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[1 an plus tôt] Daughter of war
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Alexis Nyqvist
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Alexis NyqvistMaître d'arme | Guerrière explosive
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[1 an plus tôt] Daughter of war

Alexis sentait les gouttes de sueur couler le long de sa nuque, entre ses seins, suivre son échine, se perdre entre ses cuisses. Alexis sentait que la douleur commençait à lui tirailler les mollets, les bras, le ventre. Et pourtant, Alexis continuait. Elle dansait entre ses adversaires comme une étoile. Son cœur manquait de s’arracher à chaque nouveau mouvement, et pourtant, Alexis continuait. Pour rien au monde elle n’aurait voulu s’arrêter. Dès que son esprit était libre, il vagabondait dans ses souvenirs encore trop frais. Et Alexis n’était pas prête à leur face, pas tout de suite. Pour l’instant, elle préférait se laisser submerger par une colère. Une colère contre elle-même, contre le monde, contre ce qui était arrivé. Personne ne lui en voulait. Personne à part elle-même.

Cela faisait trois ans qu’Alexis était à la colonie pendant la période estivale. Durant ces périodes, elle s’était faite quelques amis, surtout parmi ceux qui venaient à l’arène. Elle avait appris à manier l’épée et l’arc avec le maître d’armes et quelques enfants d’Arès. Elle avait appris à utiliser un bouclier, avec son ami Elliot. Elle avait appris à se défendre avec une hache de guerre si elle se trouvait en difficulté. Elle avait perfectionné des sports à mains nus contre des demi-dieux aux physiques bien différents. Malgré tout, son arme de prédilection était le poignard. Elle appréciait sa maniabilité et sa discrétion. Elle s’en était faite faire deux sur mesures dès sa première année. Elle avait toujours essayé de varier les adversaires pour ne jamais s’habituer à un seul type de combat. Et pourtant, ça n’avait pas suffi.

Alexis se déconcentra pendant une demi-seconde en repensant à cela, ce qui lui valut une flèche dans la cuisse. Elle grogna dans la surprise et lança un regard noir à l’archer qui était censé la protéger. Alexis était en pleine séance intensive d’entraînement. Il y avait deux équipes sur le terrain : une de quatre, composée d’un archer et de trois personnes sur le terrain ; une de trois, avec un archer, Alexis et un fils d'Athéna. Une personne de chaque équipe était K-O pendant que les autres continuaient leur combat. Alexis se déplaçait beaucoup plus vite que tout le monde. Cela faisait maintenant une heure trente que ce combat s’éternisait. Tout le monde était à bout de souffle mais personne ne semblait vouloir s’arrêter. Alexis esquiva de justesse un coup d’épée quand elle s’arracha la flèche de sa jambe. Elle sentit une vive douleur qui chatouillait sa blessure, mais elle préféra l’ignorer. Elle allait se faire soigner à la fin, donc il n’y avait pas à s’inquiéter.

D’un mouvement beaucoup trop rapide pour un œil humain, Alexis vint se planter derrière un de ses adversaires et lui enfonça son premier poignard dans le ventre. Tout cela n’était qu’une mise en scène, évidement. Elle se contentait simplement de lui faire une simple entaille superficielle et il se retirait du terrain. D’un geste rapide, elle envoya le deuxième dans le crâne de l’archer ennemi. Enfin, elle le loupa de peu mais il ne se fit pas prier pour se considérer comme mort. Soudain, la jeune fille ressentit un regain d’énergie. Son corps ne lui criait plus aucune douleur. Elle sentit son rythme cardiaque s’apaiser. Avec une férocité nouvelle, elle prit l’épée de celui qu’elle avait éliminé quelques temps plus tôt et entama un duel contre le seul restant. Alors que ce dernier semblait de plus en plus faible, Alexis se sentait de plus en plus forte. Elle l’élimina en seulement quelques secondes. L’entraînement prenait fin au moment où Alexis se sentait le plus forte.

Elle se tourna vers la petite foule qui s’était amassée autour d’eux. Tout le monde la regardait avec un mélange de fascination et de frayeur. Alexis grogna à nouveau. Elle n’aimait pas être le centre de l’attention. Elle se mit à l’écart et récupéra une bouteille d’eau dont elle s’aspergea le visage. Puis elle se mit à faire les cent pas. De nouveau, des gens s’approchèrent discrètement d’elle. Soudainement bien agacée par cette attitude, Alexis se redressa et leur fit face.

« À moins que vous ne vouliez vous prendre la raclée de votre vie : dégagez ! »

Rugi-t-elle. Son aura se décupla sous la colère. Sa voix était complètement déformée, comme si elle avait réellement rugi, tel un chien enragé prêt à vous bondir à la gorge si vous vous approchez de lui. L’attroupement se dissipa. Alexis était tellement énervée qu’elle écrasa son poing contre un mur. Décidément, elle ne savait pas ce qu’elle avait, mais elle était bien remontée. Un fils d’Apollon s’approcha d’elle pour lui proposer de lui soigner la cuisse, dont le sang avait coulé tout le long de sa jambe. Mais il n’eût même pas le temps de finir sa phrase que le regard d’Alexis lui coupa tout envie de continuer. Il partit sans demander son reste.

Quelqu’un commença à s’approcher d’elle, et Alexis s’attendait à voir apparaître quelqu’un prêt à lui servir de dessert, prêt à combler ce regain d’énergie en elle, mais il n’en fut rien : Elliot se tenait-là. Il semblait légèrement méfiant, bien qu’il essayât de le cacher d’une piètre façon.


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    Re: [1 an plus tôt] Daughter of war

    Aujourd'hui, il irait. Elliot était bel et bien décidé à faire parler Alexis. Cela faisait maintenant trois jours qu'elle était arrivée au camp, et elle avait évité tout contact avec qui que ce soit, si ce n'est pour s'entraîner. Et s'il fallait qu'il l'affronte pour qu'elle daigner lui adresser la parole, alors soit, il l'affronterait. Elle avait beau être plus forte et plus rapide, Elliot s'entraînait depuis plus longtemps, il trouverait bien un moyen de la battre, histoire de la calmer un peu. Alors en se levant le matin, il enfila sa bague, un débardeur et un short, et s'en alla vers l'arène après avoir mangé un peu. Sur le trajet, il réfléchissait une énième fois à ce qui avait poussé Alexis à s'enfermer dans sa bulle. Il devait forcément lui être arrivé quelque chose durant l'année, possiblement récemment même, mais quoi ? Est-ce qu'elle avait été attaquée ? C'était possible, elle devait de plus en plus forte, et les monstres devaient forcément être de plus en plus attirés. Mais si elle était là, alors ça ne devait pas être si grave. Ou alors, peut-être qu'un mortel a été blessé par le monstre ? C'est une hypothèse plausible, mais il n'y avait qu'une seule manière d'en avoir le cœur net, et c'était de rejoindre Alexis à l'arène.

    En arrivant, toutefois, il vit qu'il était loin d'être le premier. Il y avait déjà un attroupement qui semblait assister à un entraînement intense. Visiblement, il venait à peine de commencer, et évidemment, Alexis faisait partie des combattants. Dans son équipe, ils étaient deux au corps-à-corps et un archer, tandis qu'en face, il y avait aussi un archer mais trois autres combattants au contact. Elliot soupira en voyant qu'il devrait attendre un peu avant de pouvoir tenter sa chance pour raisonner son amie, et s'assit tranquillement loin du combat pour pouvoir le regarder. De toutes façons, ce serait intéressant. Il avait toujours admiré la technique d'Alexis, même quand elle venait de rejoindre la colonie. Elle était clairement faite pour le combat, c'était à se demander ce qu'Arès, parce qu'il n'y avait aucun doute que c'était son père, pouvait bien attendre d'elle avant de la revendiquer. Le début du combat était assez lent, les adversaires se jaugeaient, attendaient une ouverture de la part de leurs opposants, tentaient parfois des approches rapides, mais rien de très concluant, jusqu'à ce que l'archer de l'équipe d'Alexis parvînt à atteindre l'un des combattants adverses au bras. Aussitôt, Alexis se rua sur lui et d'un mouvement net et précis, lui fit une entaille, ce qui le mit hors-jeu, et déclencha définitivement les hostilités.

    Les deux équipes étaient plutôt équilibrées, mais ça tenait surtout au fait qu'Alexis faisait la plus grosse partie du travail pour la sienne. Ses équipiers étaient clairement dépassés, et ils servaient plus d'appâts qu'autre chose, alors qu'Alexis se déplaçait rapidement entre les adversaires, les forçant à être toujours sur les gardes, donnant des coups de poignards aux endroits où ils s'attendent le moins. Toutefois, ils sont tous deux expérimentés, et des fils d'Arès qui ont l'habitude de travailler ensemble, tandis que l'archer était un de mes demi-frères qui avait l'habitude de se tenir hors d'atteinte, et qui arrivait plutôt bien à rester loin d'Alexis, tout en décochant des flèches qui dissuadaient les deux autres équipiers de la Suédoise de s'approcher trop. Le combat s'éternisa, et pendant bien une heure trente, Alexis continuait d'attaquer sans relâche ses adversaire dans son étrange danse, presque hypnotique. Ses mouvements étaient de plus en plus fluides, et elle était de plus en plus rapide et féroce, tandis que ses ennemis eux commençaient à fatiguer. Puis à un moment, elle sembla se déconcentrer, et fit un mouvement inattendu au moment où son équipier décochait une flèche, qu'elle se prit aussitôt dans la cuisse. Certains spectateurs compatirent à la douleur et on vit même certains s'avancer, avant qu'elle ne retire la flèche, et sous l'énervement, se déplaça plus vite encore et élimina aussitôt l'un des combattants, ainsi que l'archer ennemi en lui lançant son poignard dessus. Et ce fut alors que ça se produisit enfin.

    La marque d'Arès se dessina au-dessus de la tête de la jeune fille, et son aura devint plus menaçante encore. A voir son regard, et à ressentir sa colère, on pourrait croire qu'elle s'en allait en guerre contre les dieux, et qu'elle allait en revenir victorieuse. Mais elle n'en fit rien, à la place, elle se saisit de l'épée du premier adversaire qu'elle avait éliminé et fonça vers le dernier combattant restant. Elle avait perdu toute sa grâce. La bénédiction d'Arès l'avait certes visiblement rendue plus résistante, endurante, rapide et forte, mais aussi plus en colère, et plus brutale. Elle assainît son épée contre son adversaire, non plus agile comme le vent, mais brutale comme la foudre, ce qui poussa l'autre fils d'Arès à renoncer, et à se laisser toucher à un endroit qui serait peu risqué pour lui faire comprendre qu'elle avait gagné, principalement par peur qu'elle ne finisse par le blesser réellement si elle continuait à s'acharner ainsi. Le combat était fini, et la foule commençait à s'approcher d'Alexis pour la féliciter et voir si elle allait bien, tandis qu'Elliot alla nonchalamment chercher le poignard qu'elle avait lancé à l'autre bout de l'arène, et le lui rapporta.

    En arrivant à côté d'elle après qu'elle eut fait fuir les autres spectateurs, il n'était pas aussi confiant ni à l'aise qu'il comptait l'être en arrivant il y a plus d'une heure à l'arène. Son pouce était en contact constant avec sa bague au cas-où il aurait besoin de se protéger d'un coup si Alexis se mettait en colère contre lui aussi, mais il tenta d'arborer un sourire confiant, ou au moins un minimum rassurant. Il lança le poignard à terre à côté d'elle et sortir de sa sacoche un cube d'ambroisie dont il arracha un petit morceau et le tendit à Alexis. Sa blessure n'était certes pas assez importante pour justifier un cube entier, mais il fallait au moins qu'elle la soigne, et si elle refusait qu'on la touche, il fallait au moins qu'elle prenne un petit morceau d'ambroisie.

    "Mange ça. Et c'est un ordre, Alexis. Ensuite, tu vas m'écouter. Je pense qu'il est temps que je te parle de mon arrivée au camp. Peu de gens connaissent encore cette histoire."

    Elliot s'assit à ses côtés, ignorant le regard meurtrier de son amie, tout en continuant à parler sans lui laisser de chance de l'interrompre.

    "Jusqu'à mes neuf ans, mes pouvoirs ne s'étaient jamais activés. Je vivais avec mes parents, de riches pharmacologues, et tout un tas de domestiques qui m'apprenaient globalement tout ce que je devais savoir pour succéder à mes parents. Sauf qu'une nuit, mes pouvoirs se sont activés, de la manière la plus puissante et brutale qui soit. Tous les êtres vivants du château, humains et plantes, sont morts à cause d'un mélange mortel de maladies qui émanaient directement de moi. En une nuit, j'ai tué tous les gens qui m'aimaient, alors que j'avais neuf ans, et pendant deux ans, j'ai été incapable de m'ouvrir à qui que ce soit, et seulement cette année j'ai fini par contrôler mes pouvoirs au point de pouvoir les utiliser en combat. Si je n'avais pas fini par m'ouvrir à une personne qui m'a appris à reprendre un minimum de confiance en moi, je serais toujours bloqué à un stade où je serais un fardeau pour tout le monde, et où je serais incapable de faire quoi que ce soit. Si je te dis tout ça, c'est pour que tu comprennes que tu ne peux pas juste t'isoler quand quelque chose ne vas pas bien. Je comprends qu'il s'est passé quelque chose de grave, et crois-moi, on a absolument tous ici eu notre dose de malheurs, tu es loin d'être la seule. Alors quoi qu'il soit arrivé, tu vas me l'expliquer, et s'il faut qu'on se batte pour que tu comprennes que je suis là pour toi, on le fera. Enfin, quand tu auras plus la bénédiction d'Arès, sinon c'est de la triche. Félicitations d'ailleurs, tu vas pouvoir sortir du bungalow des indéterminés."

    Alors qu'il dit cela, il pointa au-dessus de la tête de la jeune fille, où se trouvait toujours la marque d'Arès, qui commençait cela-dit à disparaitre un peu. Avec un peu de chance, la bénédiction en ferait autant, mais il y a déjà eu des cas de bénédiction durant des jours entiers, alors mieux valait ne pas trop compter là-dessus. Elliot n'était pas très à l'aise à côté de son ami, pour une fois, du fait de son aura décuplée par Arès, mais il restait, comme il aurait aimé que l'on reste pour lui à son arrivée à la colonie. Il ne lâcherait pas l'affaire, et son regard était déterminé. Il sauverait Alexis d'elle-même, c'était une certitude.
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    Re: [1 an plus tôt] Daughter of war

    Elliot semblait prudent, et il avait ce-je-sais-quoi dans les yeux qui commençait grandement à agacer Alexis. Elle avait l’impression que les gens, depuis maintenant bien cinq minutes, la fixaient comme un monstre de foire. Autant vous dire que cela était agaçant au possible. Et le fait que son ami eût le même regard l’acheva dans la colère. Puis, il lui balança son poignard par terre, qu’elle regarda en arquant son sourcil. Il ne pouvait donc pas lui donner en main propre comme une personne civilisée. Alexis se pencha pour le récupérer, en se retenant de lui lancer un regard noir. Finalement, le fils d’Apollon s’approcha d’elle pour lui donner un morceau d’ambroisie. Elle lui prit des mains avec le plus de délicatesse possible et le goba. Elle se disait, intérieurement, qu’en faisant cela, il s’en irait sans demander son reste. Alexis se demandait pourquoi elle éprouvait autant de colère envers son premier et seul ami.

    Finalement, après s’être assis, il s’adonna à l’histoire de sa vie. L’avantage dans leur amitié c’est qu’ils n’avaient spécialement besoin de parler d’eux ou de leur vie avant ou à côté du camp. Ils se contentaient de parler du présent, de parler éventuellement du futur (Tu crois qu’il y aura quoi à manger ?), mais jamais du passé. Et pourtant, Elliot le faisait à l’instant. Au début assez décontenancée, Alexis ne le fit pas se taire pour autant. Petit à petit, elle s’apaisa légèrement, se laissant bercer par cette histoire. Elle ferma les yeux, comme elle faisait quand sa mère lui racontait une histoire. Elle s’immergea dedans les deux pieds joints. Elle se voyait, petit garçon aux cheveux bruns, en train de se réveiller et de découvrir que tous les gens qu’elle aimait étaient morts. Elle sentait le poids de la culpabilité et de la haine de soi s’emparer d’elle, sans pour autant qu’elle ne fasse rien pour se débattre. Elle se voyait, en train d’essayer de survivre avec ce fardeau sur les épaules. Alexis rouvrit les yeux quand Elliot s’adressa de nouveau à elle. Elle s’essuya du revers de la main une larme qui avait coulé sur joue, comme si ce n’était qu’un vulgaire amas de transpiration en plus.

    Elliot l’invitait à s’ouvrir, à lui parler. Et Alexis se prit une baffe mentale en se rappelant tout ce qu’il l’avait poussé à agir pendant les trois derniers jours. Elle revit le monstre s’approcher d’elle et de ses mères. Elle revit la première écarquiller les yeux, le voyant avant tout le monde, démontrant sa capacité à voir à travers la brume. La deuxième ne vit rien. Elle ne sentit rien d’autre qu’un picotement avant de s’évanouir. Alexis se revit, en train de hurler, en train de faire exploser des objets autour d’elle sans que ça touche au monstre. Et se revit, paralysée quand il s’approcha d’elle. Elle revit sa mère, celle encore consciente, la pousser pour la sauver d’une morte certaine. Alexis vécu à nouveau cette scène d’horreur où elle vit le sang de ses mères par terre. Finalement, elle réussit à retrouver ses esprits et s’attaqua au monstre comme personne. Les gens autour d’elle hurlaient, ne voyaient qu’une dégénérée en train de massacrer quelque chose de tout à fait normal à leurs yeux. Le reste fut flou. Elle était à l’hôpital, au chevet de sa mère, celle qui n’avait rien vu et qui pourtant se retrouvait avec une jambe en moins.

    Le reste ne fut que flou, Alexis ayant vécu tout cela avec une dépersonnification. Elle se revit prendre la décision de partir pour de bon à la colonie, pour ne plus être un fardeau pour sa famille. L’été ne commençait que dans un mois, alors elle ne s’arrêta à aucun moment. Elle évita le contact avec sa famille, la préférant sauve et loin, que proche et inerte. Mais est-ce que tout cela valait quelque chose à côté de la souffrance qu’avait vécu Elliot ? Est-ce qu’on pouvait réellement faire une échelle de la souffrance ? Alexis sentait sa poitrine se tordre dans tous les sens, mais elle tint bon et soutena son regard vide dans celui d’Elliot.

    « La marque d’Arès tu dis ? »

    D’une voix dénudée de toute émotion, Alexis leva la tête et aperçut deux lances s’entrecroisant. Ainsi, elle connaissait donc son ascendance divine.

    « Quelle surprise. »

    Acheva-t-elle de dire avec une nonchalance et une non-surprise battant tous les records. Finalement, elle redescendit les yeux pour fixer un point invisible dans le vide.

    « C’est donc pour ça que tout le monde me regarde bizarrement, ajouta-t-elle dans un murmure. Je déteste ça. »

    Elle fronça les sourcils en disant cette dernière phrase, comme soudainement habituée pour une émotion qu’elle ne connaissait que trop bien : l’agacement. Elle tourna la tête pour fixer Elliot qui la regardait, impassible. Finalement, elle soupira, décidant d’écouter pour la première fois la douleur qui hurlait en elle.

    « J’ai failli tuer ma famille en existant. Au moins, elle est toujours en vie. Et elle le restera longtemps car je ne risque pas de quitter cette colonie avant de belles années. »

    Alexis n’avait aucune envie d’entrer dans les détails. Une fille d’Arès qui reste pétrifiée au lieu de se battre, quelle ironie. Pas étonnant qu’elle fut pas reconnue plus tôt. À cette pensée, Alexis leva de nouveau les yeux au ciel. Puis elle changea de sujet.

    « Et si on allait quelque part où je pourrais nettoyer ma jambe ? Je pense avoir terrorisé le médecin de l’arène tout à l’heure, je ne suis pas sûre qu’il soit toujours opérationnel pour me soigner. »

    En disant cela, Alexis se releva d’un coup, puis retomba aussi sec. Une charge de fatigue l’avait complètement submergée, comme si son épuisement lié à l’entraînement ne se faisait ressentir que maintenant. Une chance qu’elle ait gobé de l’ambroisie, car sinon Elliot aurait dû porter son corps inerte jusqu’à l’infirmerie.


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      Re: [1 an plus tôt] Daughter of war

      Elliot eu un petit sourire en voyant la réaction blasée d'Alexis face à la revendication par son père. Évidemment que ça ne changeait rien, tout le monde ou presque la considérait déjà comme une fille d'Arès, la reconnaissance de son père n'était qu'une formalité, qui avait pour seul avantage de la faire déménager dans un bungalow un poil plus appréciable. Lorsqu'elle fit remarquer qu'elle n'aimait pas la manière dont les autres la regardaient, celui-ci ne put qu'hausser les épaules. S'il y en avait un ici qui la comprenait, c'était bien lui. Après tout, depuis son arrivée, il a toujours été le centre d'une certaine attention, et même maintenant, certains murmurent encore derrière son dos qu'il est du côté des monstres, qu'il est un traitre qui cache son jeu, tout ça à cause de son pouvoir. Il semblerait que certaines personnes ne voient pas d'un très bon œil le fait qu'un enfant du dieu de la médecine et autres frivolités soit tout l'opposé de son père, et semblent en oublier que le dieu a déjà usé plusieurs fois de son pouvoir d'épidémies pour décimer des villages entiers. La seule différence entre le père et le fils, c'est que quand Elliot avait utilisé ses pouvoirs pour tuer des gens, il était inconscient, et ce n'est arrivé qu'une fois lorsqu'il ne maitrisait pas ses pouvoirs. Apollon, lui, avait volontairement détruit des villes entières, et personne ne semblait lui en vouloir pour ça.

      Elliot sortit de ses pensées lorsqu'Alexis lui annonça qu'elle avait mis sa famille en danger. Il fut submergé d'une grande tristesse pour son amie quand elle dit ne plus vouloir sortir de la colonie pour ne pas les mettre en danger. Il pouvait voir dans les yeux de son amie que la colère partiellement liée à la bénédiction était partie, et avait laissé la place à la peine, ce qui lui fit un pincement au cœur. Comment une fille aussi pure et sage avait pu en arriver là? Il se souvenait l'avoir rencontrée il y a trois ans. Elle était si jeune, et déjà si mature, prête à affronter la vie. C'était une enfant, mais elle était forte, déterminée, et son plus gros souci était la manière dont les pégases étaient traités à la colonie. En la voyant ainsi, démunie, en proie à ses émotions négatives, Elliot ressentit la simple envie de lui donner une couverture, un chocolat chaud et un câlin, et il l'aurait peut-être fait si ça n'avait pas été trop bizarre. Malheureusement, les deux amis étaient plus du genre à s'entraîner ensemble et à se donner des coups de mains qu'à réconforter l'autre à grand renfort de douceur et de pitié.

      Quand Alexis parla de se nettoyer la jambe, Elliot se mit une claque mentale pour remettre de l'ordre dans ses idées. Elle n'avait pas besoin de pitié, elle avait besoin de force, de quelqu'un pour la remettre dans son état normal. Sa blessure était en train de se refermer, mais ce n'était pas complètement guéri, et Elliot remarqua quand elle se leva qu'elle semblait vraiment plus faible. La bénédiction prenait bel et bien fin, et non seulement la fille d'Arès venait de se battre pendant près d'une heure trente à pleine puissance, elle avait été blessée et avait pris de l'ambroisie, trois choses qui l'affaiblissaient donc. Elliot considéra la possibilité de se battre avec elle pour lui faire entendre raison, mais se ravisa, en se disant que combattre une personne dans cet état ne le mettait pas forcément dans la catégorie "bonne personne", ni même "ami". Il l'aida alors à se relever, et la laissa s'appuyer sur lui pour marcher plus facilement jusqu'au Zéphyr qui n'était pas loin. Au bout de dix minutes de marche, ils atteignirent l'intérieur de la forêt. Alexis aurait besoin d'ombre et d'eau fraîche si elle veut se remettre en forme. Elliot sorti un mouchoir en tissu, chose que personne ne semble posséder, lui mis à part, et le trempa dans l'eau froide, avant de le tendre à Alexis.

      "Utilise ça pour nettoyer le sang de ta jambe. Je te proposerais bien de désinfecter ta plaie, mais tu ne dois même plus en avoir depuis, le plus gros des dégâts a été fait à l'intérieur, tu dois avoir eu un bon morceau de muscle endommagé."

      Elliot s'assit au bord du ruisseau et sourit en pensant à l'endroit qu'il avait inconsciemment choisi pour nettoyer la jambe d'Alexis. Il repensa à ce jour d'été il y a trois ans.

      "Je sais pas si tu te souviens, mais c'est exactement ici qu'on a commencé à vraiment parler il y a trois ans, quand tu faisais bien quinze centimètres de moins, et que tu suais presque autant qu'aujourd'hui. Sauf qu'aujourd'hui, tu as l'excuse de t'être battue pendant beaucoup trop longtemps, dans l'optique de refouler tes émotions. Mais là, t'es avec moi, et moi je m'en fous de si tu pleures ou tu as peur ou je ne sais quoi, je suis là pour toi, et j'ai horreur de te voir de cet état. Alors maintenant je te propose de me dire exactement ce qui est arrivé, si tu le veux bien. Je peux pas te forcer à parler, mais j'avoue que ça me faciliterait grandement la tâche si je connaissais au moins les circonstances de l'accident. C'est ton pouvoir qui a dégénéré, ou une attaque de monstre ? Tu sais que je suis ton ami. Quoi qu'il arrive, je ne te jugerai pas. S'il te plait, Alexis"

      Les derniers mots qu'il prononça, ce fut en Suédois, et ce sans qu'il s'en rende vraiment compte. Il semblerait que son envie d'aider son ami l'ait poussé à lui parler dans sa langue natale, peut-être pour appeler à des sentiments profonds, de nostalgie, peut-être parce que son corps se souvient que c'est ici, quand il a parlé suédois pour amadouer la jeune fille, qu'il avait réussi à gagner son attention et sa sympathie. Peut-être qu'il essayait juste d'atteindre cette enfant, qui sommeille toujours en Alexis sous sa carapace de chagrin et de colère, cette enfin maline, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, qui décide de la manière dont elle vit sa vie, et ne renonce pas à voir sa famille, qui l'aime et qu'elle a la chance d'avoir en vie, tout ça à cause d'un stupide accident.
      Alexis Nyqvist
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      Re: [1 an plus tôt] Daughter of war

      Elliot vint l’aider à se relever presque aussitôt que ses fesses touchèrent le sol. Alexis fronça légèrement les sourcils face à cette réaction : à quel moment son corps avait décidé que la trahir était le meilleur choix à faire ? Elle lui aurait bien hurler dessus, mais elle serait passée pour une personne à troubles mentaux. Était-ce réellement le moment pour faire ça ? Est-ce qu’il y avait réellement un moment pour faire ça ? Alexis secoua la tête et décida de laisser Elliot faire son preux chevalier qui lui servait d’appui et de guide à travers la colonie jusqu’à l’endroit optimal pour qu’elle se nettoie la jambe. Finalement, ils arrivèrent au Zéphyr. La fille d’Arès ne pu retenir un sourire amusé : ils se retrouvaient là où ils s’étaient rencontrés. L’avait-il seulement fait exprès ? Rien n’était sûr. Elliot pouvait être à la fois très calculateur malgré lui comme tout le contraire.

      Quand ils atteignirent le bord de l’eau, Alexis se détacha de son ami pour s’assoir en tailleur par terre. Elliot, quant à lui, trempa son mouchoir de poche dans l’eau. La jeune femme arqua un sourcil sceptique : qui possédait un tel objet avant 80 ans ? Décidément, ce fils d’Apollon ne cesserait de la surprendre, chaque jour un peu plus ! Décidant qu’elle n’allait pas partager sa surprise avec lui, Alexis se contenta de saisir ce qu’il lui tendait et de commencer à nettoyer le sang sécher de sa jambe. Sa plaie était quasiment refermée, ce qui lui allait bien. Si en plus elle devait faire attention à ne pas la rouvrir, elle serait encore là demain. Elliot expliqua qu’elle avait probablement un muscle endommagé, ce qu’elle ne cru pas une seule seconde. Elle était juste fatiguée et la flèche ne s’était pas enfoncée si loin. Encore une fois, elle préféra taire son avis. Elle n’était pas fille d’Apollon, elle n’avait donc aucun argument autre que ses sensations.

      Une fois sa plaie plus ou moins nettoyée, Alexis étendit ses jambes devant elle puis se rapprocha lentement du bord de l’eau afin d’y faire trempette. Elle enleva méticuleusement ses chaussures et ses chaussettes et apprécia l’eau qui vint lui chatouiller les orteils puis les chevilles. Pendant ce temps, Elliot resassait de vieux souvenirs, comme quoi c’était ici qu’avait eu lieu leur première vraie discussion. Finalement, son monologue prit une tournure de plus en plus désagréable. Il voulait la forcer à parler, à s’ouvrir, et arrêter de refouler ses sentiments. Alexis sentit une rage énorme commencer à bouillonner en elle. Pourquoi devait-il gâcher un si bon moment en lui faisant la morale ? Pourquoi diantre ne pouvait-elle pas, tranquillement, arrêter de penser à ses échecs et se concentrer sur ses réussites ? Pourquoi devait-il inlassablement lui faire passer un mauvais moment ?

      La goutte d’eau fut quand il parla en suédois. Une douleur aigue transperça le cœur d’Alexis. C’était sa langue natale. La langue de sa famille. De sa famille qu’elle avait failli tuer. Alexis brûlait d’assassiner Elliot à cet instant précis, pour lui faire avaler sa propre langue. Pourquoi avait-il fait cela ? La rage brûlait la gorge d’Alexis, ainsi que chaque parcelle de sa peau. Et finalement, une petite voix lui murmura que ce n’était pas elle. Qu’elle était possédée par une entité plus forte. Alors, afin de préserver la vie de son ami, elle se laissa tomber entièrement dans l’eau fraîche. Petit à petit, elle se calma. Elle sentit ses muscles se détendre. Elle sentit la rage la quitter. Il voulait juste comprendre. Pourquoi devait-elle tant s’énerver ? Au bout d’un long moment, Alexis remonta à la surface et croisa le regard d’Elliot.

      « Désolée, j’ai eu envie de te tuer alors j’ai préféré me noyer. »

      Lui expliqua-t-elle avec un grand sourire. Elle essaya de se souvenir d’où lui venait sa colère, mais elle ne parvint pas à mettre le doigt dessus. Elle leva la tête et aperçu la marque d’Arès qui brillait faiblement. Puis, elle replanta ses yeux dans ceux de son ami.

      « Cette eau est vraiment bonne. »

      Alexis s’approcha doucement d’Elliot, qui semblait la regarder avec perplexité. Puis, d’un geste beaucoup plus rapide que nécessaire, elle attira Elliot vers elle et fit plonger la tête la première dans l’eau froide du lac. Elle recula, pour lui laisser le luxe de reprendre ses esprits et elle se mit à rire, d’un rire à la fois enfantin et un peu moqueur. Au bout d’une nouvelle éternité, elle se calma. Puis, elle se décida de répondre à sa question :

      « Je sens trop fort. Les monstres viennent. On déménage moins. Je les protège en restant ici. »

      Avait-elle prononcé dans un souffle, dans sa langue natale. Puis l’air de rien, elle sourit en fixant son ami. Avec un peu de chance, il allait enfin se décider à changer de sujet.


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        Re: [1 an plus tôt] Daughter of war

        A peine eut-il fini de prononcer ses mots en Suédois qu'Elliot prit conscience de l'état d'Alexis, qui n'avait fait qu'empirer depuis qu'il avait commencé à parler. Sans qu'il s'en rende compte, étant trop pris dans l'émotion, son amie changeait petit à petit, dans son attitude, dans son regard, la manière dont tous les muscles de son corps semblaient prêts à attaquer, et dans son aura. Cette aura si singulière, que seuls certains enfants d'Arès et le dieu lui-même possédaient lorsqu'ils s'énervaient ou qu'ils voulaient se battre. Cette aura qui, chez Alexis, insufflait généralement la peur, surtout à Elliot, qui refusait de la blesser si elle en venait à l'attaquer sous la colère. Mais cette fois-ci, il en était tout autrement.

        Lorsqu'Elliot avait fini de parler, il prit conscience de l'état d'Alexis, et il n'était pas le même que celui qui était caractéristique de l'énervement d'Alexis. Il n'était pas celui qui voulait dire qu'elle était en colère, mais qu'elle pouvait être raisonnée. C'était quelque chose de plus brutal, de plus enflammé, de plus sauvage. C'était l'aura du dieu de la guerre, qui insuffle aux autres l'envie de se battre, qui les énerve autant qu'il l'est. D'un coup d'œil, Elliot regarda la marque, peu visible mais toujours présente, au-dessus d'Alexis, et il comprit que s'il voulait la raisonner un jour et l'aider, il devrait vraiment attendre que cette marque disparaisse.

        Et Elliot s'énerva. Il fut lui aussi prit d'une rage profonde, à l'idée que son amie puisse vouloir l'attaquer lui, à l'idée qu'il était incapable d'aider cette fille à la fois si puissante et si fragile, à l'idée que si elle décidait de l'attaquer, il allait devoir utiliser ses pouvoirs à pleine puissance pour la battre, et qu'il était possible qu'aucun des deux ne ressorte de cette forêt en vie. Elliot prit sur lui pour ne pas se laisser prendre par cette colère. Il savait qu'elle ne venait pas de lui, mais il avait beaucoup de mal à se contrôler, et à empêcher son pouvoir de s'activer, dans que sa main se posa machinalement sur son bouclier, prête à se battre, prête à tuer. De ses doigts, il commença à tourner sa bague.

        Puis Alexis se laissa couler dans l'eau, et Elliot fut trop abasourdi pour bouger. Alors qu'il était prêt à affronter Alexis dans un duel à mort, ses émotions négatives partirent lentement, comme si elles coulaient elles-aussi. Il les ressentait toujours, mais elles étaient loin, au fond de lui, comme au fond d'un océan. Lorsqu'Alexis sorti de l'eau, Elliot n'avait toujours pas bougé d'un pouce, il avait toujours une main sur sa bague, presque transformée en bouclier, mais il ne savait plus s'il était nécessaire de s'en servir. Il était de nouveau capable de se contrôler, et lorsque son amie lui annonça qu'elle ne voulait plus vraiment le tuer, ou du moins c'est ce qu'il tira de sa phrase, il se permit d'éloigner ses mains l'une de l'autre, tout en restant sur ses gardes, ne sachant pas trop à quoi s'attendre tant que cette marque planerait au-dessus d'Alexis.

        Lorsqu'elle s'approcha de lui, lentement, sans son envie de meurtre, il ne savait pas trop quoi penser. Son sourire et sa démarche semblaient laisser penser qu'elle n'avait que de bonnes intentions, mais bizarrement, Elliot n'en était pas sûr. Qui sait quel genre d'idée Arès pouvait bien lui mettre dans la tête avec cette foutue marque. Et pourtant, lorsqu'elle l'attrapa et le jeta à l'eau, Elliot ne fit rien. Pas spécialement par surprise, mais par foi en son amie, foi qu'elle ne le blesserait pas. Évidemment, s'il s'était trompé, il pourrait être mort, mais lorsqu'il atterrit dans l'eau, et que rien d'autre ne se passa après plusieurs secondes, il comprit qu'il avait fait le bon choix. S'il n'avait pas eu cette confiance aveugle, qui sait quel genre de maladie potentiellement incurable il aurait pu inoculer à Alexis. Elle était extrêmement rapide, mais en entrant en contact avec lui, il aurait pu instantanément transmettre une maladie. Ils s'entraînaient ensemble assez régulièrement après tout, et il commençait à s'habituer à sa vitesse impressionnante. Lorsqu'il s'assit, toujours dans l'eau, en fixant son amie qui semblait bien fière de son action, celle-ci se mit soudain à rire. Elle semblait réellement joyeuse, et à ce moment, Elliot vit dans son visage la même lueur qu'il avait vu lorsqu'il lui avait montré l'arène pour la première fois. Cette lueur qui montrait que, sous sa façade, Alexis était toujours une humaine, avec de vraies émotions, pas guidées par le pouvoir d'un dieu pathétique. Et en voyant ça, la pression retomba pour Elliot, et il baissa la tête, pour ne pas être vu par Alexis, et pleura. C'étaient des pleurs discrets, presque sans larmes, et emplis de soulagement.

        Son amie n'était pas perdue, elle était toujours là, il lui faudrait juste du temps pour redevenir comme elle l'était avant, mais c'était envisageable. Elliot se mit de l'eau sur le visage, partiellement pour cacher les larmes, mais aussi pour l'aider à se calmer, et lorsqu'il eut fini, et que la fille arrêta de rire, elle raconta, très vite et en Suédois, ce qu'il s'était passé. Il s'agissait de l'histoire classique, un sang-mêlé reste avec ses parents, les monstres viennent, et il ne peut pas protéger tout le monde, malgré son entraînement. Sans savoir les détails, Elliot se doutait que quelqu'un avait été blessé, sans savoir qui.

        "Je suis désolé, si tu t'es sentie forcée à parler. Je ne voulais pas que tu souffres en revivant les évènements. C'est juste qu'ici, tu es à mes yeux plus ma sœur que n'importe quel autre Apollon, et je voulais t'aider. Mais je comprends que c'est trop tôt, alors je vais arrêter pour le moment, mais crois-moi, t'en as pas fini avec moi. Et pour finir avec ta famille, tu ne leur ferais courir aucun risque en leur rendant visite de temps en temps, ou en leur envoyant des messages Iris. Ne repousse pas ta famille pour les protéger, tu vous ferais plus de bien que de mal à toutes les trois."

        Puis, sans vraiment lui laisser le temps de répondre, pour éviter de se faire insulter ou tuer, comprenant très bien qu'Alexis ne voulait plus parler de ce sujet si possible, Elliot enchaîna vite.

        "Bon ! Dis-moi tout, qu'est-ce que je peux bien faire pour te changer les idées ? Tu veux te battre ? Faire la course? J'aurais aucune chance, mais bon. Prendre quelques fraises à Elia et ne rien faire de la journée? Quoi que tu veuille faire, je suis ton homme! Considère ça comme mon excuse pour t'avoir malmenée mentalement !"

        Elliot leva les mains en signe de reddition, et se leva de l'eau, dont il sortit, histoire de ne pas finir sa journée trempé jusqu'aux os.
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        Re: [1 an plus tôt] Daughter of war

        Alexis ressentit un profond soulagement en voyant qu’Elliot se refusait à continuer d’essayer de lui tirer les vers du nez. Un sourire enfantin s’étira sur ses lèvres quand elle comprit ça. Puis, le rouge lui monta aux joues quand il lui avoua qu’il éprouvait pour elle des sentiments fraternels. Elle espérait qu’il ne le remarquerait pas et détourna la tête pour admirer un arbre non loin. Quel bel arbre. Quel tronc impression. Woah, des supers feuilles. Alexis était vraiment impressionnée par la beauté de la nature. Finalement, elle arrêta de jouer la comédie pour de nouveau regarder son ami. Il venait de lui dire qu’elle pouvait tout de même rendre visite à sa famille de temps en temps et que les messages Iris étaient une bonne façon de communiquer. De nouveau, un sourire éclaira son visage. À tout moment, elle se levait maintenant pour aller à la recherche d’un arc-en-ciel. Puis elle réalisé qu’elle ne possédait aucune drachme. Elle fronça les sourcils à cette pensée. Une pointe de colère apparut dans le creux de son ventre puis se calma tout aussi vite.

        Elliot changea de sujet pour se proposer en tant qu’esclave personnel d’Alexis. Il sortit de l’eau en levant les mains comme signe de reddition, mais de reddition sèche. Pendant ce temps, la fille d’Arès essaya de réfléchir à ce qu’elle voulait faire, tout en continuant de barbotter dans ce petit coin d’eau. Elle sentait les courants, assez faibles où elle était, lui chatouiller les chevilles et le ventre. Elle sentait que tous ses muscles se relaxaient dans cette eau froide. Elle ne sentait quasiment plus sa blessure, elle n’avait plus d’excès de colère, elle se sentait même apaisée. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle avait été habitée par un tel courroux. Finalement, son esprit vagabonda pendant un court instant, çà et là. Puis, quand elle revint à la réalité, le courant l’avait légèrement emportée. Levant les yeux, elle remarqua qu’Elliot l’avait suivi dans un bruit. Doucement, Alexis se rapprocha du bord et sorti de l’eau.

        En se redressant sur ses deux jambes hors de l’eau, Alexis remarqua qu’elle avait perdu une chaussure. Comme c’était embêtant. Pendant un instant, elle fixa son pied nu de tout vêtement, et l’autre, toujours sur son 31. La fille d’Arès arqua son sourcil avec scepticisme et leva la tête pour croiser le regard d’Elliot, qui était toujours muré dans le silence. D’une voix muette, en français, elle dit :

        « J’ai perdu une chaussure… »


        De nouveau, elle baissa la tête pour regarder ses pieds quand un courant d’air plutôt frais lui parvint en plein visage. Réalisant qu’elle était trempée, Alexis eut un frisson qui lui parcourut tout le corps. Puis elle haussa les épaules.

        « Tant pis. »


        Dit-elle avant de reprendre sa marche de plus belle. Au bout d’un mètre ou deux, elle réalisa qu’elle n’avait aucune idée d’où elle se trouva. De nouveau, elle se retourna vers Elliot, qui était toujours silencieux.

        « Bon, tu sais quoi !, dit-elle avec entrain, essayant de cacher qu’elle était perdue, Je vais te prendre au mot, change moi les idées et emmène moi vers un nouveau lieu ! C’est parti ! »


        Elle avait dit, en levant le bras vers le ciel, son pied nu posé sur un rocher qui traînait par là. Elle avait toute l’attitude d’un pirate partant en exploration, sauf qu’elle était trempée, en short et débardeur, et avec une seule chaussure. Tout pour une aventure !



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          Re: [1 an plus tôt] Daughter of war

          Après la reddition totale d'Elliot, Alexis ne dit plus un mot, et, songeuse, flotta doucement à la surface, se laissant emporter par le courant. Le garçon la suivait, interloqué, tout en attendant sa réponse dans un silence presque religieux, marchant à côté du cours d'eau, le seul bruit émanant de lui étant celui de ses chaussures mouillées sur le sol ferme, ce qui était complètement noyé par le bruit légèrement plus fort du Zéphyr, qui emportait Alexis de plus en plus loin. Au bout d’une longue minute, ce qui suffit à la jeune fille pour dériver sur une bonne vingtaine de mètres au moins. Semblant avoir pris une décision, elle sortit de l’eau la tête haute, et le pied nu, ce qu’elle sembla remarquer assez vite. En voyant le regard perplexe de son amie devant la perte de sa chaussure, Elliot ne put s’empêcher de pouffer, tandis qu’elle entama une marche voulue digne.

          Elliot trouvait toujours amusant cette façon qu’avait la fille d’Arès d’être à un moment terrifiante et superbe, et à un autre perdue et enfantine. En ce moment précis, elle était un subtil mélange des deux. Superbe parce qu’elle avait définitivement de la prestance lorsqu’elle semblait sûre d’elle. Perdue, parce qu’il n’y avait rien d’intéressant vers la direction qu’elle empruntait, et cela, Elliot le savait puisqu’il avait eu le temps de bien connaitre la colonie en dix ans. Évidemment perdue, Alexis lui annonça qu’il pouvait choisir leur destination, ce qui le fit hésiter un instant. Il songea à la crique du Zéphyr pendant un instant, là-bas il y aurait facilement moyen de créer un arc-en-ciel pour parler via message Iris, mais était-ce vraiment ce dont Alexis avait besoin dans l’immédiat ? Elliot pensait qu’elle en avait besoin, mais ce n’était sûrement pas ce qu’elle entendait par “change moi les idées”. La faire entrer en contact avec ses mères était très loin de l’idée qu’elle devait se faire d’un changement d’idée.

          Un bon moyen de lui faire oublier tous ses tracas serait de s’entraîner avec elle, étant donné sa passion extrême pour les combats, mais elle ressortait d’un entraînement d’une heure trente à pleine puissance, et était encore en train de se rétablir de sa blessure à la jambe. Ce n’était donc sûrement pas la meilleure idée actuellement. Alors quoi ? Le mur d’escalade n’était sûrement pas l’idée idéale pour passer un bon moment entre amis, le terrain de volleyball, même problème que l’arène... Elliot n’aurait donc pas le choix, le meilleur moyen de lui faire oublier ses problèmes était de lui montrer qu’il n’y avait pas de vrais problème.

          Suis-moi. Je suis pas sûr d’à quel point tu apprécieras ce qu’on va faire, mais je suis à court d’idée pour te remonter le moral, alors ce sera ça ou rien je pense.

          Et il s’en alla en suivant le Zéphyr, marchant pendant une bonne demi-heure dans le plus grand silence. Elliot appréciait cet aspect d’Alexis, ils n’avaient généralement pas à parler beaucoup pour se comprendre et bien s’entendre. Et pourtant, c’était aussi pour Alexis qu’il avait fait certains de ses plus longs monologues. Leur relation était décidemment basée sur des bizarreries en tous genres. Après avoir longé le Zéphyr jusqu’au bout, ils arrivèrent à la crique. A l’heure qu’il était, le soleil commençait à descendre légèrement dans le ciel, éclairant la crique dans son ensemble. Elliot activa son bouclier, s’en servit pour récupérer autant d’eau que possible, avant de la lancer dans les airs. Le soleil passa au travers des milliers de gouttelettes dans les airs, et un arc-en-ciel se forma sur l’un des murs de la crique. Elliot sorti une poignée de Drachmes qu’il déposa dans la main d’Alexis.

          Moi je t’attends là-bas, pour vous laisser un peu d’intimité. Dis-leur que tu les aimes.

          Et Elliot alla s’asseoir au loin, au bord de l’eau, laissant Alexis faire ce qu’elle désirait de cet arc-en-ciel et de ces Drachmes, tout en espérant qu’elle ferait le bon choix. Peut-être le détesterait-elle après ce jour, mais il restait persuadé qu'elle avait besoin que quelqu'un lui parle et la force à avancer, et ce quelqu'un était, et serait toujours, Elliot.
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            Re: [1 an plus tôt] Daughter of war

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