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This flight or fight is cyanide inside my skin ♦ Clayton
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Ava-May Crimson
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This flight or fight is cyanide inside my skin ♦ Clayton

« Que cette histoire te serve de leçon : ici, personne n’est ton côté. Regarde-le, comme il se pavane. Il n’est pas loyal à la cinquième et encore moins à toi. Il n’est loyal qu’envers une seule personne : lui-même. »

L’alcool lui donnait le tournis. Elle n’avait pas tellement bu, si ? Si. Non. Elle voyait encore où elle marchait même si sable avait tendance à onduler sous ses orteils. Elle était encore consciente de son corps même si ce dernier lui rappelait qu’au moindre faux pas, son pauvre repas allait lui sortir par les narines. Alors pourquoi, pourquoi, pourquoi devait-elle entendre la voix nasillarde de sa génitrice ? L’alcool n’aurait-il pas dû effacer ces paroles en même temps que le reste ? Pourquoi ces mots venaient-ils la hanter un mois après ?

Ava s’arrêta pour vomir. À genoux, dans le sable, des mèches léchant les restes de pizzas, Ava n’en menait pas large. Des larmes ruisselaient sur son visage et elle se demandait Ô pourquoi vomir était si douloureux. Même là, elle ne semblait avoir aucun répit. Fort heureusement, la nuit était si avancée que même la lune semblait regarder ailleurs. Ava sortit une bouteille d’eau de sa poche, celle que quelqu’un (Priam ?) lui avait donné avant de partir. Elle se rinça la bouche, frotta ses cheveux avant de se relever.

« Il n’est loyal qu’envers une seule personne : lui-même. Lorsqu’il aura fini de voir un intérêt en ta personne, il s’en lassera. De toute façon, n’est-ce pas l’un de ses amis qui vient d’être élu à tes côtés ? »

Ava se frappa la tête, gémissant de frustration face à cette voix qui se glissait dans chaque recoin de son cerveau. Que voulait-elle de plus ? Ava avait écouté cette imbécile de génitrice malgré elle. Elle avait repoussé Clayton à coup de matraque, l’effaçant complètement de sa vie. Ce n’était pas sa faute si cette glue s’entêtait à la coller !

Ava se releva. Elle le savait, elle le sentait. Elle n’était qu’à un fil d’user la corde de Clayton. Il finirait par s’en aller. Elle avait atteint les limites de sa patience. Le silence dans lequel il avait mangé le matin-même… Il y avait peu de chance qu’il soit encore dans la maison lorsqu’elle allait rentrer. Elle avait appris à le connaître malgré tout.

Ava avait beau maudire Aurore pour tous ses malheurs, elle avait consciente d’être 100 % responsable des tourments qu’elle s’affligeait. Vivre en colère était pénible : elle dormait mal, elle ne s’amusait pas. Elle avait l’impression d’avoir reculé de plusieurs années alors qu’elle rejetait tout le monde pour être seule, entièrement seule. Son élection accidentelle lui avait donné des ailes, lui avait fait goûter à des amitiés dont elle n’avait même pas conscience d’avoir envie. Aujourd’hui, alors qu’elle regardait les cendres de ce qu’elle avait brûlé, elle n’y voyait que désolation. Pourquoi quelque chose dont elle avait eu l’habitude pendant si longtemps était devenu aussi douloureux ? N’était-elle plus aussi forte qu’avant ? Ou bien… Ou bien ne l’avait-elle été que lorsqu’Aurore la poussait dans ce sens ?

« Tu es une grande fille maintenant. Tu apprendras peut-être que je n’ai cherché que ton bien durant tout ce temps. Ma porte te reste ouverte, Ava-May. Tu restes ma fille, aussi ingrate que tu aies été durant ton adolescence. »

Ava se traîna jusqu’à la porte du bungalow, les yeux brûlants, la tête en feu, l’estomac acide. Elle peina à trouver la serrure et se loupa à plusieurs reprises avant de finalement découvrir que la porte était ouverte. Ah. Elle ne chercha pas à comprendre et se glissa dans la pénombre de la demeure. Elle abandonna chaussures, bouteille d’eau vide et bob hideux sur le perron avant d’essayer, à tâtons, de s’approcher de la cuisine.


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Re: This flight or fight is cyanide inside my skin ♦ Clayton

Elle me gonfle.

Clayton n’avait pas trouvé d’autres mots pour exprimer la tornade d’émotions balayant jusqu’à son vocabulaire. Colère, frustration, inquiétude. Hargne. Impatience. Des dizaines d’émotions implosant, courageusement exposées à l'air libre pour être survolé, ignorer d’un regard glacée et absent. À mesure que ses efforts percutés un mur, sa patience s’effritait. Son ressentiment grandissait. Il voulait juste être son ami. Il ne voulait pas lâcher prise. Il voulait imprimer son point de vue dans sa petite tête bleue jusqu’à ce qu’elle ne doute plus jamais de lui. Elle pouvait douter de tout, vraiment de tout, sauf de sa présence. Il avait toujours était là, non ? S’attendait-elle vraiment à ce qu’il disparaisse du jour au lendemain ? Peut-être. Et pourquoi c’était aussi blessant ?  

Clayon ne se rappelait pas avoir poursuit quelqu’un ne désirant ardemment pas de lui à ses côtés… Clayton referma brutalement la porte de sa chambre, la mine froissée, contrite. Non. Absolument pas. C’était différent. Complètement différent. Contrairement à Rebecca, Ava était influencée. Manipuler par Aurore, peut-être même littéralement, si ça se trouve. Ava n’allait pas l’abandonner. Il refuserait.

Malgré le plan établi avec Théa, Clayton était perdu. Rien ne semblait être la bonne solution. C’était… nouveau. Il détestait désirer profondément quelque chose et de ne pas l’obtenir. Horripilant. Avachis sur le canapé, Clayton s’occupa avec un roman non-c'est-pas-du-cul-clayton et des pensées parasitant sa lecture. Peut-être ne rentrerait-elle pas, mais il allait suivre le plan. Être présent, mais pas trop. Ne pas trop la brusquer, sans disparaître. Rien ne peut être obtenu en insistant avec Ava. Elayne avait déjà insisté qu’elle avait besoin d’espace, de moment seule, histoire de trier ses pensées et sentiments. Il suffisait d’attendre. Et pourquoi ils sont tous grands, musclés, bruns et ténébreux dans ce livre ?

La clef raya la porte. Clayton tourna la tête, regardant silencieusement Ava rentrer en titubant. Si ce n’était pas misérable. Au moins, elle était rentrée. Même si elle était vraiment déchirée. Il avait l’impression d’admirer un bébé pingouin à deux doigts de se casser la gueule sur la banquise. Avant qu’elle ne s’éclate sur un quelconque meuble dans la cuisine, Clayton s’étira et appuya sur l’interrupteur, noyant l’espace de lumière. Le livre toujours en main, il lui fit un petit coucou, prenant l’air détaché de quelqu’un n’ayant pas attendu sur le canapé depuis son retour dans le bungalow.

Tu rentres tard Ava.


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Re: This flight or fight is cyanide inside my skin ♦ Clayton

« Tu rentres tard Ava. »

La lumière lui arracha la rétine et elle gémit de douleur. Pourquoi ? Qui ? Comment ? Elayne était-elle rentrée bien plus tôt que prévue ? Non. Si ? Si sa tante la voyait dans cet état, elle allait se faire déchirer. Ava s’était juste assez habituée à l’alcool pour ne pas être complètement bourrée — et le vomi avait aidé — mais elle avait quand même l’impression que le monde avançait au ralenti. Son cerveau pataugeait dans une bouillie floue qui rendait tout beaucoup plus fastidieux. Reconnaître la voix de Clayton, par exemple, en faisait parti.

Clayton ? Ava fronça les sourcils et planta son regard dans celui de son légionnaire. Il semblait… furieux ? Blasé ? Que faisait-il là ? Ava le toisa avec confusion, incapable de comprendre si son cerveau lui jouait des tours ou si la personne qu’elle pensait disparu de sa vie se tenait bien face à elle, pour de vrai. Enfin, pas vraiment face à elle. Un peu de biais. Un peu de côté. Sur le fauteuil. En train de… de lire ?

Ava hésita un instant à être en colère. Pourquoi s’entêtait-il à lui prendre les pires livres de sa collection pour les lire avec un air détaché comme si c’était pas du porno sur papier. Dans un soupçon de présence d’esprit, Ava décida de ne pas s’énerver. Ce n’était pas ses livres. C’étaient ceux d’Elayne. Ava n’avait rien à se reprocher. Elle était irréprochable. Sur ce point, du moins.

Ava ne releva pas la remarque de Clayton. Elle se contenta de se tenir un peu plus droite, d’essayer d’effacer la tristesse et la fatigue de son visage, d’y plaquer son masque d’indifférence malgré l’alcool qui rendait son contrôle plus lâche, moins précis. D’une main molle, Ava alluma la petite lumière à côté du canapé et éteignit la grande lumière. Son crâne et ses yeux la remercièrent en cessant, un instant, de lui donner envie de se les arracher.

« Qu’est-ce que ça peut te foutre ? »

Ava aurait voulu que sa voix claque dans l’air. Au lieu de ça, le son qui lui revint aux oreilles ressemblait à une supplique adolescente. Je m’en contre fous de ton avis, Clayton Haynes voulait-elle dire. Prouve moi qu’Aurore a tort, dis-moi que tu tiens à moi hurlait pourtant le reste de son corps.

Ava se traîna jusqu’à la cuisine, maudissant cet alcool qui lui faisait perdre ses repères. Clayton n’aurait pas dû être là. Il aurait dû être parti depuis longtemps. Pourquoi venait-il la torturer ? Pourquoi une étincelle d’espoir avait-elle fleuri au creux de son coeur, réchauffant son être d’une chaleur sirupeuse, aussi désagréable que réconfortante ?

Ava ouvrit le frigo et chopa des restes de pizza. Son estomac hurlait de faim.


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Re: This flight or fight is cyanide inside my skin ♦ Clayton

Fausse tranquillité, détachement semi-feint. Ses yeux accrochèrent le moindre mouvement, ne manquant pas son temps d’arrêt tout comme les bribes fugaces d’émotions perçant son masque de glace. Une pause à l’image du calme avant la tempête. Clayton inclina un peu la tête, son ongle cornant le coin du papier, expectatif. Elle réagira, peut-être en lui criant et il ne pourra pas être plus heureux. Ce n’était pas loin, pas loin du tout. Juste là, sous la surface. Il suffirait de creuser encore un tout petit peu.

Qu’est-ce que ça peut te foutre ?

Clayton battit plusieurs fois des cils, la nuque en arrière, fixant en contre-plongée Ava. Il aurait pu tendre le bras pour glisser ses doigts dans ses longues mèches bleutées. Des paroles blasée imbibée de vulnérabilité, d’attente, d’espoir. Ava-May Crimson. Des couches de faux-semblant et si on creuse assez longtemps, il ne reste qu’une fillette prête à être délaissé, abandonnée, rejetée. Il pourrait être rassurant, doux, sourire. Il pourrait lever les yeux aux ciels, réplique sarcastique, remarque acerbe ô si facile aux bouts de ses lèvres. Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Elle aurait put réagir, lui crier dessus, mais non. Quelque chose craqua. Le dernier fils de sa patience élimée se rompit en silence. Ces belles résolutions s’évaporèrent. Envolées. Disparu.

Qu’est-ce que ça peut me foutre ?

Il rigola. Petit rire sans amusement. Ava fuyait sa présence depuis des jours, et même après plusieurs verres, elle restait fidèle à sa ligne de conduite. Celle destinée à le repousser, à l’ignorer. Qu’est-ce que ça peut te foutre ? Ses émotions déboulèrent avec fracas dans un tourbillon dévastateur.

Il en avait marre de ne pas savoir sur quel pied danser, de craindre qu’une parole banale foute tout en l’air, de nager dans la confusion. Il en avait marre de prendre des pincettes ressemblant plus à des moufles entre ses mains, de rechercher des solutions à un faux problème, d’être cette présence invisible. Il en avait marre d’être poignardé chaque jour, à chaque repas passé dans un silence de mort, à chaque regard fuyant, à chaque fois qu’Ava enfiler ce bob affreux pour fuir. Pour le fuir lui. Pourquoi le torturer t-elle ainsi ?

Une dizaine d’émotions indescriptibles fractionnèrent son visage en 50 nuances de sentiments. En tête d’affiche, il y avait Fureur. Clayton claqua le livre contre la table basse. Le cuir du fauteuil n’eut pas le temps de couiner que ces pas résonnaient déjà dans la cuisine. Sa main fit teinter la porte du frigo. Les parts de pizzas passèrent à deux centimètres d’une catastrophe. Ses épaules bougeaient au rythme d’une respiration saccadée, gestes hachés. Clayton ne cachait rien, lui. Qu’elle regarde. Qu’elle admire. L’orage grondant au creux de son regard, transpirant dans sa voix et son attitude. Dents dévoilées, visage froissé de colère, les mots furent crachés.

Qu’est-ce que ça peut me foutre ?! J’en ai ras le cul de tes conneries de martyre, voilà ce que ça peut me foutre. « bouhouh maman dit que personne m’aime » mais réveille toi, putain ! Arrête de rejeter tout le monde !


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Re: This flight or fight is cyanide inside my skin ♦ Clayton

« Qu’est-ce que ça peut me foutre ? »

Il y avait de la folie dans sa façon de répéter ces mots. De la folie dans sa façon de rire. Ils étaient au bord du précipice et Ava, murée dans sa propre torpeur, continuait de mastiquer la pauvre part de pizza qu’elle avait réussit à attraper avant que Clayton ne décide de se coller à elle pour passer sa colère sur le frigo. Un goût de cendres amères remplit la bouche d’Ava. Elle observait les traits de Clayton se déformer comme un pauvre morceau de chewing-gum. Qu’il devait être bon de pouvoir s’exprimer librement sans craindre rien ni personne. C’était pathétique.

« Qu’est-ce que ça peut me foutre ?! J’en ai ras le cul de tes conneries de martyre, voilà ce que ça peut me foutre. « bouhouh maman dit que personne m’aime » mais réveille toi, putain ! Arrête de rejeter tout le monde ! »

Ava resta silencieuse alors que les mots de Clayton la giflaient. C’était donc ainsi qu’il la voyait ? Comme une chouineuse qui craignait sa mère plus que tout le reste ? Ava sentit une grande et profonde tristesse peser sur ses épaules. Elle n’avait plus si faim finalement. Elle continua quand même de mâcher cette pizza caoutchouteuse, histoire de donner le change à la respiration saccadée de Clayton. Elle pouvait fait la fière, l’insensible, l’impassible Centurion mais au fond elle n’était plus qu’une enfant comme à chaque fois qu’elle faisait face à ses propres émotions. Elle n’était qu’une enfant qui voyait le tsunami approcher alors qu’on lui avait juste appris à faire de l’apnée. Une superbe apnée. Une incroyable apnée. De celle qui impressionne les maîtres-nageurs à la piscine municipale. Pas de quoi survivre à un raz-de-marée, par contre.

Ava ne dit rien. Elle s’emmura dans son silence comme dans une armure. Il avait tout dit. Elle n’avait rien à rajouter. Pourquoi dirait-elle quelque chose ? Le tsunami était déjà en train de l’emporter, elle n’avait plus qu’à tenir sa respiration assez longtemps pour espérer s’en sortir. Les tourbillons l’emporteraient peut-être jusqu’au fin fond de l’océan mais au moins, elle n’avait pas à essayer d’apprendre à nager en pleine tempête. À quoi se débattre alors que tout était destiné à finir englouti de toute façon ?

Clayton attrapa son poignet alors qu’elle s’en allait. Il continuait de la fixer avec toute sa rage, toute sa fureur. Elle n’entendait même plus ce qu’il disait, son cœur battait trop fort, la rendait sourde au reste du monde. Un sifflement strident l’empêchait de se concentrer sur autre chose que les tambourinements incessants de son cœur. Tout était trop bruyant, tout était trop fort. Ava tenta mollement de se défaire de Clayton mais il continuait à s’accrocher à elle.

« Pourquoi tu t’entêtes, Clayton ? »

Ava était désespérée. Sa voix était à la fois une supplique et un glaive glacial dans la pièce.

« Tu as plein d’autres amis, un million d’autres opportunités de t’amuser. Pourquoi tu t’obstines à vouloir faire de moi… de moi quoi d’ailleurs ? Ton amie ? Je suis une piètre amie, tu le sais très bien. Ton jouet ? Ton passe-temps ? Je suis sûre que tu peux en trouver bien d’autre plus conciliants. Je n’ai pas le temps de jouer le rôle que tu attends de moi. J’en ai pas l’énergie. »

Ava voulait les mots tranchants. Elle voulait couper le cordon qui les liait. Le ronger jusqu’à qu’il craque, qu’il cède.

« Je ne suis pas- je suis pas comme toi, Clayton. Je ne serai jamais comme toi. Tu ne peux pas me forcer à devenir quelqu’un d’autre pour toi. Pourquoi je ferai ça ? Tu t’amuses parce que je te repousse, parce que je te rejette, parce que je suis ton grand mystère à résoudre. Une fois que tu auras fini de me tordre à ton bon vouloir et qu’il ne restera plus rien de moi, tu feras quoi ? Une fois que malgré tous tes efforts, tu auras compris que je ne serai jamais toi et que- »

Décrivait-elle Clayton ou Aurore ? Les visages se mélangeaient. La tête tournait. Dans sa bouche, le goût du sang et des regrets. Est-ce qu’Aurore aurait fini par l’aimer si Ava avait mieux jouer son rôle ?


Clayton Haynes
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Re: This flight or fight is cyanide inside my skin ♦ Clayton

Imbibés de colère, les mots s’enfuirent, glissant d’entre ses lèvres de ce naturel irréfléchi, impulsif, libérateur. Impassibilité feinte, une seconde. Explosion de colère, deux minutes plus tard. Tel un navire fatigué d’être chahuté par les vagues, bien décidé d’affronter la tempête, qu’importent les pertes et dégâts. Parce que derrière le mauvais temps, se cachent toujours les rayons du soleil.  

Seule sa respiration erratique répondit, résonant aussi fort que le tonnerre dans la petite cuisine. Ava n’émit pas un son. Rien. Son silence s’étira telle une ombre sourde. Clayton serra la mâchoire, les doigts tremblant d’une agitation que ses mots tranchants n’avaient sut calmer. Juste une réaction. Quelque chose. Un signe pour continuer à s’acharner. Non. Oui… peut-être. Il aurait voulu qu’elle réagisse, qu’elle réponde, qu’elle lui hurle dessus. Qu’elle rende ses coups au centuple de mots plus acérés, plus rudes, plus méchants. Jusqu’à suffoquer dans son sang, le sourire aux lèvres, ravi de découvrir qu’elle tient un peu à lui.

Clayton attrapa son poignet, réflexe paniqué, une détresse différente de la sienne enserrant sa gorge. Rouge. Le monde était rouge, coloré d’une sublime teinte carmine, symbole de cette colère intarissable. Pourquoi tu me fuis Av’ ? Elle ne sembla même pas l’entendre, expression plus lisse que le marbre, un regard translucide trouant son visage sans once de reconnaissance. Rien qu’un inconnu dans la foule, hein ? Clayton se mordit la langue, fort, des étincelles de fureur au fond du bide et des picotements insistants au coin des yeux.

« Pourquoi tu t’entêtes, Clayton ? »

Clayton ouvrit la bouche sans qu’aucun son ne s’en puisse s’en échapper.

« Tu as plein d’autres amis, un million d’autres opportunités de t’amuser. Pourquoi tu t’obstines à vouloir faire de moi… de moi quoi d’ailleurs ? Ton amie ? Je suis une piètre amie, tu le sais très bien. Ton jouet ? Ton passe-temps ? Je suis sûre que tu peux en trouver bien d’autre plus conciliants. Je n’ai pas le temps de jouer le rôle que tu attends de moi. J’en ai pas l’énergie. »

Les brûlures de ses avant-bras avaient fait moins mal. La confusion plissa son visage. C’était donc ainsi qu’elle se voyait ? Un amusement, passe-temps jetable, dépendant de son bon vouloir. Une vérité périmée.

« Je ne suis pas- je suis pas comme toi, Clayton. Je ne serai jamais comme toi. Tu ne peux pas me forcer à devenir quelqu’un d’autre pour toi. Pourquoi je ferai ça ? Tu t’amuses parce que je te repousse, parce que je te rejette, parce que je suis ton grand mystère à résoudre. Une fois que tu auras fini de me tordre à ton bon vouloir et qu’il ne restera plus rien de moi, tu feras quoi ? Une fois que malgré tous tes efforts, tu auras compris que je ne serai jamais toi et que- »

Mais- Tu n’as pas besoin de changer. Je-

Clayton déglutit, brutalement à court de mot, percuté par sa détresse et insécurités faisant trembler les bords de ses mots. La sensation d’une lame déchirant ses organes à vif. C’était stupide. Elle était parfaite, Ava. Avait-il laissé entendre le contraire ? Réclamer de la confiance plutôt qu’un silence remplies d’habitudes auto-destructrices était-il un changement ?

Ava n’avait pas besoin de changer. Elle aura toujours besoin de temps pour étiqueter ses émotions, bien plus que lui. Elle aurait toujours besoin de se glisser dans une pièce silencieuse pour digérer les événements, tandis qu’il se jettera dans le bruit et la liesse. Leurs différences étaient amusantes, ennuyantes, fascinantes. C’était la beauté de leur amitié. Ne le voyait-elle pas ? Ne voyait-elle pas qu’il voulait se tenir à ses côtés dans le silence, épaule contre épaule, en attendant la fin du tri ? Ne voyait-elle pas qu’il empêcherait quiconque d’entrer, ravi de tomber par terre lorsqu’elle rouvrira la porte, une plainte joueuse sur les lèvres ? Ava remettait tout en doute, tout en cause, tout en question. C’était stupide. Elle était le grain de sable de son existence ayant pris tellement d’importance qu’il ne restait qu’un désert.

Clayton essaya de capturer son regard, attirer son attention, affolé à l'idée qu'elle glisse entre ses doigts sans rien pouvoir faire pour l'en empêcher. Ava semblait perdue dans le labyrinthe de ses pensées. Un peu comme ce jour-là, à la forge. Clayton tenait toujours son poignet, poigne bien moins agressive, touchée papillon. Les mots d’Ava résonnaient encore dans ses oreilles. Ces mots emprunt d’une supplique, parfum lointain d’un autre temps. Mots un peu trop proche de ceux entendu cette après-midi au bar. Et les yeux bleus d’Ava survolaient toujours son visage, un peu comme si-

Je ne suis pas Aurore.

Sa voix était calme, posée. Énonçant cette évidence comme si elle pouvait apaiser tous ses doutes. Clayton esquissa un léger sourire, avant de tirer délicatement son poignet, attirant Ava dans ses bras. Peut-être n’avait-elle pas besoin de réconfort. Peut-être que ce regard égaré était dû à l’alcool et pas à ses tourments intérieurs, ce conflit interminable entre tornade émotionnelle et souvenirs d’enfance. Peut-être. Mais ce jour-là, Ava avait refusé de quitter ses côtés. Clayton resserra un peu plus son étreinte, enfouissant son nez dans ses cheveux, inspirant ce mélange de bière, de mer et ce je-ne-sais-quoi n’appartenant qu’à Ava.


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Re: This flight or fight is cyanide inside my skin ♦ Clayton

Ava avait vécu mille fois cette conversation. Celle où elle repoussait Clayton encore et encore. Celle où il finissait par craquer, lassé de toute la comédie qu’ils jouaient. Un pas en avant, trois en arrière. Ava avait déjà imaginé mille fois tous les mots qu’ils allaient s’échanger, les coups de poignards qui allaient s’enfoncer dans leurs corps. Parfois, souvent, le soir avant de s’endormir, elle entendait la voix de Clayton qui lui murmurait des choses odieuses et elle s’entendait lui répondre mille fois pire. À chaque fois, ils se hurlaient dessus à s’en faire péter les cordes vocales. Les portes claquaient. Les murs tremblaient. Parfois, de la vaisselle tombait. Une fois, il la brûlait accidentellement avec son pouvoir et, traumatisé par ça, il partait et ne revenait jamais. Dans cette maison. Au Camp Jupiter. Dans sa vie.

« Mais- Tu n’as pas besoin de changer. Je- »

Ava déformait le ton de Clayton, ignorant sa surprise, sa confusion. Elle attendait le moment où la foudre allait s’abattre, où les coups allaient pleuvoir. Car ça allait arriver. Forcément. Quoi d’autre ? Ava était incapable d’entretenir des relations, miroir brisé d’une enfance passée à quémander l’affection d’une mère comme un chien battu qui aurait peur de son ombre s’il avait l’occasion de la croiser. L’amour, ce sentiment aussi grossier qu’inconnu faisait battre son cœur dans une litanie douloureuse. Elle ne connaissait que la manipulation, que les jeux de masque, que les faire-semblants et la déception. Si elle ne remplissait pas ce qu’on attendait d’elle, alors elle ne méritait aucun signe d’affection. Et puisqu’elle était incapable d’offrir ce que Clayton attendait d’elle, elle n’avait plus qu’à tendre la joue et attendre la gifle qui signerait la fin de cette pseudo-relation qui n’aurait mené qu’au chagrin dans tous les cas. Autant retirer la dague de son cœur et laisser le sang s’écouler maintenant plutôt que de mourir avec cette maudite arme coincée en son sein. À quoi bon– À quoi bon–

« Je ne suis pas Aurore. »

Et la voix dans sa tête se tut. Aucun scénario ne collait à cette réaction. Ava resta hébétée, comme une biche s’étant préparée à la collision d’une voiture pour réaliser qu’il ne s’agissait que d’un lampadaire. Clayton l’attira contre lui et elle se sentit terriblement, terriblement stupide. Elle s’était préparée à tout sauf à son… affection ? Une partie d’elle avait envie de se rebeller, de le repousser, de lui demander encore une fois pourquoi il s’accrochait à elle alors qu’elle n’avait rien à lui offrir. Quels étaient ses objectifs ? La finalité de cette relation ? Qu’espérait-il avoir ? Mais la chaleur de son corps contre le sien la rendit soudainement molle. Comme si la gravité réclamait son dû, elle qui avait été si longtemps ignorée. Ses jambes la portaient à peine et elle avait la sensation d’être complètement vautrée sur Clayton. S’il la lâchait là, maintenant, elle était certaine qu’elle ne pourrait jamais se relever.

Ava aurait pu pleurer mais elle était coincée dans un état second. Même lorsqu’elle quitta son étreinte pour se doucher (portait-elle un t-shirt de Clayton ?), manger le reste de pizza et ranger méthodiquement le bazar de sa chambre sous l’œil scrutateur de Clayton. Elle esquivait son regard, bien évidemment, perdue dans une brume floue étrange. Ce n’était si son angoisse habituelle, ni complètement un sentiment de bien-être. Elle avait toujours l’impression de marcher sur des œufs – non, des morceaux de verre – et elle ne savait pas très bien si la sensation était désagréable ou habituelle.

Clayton finit par la traîner dans le canapé, devant un film dont elle ne garderait aucun souvenir. Plus les scènes s’enchaînaient et plus Ava se demandait si tout ce qu’elle venait de vivre était réel. Était-elle réelle ? Lorsqu’elle leva les yeux vers Clayton, elle s’interrogea sur les mots qu’ils s’étaient échangés – la plupart déjà noyés dans les restes d’alcool. Leur relation était-elle réelle ? Était-il vraiment là ? Ava approcha ses mains de ses joues et attira son visage contre le sien. Elle l’embrassa, ni tout à fait comme un ami, ni vraiment comme un amant. Elle l’embrassa comme quelqu’un qui cherchait de l’oxygène perdue dans les fonds marins, incapable de savoir si elle se trouvait en haut ou en bas. Elle l’embrassa avec le désespoir de quelqu’un qui a besoin, pour une fois, de se sentir aimée en retour. Enfin, elle l’embrassa avec l’affliction du manque. Clayton était là. Ils étaient ensemble. Son univers faisait un petit peu plus sens que la veille. Il lui avait manqué. Terriblement manqué. Mais ne le comprit que lorsque ses lèvres se joignirent aux siennes comme pour dire « Je suis là. »

Ne pars pas avait-elle envie de lui dire. Ou peut-être l’avait-elle fait entre deux respirations. Ou bien était-ce le film qui avait prononcé ces mots ? Ava n’en savait rien. Ça n’avait aucune importance.


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