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When you're born a lover you're born to suffer, like all soul sisters and all soul brothers [Basil/Locke]
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    When you're born a lover you're born to suffer, like all soul sisters and all soul brothers [Basil/Locke]


    J'ai couru dans le vent, les yeux fermés. Je les ai rouvert au dernier moment, quand je me suis arrêté. Juste au bord, avant le vide. Je me suis tenu là, essoufflé, des cheveux battus par le vent sur mon visage. J'ai essayé de reprendre ma respiration. Je n'ai réussi qu'à lâcher un sanglot étranglé.

    Je voulais voir l'extérieur. Voir le monde qu'il voyait lui. Depuis cette falaise en périphérie de la Nouvelle-Rome, on voit les collines de Berkeley et, parfois, par temps dégagé, au-delà. Là où il est.

    Quand j'ai senti que ce ne serait pas le seul sanglot j'ai voulu m'énerver. J'ai donné un coup de pied rageux dans une motte de terre. Je me suis assis en me laissant tomber disgracieusement par terre. Depuis, je fixe l'horizon en laissant la tristesse des six derniers mois sortir.

    Tout a commencé par un projet mauvais. Je ne sais quelle bile empoisonnait mon cœur. Ou plutôt si, je sais. C'est ce qui arrive quand on étouffe son âme pour ne plus rien ressentir. On finit par tourner comme le lait, on prend une odeur mauvaise et toutes nos actions sont motivées par des intentions peu louables. Ça ne m'a jamais dérangé. Jusqu'à l'accident. Ô comme je regrette maintenant. Je me suis laissé ronger par le mal et cela me convenait puisque je me moquais des conséquences que cela pouvait avoir sur les autres. Il a suffit d'une personne pour me changer. Il a suffit que je perde cette personne pour que je réalise combien j'étais pourri jusqu'à l'os. Il a suffit de cet affreux projet...

    J'avais conçu ce plan machiavélique pour faire comprendre à Locke que je ne supportais plus qu'il interfère dans ma vie. Il y a des années il m'avait refusé ce que je voulais. Et depuis il persistait à exister joyeusement à la périphérie de ma vie, comme pour me narguer. Je pouvais tolérer cela. Mais qu'en plus il ose me retirer le bonheur d'avoir JJ près de moi en lui révélant la vérité que je lui cachais au sujet d'Ophelia.... c'était inadmissible. Alors j'ai choisi l'objet le plus maléfique que je possédais. J'ai payé une fille de Vulcain ayant le pouvoir de modifier l'apparence des objets pour qu'il ressemble à une paire de bracelets ouvragés. C'était du très beau travail. Ça m'a coûté cher mais peu m'importait, j'étais obsédé par l'idée de faire payer à Locke tous ses affronts.

    Pourquoi n'ai-je pas compris plus tôt la vraie nature de cette obsession ? Cela nous aurait évité tant de malheurs. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Tout est de ma faute. C'est moi qui ai empaqueté le cadeau empoisonné, qui ai écrit avec un plaisir sadique son nom sur l'étiquette.

    Je lui ai donné rendez-vous par des connaissances communes. À la sortie d'un de mes cours à l'Université, il m'attendait. Locke. Je repense à son air défiant, à ses cheveux presque noir retombant en boucles souples sur son front soucieux. Est-ce que la colère était si forte qu'elle occultait complètement l'envie profonde, souterraine, nichée au fond de moi depuis des années, que j'avais de l'embrasser ? Dans ce couloir impersonnel de l'Université, au milieu des étudiants vaquant à leurs occupations, je lui ai déclaré que j'étais prêt à me réconcilier avec lui, que j'avais un cadeau à lui remettre en signe de paix. J'ai vu son regard changer. J'ai cru y déceler un espoir enfin satisfait. Comme s'il n'attendait que ça, un geste de rapprochement de ma part. Ce pourrait-il que derrière sa morgue habituelle à mon égard il ressente en fait de la considération pour moi ? Cette idée m'a électrifié le corps, le courant me traversant de bas en haut, et, quelque part dans mon ventre, comme si le regard étonné et heureux de Locke avait opéré une purification de mes entrailles, je sentais une chaleur sourde. Un noyau heureux et idiot.

    J'ai détourné le regard. Espérant ne pas bafouiller, je lui ai proposé de se retrouver au café Thermopolium. Il a acquiescé avec une candeur que je ne lui connaissais pas. Nous avons convenu d'un rendez-vous le week-end suivant et, au moments de partir, nos échanges étaient plein de maladresse, mal assurés mais cordiaux. Après des années de froid et de tension, c'est comme si nous avions perdu toutes nos habitudes d'êtres sociaux et que nous devions réinventer les usages à partir de quelques vagues souvenirs de conversation humaine.

    Le reste de la semaine je l'ai passé dans un état d'ébahissement nouveau, inconnu à mon caractère flegmatique. Je ne sais pas où sont passées la haine, la méchanceté, le désir de vengeance. J'essayais de les ressentir mais sans conviction, non pas que ces sentiments me soient devenus étrangers, mais comme si ils avaient perdu de leur véhémence. Lavés par le regard honnête d'un jeune homme tombé d'un arc-en-ciel. J'ai donc passé plusieurs jours obsédé par l'éclat des yeux de Locke, sans savoir ce que je devais faire du cadeau. Finalement arrivé au rendez-vous j'ai prétendu avoir oublié le paquet. J'ai inventé une histoire farfelue pou justifier ce manquement, il a ri, nous nous sommes assis et nous avons parlé. Nous avons parlé, longtemps, de tout, de rien, jusqu'à après la fermeture du Thermopolium. En me quittant il a passé sa mains sur mon épaule. Cet endroit de mon corps est resté chaud encore longtemps après.

    De retour à mon appartement au-dessus de l'Emporium, j'ai fixé le cadeau qui portait son nom. C'était comme s'il me fixait en retour. Je n'ai pas pu soutenir son regard. J'ai décidé de remettre à plus tard mon sombre projet. Pour voir à quoi mènerait ce nouveau développement dans notre relation avant de mettre à exécution mes noirs desseins.

    Certes, il y avait toujours la douleur d'avoir perdu JJ. J'avais finalement ouvert mon cœur à quelqu'un et, désormais sans protection, il s'était orné d'une plaie béante. La chair à vif, je promenais maintenant ma blessure partout où j'allais.

    Certes, il y avait toujours la rage aveuglante que me causait l'irruption de Locke mon histoire avec JJ. Même si avec du recul je sais que je suis le seul à blâmer pour les malheurs qui m'ont accablé, je rejetais avec violence toute la faute sur Locke.

    Mais l'attitude amicale et joyeuse du jeune homme croyant à notre réconciliation avait fait naître dans mon ventre une chose douce et chaude. Une chose qui adoucissait le chagrin d'avoir perdu JJ, une chose qui noyait la haine envers Locke et qui révélait ce qui se cachait en-dessous.

    J'étais étonné, troublé même. C'était différent de ce que je ressentais pour JJ. Mais il y avait quelque chose de commun. Je ressentais. Je laissais les sentiments venir à moi. Je croyais qu'à cause de la rupture avec JJ je ne ressentirais plus jamais rien de tel. Mais cette chose chaude et douce qu'avait allumé en moi le regard plein d'espoir de Locke me faisait maintenant croire le contraire. Je ne pouvais plus haïr Locke d'avoir ôté le sentiment amoureux de ma vie puisque c'est lui qui en était désormais à l'origine.

    Les semaines suivantes je croisais Locke régulièrement, plus souvent que d'habitude. Peut-être faisait-il exprès de s'arrêter dans la quincaillerie à côté de ma boutique, peut-être était-ce son intention de me croiser quand il prenait un café devant l'Université à la sortie des cours, peut-être avait-il l'espoir de me voir en se rendant aux thermes ? J'aime à le croire. En tout cas, c'était mon but à moi chaque fois que je trouvais un nouveau prétexte pour passer à la Légion. À chaque nouvelle rencontre presque fortuite avec lui, je collectais mes sentiments pour les analyser. Je créais des connexions entre mon obsession pleine de rancoeur que j'entretenais dans le passé et ma nouvelle lubie pleine de tendresse qui me réchauffait maintenant. Ce pourrait-il que la haine et l'amour ne soient que les deux faces opposées d'une même pièce ? Jamais je n'aurais cru donner foi à un cliché pareil...

    Si seulement je pouvais remonter le temps, je vivrais avec toute l'intensité dont je suis capable chacune de ces entrevues avec Locke au lieu d'en faire l'expérience avec maladresse et étonnement. Il ne me reste plus que ma mémoire aujourd'hui, et je lui fais rejouer dans mon esprit tous ces moments. Seigneur, je n'avais pas conscience qu'ils étaient si précieux alors.

    Je repense aux épaules qui se cognent avec une tendresse malhabile, dans les rues, la nuit, après s'être croisé dans un bar. Je repense aux regards échangés depuis les gradins du camp d'entraînement, enchaînement au rythme pudique et presque musical de paupières qui se lèvent puis se referment. Je repense à la danse maladroite de deux corps se croisant sur un trottoir étroit, chacun proposant à l'autre de passer en premier, pour finir, mains placées sur les épaules, par échanger de place dans un mouvement de valse. Je repense aux compliments échangés, trop empressés pour relever de la simple politesse, petites formules discrètes qui faisaient la navette du flirt entre nous. Je repense à mon surnom dans sa bouche, si familier et tendre lorsqu'il le répétait avec joie, avec dépit, avec simplicité, avec humour, avec exaspération, avec... oserais-je le dire ? Avec amour, parfois, je crois.

    Nous marchions sur des œufs, délicatement, tournant gracieusement autour de l'éléphant dans la pièce. Il fallait bien que nous nous heurtions au problème latent, ce n'était qu'une question de jour jusqu'à ce que cela arrive. Je savais qu'il devait rentrer d'une courte mission à l'extérieur. Rien de très important. Je n'étais donc pas inquiet, non, pas le moins du monde. Ce n'était pas ma préoccupation alors que je traînais aux alentours du tunnel Caldecott le soir de son retour. Pas du tout. J'avais un prétexte pour venir à sa rencontre ce soir-là. Je l'ai oublié depuis. Toujours est-il que j'étais là quand il est apparu à la sortie du tunnel. Son regard s'est illuminé quand il m'a vu et c'est comme si la nuit se peuplait de mille étoiles éclairant mon pauvre cœur mis à nu. Je lui ai souri en retour. Je me trouvais là, idiot, sans savoir quoi dire. Pour une fois, je ne calculais plus mes actes et mes paroles, je n'écoutais que les envies que me dictait mon cœur. Et celui-ci était tout entiers gouverné par le désir de serrer son corps contre le mien. J'ai tendu un bras, mais il a dit :

    - Salut Baz ! Je te dis à plus tard, je dois passer voir JJ.

    L'abcès était crevé, l'un de nous avait prononcé le nom du fantôme qui nous hantait. J'ai senti une tempête naître et enfler dans mon cœur- . Des vents contradictoires faisaient claquer le drapeau blanc de la paix et le déracinaient. Le fiel emplissait ma gorge et donnait un goût amer à ma salive. J'ai eu un souvenir mauvais et j'ai dit :

    - Alors comme ça tu vas voir JJ ! Je ne crois pas une seule seconde à votre amitié. Tu me l'as volé et c'était dans le but de le garder pour toi. Tout ce que tu veux c'est mon malheur.

    Son regard s'est voilé et il a dit tristement :

    - Ainsi tes vœux de réconciliation n'étaient que du vent. J'aurais du m'en douter, j'ai été trop naïf... Tu es donc toujours amoureux de JJ, c'est pour ça que tu es si plein de rancoeur.

    Je fulminai.

    - Mais tu ne comprends donc rien ! Depuis notre rendez-vous aux thermes tu joues avec mes sentiments. Tu as réussi à m'attirer dans ton piège une deuxième fois et je vais en sortir détruit parce que j'ai baissé ma garde.
    - Par le mont Olympe, Basil, soit plus clair ! Qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi je causerais ta parte ?
    - Mais parce que je t'aime et toi tu préfères JJ !

    C'était sorti tout seul. Je me souviens m'être dit que ça m'apprendrait à parler sans calculer mes répliques. Je ne savais pas alors à quel point je regretterais cette déclaration spontanée. C'est elle qui a lancé l'engrenage du destin. Si seulement je n'avais rien dit peut-être que nous pu continuer à marcher sur des œufs encore un peu plus longtemps. Mais non, tout s'est accéléré à l'instant où ses yeux se sont agrandis, où ses mains, mues par un sentiment d'urgence palpable, ont attrapé les miennes et où il s'est rapproché de moi jusqu'à ce que je sente son souffle sur ma joue. Le temps s'est interrompu dans un moment d'hésitation commun. Qu'est-ce que nous nous apprêtions à faire ? Ressentions-nous vraiment la même chose ? Pourrions-nous faire marche arrière ? Mais le voudrions-nous seulement ? Puis j'ai balayé toutes ces interrogations, et Locke a du en faire de même car je ne saurais dire lequel de nous deux a embrassé l'autre en premier.

    C'était plein de rage et de désespoir. D'amour aussi. Car passée l'urgence de montrer l'étendue et la violence de nos sentiments, est venu le temps de l'exploration, de la maladresse, de la douceur, de la prière, de la tendresse.

    Je me souviendrai toute ma vie du lampadaire solitaire au-dessus de nous, nous inondant de sa lumière crue. De ses mains crispées sur les miennes, comme pour les garder captives, qui se sont progressivement détendues, jusqu'à venir effectuer avec le pouce un mouvement rassurant sur ma peau, le geste le plus amical que j'ai jamais connu. De l'odeur d'essence froide provenant des voitures garées sur le parking à la sortie du tunnel. De son nez se cognant contre le mien, d'abord par hasard, puis avec insistance, par jeu, pour me déconcentrer – il a failli réussir mais c'est le moment que j'ai choisi pour faire usage de ma langue : je l'ai alors senti fondre et il a cessé ses plaisanteries. De la toile un peu usée de sa veste sous mon menton quand, sans nous concerter, nous avons réduit la distance qui nous séparait jusqu'à ce que nos corps soient pressés l'un contre l'autre. De ses cils papillonnant de plaisir – oui, j'ai regardé, comme un voleur. De nos baisers de plus en plus éparpillés, audacieux, alors que nos lèvres exploraient vaillamment mais humblement nos paupières, nos joues, nos mâchoires, nos cous. Du gémissement que je n'ai pas réussi à retenir quand il s'est glissé entre mes jambes, et du grondement qu'il a émis en écho.

    Tout comme je ne sais pas qui a initié le baiser, je ne sais pas qui l'a interrompu. Ma seule certitude résidait dans le noir désir de son regard et dans l'assurance que je le dévorais des yeux avec la même ardeur.

    Nous avons cheminé comme si nous étions en train de tanguer, comme si les rues de la Nouvelle-Rome étaient pleines du roulis de la houle, perdant l'équilibre à force de nous accrocher l'un à l'autre. Nous étions ivres de bonheur. Nous riions comme des adolescents qui auraient percé le secret le plus drôle du monde, main dans la main, avec la complicité folle de deux âmes amies. Arrivés en vue de l'Emporium, nous nous sommes mis à courir, jusqu'à en perdre le souffle. Les clés sont tombés de mes mains deux fois avant que je ne réussisse à ouvrir la porte. Nous étions plus bruyants qu'un troupeau d'éléphants en montant les escaliers qui menaient jusqu'à mon appartement au-dessus de la boutique. Je ne sais plus comment ni pourquoi je lui avais promis une bouteille de vin. Je me suis précipité dans la cuisine et j'ai fouillé mes placards pour retrouver une bouteille digne de ce nom. J'ai entendu Locke, rester dans la pièce de vie, prononcer mon nom avec un accent ravi. Je me suis arrêté de chercher entre le Chianti et les Bordeaux. Bon sang, je voulais entendre sa voix dire mon nom tous les jours. Je voulais l'entendre l'appeler, le murmurer, le crier, avec plaisir, toujours. Oui, je ferai en sorte d'être digne de ce nom. Je sélectionnai finalement un vin et retournai dans le salon.

    La scène qui m'attendait me glaça le sang. Par terre, un paquet d'emballage défait. Sur l'étiquette je reconnaissais mon écriture. Locke tenait dans ses mains les bracelets, l'air touché.

    - Ils sont magnifiques, ça valait la peine de l'attendre ce fameux cadeaux !
    - Locke, non...

    Je n'eus pas le temps de le mettre en garde, il enfila prestement l'un des bracelets. La suite, je refuse de la raconter. Je voudrais l'effacer à jamais de ma mémoire. Ophelia avait raison. J'étais pareil au Tortionnaire. Pire que lui même. Il faut bien faire partie de la lie de l'humanité pour offrir à quelqu'un les menottes du Tortionnaire lui-même transformées en jolis bracelets.

    J'ai essayé d'oublier son regard. La douleur qu'il exprimait. Mais la trahison, surtout. Il me hante encore aujourd'hui, alors que je fixe le vide depuis le rebord de la falaise. Il n'a pas porté les bracelets maudits longtemps, mais ça a été suffisant pour le marquer. À vie, peut-être même. Je ne connais pas l'étendue des dégâts que ça a eu sur lui. Il va sans dire qu'il n'est pas resté pour me l'expliquer. J'ai passé les jours suivant hébété. Comme si je retournais à mon état antérieur, réprimant mes sentiments. Je ne pouvais pas supporter la douleur d'avoir trahi et blessé pour toujours celui que j'aimais le plus. C'est dans cet état d'anesthésie émotionnelle que j'ai appris son départ de la Nouvelle-Rome. C'est ainsi que je vis depuis six mois. Comme avant.

    Alors pourquoi ? Merde ! Pourquoi ? Je me lève, un peu déséquilibré par une rafale de vent, et je sors un objet de ma poche. Une plume pour écrire. Je jette mon bras en arrière puis le dirige droit devant moi, en expirant tout l'air que je retenais. Mon poing se serre. Je ne réussis pas à la jeter. J'en suis incapable. Je la serre contre moi. Locke, pourquoi me faire ce cadeau ? Pourquoi m'offrir un si beau présent alors que j'ai détruit ta vie ? Je sais que c'est toi, mon amour. Il n'y avait aucune indication avec le paquet. Mais il n'y a qu'à toi que j'ai parlé de mon projet de retrouver une des plumes de la chouette d'Athéna transformées en plumes de calligraphie. Ça ne peut être que toi. Si tu voulais me faire plaisir, il ne fallait pas me faire un cadeau. Je m'en fiche des cadeaux. Au diable ma boutique, au diable les objets de collection. C'est toi que je veux retrouver. Juste toi. C'est insupportable de vivre sans toi. Seul avec toutes ces émotions.

    C'est alors que je comprends. Je souris tandis que mes pleurs redoublent. Locke, c'est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire. En me rappelant que j'existe toujours à tes yeux, tu viens briser mon manteau d'indifférence, celui que j'avais enlevé en tombant amoureux de JJ et toi, celui que j'avais remis depuis ton départ. Tu me fais cadeau des émotions, Locke. À moi qui t'ai trahi si profondément. Je ne sais pas si tu me pardonnes. Je sais juste que tu as assez d'amour pour moi pour ne pas me laisser seul. Car désormais je porte dans mon cœur une palette d'émotions d'une richesse incommensurable.

    Je ne te reverrai sûrement jamais. Je n'aurai pas la possibilité de me faire pardonner. Je ne peux rien faire. Ou plutôt, si. Je peux faire ceci. Je peux te promettre de ressentir tout ce que le futur a à m'offrir avec autant d'intensité que l'amour que j'ai eu pour toi. D'ailleurs, je te promets d'aimer d'autres que toi. Je peux te promettre que je n'étoufferai plus mes émotions. Je peux te promettre que j'essaierai d'être quelqu'un de meilleur, pour ce que ça vaut venant de moi. J'essaierai d'être à la hauteur de l'amour que tu m'as porté.

    Locke. Je t'aime.

    Maintenant, il faut tenter de vivre.
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