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[Quête] Allow the ground to find its brutal way to me | Théa
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    [Quête] Allow the ground to find its brutal way to me | Théa

    Elle se réveille. Elle se prépare. Elle s’entraîne au combat. Elle mange. Elle s’entraîne encore au combat. Elle aide les légionnaires qui sollicitent son attention. Elle s’entraîne à la course aux chars. Elle passe aux bains. Elle mange. Elle se couche tôt. Elle dort.

    Elle se réveille et la panique la prend à la gorge avant même qu’une pensée cohérente ne se forme dans son esprit. Elle se prépare en mettant la musique à fond pour s’empêcher de réfléchir. Elle s’entraîne au combat en luttant contre l’inertie qui lui souffle que c’est inutile. Elle mange en riant aux blagues des légionnaires. Elle s’entraîne encore au combat en s’imaginant loin du Camp Jupiter, dans un monde où elle serait autre chose qu’un bon soldat qui fait ce qu’on lui demande. Elle aide les légionnaires qui sollicitent son attention et leurs visages lui paraissent déformés, grotesques, leurs yeux qui dévorent et dissèquent le moindre de ses gestes, les bouches qui déversent tant de paroles qu’elles perdent tout leur sens. Elle s’entraîne à la course aux chars, et elle va trop vite, au-delà des limites de la prudence qu’elle apprend pourtant à ses élèves. Elle passe aux bains pour tenter d’effacer la journée de sa peau. Elle mange seule, dans son studio de tournage au sous-sol qui prend la poussière. Elle se couche tôt, mais elle ne s’endort que des heures plus tard, alors que le dernier légionnaire à rentrer ronfle déjà depuis longtemps dans son lit.

    Elle se réveille. Elle se réveille. Elle se réveille.

    Elle ne s’arrête jamais de penser. Elle ne s’arrête jamais d’avancer. Elle se s’arrête jamais de combattre.

    Elle est Sisyphe et elle fait rouler encore et encore son rocher jusqu’au sommet de la montagne. Les mains en feu, les pieds couverts d’ampoules, le corps tremblant sous l’effort. Elle ne s’arrête jamais.

    Puis vient un soir où le changement s’invite dans sa vie comme un vent impertinent.

    Au lieu de se coucher tôt, Fanny va prendre un verre dans un bar. Vêtue d’un sweat à capuche malgré la chaleur, elle s’enfonce dans un recoin pour se faire oublier en buvant de la bière que son père qualifierait de « pisse ». Malgré ses précautions, une jeune fille la repère. Une blonde bien trop énergique pour cette soirée que Fanny destinait à la mélancolie. Anthéa, c’est son nom, elles se connaissent de loin. Une personne de plus qui l’admire, une personne de plus à décevoir. Mais la jeune grecque ne vient pas lui quémander des conseils.

    Je vais finir par mourir d’ennui ici. Tu n’as jamais l’impression de prendre racine ? Je veux prouver ce que je vaux. Je veux montrer au monde que je suis capable de me battre. Ca te dirait de faire une quête avec moi ? Une toute petite, pas de quoi remuer ciel et terre, mais de quoi faire du bon travail et montrer que je mérite ma place. Ce serait sympa, une quête entre filles. Pourquoi pas ?

    Fanny ne se souvient plus de qui a prononcé quelles paroles, ce soir-là, mais elle sait qu’elles ont scellé l’accord d’une poignée de main légèrement alcoolisée. Le lendemain, elle s’est présentée devant ses supérieurs pour se porter volontaire pour une quête. Elle n’a pas baissé les bras lorsqu’elle a écopé de la plus ingrate, la moins glorifiante : cartographier une section du Labyrinthe. Interdiction de provoquer volontairement les monstres qui y séjournent ; seul le combat défensif est autorisé. Une tâche pour des bleus, à peine sortis de leur année de probatio. Un signe supplémentaire que Fanny n’est plus qu’une étoile sur le déclin : légionnaire émérite, mais sans jamais être promue au rang de Centurion, elle stagne sans plus trouver d’ambitions nouvelles pour camoufler le vide qui l’habite. Mais le vent du changement ne se laisse pas arrêter. Elle s’est préparée comme s’il s’agissait d’une mission de la plus haute importance. Si elle doit retourner chaque pierre de ce maudit Labyrinthe pour y trouver une miette de gloire, elle le fera, et tant pis pour l’avertissement de ne pas s’approcher des monstres. Depuis trop longtemps, elle ne fait que se consumer sur les braises de ses peurs et de ses échecs. Elle a besoin de briller.

    C’est à l’entrée du Tunnel Caldecott qu’elle a donné rendez-vous à Théa pour le départ. Elle ne saurait dire si la présence de la jeune fille lui plaît ou la dérange. Seule, elle pourrait amasser plus de gloire, toujours plus, tel un dragon jaloux de son trésor. Elle serait responsable de sa propre vie uniquement, sans devoir gérer les erreurs de Théa – ou cacher les siennes. Mais la présence d’une coéquipière a aussi ses avantages : plus de sécurité, et la garantie de ne pas s’abîmer dans ses pensées. Quelqu’un pour flatter son égo usé, pour lui donner envie de se montrer sous son meilleur jour.

    « Salut, Théa. Tu vas bien ? Prête pour l’aventure ? »

    Ce n’est pas une aventure. C’est une fuite éperdue loin du quotidien, du regard des gens, de leurs murmures. Son père n’a pas daigné lui souhaiter bonne chance, estimant cette quête bien en-dessous du statut d’un Tyrrell. Mais elle lui prouvera, à lui, aux autres, une bonne fois pour toutes. Elle leur montrera qu’elle est plus qu’un bon petit soldat.

    T’es sûre, Fanny ?

    La voix de JJ. Elle la fait taire d’un mouvement de tête impatient.

    Si je dois tomber bas, ce ne sera pas avant d’être montée très haut.
    Thea Osborn-Campbell
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    Re: [Quête] Allow the ground to find its brutal way to me | Théa

    Thea n’avait pas dormi de la nuit. Dès qu’elle avait l’audace de fermer les yeux, elle rêvait éveillée d’un futur hypothétique et finissait par se faire peur toute seule. Elle vérifiait sans cesse son sac à dos et y ajoutait toujours plus de choses. De l’ambroisie ? Du nectar ? Des dagues ? Elle n’en avait jamais assez. Les Et si…? tournaient en boucle dans sa tête. Et si son manque d’expérience lui coûtait la vie ? Et si les entraînements avec Alexis n’étaient pas suffisants ? Et si Fanny se moquait d’elle ? Thea avait l’impression de porter le poids du monde sur ses épaules et pourtant elle n’oserait pas s’alléger d’un seul gramme. Elle faisait ça pour une bonne raison et elle ne ferait jamais machine arrière. Il était temps qu’elle se prouve à elle-même et au reste du monde de quoi elle était capable.

    Lorsque les premiers rayons du soleil vinrent chatouiller l’horizon, Thea était prête. Elle serra une dernière fois les lanières de son sac à dos, ajusta l’accroche au niveau de son abdomen et refit une dernière fois l’état des lieux de sa tête. Un short noir, ample mais pas trop, pour permettre de courir mais pas de s’accrocher aux obstacles. Des chaussures de sport parfaites pour courir et pour marcher des heures s’il le faut. Un débardeur simple. Un sweat. Une casquette. Deux dagues, une normale en or impérial et celle hérité de ses parents adoptifs qui pouvait devenir un glaive. Thea soupira en croisant son reflet. Elle était prête. Peut-être. Ce n’était plus l’heure de se poser des questions.

    Thea descendit les escaliers le plus discrètement possible. Tout le monde savait qu’elle partait en mission de reconnaissance avec Fanny mais Thea n’avait aucunement envie d’être là pour voir les yeux larmoyants des hommes de cette famille. S’ils pleuraient ou montraient le moindre signe d’inquiétude, Thea ne serait pas certaine de pouvoir partir. Doucement, elle se glissa dans le salon jusqu’à la porte d’entrée. Au moment où elle allait enclencher la poignée, une main se posa avec force sur son épaule. Thea cru mourir avant l’heure.

    « Si tu me fais honte auprès de Fanny, je ne te le pardonnerai jamais. »

    Thea leva les yeux au ciel et serra Clément dans ses bras. Le crush de son frère sur Fanny n’était un secret pour personne dans cette maison et jamais Ô grand jamais Thea n’oserait dire qu’elle comprenait parfaitement ce dernier.

    « Tu t’embarasses très bien tout seul, Clem. »

    Le jeune garçon frotta la casquette de Thea avec poigne avant de la pousser en-dehors de la maison. Ils se saluèrent une dernière fois et Thea se dirigea fièrement vers le Tunnel où elle avait rendez-vous avec Fanny. Les deux sang-mêlé arrivèrent au même moment.

    «  Salut, Théa. Tu vas bien ? Prête pour l’aventure ? »

    La simple présence de Fanny rassura instantanément Thea. La légionnaire avait l’air si sûre d’elle, si puissante. Thea mesurait parfaitement la chance qu’elle avait que Fanny accepte de partir à l’aventure avec elle tant bien même elle n’avait ni été appelée par Lupa ni fait ses preuves parmi les romains. Thea ressentait plus d’appréhension à l’idée de décevoir Fanny qu’à l’idée de se blesser grièvement, à vrai dire.

    « Ça va parfaitement ! Et toi ? »

    Thea rayonnait. De la racine de ses cheveux blonds jusqu’à ses orteils confortables installés dans ses baskets de luxe. Son sourire était radieux. Thea cachait parfaitement bien l’anxiété qui s’enroulait doucement au creux de son ventre puisqu’elle avait tout simplement décidé de l’ignorer. Si elle faisait comme si tout allait bien, alors tout allait bien, non ?

    « On nous a prévu quel moyen de transport pour y aller ? »
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