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Unchained melody [Tybalt-Alexis]
 :: La Colonie des sang-mêlés :: Les zones d'entraînement :: L'arène
Tybalt Aiuti
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Unchained melody [Tybalt-Alexis]

L’arène était loin d’être équiparable aux souvenirs de Tybalt. L’architecture grecque, les faux-hommes de bois et les autres demi-dieux en pleins estecheis ne cessaient de le distraire. De toutes les manières, l’ambiance n’était pas au combat et, cantonnés à la partie réservée aux affrontements à l’épée, le fils d’Athéna ne démontrait pas d’une grande volonté à contrer les attaques de son évaluatrice. Il se retrouvait fréquemment à s’espousser et à courber l’échine pour ramasser la Schiavona de bois qu’on lui avait prêté, sans que cela ne semble ternir le demi-sourire sur son visage.
Quelques désireux étaient venus assister à l’affrontement, visiblement déçus, et se lassaient même du reste du spectacle. Le jour n’était visiblement pas à l’entrain. Tybalt n’en était que très peu surpris de son côté. Il se réjouissait intérieurement de ce que ses yeux voyaient. Le monde avait beau lui sembler l’oeuvre de la vile Circé ou de la sombre magie d’Hécate, ses pouvoirs à lui, ne l’avaient point délaissés. C’était par ailleurs bien surprenant que Chiron ait souhaité le voir l’arme au poing. Est-ce que l’âge l’en aurait rendu plus usé au point de n’avoir ni le temps pour un vieil ami ni souvenir du passé ? Mais qu’importe le poids des années, traversées dans le claquement de doigts ou par le long chemin, le centaure restait son mentor. Tybalt le tenait encore et toujours dans la plus haute estime, et la grant contentesse et plaisir de découvrir la Colonie en les mains de cette damoiselette aux couleurs d’Arès valait bien de ne démontrer que bien peu d’habilités aux techniques modernes. Il réservait ses efforts à suivre la moindre illumination que croisait sa route. Ne serait-ce que dans ce terrain sobre et d’une banalité assurée pour les autres enfanteau.

Il lui était fort difficile de concevoir qu’un tel paysage puisse les laisser de marbre. Ils étaient une vingtaine à naviguer sur la terre meuble de l’enceinte et bien plus que ses yeux ne pouvaient compter par-delà la structure de gré. Le passage incessant, le bruit des pas et des conversations, la clameur qui parvenait de l’autre point du jour, les couleurs vibrantes. Tybalt donnait l’impression de vouloir rivaliser avec les moulins des Saline di Trapani. Ils avaient tous l’air si jeunes, si pleins de joyeuseté et surtout si bien santibles. Sur le chemin vers les arènes, il en avait même entraperçu des bien moins jovencelins, de ceux qu’il n’aurait jamais cru voir un jour, de ceux dont il n’avait même jamais daigné penser appartenir. Il s’était octroyé le droit de chercher cornes ou sabots fendus sans résultats et avait quitté cette vision à regrets se promettant de trouver réponse à cette énigme une fois la nuit tombée. Puis arrivés aux abords de la carrière, il avait à nouveau délaissé la demoiselle pour admirer les lieux. Sous sa main, le gré lui semblait plus vrai que nature, le sable légèrement lourd et humide, et le bois de son entraiture lustré. Comme en plein rêve, il avait laissé sa mâchoire pendre sans une once de raffinement et s’était comporté tel le pis des gentils hommes. Il lui était bien épineux de se concentrer sur la combateresse lorsque la curiosité s’employait ainsi à se faire son plus grand péché. Mais il était certain que voyager à travers les âges ne pouvait limiter son père à s’emporter de honte, le voyant de la sorte, depuis les Champs d’Asphodèle.

C’est pourquoi, il ne s’était pas remis en garde cette fois. La Schiavona pointée vers sa hanche, il lui avait respectueusement présenté la pomée de l’arme en s’inclinant.
Perdonami, mia carissima, per averti detto queste cose. Loin de moi l’idée de vous ennavrer, mais je ne pense point être à la hauteur des talents dont vous disposez.
En se redressant, il s’était assuré ni de la dévisager, ni de laisser trainer son regard sur ses vestis. De toute l’oeuvre de cette sathanas sorcière, l’impudeur des jeunes gens de la Colonie était ce qui lui donnait le plus envie de s’ennichier. Par chance, il n’avait pas encore été question de lui retirer ses hauts-de-chausse descendant jusque sous le genou, ni sa chemise à poignets garnis de légères dentelles, ou son capot de laine grise. Par chance, il n’était pas question non plus de lui faire porter les couleurs criardes que le reste des demi-dieux arboraient. Si le temps était passé, la mode qui faisait la renommée de ses terres natales, s’était donc restreinte à un choix bien maigre. Le monde avait du bien mal se porter pour que le tissu se fasse si rare, qu’il n’en reste si peu pour ces gens.
_ Pour vous couvrir. Vous devez transir de froid.
Il avait retiré son capot après une légère hésitation. Ses yeux avaient balayé la peau des épaules de la dameasel et il s’en était trouvé les oreilles sifflantes. Ne sachant plus où poser son regard sans paraître grossier, il fixait le sable à ses pieds.
_ J’insiste, signorina.
Puis sans pouvoir plus tenir cet embarras, il s’était assis sur l’une des longues pierres gris clair du pourtour de l’arène, l’invitant à l’y rejoindre. Ainsi, ses yeux pouvaient admirer de loin la carrière sans risquer d’être confondu pour un laido vecchio. Sa mâchoire menaçait de quitter son accroche de nouveau, mais les mots se bousculaient aussi bien dans ses pensées que sur sa langue. Il avait cependant pris conscience en compagnie des Satyres qui lui avaient tenu lieu de compagnons sur son chemin, que presque plus que le monde, les langues ne se ressemblaient en rien. Il s’efforçait donc de parler avec lenteur, creusant dans ses souvenirs du temps où Chiron avait établit demeure au Royaume d’Angleterre, priant les Dieux que l’on prenne les mêmes soins avec lui.
_ Vous êtes si loignés et si numérables…  
Alexis Nyqvist
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Re: Unchained melody [Tybalt-Alexis]

Il n’avait pas fallu à Alexis longtemps pour convaincre Chiron et Alekseï de la prendre comme Maître d’armes à la Colonie. Enfin, Maître d’arme à mi-temps puisqu’elle n’avait que trois jours de « travail » par semaine durant lesquels elle organisait des plannings et se répartissait les tâches en compagnie d’Alekseï. Finalement, elle ne donnait réellement cours que quelques heures par jours, mais cela lui suffisait pour se sentir à sa place. La plupart du temps, Alexis prenait en charge des petits groupes de six à dix jeunes débutants. Parfois, Alekseï et elle s’occupaient de groupes plus expérimentés et ils montraient les exercices à deux. Dans ces moments-là, une bouffée de fierté rougissait les jours d’Alexis et faisait palpiter son cœur. C’est le bon choix, se répétait-elle alors avec une joie non-dissimulée. Elle n’était plus de trop. Elle était juste elle-même.

Après une quinzaine de jours à suivre ce rythme, Chiron vint à la rencontre d’Alexis pour lui confier une tâche particulière : un jeune homme venait de revenir à la Colonie après quelques années d’errance et il lui fallait retrouver certaines habitudes. Plus que de lui réapprendre à se battre, le vieux Centaure espérait surtout qu’Alexis puisse servir de repère au jeune homme en lui présentant cette nouvelle époque de façon plus douce. Tu comprends, Alekseï risque d’être un peu… un peu plus… Tu vois. Hm. Non, elle ne voyait pas, mais elle se contenta de hocher la tête, acceptant la mission avec son flegme habituel. Elle ne comprit l’ampleur de cette tâche qu’une fois en compagnie dudit jeune homme.

Tybalt, puisqu’il s’agissait de son nom, était dissipé. Son niveau au combat était probablement décent, mais Alexis avait tellement de mal à capter son attention qu’il était dur pour elle de jauger le réel potentiel de son élève. Sans cesse, elle voyait son regard se perdre dans la foule, dans les décors, dans le ciel. Alexis elle-même essayait tant bien que de mal de comprendre les raisons de sa fascination mais elle se retrouvait face à un quotidien banal dont elle ne comprenait pas réellement les reliefs que captait Tybalt. Finalement, au bout d’une demi-heure, l’entraînement s’arrêta pour de bon lorsque le jeune homme lui tendit son épée.

« Perdonami, mia carissima, per averti detto queste cose. Loin de moi l’idée de vous ennavrer, mais je ne pense point être à la hauteur des talents dont vous disposez. »

Alexis fronça légèrement le nez. Elle qui se pensait fluente en anglais, elle se retrouvait là bien désemparée face à l’ancien anglais que lui offrait Tybalt – le tout souligné par un italien dont elle ne captait que quelques mots par ci, par là. Était-il en train d’abandonner ou bien de la flatter ? Les deux ? Alexis, confuse, tendit la main pour lui prendre l’épée des mains même si elle ne comprenait pas très bien pourquoi il la lui tendait. N’était-ce pas son épée à lui ? Elle était sûre qu’elle ne faisait pas parti des épées d’entraînement de l’arène.

Alexis aurait pu prendre le temps de demander des explications au jeune homme, mais le voilà qui retirait sa cape pour la lui tendre. Comptait-il lui offrir tout ce qui lui passait sous la main ?

« Pour vous couvrir. Vous devez transir de froid. »

Alexis fronça les sourcils et baissa les yeux sur ses vêtements. Elle portait un débardeur d’entraînement et un legging tout simple. Elle leva alors la tête et regarda le ciel, grand bleu. C’était plutôt pour lui qu’elle s’inquiétait, lui et ses couches de vêtements alors que le printemps réchauffait l’air autour d’eux.

« J’insiste, signorina. »

La voilà, une épée dans une main et une cape étrange dans l’autre alors que Tybalt s’en allait s’assoir sur l’un des bancs de l’Arène. Pantoise, et beaucoup trop perturbée par le jeune homme et son comportement étrange, Alexis le suivit et le regarda de nouveau se perdre dans la contemplation de son environnement. Quand il reporta son attention sur Alexis, il s’exprima de nouveau dans cette langue qu’Alexis pensait maîtriser mais ne maîtrisait visiblement pas assez.

« Vous êtes si loignés et si numérables… »

Alexis cligna des yeux à plusieurs reprises puis déposa doucement l’épée de Tybalt près de lui afin qu’il la reprenne. La cape, quant à elle, restait pendue sur son avant-bras. Il avait exprimé son souhait qu’elle garde ce vêtement mais elle n’avait aucune intention de porter l’équivalent du pull de quelqu’un d’autre. Surtout après un entraînement.

« Il est vrai… que peut-être… nous sommes… éloignés et… et… numéreux ? »

Le rouge vint colorer les joues d’Alexis. Elle n’était même plus certaine des mots que venait d’employer Tybalt. Aussi confus qu’elle, ce dernier tourna son regard vers elle, ses iris brillant des « ? » qui devaient résonner dans son esprit. Alexis s’inclina en guise d’excuse, comme lui quelques instants plus tôt.

« Je suis désolée, l’anglais n’est pas ma langue natale et je ne comprends pas tout ce que tu dis. »

Alexis avait beau parler plusieurs langues, elle savait pertinemment qu’au-delà de la barrière linguistique entre eux, il y avait surtout le fossé générationnel. Chiron n’avait parlé que de « quelques années d’errance », mais à l’échelle d’un immortel, cela semblait signifier qu’Alexis et Tybalt n’auraient jamais pu se croiser sans la magie des dieux.


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Re: Unchained melody [Tybalt-Alexis]

Ses regardeurs tempêtes irradieux d’une vive curiosité, le fils de Pallas détaillait le faciès de la femme aux traits encore juvéniles comme un malséant. S’il était trop essorbé à prendre en elle son avisement pour rétablir ce méfait, il souriait tel un beneuré de l’entendre, non sans malaisance, prononcer ces quelques mots. Sa façon de tordre sa bouche pour reproduire les sons qu’il avait émit laissait place au doute concernant sa compréhension. Mais il était si profondement respectif de cette tentacion, qu’il s’emploitait à l’encoragir du mieux possible. Elle, qui quelques minues auparavant, l’épée au poing donnait à voir tant d’estableté, semblait à présent parcourir le fil d’Ariane par les pieds sans grand équilibre. Du moins, pas plus qu’il n’en avait à l’écouter.

Non, non, mia cara, je ne vous abandonne pas, soyez-en assurée. Enné, vos satirel compagnons cornus ont, par déjà, eu l’occasion de m’exprimer que tant de temps était passé. Au point où les langues n’avaient point bien en commun. Comment, ignoramment, cela est-il possible ?
Ses regardeurs virant aux ciels des soirs du Nord, tandis que le soleil s’échappait d’un nuage, avaient quitté son interlocutrice pour suivre sa réflexion.
Changer de langue en entrant dans un nouveau royaume me semble juste. Et mais, je reconnais, ici, dans vos mélodieux chants quelque chose du Royaume d’Angleterre sans que cela n’en soit.
Ils avaient désolé ses lèvres qu’il avait fixé dans l’espoir d’en comprendre le sens, pour venir glisser sur les terres alentours. Ils traçaient,  détaillaient et tranchaient l’espace par delà les jeunes gens pour tomber sur la lisière des arbres d’un vert enchanterie, parcourir la fume sortant des forgettes jusqu’aux toits rouges des écuries. Il n’avait pu y laisser vaquer ses prunelles que quelques instances pour y découvrir molt harnascheures reluisantes et bêtes bien en chair. Meisme les chevalchures étaient miels terrées et choyées que tous les enfants divins de son époque. Et plus loin, de l’autre côté, le grand lac et les champs si bien rangés et florissants là où se trouvaient, dans ses souvenirs, les barisels harmerés de le linge à laver ainsi que les réserves de bois fendus et les fibres de chanvre attendant d’être tissées.
Je reconnais également les paysages du Nouveau Monde sans que rien n’y soit pareilleux véritablement.
Puis revenant, emprunt de lenteur, sur les habitateurs de ces lieux fantasieulx, ils tentaient veinement d’ignorer leurs jambettes et leurs espauleures dénudées. Ils balançaient entre la compassion pour leurs faibles moyens qui ne leur permettaient point de se vêtir seanment, et la gêne profonde de l’exotisme des nouvelles cultures. Fillets et fillaudes de tout à âge se mêlaient sans le moindre chaperon ni conscience de leur impudeur. Un enfer que bien de ses camarades disparus auraient jugé de paradis.
Et vos usages qui manquent de séance, bien que je n’y porte aucun jugement malvenu, me laisse à penser que vous êtes une colonie de natifs sous le joug de sa Majesté Charles II ou peut-être son fils ? Dans ce cas, peut-être puis-je possiblement apprendre votre dialecte. N’est-ce pas ?
Alexis Nyqvist
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Re: Unchained melody [Tybalt-Alexis]

Au moins Tybalt semblait apprécier la conversation car il souriait de toutes ses dents. Alexis, elle, se contentait d’une faible esquisse polie du coin de ses lèvres. Elle ne comprenait absolument rien. Rien à la conversation. Rien à la gestuelle. Rien. Du Tout.

« Non, non, mia cara, je ne vous abandonne pas, soyez-en assurée. Enné, vos satirel compagnons cornus ont, par déjà, eu l’occasion de m’exprimer que tant de temps était passé. Au point où les langues n’avaient point bien en commun. Comment, ignoramment, cela est-il possible ? »

Alexis se lassa choir par terre. Si elle devait se concentrer sur chacun des mots de Tybalt, autant qu’elle y mette toute sa concentration et que cette dernière ne soit pas entravée par le simple fait d’être debout. Peut-être aurait-elle dû demander plus de détails à Chiron avant d’accepter cette mission. Peut-être que Tracey aurait été plus adaptée.

« Changer de langue en entrant dans un nouveau royaume me semble juste. Et mais, je reconnais, ici, dans vos mélodieux chants quelque chose du Royaume d’Angleterre sans que cela n’en soit. »

Oh mon dieu, songea Alexis lorsqu’elle réalisa à quel point Tybalt était vieux. Elle leva la tête pour le fixer, les yeux ronds comme des billes. Cet homme… cet homme… cet homme était encore plus vieux qu’elle ne le pensait. Le Royaume d’Angleterre. Woa. Il n’allait pas se faire des amis ici s’il continuait d’appeler les États-Unis par ce nom-là. Un léger sourire à cette idée anima les lèvres d’Alexis.

« Je reconnais également les paysages du Nouveau Monde sans que rien n’y soit pareilleux véritablement. »

Alexis pouffa discrètement de rire, marmonnant un j’imagine oui dans sa barbe. Puis, elle réalisa qu’elle venait de comprendre la phrase de Tybalt sans avoir besoin de traducteur. Était-elle… en train d’apprendre ? Son cerveau fonctionnait-il si bien ?

« Et vos usages qui manquent de séance, bien que je n’y porte aucun jugement malvenu, me laisse à penser que vous êtes une colonie de natifs sous le joug de sa Majesté Charles II ou peut-être son fils ? Dans ce cas, peut-être puis-je possiblement apprendre votre dialecte. N’est-ce pas ? »

Rien ne valait un petit rappel à l’ordre lorsqu’on se sentait pousser des ailes. Alexis soupira, essayant de démêler les mots connus des inconnus pour comprendre le sens de ces phrases. Elle laissa passer de longues secondes avant de finalement réussir à rassembler les pièces du puzzle qu’était le dialecte de Tybalt. Dans un premier temps, peut-être était-il temps pour un petit cours d’histoire :

« Je ne sais pas trop… de quand tu viens. Mais ici, on est en 2023, aux États-Unis d’Amérique. On est plus… Enfin, les États-Unis ne font plus partie des colonies britanniques. Il n’y a plus… beaucoup de colonies. Charles… euh est probablement mort depuis longtemps. Et euh… »

Alexis fronça les sourcils. L’histoire n’avait jamais été son fort. Elle connaissait bien l’histoire de Suède et de France grâce à ses parents, et elle savait dans les grandes lignes les rapports entre le Royaume Uni et ses anciennes colonies mais cela n’allait pas beaucoup plus loin. Elle se racla la gorge :

« Tracey travaille pour la Colonie et elle s’occupe de donner des cours d’histoire. Tu pourras… lui demander des cours, si tu veux, elle te racontera… ce que tu as loupé. Et euh, concernant la langue… Je suppose qu’elle a beaucoup évolué depuis… depuis ton temps. Tu apprendras au fur et à mesure à force d’écouter et de parler. Je suppose. Les bases restent… plutôt les mêmes en soi. Plus ou moins. Enfin bon… »

Alexis avait détourné son regard de Tybalt et fixait devant elle, là où de nouvelles personnes avaient entamé un nouvel entraînement improvisé. Pensionnaires s’amusaient en agitant leurs épées en bois et tentant des feintes et attaques audacieuses. Si Alekseï voyait ça…


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Re: Unchained melody [Tybalt-Alexis]

Comme il n’est point de malheur égal à celuy du Temps, il n’est point aussi de bonheur comparable à celuy de l’Espoir. Ce Nom a ie ne fçay quelle douceur en soy, qui charme doucement nos esprits et qui flate agreablement nos esperances. Si bien qu’on peut dire qu’il produit dans un Estat d’aussi beaux effets, que l’harmonie en produit dans la Musique de Pheobus Apollon. C’est ce qui a donné sujet à divers Autheurs d’écrire, qu’une Paix toute injuste mesme qu’elle peut estre, estoit toujours préferable aux Guerres les mieux fondées et que l’esperance d’une victoire prochaine, ne valoit pas celle du moindre accord ny de la moindre tresve.
Il ne faut donc pas s’étonner si le visage de Tybalt, de celuy de la fort jeune femme le miroir, s’estoit contrit de mille et mille expressions ; un parfait mélange de bonté et de doute, comme une funeste suggestion de l’Esprit malin. L’oeil tantôt aussi large que le Monde, tantôt aussi étroit que la flèche empennée d’argent de la sœur du soleil. Un Démon n’aurait point fait meilleur travail en s’emparant de ses traits.
Le langage de tous les Corps estoit plus prompt à tromper ses esprits qu’à lui servir une réponse traversant les Âges, Tybalt ne savoit plus qui des sourcils froncés, qui du menton droit, qui des hochements de chefs, aymer mieux croire. L’utilité qu’il puit tirer de ses speculations ne fut pas simplement d’acquerir ces connoissances, qui sont d’elles-mesmes assez fertiles ; mais, c’est d’apprendre à connoistre les bornes de son esprits, et à luy faire avoüer, malgré qu’il en ait, qu’il y a des choses qui sont, quoy qu’il ne soit pas capable de les comprendre.

Il supose en suite qu’elle lui objecte ce qu’il croit connaistre du Monde, et il répond. Cela ne diminue rien de la difficulté. 2023. Ô Estat Unis de l’Amesrique. Qu’est-ce ? Que la mode estoit facile et prompt au changements soit, au point quoy les mœurs de cette terre n’avoit que peu, si ce n’est plus rien, de commun. Mais estoit-il possible que le Monde n’ait point rendu son Dernier Souffle en l’an 1781 en Virgine comme l’avoit presdit l’Oracle de Delphe ?

Malgré l’esprit malin de Phobos, convaincu de remporter cette bataille, Tybalt adresse une prière silencieuse à son illustre mère. Remerciant ici l’ichor dilué dans ses veines, le nimbant de son pouvoir sur ses sentiments et la clareté de sous son crâne. S’il ne devoit rien comprendre pour les temps à venir, il pouvoit l’accepter sans trop rechigner.

Qui est ce « Décour » ? Et pourquoi devrois-je faire mander cette gardienne du souvenir pour le trouver ? Sait-il d’où, ou de quand, je viens ? Est-ce quel que malheureux ayant vécu une chose semblable ?
Son enthousiasme plus grand encor d’en apprendre plus, lui foit dévorer la jeune femme d’yeux ronds comme les coupoles des cathédrales de son enfance. Ses mains s’estoient pressées l’une contre l’autre en supplique inavouée. Son sourire s’en fait de vive chaleur lorsqu’il remercie ce qu’il a souhaité entendre comme des encouragements.
Si une Dame telle que vous a su arriver à faire sienne ce vif langage, alors je saurois remedier fort promptement à mes lacunes. Par ailleurs, pardonnez ma rudesse de n’avoir point demandé : vous m’avez exprimé ne point tenir ce langage de votre mère, ainsi, sous quel Roy avez vous servit avant de vous joindre à la Colonie ?


Merci Bae !:
Alexis Nyqvist
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Re: Unchained melody [Tybalt-Alexis]

« Si une Dame telle que vous a su arriver à faire sienne ce vif langage, alors je saurois remedier fort promptement à mes lacunes. Par ailleurs, pardonnez ma rudesse de n’avoir point demandé : vous m’avez exprimé ne point tenir ce langage de votre mère, ainsi, sous quel Roy avez vous servit avant de vous joindre à la Colonie ? »

Alexis ne savait pas ce qui la terrifiait le plus : le regard de chiot de Tybalt avec ses grands yeux ronds qui ne cessait de s’agrandir – ses yeux allaient finir par sortir de leurs orbites, elle en était certaine – ou bien les mots qui jaillissaient de sa bouche. Comment un tel fossé pouvait exister entre deux personnes physiquement éloignées de seulement quelques mètres ? Et pourtant, chaque mot qui sortait de la bouche de Tybalt lui donnait envie de 1) reculer encore 2) l’égorger 3) se cogner très fort la tête contre un mur. Ce n’était pour ni sa faute à elle, ni à lui, mais tout était si fastidieux qu’elle sentait poindre un mal de tête. Il était temps qu’elle trouve un moyen astucieux pour couper court à cette interaction sociale qui lui faisait frôler l’apoplexie.

« Euh, Carl XVI Gustaf. Suède. »

Alexis fronça les sourcils, surprise et inquiète car elle avait compris facilement la dernière question posée par Tybalt. S’améliorait-il à son contact ou bien était-elle en train de perdre le peu d’esprit qu’il lui restait ?

« Suis-moi. »

Alexis n’eut pas besoin de vérifier si Tybalt la suivait ou non car sa voix lui collait à la peau. Alexis était certaine qu’elle allait en rêver pendant des jours et des jours entiers, transformant ses songes petit à petit en véritables cauchemars.

La fille d’Arès ignora la plupart des gens qu’ils croisèrent, saluant vaguement ceux qui tentaient de lui tenir la jambe. Son objectif était clair, limpide ; sa détermination implacable. Lorsqu’elle arriva devant la Grande Maison, rien ni personne n’aurait pu l’arrêter. Elle marcha jusqu’aux escaliers puis grimpa au premier étage. Là, enfin, elle toqua à la porte bleue et entra.

« Tracey. »

Alexis n’avait que peu échangé, au cours de sa vie, avec la jeune femme. À l’instar d’Alekseï, elle était étrange et son aura mettait plutôt mal à l’aise Alexis. De ce fait, la surprise figea la fille de Poséidon dans une drôle de position, une sorte de squat tenu extrêmement bien au-dessus de sa chaise. Allait-elle se lever ou s’assoir lorsqu’Alexis avait surgit ? De longues secondes s’étirèrent pendant que Tybalt saluait la rouquine d’une drôle de façon.

« Tybalt, voici Tracey. Tracey, voici Tybalt. Il vient du Casino. Je– On ne se comprend pas. Je te le laisse. Merci. »

Alexis s’inclina face à Tracey puis fit un vague salut désolé à Tybalt avant de quitter la pièce. Elle referma la porte, s’assurant ainsi que Tybalt ne la suivait pas et qu’elle pouvait enfin oublier sa voix. Le silence. Elle avait besoin de silence. Et de solitude. Le prochain qui lui adresserait la parole risquait de perdre l’usage de sa langue, c’était certain.


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