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I don’t give a damn about what's "right"
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Clayton Haynes
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Défaut fatal: Inconscience
Clayton HaynesLégionnaire de la 5e cohorte
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I don’t give a damn about what's "right"

L’Arcanum. Ce cabaret des années 20 était son terrain de jeu depuis son arrivé chez les Chimères. Les habitués des lieux ont été témoins de son évolution au fil du temps. Rebelle et erratique du haut de ses douze ans, consumé par la volonté de brûler son carcan familiale et le monde Romain dans la foulée. Hargneux et insolent, mordant d’autres Chimères à la jugulaire pour le simple fun de générer du chaos durant toute son adolescence - encore aujourd’hui, si on laisse avec de la chair fraîche sans surveillance. Les nouvelles recrues sont si drôles. Mais toujours à suivre les pas de ses aînés, ses modèles défilant sur le vieux parquet de son refuge.

Clayton effleura la lame d’un splendide katana en tamahagane pur, merveille fièrement exposée sur son étagère. Avant l’Arcanum, il y a l’Armurerie Hono. Une boutique en retrait de la Nouvelle-Rome, peu visitée et calme, spécialisée dans les armes asiatiques. Elle possédait même une forge attenante : petite, bien plus que celles des Vulcains ou des Haynes, évidemment, mais suffisante. L’ensemble appartenait à Maxine, la copine de Solan. Enfin. Pas vraiment puisque le compagnon que Solan c’est Kieran, mais aucune Chimère n’est aveugle. Ou sourde. Clayton suit leur dynamique avec du putain pop-corn.

Et si au départ le courant avait eu du mal à passer, ils avaient trouvés leur dynamique. Responsable et impliqué, Maxine l’attrapait par le col lorsqu’il déconnait trop et Clayton usait de ses conseils pour la forge. Une relation cordiale et des discussions ne s’aventurant pas en dehors de l’Arcanum. Jusqu’à cette soirée. Jusqu’à la proposition. Connaissant sa volonté d’ouvrir sa propre forge, Maxine lui proposa de travailler à l’Armurerie Hono afin d’apprendre le métier.

Clayton n’eut pas besoin de réfléchir longtemps avant d’accepter l’offre. Qui d’autres que Maxine pourrait lui enseigner la gestion d’une boutique ? De comment s’occuper de la montagne de paperasse ? Du ravitaillement ? Nope, Clayton refusait catégoriquement l’autre option. Tellement de choses à prendre en compte, à absorber, à retenir. Clayton était comblé. Depuis l’obtention de son SAT, son planning demeurait léger. Une liberté absolument géniale seulement entachée par le fait que ses amis, eux, devaient toujours aller en cours. Plus de temps seul et moins de temps avec Ava. Plus rien à apprendre. Terrible. Absolument terrible.

La sonnette sonna. Les mains dans les poches et un sourire bien à lui comme arme de poing, le forgeron s’approcha du client. Clayton tenait seul la boutique pour la première fois et tout se déroulait à merveille. Il avait prit plusieurs commandes, vendu un Kanabō, ouvert l’accès à l’Arcanum a plusieurs Chimères. Le fichu-négociateur-de-merde, nom donné par Maxine sur le post-it, n’avait pas posé trop de problème et il repartait même avec une belle marge. La voix chaleureuse de Maxine fut sa récompense et lorsque l’appel d’une pièce d’or fut écoulé, son immense sourire ne quittait plus son visage. Respirer l’odeur du brûlé les mains dans la lave et rencontrer des gens différents tout les jours ; c’était trop trop bien !

En tournant la clef dans la serrure, Clayton était léger comme un papillon sous ecsta. Comment ne pas finir en beauté après une journée comme celle-ci ? La date du jour sera marquée au fer blanc. Une envie. Une impulsion. Oui. Ce soir. C’était décidé. Son sourire se fit machinateur lorsqu’il emprunta un chemin, s’éloignant de la cinquième cohorte et de la boutique, pour s’enfoncer au cœur de la ville.

✦✦✦

Clayton effleura la lame d’une dague en or impérial. Le métal crisa sous ses ongles. Le son résonna contre les vieilles pierres blanches et se perdit dans la pièce. Des dizaines et des dizaines d’armes entreposées entre des armoires, des racks et des présentoirs. Des pans de mur entiers, dont certains mètres spécialement conçus pour des munitions. Ses yeux balayaient le paradis des armes à la romaine, mais rien n’avait d’intérêt. Un ordre trop… Tout. Lentement, il saisit une étagère et envoya valdinguer le meuble. Son rire dément se perdit derrière une avalanche de tintement.

Aucun feu n’était pareil. Même lorsque le combustible, le comburant et l’énergie nécessaire à l’activation étaient identiques. Chaque feu demeurait unique. Différents. Aucun n’aura la même flagrance. Le même son, la même odeur, la même sensation. Le paterne suivi par les flammes sera aléatoire. Leurs couleurs dépendront d’une dizaine de paramètres imprédictibles : de la température extérieure, de l’humilité, de la vitesse du vent, du taux d’oxygène dans la pièce ou l’atmosphère. Tant de variables permettant à chaque départ de feu de créer un spectacle unique. Une petite flamme dans la nuit ou une explosion faisant trembler chaque mur d’une ville. Cette unicité rendait cette activité si fascinante.

Clayton pouvait se contenter de rien, de miette, de l’ombre d’un feu. Mais chaque départ, aussi minime soit-il, lui murmurait d’en créer un plus important, plus grand, plus destructeur. L’idée était plaisante. Son corps vibrait d’impatience en s’imaginant baigner dans des flammes qu’il aurait générées du bout de ses propres doigts. Pas avec un briquet, non, ses doigts.

Lorsque l’on pouvait embrasser les cieux d’un claquement de doigts, se contenter des miettes était risible.

L’excitation provenait de l’anticipation que du passage à l’acte. Avec le feu, du moins. Clayton sourit. Il baignait dans sa création, ses bras traversant des flammes aérienne, dansant sous ses doigts et léchant son torse. Alternance de rouge-orangé et de bleu violacé. Des touches de couleurs splendides. Les armes perdaient leurs consistances sous les milliers de degrés, fondant telles des glaces à l’eau en plein mois d’août. Le métal en fusion bouillait en petites bulles, explosant en *splash* mortel. Un spectacle hypnotique. Agréable. Clayton se sentait calme, serein, presque endormi. Les yeux mi-clos, il respira profondément l’envoûtante odeur du brûlé.

Il pourrait s’endormir.

Lorsque les premiers cris retentirent, Clayton n’était plus là. Le visage transpirant illuminé par son chef d’œuvre, il regarda un long moment les fourmis s’activer pour étouffer l’incident de la réserve des Amazones.

✦✦✦

À moitié avachis sur sa chaise, ses doigts pianotaient sur l’accoudoir, hermétique à la gravité de la situation. Pas inquiet. Malgré les Amazones furieuses semblant capable de sauter par-dessus les meubles pour venir l’égorger à main nue. Malgré les Sénateurs agacés s’acharnant pour extraire des aveux. Clayton était d’une sérénité absolue. Tout ces romains avec un sequoia dans le cul devraient essayer, songea-t-il. S’ils connaissaient l’état de zénitude atteignable, ils n’appelleraient pas sa “pyromanie” ou “incendie criminel”. Une belle brochette d’inculte parlant de sa passion, rien de nouveau sous le soleil de la Nouvelle-Rome.

En fermant les yeux, il pouvait revoir les armes fondre sous ses doigts dans la fournaise réchauffant la nuit tandis qu’il chantonnait par-dessus les crépitements. Une myriade de couleur colorant l’ensemble, tableau aux teintes orangées avec des pointes de bleu, rouge, blanc. Des frissons de plaisir dégringolèrent le long de son dos. Quel putain de beau spectacle !

Clayton écoutait tout juste les voix autour de lui, peu intéressé par une situation à l’issue prévisible. Il répondit aux questions en mentant avec aplomb. Charmant et insolent, ce qu’il fallait de correct pour ne pas avoir de problème. D’autres problèmes.

Ava était présente dans la salle, elle et son visage impassible jurant que son légionnaire était avec elle hier soir. Elle ferait vraiment une excellente Chimère. Si Clayton n’avait pas honte de ses actes, il préférait soigneusement contourner le regard fixe de sa Centurion. Elle savait. Ava savait que c’était lui. Il n’avait rien dit, seulement soutenu quelques secondes son regard dans le hall du Conseil, mais ça avait suffit. Ava savait et Clayton sut instinctivement que la punition serait à la hauteur. Genre récupérer chaque toilettes de la Nouvelle-Rome à la brosse à dents. Et quelque chose lui disait que c’était moins pour avoir cramé un bâtiment public que pour l’avoir tiré du lit un samedi matin par des gardes armé.

Clayton se nota de remercier Kieran. Ce dernier défendait son cas avec une ferveur plaisante. Touchante. Les Chimères n’avaient jamais été dégoûtés par sa pyromanie, au contraire, ils l’acceptaient plus que sa véritable famille.

Pas comme son père, balayant en coulisse sa “maladie” sous le tapis. Aujourd’hui ne sera pas différent de d’habitude : Il ne faudrait pas que les Romains de la haute société découvrent que son fiston était un fou du briquet. Quelle vaste blague. Que son casier judiciaire reste vierge malgré ses passe-temps étaient aussi ridicule qu’hilarant. Clayton avait fini par comprendre l’immense privilège de sa situation. Il ne confrontait plus son père à ce sujet depuis des années et préférait cramer des trucs en toute liberté. Gagnant-gagnant… Surtout pour lui.

✦✦✦

Tu ne l’aide pas.


Surprise, ses longues mèches châtains se tournèrent vers sa voix familière, grondante comme le tonnerre. Aaron, ses bras croisés et son froncement de sourcil grave l’attendaient dans l’étroit couloir annexe. Combien de fois avait-elle foulé le marbre du Conseil pour demander des faveurs ? Trop, souffla une voix. Mais plus depuis longtemps, murmura une autre voix teintée d’espoir.

Rebecca ajusta son sac à main, ses doigts tournant sa bague de fiançailles.

Il pense que cela vient de toi.
Raison de plus.

Le marmonnement bourru de son mari lui arracha un petit rire. Oh, qu’est-ce qu’elle enviait leurs relations. Bancale, instable, mais existante. Aaron avait tous les défauts du monde aux yeux de son fils, mais il restait indéniablement son père. Même lorsque le mot résonnait comme une insulte dans sa bouche. Depuis quand n’avait-elle pas entendu le mot “maman” ?  

Jamais il n’accepterait mon aide. Elle souri, mais elle n’avait pas à cœur de faire semblant. Délicatement, elle emmêla ses doigts dans les siens, se lovant dans ce contact rassurant. C’est très bien ainsi. Elle n’y croyait pas.


 I don’t give a damn about what's "right" Tuzo
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