"Wake me up"

Feeling my way through the darkness, guided by a beating heart, I can't tell where the journey will end. But I know where it starts

C’est étrange. Calypso se sent plus détendue maintenant. Alors qu’il n’y a pas cinq minutes, le poids de la culpabilité pesait lourdement sur ses épaules. Etre avec Léo et avoir un contact physique ou visuel avec lui, c’est un peu comme quand elle se décide à aller nager. Elle s’y sent à son aise, dans son univers. Bon d’accord, l’effet est tout de même bien plus fort quand elle se rend au niveau de la plage, quand l’eau salée vient effleurer sa peau. Sans doute parce que c’est un élément lié à sa mère. Toujours est-il qu’elle a un contact facile avec le fils d’Hadès. La jeune fille n’a pourtant pas toujours un contact facile avec ceux dont le parent divin est lié à la Mort. Elle sait que c’est une fatalité mais elle préfère ne pas y penser. Alors même qu’elle sait qu’elle sera continuellement exposée au danger dès qu’elle mettra un pied dehors, elle préfère renvoyer la fin de sa vie le plus loin possible dans le futur. Mais là, c’est différent, sans qu’elle n’arrive à déterminer pourquoi. La sang-mêlé ne peut pas penser à une attirance on des sentiments quelconques. Ce sont des choses qui lui sont plus ou moins inconnues. C’est encore plus passé au second plan avec les derniers évènements ! Il est clair qu’avec ses cauchemars, elle a bien autre chose à penser ces derniers temps. Peut-être que quand son sommeil sera moins agité, ses hormones d’adolescente referont surface. Mais pour le moment, elle a plutôt des airs de déterrée, du genre qui ferait peur à un mort !

La jeune fille ramasse alors son livre, replaçant nerveusement une mèche derrière son oreille. La fille d’Amphitrite commence alors à mettre le demi-dieu en garde. Il ne faudrait pas que son état empire. Mais lui, il en vient à lui parler de son livre. Fronçant légèrement les sourcils, elle plante de nouveau son regard dans le sien. « Je te dis de faire attention à toi… Et toi tu me parles de mon bouquin ? » Elle montre alors le livre clairement, même si les lettres ne sont claires pour aucun des deux. Etre un demi-dieu, ça n’a pas que des avantages ! Comment cette pseudo dyslexie qui les rend incapable de lire autre chose que tu grec ancien. La brune lâche alors un petit soupire. « T’es pas possible franchement… Tu émerges à peine, t’es en convalescence et tu me fais la conversation… » Pourtant, Calypso ne peut s’empêcher de sourire. Alors, elle s’installe sur le lit. Plutôt vers le pied du lit tout de même, pour ne pas donner l’impression d’être envahissante. Assise avec une jambe sous elle, elle pose le livre devant elle. « Ce que je lisais, c’est Eragon. Enfin lire, c’est un bien grand mot. » Jouant distraitement avec une mèche de cheveux, la jeune fille replonge dans ses souvenirs. Ceux de son enfance avant qu’elle ne sache qu’elle est la progéniture d’une divinité grecque. Une période à laquelle les monstres ne se trouvaient que dans les livres et où la mythologie n’était que quelque chose d’abstrait, qu’on étudie en cours d’histoire à l’école. Et puis tout était devenu réel.

Se calant confortablement, la sang-mêlé tire son pique à chignon de ses cheveux, les laissant retomber en cascade. Pour cette fois, il fera office de marque page. « Je lisais ça avec mon père. Enfin c’est plutôt lui qui me le lisait, à cause de ma dyslexie ». Elle fait le signe des guillemets en prononçant le mot dyslexie. Parce qu’elle sait bien, maintenant, que ce n’en est pas vraiment et que son cerveau est juste paramétré différemment. « Je connais presque par cœur ce livre et c’est uniquement pour ça que j’arrive à le lire plus ou moins. Sinon, je m’arrête au bout de deux pages, ça me donne des migraines si je force trop. » C’est quelque chose qui manque un peu à la fille d’Amphitrite. Ces moments où son père lisait pour elle, où il lui permettait de s’évader. C’était des moments privilégiés qu’ils partageaient. Secouant doucement la tête, elle chasse rapidement la nostalgie. « Enfin du coup, je ne connais toujours pas la suite. Et je ne la connaitrais sans doute jamais, à moins qu’on traduise les livres en grec ancien ! » Elle esquisse alors un petit sourire. Les auteurs ne feraient pas fortune avec ce genre d’ouvrage ! Ils ne sauraient sans doute même pas qui les lit.

CODAGE PAR AMATIS

"Wake me up"

Feeling my way through the darkness, guided by a beating heart, I can't tell where the journey will end. But I know where it starts

Les choses n’arrivent jamais sans raison. Alors pour le coup, Calypso en profite un peu. Elle apprécie le temps qu’il lui est donné de passer avec Léo, se disant qu’il ne voudra plus qu’elle l’approche quand il connaitra la vérité. Et il aurait sans doute raison de le faire après tout. C’est vrai, il pourrait croire qu’elle sera capable de l’attaquer à nouveau. Evidemment, elle ne risque plus de le faire sans s’en rendre compte. Mais le fils d’Hadès sort tout juste du coma. Il peut très bien décider de la rejeter, comme d’autres le font déjà très bien. Elle ne serait pas plus surprise que ça qu’il le fasse en sortant de l’infirmerie finalement. Bon par contre, Caly’ ne peut s’empêcher de ronchonner un peu quand le garçon semble ignorer les mises en garde qu’elle lui prodigue. Mais étrangement, elle ne peut pas trop lui en vouloir. Ce n’est pas comme s’il avait tous les droits non plus, n’abusons rien. Mais il sort tout juste du coma donc la jeune demi-déesse ne pousse pas plus loin. Elle peut comprendre qu’il veuille bouger, surtout après avoir passé autant de temps à ronfler comme il le dit lui-même. Enfin ça n’empêche qu’elle préfèrerait qu’il ne force pas trop. Enfin visiblement, lui dire de se ménager c’est comme dire à un affamé de ne pas manger. Alors, elle préfère ne pas se fatiguer à batailler avec lui. De toute façon, elle voit bien que ce serait un combat perdu d’avance ! Elle est sans doute moins têtue que lui… et beaucoup plus fatiguée, dans tous les sens du terme. Il suffit de voir la réaction du Rider pour savoir que ça ne servirait à rien d’argumenter.

La fille d’Amphitrite s’installe alors sur le lit. Il est clair que c’est beaucoup plus confortable que la place qu’elle occupe habituellement. Elle replonge alors dans ses souvenirs, parlant de son père. Il lui manque parfois. Mais elle ne voudrait pas le mettre en danger. Après tout, elle a quand même une certaine odeur qui fait d’elle une cible pour les monstres. Approcher son père, ce serait risquer qu’il lui arrive quelque chose. Bien que la brune sache se défendre, contrairement à la période de son arrivée ici, elle n’est pas passée maitresse dans l’art du combat. Elle refuse de mettre en danger la seule famille qui lui reste. Enfin c’est plutôt qu’elle ne connait pas le reste de sa famille. Il est en revanche étrange que la sang-mêlé se confie aussi facilement. A la Colonie, elle ne parle presque jamais de son père. Non pas qu’elle ait honte ou quoi que ce soit. Juste que d’habitude, ça la rend plutôt triste. Mais cette fois, elle se sent juste un peu nostalgique de ce temps révolu, celui où elle ne savait rien de ses origines. Elle aurait pu continuer à en discuter encore longtemps. Elle se retrouve même à sourire en repensant à tout cela. Mais un bruit à la porte lui fait tourner la tête. En apercevant Chiron, la demoiselle se rembruni légèrement. Elle se doute de ce qui se dira ensuite. Calypso se doute bien qu’une fois qu’elle sera repartie, Léo saura d’où lui viennent ses récentes cicatrices. Mais elle tente tout de même de ne pas trop montrer ses émotions. C’est peine perdu, elle est capable d’être un livre ouvert par moment.

La fille de la Néréide esquisse un petit sourire en réponse à celui du centaure. Elle sait bien qu’elle n’aurait rien à craindre. Il lui a déjà dit plusieurs fois qu’elle n’était pas coupable après tout. Mais elle a toujours de la difficulté à le croire sur ce point. Elle se temps par contre légèrement quand il s’adresse à elle. « Oh… oui bien sûr. » Caly’ se lève alors, reprenant son livre en le serrant contre sa poitrine. Elle adresse un petit signe de main rapide à Léo avant de partir. Et finalement, elle détale comme un lapin. Elle redoute ce qui se dira dans cette chambre, ce que le demi-dieu entendra à son sujet. Elle sait bien que de l’avoir veillé pendant tout ce temps ne rachètera pas ce qu’elle lui a fait. Une fois dehors, elle ne prend même pas la peine de s’arrêter pour profiter de la fraicheur. Et ce n’est qu’une fois revenue à son bungalow qu’elle lâche un soupir de désespoir. Finalement, peut-être qu’elle ne partagera plus de moment comme celui-ci avec le fils d’Hadès. Peut-être qu’il ne l’approchera plus et auquel cas, elle comprendra qu’il lui en veut.