20 décembre

Ava appréciait les couchers de soleil comme tout à chacun. Néanmoins, pensa-t-elle les sourcils froncés, elle aurait apprécié qu’il ne soit pas 16h lorsque cela arrivait. Enfin, nuança-t-elle, au moins les activités terminaient plus vite à la Colonie. Les pensionnaires se ruaient dans leurs bungalows ou dans des bâtiments au chaud, ce qui permettait à Ava de se balader plus librement à la Colonie et ce dans le calme. Il ne neigeait pas, il faisait froid et humide, le temps idéal pour que personne ne traîne trop dehors. Parfait, songea-t-elle avec satisfaction. Elle n’aimait pas tellement la Colonie, elle préférait autant ne pas avoir à subir les pensionnaires en plus.

La Colonie avait bien des défauts mais il fallait lui reconnaître certaines qualités. Les pas d’Ava la menèrent au seul endroit qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de visiter et lui faisait de l’oeil depuis le début : la ferme pédagogique. C’était ridicule, elle le savait, mais elle avait l’irrépressible. C’était comme s’il y avait une mini-Ava à l’intérieur d’elle-même qui la suppliait d’aller voir les cochons et les chèvres. La nuit qui tombait était donc l’excuse parfaite pour y aller et croiser le moins de monde possible.

Ava fut accueilli par les gestionnaires de la ferme qui, naturellement, ne lui proposèrent pas de lui faire visiter mais bien de les aider dans leurs tâches. Ava n’osa pas trop les contredire, de peur de paraître stupide à dire qu’elle n’était là qu’en touriste. De plus, elle connaissait les pensionnaires et ils sautaient sur la moindre occasion d’avoir des mains en plus pour leurs corvées. Elle n’insista pas et accepta d’aller vérifier si les poules. On lui confia même une lampe frontale « au cas où il fait trop sombre ». Sympa.

Ava ne se formalisa pas spécialement des manières des pensionnaires. Elle n’était personne, ici. Il n’y avait, de toute façon, aucun romain pour la voir donc elle ne ne sentait pas spécialement challengée en tant que personne. Lorsqu’elle remarqua une silhouette menue s’approcher d’elle, Ava fronça les sourcils mais se détendit lorsqu’elle reconnut Drew qui semblait perdu·e dans ses pensées. Ava hésita un instant. Voulait-elle vraiment faire la discussion ? Le temps de peser le pour et le contre, Drew la repéra et lui sourit. Ava ne pouvait plus faire marche arrière.

« Hey. Salut maladroit. Ce sont déjà les vacances ? »

Ava n’avait aucune connaissance des vacances des mortels mais peut-être étaient-elles similaires à celles des légionnaires ? Ce serait logique. Ava se sentait un peu stupide.