Je suis un déchet. Ouais je sais, c'est brutal de dire ça. Mais c'est sûrement comme ça que mes parents m'ont vu en fait. Enfin commençons par le début : je suis née à Winkelman, petit coin paumé d'Arizona qui compte même pas 400 âmes. Mais je ne connais rien de mes parents. Enfin rien de ma mère parce que mon père, je sais qui il est depuis le temps en fait. Je ne sais pas si ma mère s'est juste barrée en me laissant derrière elle parce que franchement, assumer un enfant c'était pas son kiffe. Ou si elle l'a fait à contrecœur. Peut-être aussi qu'elle avait quelqu'un dans sa vie et que d'assumer une tromperie c'était pas possible ou alors qu'il l'a découvert et qu'il l'a contrainte à m'abandonner. Je ne sais pas si elle était du genre femme orte ou femme plutôt soumise qui dit oui à tout ce que lui propose un homme. Enfin ça, j'ai des doutes quand même. Je vois mal Jupiter s'enticher d'une fille de joie par exemple. Non, je pense que ma mère devait avoir une certaine notoriété. Quoique, mon père n'est pas connu pour être le mari le plus fidèle de l'Univers... Enfin bref, toujours est-il que j'ai été abandonnée à l'orphelinat du coin, comme une vulgaire chaussette trouée qu'on balance parce qu'on n'en a pas besoin. Je le pense tellement que je n'ai jamais cherché ma génitrice. Elle n'avait pas voulu de moi ? Grand bien lui fasse, je ne voulais pas d'elle non plus dans ma vie ! Et franchement, elle n'aurait même pas intérêt à vouloir me retrouver, ça risquerait de faire très mal. Et étant donné ma condition, elle aurait sans doute bien plus mal que moi.

C'est donc dans un orphelinat que ma vie a commencé. Et à partir de là, j'ai fais plusieurs familles d'accueil. Alors quand j'étais toute petite, je suppose que ce n'était pas très difficile de s'occuper de moins. Enfin j eveux dire, tous les bébés sont pareils, on les câline, on les nourrit, on change la couche. Somme toute, ce n'est pas forcément très remuant avant de savoir marcher. Seulement, ça grandi ces petites choses là ! Mais quand ça commence à marcher, ça devient plus compliqué à gérer. Et évidemment, comme n'importe quelle progéniture de dieu, j'étais hyperactive. Ça devait être fatiguant pour les familles parce que je ne suis jamais restée plus d'un an dans la même famille à partir de mes trois ans. Alors parler d'adoption c'était totalement improbable ! Non, on préférait adopter les gosses plus calmes, ceux qui courent pas partout, ne se jette pas sur les canapés comme s'il s'agissait de trampoline, en allant au passage se manger le coin de la table basse. Ajoutons à ça que vers cinq ou six ans, on m'a diagnostiquer une dyslexie donc ça n'arrangeait rien. En échec scolaire, à ne pas tenir en place, c'est bien quelque chose qui ne motive pas une famille a vous garder. A partir de mon arrivée à l'orphelinat jusqu'au jour de ma fugue, mon dossier indique que je suis passée dans douze familles. On fait mieux niveau stabilité pour une gamine quand même.

J'avais dix ans et j'étais donc dans ma douzième famille d'accueil quand des événements étranges ce sont produits. Je ne sais plus trop pourquoi, il y a eu des soucis avec les lignes hautes tensions. Je crois qu'on avait eu une tempête ou un truc du genre. D'abord, j'ai littéralement sentie que l'air été chargé en électricité et j'ai sauvé la vie d'une gamine. Bon ça encore, ce n'était pas forcément le truc le plus étrange. Cette nuit là, j'ai fais un rêve étrange. Une énorme louve m'est apparut, m'indiquant qu'il fallait que j'aille à San Francisco. Heureusement pour moi, La Californie ce n'est pas si loin que ça de l'Arizona, c'est juste à côté ! Vous imaginez si en plus je m'étais retrouvée du côté de New-York ? Ça aurait été beaucoup plus compliqué ! Ma décision a été prise rapidement. Il fallait que je parte et vite. J'ai fais quelque chose de pas très louable : avant de partir avec juste mon sac sur le dos, j'ai pris de l'argent dans le portefeuille des membres de ma famille d'accueil. Faut croire qu'ils se sont plus inquiétés pour ça que pour ma fugue parce qu'ils ne m'ont pas vraiment cherché en fait. Ils ont cherché deux ou trois jours et c'est tout. Sympa les gens non ? Enfin bref, j'étais donc partie pour rejoindre San Francisco. Sur mon chemin, il s'est alors passé des choses encore plus étranges ! On aurait pu croire que sentir l'électricité et rêver d'une louve qui me disait de la rejoindre m'aurait fait flipper. En fait, ce qui était le plus flippant c'était de croiser des créatures sur mon chemin. D'abord, il y a eu ce chien aussi gros qu'un ours. Je n'ai su que plus tard que c'était un chien des Enfers. Et franchement, lui il était bien flippant ! Toujours est-il que si je n'avais pas pu, à ce moment, sortir une onde électrique, je ne serai sans doute plus ici aujourd'hui. Bon par contre, j'ai dû lutter pour poursuivre ma route suite à cela. J'avais bien compris qu'il était dans mon intérêt de ne surtout pas trainer en chemin. Dormir était difficile parce que justement, j'angoissais de voir une nouvelle créature débarquer. Et sans arme, c'est un peu compliqué de se défendre. J'ai aussi croisé une espère de fourmis, de laquelle j'ai réussi à me débarrasser en lui jetant un bijou brillant. Il m'a tout de même fallut une bonne semaine pour arriver au lieu de rendez-vous.

De ce qui s'est produit entre mon arrivée au lieu de rendez-vous et mon entrée au Camp Jupiter, je n'en garde aucun souvenir. Sauf peut-être une sensation de quiétude en repensant à la louve. Toujours est-il que j'ai finis dans la cinquième Cohorte. La dernière mais je ne m'en formalisais pas plus que ça. Les autres n'avaient pas voulu de moi, du moins pour celles qui auraient pu me choisir. Fille du Roi des Cieux, visiblement ça n'avait aucune espèce d'importance et dans le fond, ça m'allait très bien comme ça. Un an de probatio, l'obtention du tatouage... Le début de mon parcours n'a rien de différent comparé à celui des autres romains. Mais je n'aimais pas cet endroit. Tout y était trop strict, trop militaire. Et moi ben... Je suis un électron libre. Je n'aime pas appliquer les ordres, je fais selon ma propre loi. J'aime faire ce que je veux. Alors pour le coup, quand on nous demandait de bouger pour les entrainements ou autre, j'étais bien souvent la première à ronchonner. Je n'étais pas forcément mauvaise combattante pour le coup, variant les armes. D'ailleurs, je me suis même essayée au tir à l'arc alors que ce terrain est quasiment vide. Vous voyez quand je vous dis que je vis selon mes propres règles. J'étais regardée comme une bête curieuse quand je faisais ça. Et ça me plaisait.

J'avais quatorze ans quand j'ai décidé de fuir. Puisque je ne pouvais pas sortir comme je voulais, j'ai dû attendre une quête. Ma décision était prise, je comptais bien ne pas retourner au Camp. C'était totalement impensable pour moi, je voulais retrouver ma liberté. Et alors que nous étions face à un monstre qui semblait trop puissants pour nous, nous avons reçu de l'aide. Allez savoir pourquoi, nous avons eu l'aide des chasseresses d'Artémis. Oui, Artémis et non pas Diane. J'étais la seule fille du groupe de Romains, la seule qui fut bien accueilli par les demoiselles. Elles semblaient toutes être plus ou moins de mon âge mais je savais que certaines avaient sans doute des siècles. J'y voyais alors une opportunité : rejoindre leurs rangs me donnait une parfaite opportunité de ne pas retourner d'où je venais. Je suis partie sans même un regard en arrière. Je laissais pourtant derrière moi des gens que j'appréciais. Mais rien ne comptais plus que la liberté à mes yeux. Je n'ai pas vu la déesse tout de suite. J'ai d'abord suivi les Chasseresses qui m'ont ensuite guidé jusqu'à Artémis. Par chance, leur campement avait été établit non loin de l'endroit où j'avais abandonné mes camarades. Artémis semblait... Aussi jeune que moi. Mais son regard en avait vu bien plus que je ne pourrais jamais l'imaginer. C'est là que j'ai pu prononcer mon serment. « Je prête allégeance à la déesse Artémis. Je renonce à la compagnie des hommes, j'accepte la virginité éternelle et je m'engage dans la Chasse. » Des mots solennels qui marquèrent ma vie.

Pendant quinze ans, je restais figée à l'âge de quatorze ans. Même a vingt-neuf ans, je gardais mon apparence de jeune adolescente. J'aimais la Chasse, me déplacer sans cesse. J'aimais mes sœurs d'arme. Mais je ne suis pas faite pour rester toujours au même endroit. Je ne suis pas faite pour la constance. Et au bout d'un certain temps, mon cœur me disait qu'il était temps de découvrir autre chose. Au détour d'une Chasse, il avait fallut que je fasse la rencontre des Amazones. Je ne les trouvais pas si différentes que cela des Chasseresses. Juste qu'elles continuait de suivre le cours normal d'une vie. Finalement, ce n'était qu'un changement d'allégeance. Et bien que cela fut un certain déchirement que d'abandonner la Chasse ainsi que mes sœurs et ma déesse, mon choix était fait. Parce que je voulais découvrir autre chose. Je voulais expérimenter un nouveau genre de liberté. Et je restais tout de même dans un groupe féminin. A vingt-neuf ans, ma vie repris son cours, je recommençais à grandir. Je savais que j'allais vieillir à un moment. Mais j'avais encore le temps de voir venir ! Cela fait donc six ans maintenant que je suis chez les Amazones. Des liens se sont créés, d'autres se sont défaits. Des sœurs ont disparus, certaines ont changé d'allégeance comme je l'ai fais. J'ai été formé par certaines, j'en ai moi-même formé. Et puis les choses ont changé. Une nouvelle Reine est arrivée, avec son bras droit. Deux Romaines qui m'ont rappelé mon ancienne vie. J'ai alors entendu parlé de certains Romains mais aussi de la Colonie des Sang-mêlés, qui était totalement inconnue lorsque j'ai quitté le Camp Jupiter. C'est alors que ma curiosité l'a emporté. Il m'a été accordé de rejoindre cette fameuse Colonie. Et même si je dois faire des rapport aux Amazones, j'en profite pour découvrir ce monde inconnu. Je n'en oublie pas d'où je viens pourtant. Et je ne manquerai pas de faire quelques passages au Camp.