If I offer myself, will you lift me up? ♦ CLAY
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Ava-May CrimsonCenturion de la 5e cohorte
If I offer myself, will you lift me up? ♦ CLAY
Mer 10 Avr 2024 - 10:35
Le visage d’Ava était une toile vivante d’expression : mine renfrognée, sourcils froncés, poids du corps sur la gauche, mains sur les hanches. Ava fixait l’entrée de la forge, incapable de dissimuler ses émotions - fort heureusement, il n’y avait personne aux alentours pour être témoin de cette aberration. Elle savait ce qu’elle devait faire mais elle ignorait comment s’y prendre. Quelque part là-dedans se trouvait sa plus grande énigme : Clayton Haynes.
Ava avait retourné plusieurs fois le problème dans son esprit. Clayton Haynes, Clayton Haynes, Clayton Haynes. Par sa présence comme par son absence, il créait une myriade de contradictions dans l’esprit d’Ava. Elle ne pouvait nier qu’elle s’était habituée à sa compagnie, qu’elle n’arrivait pas à détacher ses yeux de lui quand elle l’apercevait au loin, qu’elle aimait être près de lui et qu’elle pouvait passer des heures à l’écouter parler de tout et n’importe quoi. En même temps, la plupart du temps, elle avait envie de l’encastrer dans un mur. L'envie de crever la prenait également à la gorge lorsqu’il faisait ce qu’elle appelait communément une Clayton : parler bêtement comme s’il n’y avait aucun filtre entre son cerveau tordu et sa langue pendue. Thea le définissait souvent comme quelqu’un de « maladroit » car il ne serait pas « adapté socialement » mais c'était des excuses qu'Ava jugeaient bidon. Clayton, dans une certaine mesure, faisait exprès. Elle en était certaine car elle voyait le plaisir qu’il prenait à sortir les pires énormités juste pour faire réagir son public. Il vivait pour être sous le feu des projecteurs. Il se délectait des rires, des couinements, des toutes les émotions humaines qu’il pouvait déclencher en étant juste lui-même. C’était aussi fascinant qu’agaçant. Et puis lorsque son attention était tournée vers elle… Ah, c’était sûrement le pire.
Ava ne pouvait nier que Clayton était un ami. Elle n’en avait pas beaucoup mais il en faisait indéniablement parti, à sa façon. Elle avait beau lui hurler dessus, l’insulter, le menacer, il n’en restait pas moins quelqu’un sur qui elle pouvait, bizarrement, compter. Elle était certaine que si elle lui demandait un service, il lui rendrait immédiatement. Avec des questions. Trop de questions. Mais il lui rendrait quand même. De façon bizarre. De façon Clayton.
Ava n’était pas habituée à avoir beaucoup d’amis. Elle naviguait habituellement à l’extérieur des sphères sociales, considérant qu’elle n’était pas faite pour être actrice de celles-ci mais seulement spectatrice. Elle s’était habituée à ce confort, celui d’observer sans agir. Puis Clayton était apparu. Sauf que Clayton, en plus d’être lui-même, était son légionnaire. Elle était sa Centurion. Cette double-casquette lui donnait souvent l’impression de marcher sur des œufs. Elle lui tolérait des choses à lui et pas à d'autres mais elle le punissait plus durement dès qu’elle en avait l’occasion. L’ambivalence de cette position était une plaie au quotidien.
Aujourd’hui ne faisait pas exception. Ava tapait du pied, agacée par le simple fait d’être présente. Lorsqu’Evan était venu la voir, en panique, pour lui annoncer que Clayton venait de faire exploser la forge et refusait d’en sortir, elle n’avait pas tout de suite compris en quoi c’était son problème. Puis elle avait capté dans ses yeux l’étincelle qui disait « Tu es sa Centurion ». À contrecœur, Ava s’était donc rendue sur place mais elle peinait à se décider sur la marche à suivre.
Au bout de quelques secondes supplémentaires d’attente, Ava soupira et pénétra dans la forge. La chaleur y était étouffante et l’odeur de brûlé écœurante. Ava grimaça et avança. Elle aurait pu hurler le nom de son légionnaire mais elle avait presque envie de ne pas le trouver. Hélas, au bout de quelques minutes à enjamber des décombres, elle le trouva. Au milieu… d’un feu. Prostré. Pendant une fraction de seconde, Ava paniqua. Était-il mort ? Elle fit un nouveau pas dans sa direction et il remua.
« Clayton, sors de là. »
La voix d’Ava était lasse. Elle n’avait ni envie de jouer à la Centurion, ni envie de jouer à l’amie. Clayton méritait de se dépêtrer de ses conneries tout seul.
Ava s’attendait à une remarque acerbe, une pique désagréable, toutes ces choses qui glissaient de sa bouche avec facilité et qui l’agaçaient. Pourtant, Clayton resta amorphe.
« Clayton ? »
Le jeune homme marmonna quelque chose mais ne bougea pas. Un picotement familier parcourut la peau d’Ava. Ah, il pouvait donc l’énerver en restant silencieux, parfait !
« Haynes, sors de là. »
Et là voilà, la voix de Centurion qui coulait de ses lèvres, acerbe, froide, autoritaire. Elle n’avait pas envie d’être là.
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Clayton HaynesLégionnaire de la 5e cohorte
Re: If I offer myself, will you lift me up? ♦ CLAY
Lun 6 Mai 2024 - 14:28
Le feu s’enroula autour de la forme en son centre. Les flammes léchaient paresseusement le corps, l’esquivant d’un doux crépitement. Des braises atterrissaient sur la peau pâle sans pouvoir, malgré leurs efforts, laisser la moindre marque. Les reflets rougeoyants de cet univers se reflétaient contre des pupilles immobiles et celles-ci fixaient le spectacle sans réellement le voir.
Il ouvrait des yeux absents, présents sans l’être. La notion de temps était… vague. Des minutes confondues en heures. Aucune importance. Le craquement du feu contre ses oreilles était une douce berceuse. Des grincements sinistres résonnaient dans la forge, loin de la foule de cris habituels. L’idée d’une forge silencieuse était étrange. Les voix tentatrices de tantôt furent pourtant repoussés par une colonne de flamme bleue.
Tout lui paraissait lointain. Ses sens s’engluaient dans une bulle de coton insonorisé. Les pensées circulaient lentement. Les sensations désagréables avaient disparu. Colère, fureur, tristesse. Rien qu’un calme. Moins qu’un calme, un étrange rien. Les larmes ne coulaient plus toute seule. Sa respiration n’était presque plus saccadée. Son front était moite. Un charbon s’enfonça contre une de ses côtes et il gigota mollement pour s'en déloger. Inspirer et expirer sans s'étouffer semblaient être les seules choses qu'il soit capable de faire.
Clayton.
Laisse-moi. Les mots avaient-ils franchi ses lèvres, secoués ses cordes vocales afin de parvenir aux oreilles de la voix ? Clayton l’ignorait. Son corps était lourd, tel n vaisseau dont le pilote aurait égaré la clef. Des émotions brutales avaient implosé en une seconde, marquant brutalement la forge d’une rare violence. Débordés, refluées, poussés chacune de ses jauges au maximum sans contrôle et maintenant, un vide semblait grignoter ses entrailles.
Haynes.
Le ton était froid. Ses épaules se crispèrent. Froid comme le ton de Kieran. Déçu, énervé et si froid. Froid comme son regard et ses mots rudes, durs, tranchant. Dégage. Son corps se recroquevilla et les flammes prirent une teinte bleutée, réchauffant l’espace de plusieurs degrés. Sa vision tangua. Le feu glissa hors de son contrôle pour reprendre sa dance orangée. Le feu ne voulait plus de lui. Son visage abîmé se tourna contre les braises, peu enclin à la conversation, aux mots, aux regards d’autrui.
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Ava-May CrimsonCenturion de la 5e cohorte
Re: If I offer myself, will you lift me up? ♦ CLAY
Sam 11 Mai 2024 - 14:52
Les lèvres pincées, Ava fixait la silhouette prostrée de Clayton. La chaleur de la forge la faisait suer à grosses gouttes mais cela était bien le cadet de ses soucis car elle n’avait qu’une seule obsession : le feu qui était devenu bleu quelques instants plus tôt, la preuve tangible qu’elle avait face à elle un Clayton qu’elle ne connaissait pas. Pourtant, et elle aurait pu le jurer devant tous les dieux, Ava était persuadée de connaître Clayton, de connaître ses émois et ses caprices, de différencier son sourire carnassier de celui moqueur, de pouvoir prévoir le moment exact où il allait jouer avec les limites d’autrui juste par ennui et celui où, lassé, il préférait quitter la pièce. Ava l’avait observé de trop près, de pas assez loin, et de toutes les nuances entres. Elle avait connu le Clayton agacé, le Clayton dramaturge, le Clayton amusé, le Clayton psychopathe, le Clayton hyperactif, le Clayton aux portes de Morphée. Elle avait connu de multiples Clayton mais jamais le silencieux. Jamais celui dont les contours se peignaient difficilement à travers les flammes.
Ava qui, quelques minutes plus tôt, n’avait pas envie d’être là, aurait préféré mourir que de faire face une nouvelle fois à Clayton et ses conneries, celle qui s’inquiétait de jongler entre toutes ces casquettes, avait changé drastiquement de politique. Sa cape de Centurion gisait par terre au même titre que les outils de forgeron alors qu’elle cherchait des yeux une solution à ce problème qui s’était dressé de toute sa hauteur face à elle. Bientôt, elle repéra une sorte de mélange entre une veste et un tablier, ce genre de vêtements que portent certains forgerons qui craignent plus le feu que leurs collègues. Elle se glissa dedans – c’était trop grand, bien trop grand ; elle ne s’était jamais sentie aussi petite que maintenant. Elle contempla une nouvelle fois la silhouette de Clayton qui lui tournait obstinément le dos. Pendant une fraction de seconde, elle hésita, mais cette fraction de seconde appartenait à la Ava qui réfléchissait et agissait de façon sensée. Cette Ava perdait souvent lorsqu’il y avait Clayton dans l’équation tant il avait tendance à la secouer comme un prunier, dévoilant une à une toutes les Ava qui peinaient à rester dissimuler face à lui.
Ava prit une profonde inspiration comme si sauter dans un feu était similaire à sauter au milieu d’un lac. Après tout, qu’en savait-elle ? Elle n’avait jamais été face à cette situation – et elle ne pensait pas que cette question se poserait un jour. Enfin, elle laissa glisser entre les flammes. Elle ne s’attarda pas pour analyser toutes les sensations, pressée de quitter la potentielle mort qui l’attendait. La tête enfouie sous son bras protégée, Ava se retrouva rapidement de l’autre côté. Elle frappa sa cheville rapidement lorsqu’elle vit quelques flammèches commencer à s’étendre sur son jean puis croisa enfin le regard de Clayton. Il semblait… Non, Ava n’avait aucune idée de la tempête qui se jouait au fond de ses yeux. Il était aussi imperméable qu’une forteresse.
Ava ne dit rien. Ava s’installa à côté de Clayton, silencieuse. Elle étendit ses jambes devant elle et s’appuya sur ses mains, légèrement en arrière. Finalement, heureusement qu’elle n’était pas beaucoup plus grande car, étalée de presque tout son long, elle pouvait sentir la chaleur insupportable du feu qui léchait ses doigts et regardait les flammes s’approcher dangereusement de ses chaussures. Pourtant, et elle n’aurait su dire si c’était l’adrénaline ou autre chose, Ava sentit que le feu ne l’aurait pas brûlé. Pas lorsqu’il y avait Clayton à ses côtés. Cette pensée était aussi étrange que rassurante.
Ava laissa vagabonder ses yeux autour d’eux, ignorant le visage de Clayton. Elle remarqua plusieurs papiers à moitié brûlés. Des plans ? Peut-être. Elle essaya, sans y toucher, de reconstituer le puzzle qui se dessinait sous ses yeux. Elle arrivait à déchiffrer des lettres mais l’écriture de Clayton était plus proche de pattes de mouche que d’une écriture lisible. Finalement, n’y tenant plus, elle attrapa les quelques feuilles à portée de mains pour les assembler tout en se mettant en tailleur, son genou effleurant une partie du corps de Clayton. Le schéma n’était pas clair mais Ava reconnut un mot en particulier : Thea. Elle tourna alors la tête vers Clayton et l’interrogea du regard.
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Clayton HaynesLégionnaire de la 5e cohorte
Re: If I offer myself, will you lift me up? ♦ CLAY
Lun 5 Aoû 2024 - 15:58
Roulé en boule, sa joue frotta le sol. Les bruits de pas, continuant d’approcher, se mélangeaient aux flammes. Encore des flammes aux mauvais endroits au grès de ses envies. Kieran ne veux plus me voir. Les Chimères ne veulent plus me voir. S’entortillant le long de son torse, tristesse colère et honte comprimaient ses organes. Tout ça, c’était de sa faute et il s’en voulait de ne pas regretter. Il se sentait déchiré, malmené entre deux envies si longtemps semblables, mais aujourd'hui face à face dans un duel perdu d’avance. Clayton ferma plus fort les yeux, tel un bambin plaquant ses doigts contre ses paupières, espérant devenir invisible au reste du monde. Il pria pour se faire tabasser par Kieran. Il ne s’encombrerait même pas de mot et il perdra sans doute quelques côtes dans la foulée. Il serait heureux. Peut-être qu'il regagnerait leurs confiances en perdent un ou deux os.
Les bruits de pas approchèrent, tellement qu’il ne put qu’ouvrir les yeux sur… Derrière ce tablier de protection Kermel, il y avait… il y avait le profil d’Ava devant un mur de flamme. Pourquoi ? Cette vision grippa ses méninges, un sentiment inconnu rugissant tel un animal en cage. Clayton fixa Ava jusqu’à ce qu’elle s’assoie tranquillement au milieu du brasier. Maître de son royaume, aucune flamme n’était assez folle pour oser l'effleurer. Clayton regarda Ava encore, et encore, et puis son regard la transperça.
Et si les Chimères ne voulaient plus de lui ? Il ne l’acceptera jamais. Elles n’ont pas le droit. Ils n’oseront pas… Hein ? Clayton serait tout seul. Tout seul. Seul. Il ne voulait plus être seul. Mais personne ne veut de lui et cette idée résonne, se répercute, rebondit. Destructrice idée. Un rejet familier. Un rejet identique. Il connaît la mélodie par cœur. Les mêmes yeux débordant de dégoût, les mêmes paroles tranchantes, le même mépris. Ceux comptant le plus à ses yeux, cette famille de cœur avec laquelle il a grandi et évolué pendant ces années, ces hyènes ont eux la même réaction que son père, et cela ne peut vouloir dire qu’une chos—
Un mouvement lui fit perdre le fil. Ava bougeait et il avait du mal à suivre la cadence. Lorsque le regard d’Ava croisa le sien, bleu interrogatif contre vert brouillé, Clayton resta interdit. Son regard glissa de nouveau sur les morceaux de papier. Aaah. Oh. Le plan. Il haussa une épaule. Elle ne lâcherait pas avant qu'il s'explique. C’est rien. Qu’est-ce qu’il y avait à savoir de plus ? Pourquoi un plan A3 en trois dimensions d’un concept d’arme minutieusement conçu étaient en mille morceaux ? Pourquoi il avait encore fait de la merde ? Pourquoi tout partait en vrille ? Le genou d’Ava frôlait ses jambes. C’était une chaleur plus agréable que les flammes.
Son bras se déplia et ses doigts attrapèrent un morceau. Les traits de crayon à papier, désormais semblables à de l’encre de chine, bavaient sur une courbe d'une précision chirurgicale. Surement la lame de la dague… Le papier s’émietta en cendre entre ses doigts éclairés d’une brève lueur bleutée. Des minuscules particules noires collèrent contre son bras. Pouf. Magie. Clayton gigota un peu des doigts. Il voudrait que ses problèmes disparaissent aussi vite. Problème. Disparaisse. Mais oui.
Dégage.
Clayton regarda Ava. Il n’aurait pas pu prononcer ces mots d’une voix plus neutre. Il voulait qu’Ava parte. Elle n’avait rien à faire là. Là dans un brasier, déjà. Là tout court, aussi. Ava n’en avait rien à faire de ses états d’âmes. Quelqu'un avait dû chouiner dans ses jupes et elle faisait son travail. Elle le punirait. Comme d’habitude. Tout ceci n’était pas son problème et le problème finirait par disparaître de lui-même. Il fallait juste que Kieran le tabasse avec sa batte cloutée. Ou qu’il attende que les flammes le brûlent vivant. Ou-
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Ava-May CrimsonCenturion de la 5e cohorte
Re: If I offer myself, will you lift me up? ♦ CLAY
Mar 6 Aoû 2024 - 12:53
« Nope. »
Ava avait répondu avec la même neutralité dans la voix – une inflexion froide et intransigeante. Elle détestait voir Clayton comme ça et elle détestait voir l’emprise que ses états d’âme avaient sur elle. N’importe qui d’autre, elle serait partie. Elle n’aurait traversé de brasier pour personne d’autre que lui. Il avait obtenu plus d’elle qu’elle ne pensait capable de donner. Ava retira lentement le tablier coupe-feu qu’elle avait et, toujours en fixant Clayton droit dans les yeux, jeta sa seule et unique protection très loin d’eux, au-delà du brasier.
Ava continua de fixer Clayton sans détourner le regard, sans cligner des yeux, et ce malgré la chaleur qui les lui brûlait, malgré l’envie de le secouer dans tous les sens, malgré le besoin viscéral de poser ses doigts sur ses joues et de poser son front contre le sien (besoin étrange, elle analyserait ça une autre fois). Le silence qui régnait entre eux n’était perturbé que par le bruit du feu – véritable barrière au monde extérieur. Le Camp Jupiter n’existait plus. Les légionnaires n’existaient plus. Elle n’existait plus vraiment et Clayton non plus. Il n’y avait plus que ses yeux verts imprégnés de souffrance, de colère et d’autres choses qu’elle ne parvenait à déchiffrer.
Ava, sans quitter Clayton des yeux, changea de position – ce sol était inconfortable. Elle se plaça un peu plus face à lui, les jambes entre les siennes, les genoux légèrement remontés, les mains nonchalamment posés sur ces derniers. Elle avait passé sa vie à se taire et à rester immobile dans l’espoir que le monde l’oubli. Pour ce qu’elle en avait à faire, Clayton pourrait se taire des heures qu’elle n’ouvrirait pas la bouche.
Ava laissa ses doigts pendre dans le vide, effleurant par moment ses genoux et par d’autres moments ceux de Clayton. Elle attendait, alternant par moment l’œil qu’elle choisissait de fixer. Un coup à droite, un coup à gauche. Est-ce qu’il la regardait vraiment ou bien était-il de nouveau perdu dans les spirales de ses propres tourments ? Il finirait par revenir. Et elle serait là. Juste là. À attendre.
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Clayton HaynesLégionnaire de la 5e cohorte
Re: If I offer myself, will you lift me up? ♦ CLAY
Aujourd'hui à 16:38
Refus aussi glacial qu’une lame de glaive. Un râle de désapprobation s’éleva du fond de sa gorge — ou n’était-ce que le fruit de son imagination ? Ses yeux restèrent fixés sur le profil d’Ava, insistant, mécontent, suppliant. Trous verts absorbant cette nuance de bleu familière. Les traits de son visage finirent par disparaître jusqu’à former une masse indistincte. Clayton partit loin. Absorbé par ses pensées. Avalé par son être. Égaré dans sa petite tête avec des sentiments violemment entiers. C’est le premier à vomir son dégoût, pleurer sa tristesse, rire sa joie, rugir sa colère. Toujours partant pour ressentir, vocaliser ses émotions, pourtant premier surprit par leurs boucans, solo devenant orchestre symphonique. Rien d’autre à faire que plaquer très fort ses mains contre ses oreilles sifflantes. Cent kilomètres par heure d’émotion journalière et pas d’airbag ni de ceinture de sécurité lorsque survint l’accident.
Des contacts tièdes, touchés papillon, effleurèrent son genou. De brèves images en cascades se succédèrent, écho du passé. Sourcils froncés. Voix grondante. Et puis, finalement, un va-et-vient dans son dos jusqu’à ce que le corps se remette en mouvement. Pas aussi chaud que la large main de Jack pourtant aussi rassurant.
Clayton finit par s’agiter, grommeler, sortir de sa torpeur les yeux injectés de sang. Il s’assit, ses jambes s’emmêlant contre la source de chaleur agréable. Clayton frotta son visage entre ses paumes dans un autre grommellement rauque incompréhensible. Tel un enfant émergeant d’une sieste bien trop longue. Ensuqué et grognon. Très grognon. À ronchonner dans sa barbe sur ses cotes douloureuse et le cadeau de Théa partit en fumée pour rien et Kieran qui refusait de-
Et la source de chaleur remua. Clayton leva la tête, surprit… pour tomber nez-à-nez avec Ava. Ava installée au creux de flamme mourante. Ava moite de sueur à force d'être dans la fournaise depuis tout ce temps. Oh. La gêne finira par s'installer, demain, lorsqu'il réalisera qu'Ava avait assisté à son mental breakdown. La reconnaissance se logera en même temps au creux de son bide, bestiole ronronnant de joie à l’idée que son amie est prise l’initiative de le soutenir.
Pourquoi t’es là Av’ ? La question ressort comme une accusation entre ses lèvres boudeuses. Dans cette atmosphère particulière, entre apocalypse et confort, Clayton est aussi groggy que ronchon. Tu t’en fiches de moi. J’le sais, t’arrêtes pas de me punir pour pas me voir.
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