cuisse je continue de sentir sa chaleur. Je pressens que l'absence ne durera pas et que je retrouverai la sensation de ses mains sur moi très prochainement. Son sourire malicieux, ses gestes impérieux, sa volonté de me servir là, maintenant... C'est exactement ce dont j'avais besoin. Aussi, j'attrape la main qu'il me tend sans réfléchir et je réponds à son regard interrogateur par un infime mouvement de tête. À peine ai-je quitté la banquette qu'il m'entraîne à sa suite. Je lance par dessus mon épaule un dernier regard à nos verres, encore à moitiés pleins. Seigneur, que c'est romanesque de céder à ses désirs en laissant derrière soi sa boisson abandonnée.

                    Je suis Solan dehors sans émettre la moindre protestation, regardant les rues défiler autour de nous sans vraiment y prêter attention. Je n'ai aucune idée de l'endroit où il m'emmène et je m'en fiche. Toute mon attention est focalisée sur lui, sur la chaleur que dégage sans corps près du mien dans la nuit. Je sens sa main dans mon dos et je me laisse faire tandis qu'il m'attire contre lui. Son geste est mesuré est délicat. Exquis. Je pourrais passer la nuit à déambuler dans la Nouvelle-Rome avec lui, enlacés ainsi. Je croise son regard et le bonheur simple dans ses yeux me désarme. Si je n'étais pas certain de la destination de notre escapade, je me prendrais presque à croire qu'il voudrait vivre une idylle avec moi. Je ralentis le pas et m'arrête, comme hypnotisé par la franchise de son large sourire. Je fixe ces lèvres minces, le pli à leur commissure, les dents éclatantes qu'elles laissent entrapercevoir. Je ferme les yeux et je continue de les voir derrière mes paupières. Je les sens alors se poser tout contre les miennes. Le sourire de Solan est contagieux, aussi je ne cherche pas à approfondir le baiser et je me contente de sourire, comme un miroir de sa bonne humeur.

                    Quand je m'écarte je remarque que son expression est devenue malicieuse. Il me tire par la main, avec plus d'empressement que précédemment peut-être. Je devine que nous avons atteint notre destination. Il s'agit d'un immeuble ancien qui affiche les traces d'une splendeur passée. Derrière la peinture de la façade qui commence à s'écailler on devine les difficultés à entretenir le bâtiment avec les moyens d'aujourd'hui. L'ensemble a un charme désuet, passé de mode mais digne, qui me plaît beaucoup. Exactement dans mes goûts. C'est que j'apprécie particulièrement ce genre d'attention à mon égard et Solan semble avoir compris comment s'y prendre pour satisfaire mes envies. Je l'avoue, il suffit parfois d'un décor de bon goût et de draps de bonne qualité pour m'avoir dans la poche. Aussi, c'est avec un plaisir non dissimulé que je le vois disposer des billets sur le comptoir de l'accueil : après tout, je mérite le meilleur. Certain que Solan veille à mon confort, je sens mon corps se détendre malgré l'anticipation. Cette soirée s'annonce remarquable mais je resterais bien une petite éternité dans cette atmosphère si douce, là, sous le lustre décati qui éclaire vaillamment les moquettes rose vieilli, dans cet étrange et noble hôtel, dans ce moment suspendu où rien de sérieux ne s'est encore produit. Oui, je veux garder Solan, si parfait en cet instant, pour toujours à mes côtés, afin que je ne me sente plus jamais seul. Je me sens si bien que j'évolue dans le vestibule comme dans un rêve. Pourtant, je n'ai rien pris. Je me contente de profiter de cette paix et de cette plénitude, si étrangère à mon tempérament nerveux, avant qu'elles ne me glissent entre les doigts.

                    Quand les portes de l'ascenseur qui nous emmène à l'étage se referment, le poids du corps de Solan contre le mien me ramène à la réalité et exacerbe mon désir, que j'avais presque oublié. Il s'impose à moi alors que mes lèvres rencontrent les siennes dans un baiser qui n'a plus rien de chaste. Le contact froid et désagréable de la paroi de l'ascenseur est vite oublié, remplacé par la délicieuse sensation du bassin de Solan pressé contre le mien. Mais déjà les portes se rouvrent et il se détache de moi. L'air satisfait et paisible, il rejoint la porte de notre chambre et l'ouvre avec cérémonie, et une pointe d'ironie. Pour lui, tout n'est qu'un jeu, un divertissement sans limite, une fête continue. Et c'est parfait, exactement ce qu'il me faut. S'il fallait que je rejoigne les Chimères pour que nous nous rapprochions, pourquoi ne l'ai-je pas fait plutôt ?

                    Maintenant que nous sommes vraiment seuls, je sens tout le poids de l'anticipation qui règne dans la pièce. Je me tiens immobile, dans l'attente de ce qui va se produire. Je passe la langue sur mes lèvres, que je sens soudain très sèches. La question de Solan me prend au dépourvu, j'avais complètement oublié que je devais lui parler de mes objets. Oh, je vais le faire, mais à ma manière. Je lui fais signe de s'approcher et il s'exécute docilement. Puis, en le prenant par le bras, je le fais venir contre moi, doucement. Nos corps se touchent à peine. Je place une main derrière sa nuque – Seigneur, comme ses cheveux sont doux à cet endroit – et je dirige sa tête contre ma clavicule, à la naissance de mon cou. Comme s'il avait compris instinctivement, il dégage ma peau du col de mon pull bleu et commence à l'embrasser, avec une application d'écolier attendrissante. Ses cheveux sont juste sous mon nez et, en prenant une profonde inspiration, je m'imprègne avec délice de l'odeur nouvelle de Solan. Je commence :

                    - Si tu tiens à savoir tout, collectionner des objets magiques comme je le fais à un certain coût.

                    Avec ma main je dirige doucement sa tête.

                    - Je me suis rendu compte que pour en obtenir de nouveaux, je pourrais en vendre certains, moins puissants ou dont- Ah...

                    Là, il vient de trouver cet endroit au creux de mon cou qui est si sensible. Le gémissement meurt dans ma bouche et je reprends.

                    - Dont je n'ai plus l'utilité. Aussi, je pense qu'avec les Chimères je peux trouver des acheteurs potentiels pour... pour...

                    Je perds le fil de mes pensées en sentant ses mains glisser sous ma veste, puis mon pull.

                    - Pour me délester de certains artefacts ou matériaux magiques. Mais avant de lancer mon commerce, si on peut... appeler ça comme ça, je dois...

                    Mes phrases sont entrecoupées par ma respiration de plus en plus hachée. Dans le silence de la chambre, c'est la seule chose que l'on entende.

                    - Je dois lancer la rumeur que je cherche à vendre des choses... difficiles à obtenir d'ordinaire. Tu m'y aideras ?

                    Soudain, ma main sur sa nuque se tend et je sers une poignée de cheveux noirs. Je viens de sentir une main se rapprocher dangereusement de ma ceinture, tandis que les baisers dans mon cou remontent vers ma mâchoire. Une idée divertissante me traverse l'esprit et je rouvre les yeux, que j'avais fermés sans m'en rendre compte. Sur un ton innocent, je dis :

                    - D'ailleurs, tu n'aurais pas des choses pour moi ? Ta veste par exemple, elle a l'air très bien.

                    Et sans ménagement j'aggripe les bords de son blouson pour le tirer vers le bas. Solan est bien obligé d'arrêter ce qu'il manigançait pour se défaire de son vêtement. Sans un regard de plus pour la veste, je la laisse tomber par terre et je demande sur un air de défi :

                    - Tu as d'autres choses à me vendre ?
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                      Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

                      Basil fit un léger signe du bout de ses doigts délicats, intimant à Solan l'ordre de s'approcher. Il ne répondait absolument pas à sa question, mais était-ce réellement le plus important ? Le fils de Metus décida que non, et préféra obéir tranquillement à son amant jusqu'à être suffisamment proche de lui pour qu'il le prenne par le bras et qu'il n'y ai plus que quelques millimètres entre eux. Solan pouvait sentir la chaleur qui émanait du corps de Basil, pour autant, il ne cédait à aucune de ses pulsions, aucune de ses urgences, préférant aller au rythme du collectionneur.

                      Une main amie se glissa derrière sa nuque, et un frisson remonta le long de son corps jusque à la naissance de ses cheveux. La pression des doigts caressant ses cheveux obligea élégamment Solan à glisser jusqu'à la naissance du cou de Basil, et de manière on ne peut plus naturelle, il dégagea la voie en tirant sur le pull bleu, probablement choisi avec attention par le fils de Mercure. Alors que ses lèvres entraient en contact avec sa peau, ce dernier prit la parole :

                      "Si tu tiens à savoir tout, collectionner des objets magiques comme je le fais à un certain coût."

                      Une pression supplémentaire dans sa nuque lui fit comprendre qu'il devait aller plus haut.

                      "Je me suis rendu compte que pour en obtenir de nouveaux, je pourrais en vendre certains, moins puissants ou dont- Ah..."

                      Visiblement, Solan avait heurté une zone sensible du bout de ses lèvres. Au creux de son cou, il put sentir le frisson qui faisait presque trembler Basil de désir.

                      "Dont je n'ai plus l'utilité. Aussi, je pense qu'avec les Chimères je peux trouver des acheteurs potentiels pour... pour..."

                      De quoi parlait-il, déjà ? D'où venait cette conversation ? Pourquoi était-il toujours en train de parler, alors que Solan n'avait qu'une envie : celle de le faire taire. Sans trop se presser, le fils de Metus décida d'accélérer le rythme. Ses mains soulevèrent légèrement sa veste pour se glisser en dessous, puis enfin, trouver la peau chaude de Basil sous son pull.

                      "Pour me délester de certains artefacts ou matériaux magiques. Mais avant de lancer mon commerce, si on peut… appeler ça comme ça, je dois…"

                      Un sourire salace sur les lèvres, Solan embrassa une énième fois le cou de Basil, raffermissant sa prise autour de ses hanches. Il pouvait le sentir, le fils de Mercure avait vraiment, vraiment très envie de lui. Ses mots étaient séparés les uns des autres par sa respiration hachée et son souffle saccadé.

                      "Je dois lancer la rumeur que je chercher à vendre des choses… difficiles à obtenir d'ordinaire. Tu m'y aideras ?"

                      Tout ce que tu veux." Oui, Solan était prêt à tout – ou presque – pour le faire taire, mais encore une fois, le besoin de prendre son temps, pour cette fois, juste pour cette fois… Légèrement confus, le garçon aux cheveux de jais fit glisser ses lèvres dans le cou de Basil, remontant jusqu'à l'angle de sa mâchoire, glissant une main dans le creux de son dos et l'autre vers son nombril dans l'intention de défaire sa ceinture alors que la poigne de fer qui dirigeait le moindre de ses mouvements se raffermit soudainement dans ses cheveux.

                      Solan le sentait, les yeux de Basil étaient désormais grands ouverts. Si tu veux faire marche arrière, c'est maintenant, Basil. Mais ça, Solan ne le dit pas. Après tout, le grand blond était libre de ses mouvements, et pouvait partir quand il le souhaitait. C'est son ton faussement innocent qui le fit sourire comme un imbécile heureux quelques secondes après sa réflexion interne :

                      "D'ailleurs, tu n'aurais pas des choses pour moi ? Ta veste par exemple, elle a l'air très bien."

                      Sa… veste ? Lorsque Basil se dégagea de l'étreinte de Solan pour le défaire de sa veste, il comprit mieux les intentions de Basil. Basil est un roi. Basil veut régner. Solan n'a pas l'habitude de se laisser faire par n'importe qui, mais après tout, est-ce qu'il pensait sincèrement que Basil était n'importe qui ? Non. Pas le moins du monde. Quelque chose de plus qu'une attraction physique se crée entre eux. Solan pouvait le sentir, son cœur qui vibrait sous ses côtes. C'était un battement ténu et obscurci, mais il le sentait.

                      "Tu as d'autres choses à me vendre ?"

                      La main de Solan se glissa tendrement sur la joue de son compagnon d'une nuit. C'est avec un sourire mesquin qu'il lui répondit à voix basse :

                      "À peu près tout ce que tu vois dans cette pièce – hormis les meubles – est quelque chose que tu peux t'approprier si telle est ton envie."

                      Ses doigts se glissent derrière la nuque de Basil, ses cheveux blonds s'emmêlèrent sous son contact et il l'attira un peu plus contre lui. Désormais, leurs corps se heurtaient l'un à l'autre, leurs bouches se cherchaient mutuellement et finirent par se trouver. Le contact pressant des lèvres de ce roi contre les siennes, les bras qui s'enroulaient autour de son cou, tout donnait à Solan l'envie d'aller plus vite. Mais il refusait de gâcher l'instant et le maigre apport de tendresse qu'il avait envie et surtout besoin de procurer.

                      Les mains de Solan repoussèrent le corps de Basil, le temps d'un court instant pour lui permettre de retirer peu à peu la veste de Basil, puis son pull bleu. Bientôt, il pourra sentir sa peau brûlante contre la sienne, et bientôt, il pourra le faire basculer sur ce lit froid, qu'ils réchaufferont à deux avec une sincérité qui bouscule le commun. Mais bientôt n'est pas encore, aussi prend-t-il son temps.

                      Enfin, dirigé par un chef d'orchestre digne des plus grands, Solan s'autorisa à déboucler cette ceinture, dernier obstacle jusqu'à la nudité totale des deux amants. Basil l'avait déjà débarrassé de ses vêtements, il n'était que justice d'en faire autant à son tour. La promesse de sentiments nouveaux fut signée dès que Solan sentit les jambes de Basil s'enrouler autour de sa taille, dès qu'il sentit que le dos de son roi heurtait le matelas avec une retenue qu'il n'était pas certain de discerner correctement.

                      La partie pouvait commencer.
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                        Re: Gods only know what is real and what is fake [Solan]

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