Un jour de tranquillité. Que demander de plus ? Enfin je suis rarement assignée à la surveillance mais tout de même. Ça avait été mon tour pendant quelques jours de suite au parc aquatique. Etant donné ma patience avec les enfants, c’était clairement une mauvaise idée parce que j’aurai pu tous les électrocuter. Mais quand votre supérieure vous donne un ordre, il n’y a pas d’autres choix que d’accepter. Mais aujourd’hui, j’allais pouvoir décompresser ! J’arrivais à proximité de la fête foraine installée sur la plage Thétis, au beau milieu de l’après-midi. Alors que j’arborais une petite moue, je sentis une petite chose poilue venir se frotter à mes jambes en ronronnant. Je me retrouvais à prendre le matou dans mes bras, me demandant pourquoi c’était moi qu’il était venu voir. Franchement, il y avait plein de monde autour ! Pourquoi je suis devenue sa meilleure amie du moment ? Et en plus il continue de se frotter, miaule et ronronne. Je lâchais un petit soupir en le reposant sur le côté, histoire qu’il ne se prenne pas un mauvais coup. Puis, j’achetais une saucisse que je lui coupais en petit morceau. “Allez, pour toi aussi c’est la fête aujourd’hui”. Après tout, s’il trainait ici c’est qu’il devait avoir un petit creux.

Déambulant dans les allées, je jetais d’abord mon dévolu sur les autos tamponneuses. Rentrer dans tout le monde, foncer comme une dératée. C’est tout moi ça ! Bon, ceux qui se retrouvaient face à moi ne semblait pas trop apprécier et deux jeunes se tenaient les lombaires en descendant de l’attraction. Bande de petites natures. S'ils ne supportent pas ça, ils ne feraient pas longtemps face à un monstre franchement ! Espérons pour eux qu’ils soient humains. Après tout, ils faisaient peut-être juste partis de la famille mortelle d’un demi-dieu présent sur l’île. Bref, j’avais besoin de sensation plus forte pour ma part. De mémoire, on a quelques manèges à sensations ici non ? Je commençais par la tour de chute libre. Mais franchement, l’effet de durait pas assez longtemps à mon goût. Non, il me fallait autre chose. Quelque chose de vraiment fort. C’est alors que je passais devant un grand 8. Oh ouais... Des loopings, des vrilles, de quoi en prendre plein la face !

Coup de chance pour moi, la file d’attente n’est pas trop longue. Le départ est violent, je me retrouve collée au fond du siège. Je ris, crie autant de joie qu’à cause de la pression qui s’exerce sur ma cage thoracique. Une premier looping, une série de trois vrilles. J’en oublie presque où est le haut du bas. Et là, nouveau looping ! Je trépigne de me faire retourner, littéralement. J’arrive en haut et... Et rien. Me voilà coincée en haut d’une boucle, la tête en bas. Non mais ils sont sérieux !? Une panne, juste là maintenant !? Je commence par croiser les bras, toujours bien maintenue dans mon siège mais les cheveux vers le bas. Pour un peu, je pourrais ronchonner mais à quoi bon. Allez Rhylan, garde ton calme. C’est peut-être rien, ça ne devrait pas tarder à repartir ! Par contre, voir le monde à l’envers c’est pas trop mon kiffe. Ça l’était peut-être quand j’étais gamine mais là... Bon, ça va bien cinq minutes quoi. D’ailleurs, ça fait combien de temps que je suis là ? Apparemment, à peine deux minutes. Je soupire, j’en ai déjà marre. Sérieusement, ils font quoi ? Est-ce que le manège va repartir ou est-ce qu’ils vont venir me descendre de là ? Les minutes passent mais ressemblent plus à des heures. J’en arrive clairement à me demander si une petite décharge electrique ne pourrait pas être utile. Mouais, je risquerais de déverrouiller mon siège et de finir en bouilli d’Amazone... On va éviter ! Et finalement, après dix bonnes minutes d’attente... Voilà que le wagon repart lentement, termine son looping... Et s’arrête. Bon, au moins je peux descendre... Tu parles d’une journée de repos ! Finalement, surveiller les jeunes c’est peut-être mieux.