Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
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Cassandre TorranceLe brumeux
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Mer 9 Oct 2024 - 17:37
« C’était… tu lis dans le passé ? »
Ces mots arrivaient vite, mais mettaient une éternité à faire du sens. Cassandre ne voyait plus les petits soleils sur les chaussettes. Il les apercevait dans les yeux de Drew, lorsqu’il les croisait, avant que cela ne devienne insoutenable. Des soleils qui chantaient dans sa voix et qui lui brûlaient les yeux. Des soleils qui donnaient l’impression de vouloir lui sauter à la gorge par-dessus la table.
« Ton pouvoir est trop cool ! C’est lié à la fumée, là ? »
Il avait suivi son doigt du bout des yeux jusqu’à sa Nébuleuse qui se tenait, à nouveau, sage comme une mer d’huile glissant sur les murs et le parquet. Ses protestations intérieures formaient de légères ondulations à la surface et quelques reflets vert et bleu venaient çà et là faire miroiter leurs plumages irisés. Coincée sous ces flots, la voix de Cassandre semblait perdue dans les abîmes. Garder les yeux ouverts était déjà un tel effort. Alors pousser l’air hors de ses poumons, pour en sortir un son, lui apparaissait une lutte pénible contre la gravité qui maintenait sa voix tout au fond de son océan de Brume.
Sa bouche était pâteuse, crispée, aussi articulée qu’un rouage rouillé. Il sentait ses mâchoires s’éloigner centimètre par centimètre, incapable de savoir si le temps s’était distordu ou si le poids sous lequel il croulait le rendait lent et poussif.
Mollement, il avait secoué la tête. Puis ses mains lui avaient apporté le gobelet de terre, le serrant comme si sa vie en dépendait. L’eau avait maintenant un goût merveilleux sur sa langue et tout le long de sa gorge. Déglutir. Serrer les mâchoires. Poser le gobelet. Se redresser sur sa chaise. Même l’air dans ses narines lui semblait bien plus frais à présent.
« Non, non, ce n’est pas de la … fumée. Et je ne lis pas dans le passé, pas vraiment. »
Arracher cette phrase de sa gorge brûlait ce qui lui restait d’énergie. Comme des tas de petites brindilles, chaque action embrasait ses réserves en petites flammèches.
« Je suis un parmi de nombreux enfants de Trivia. Le nom que les grecs lui donnent est Hécate. C’est la déesse de la magie, des portails, des fantômes, mais également de la Brume. Ce n’est pas de la fumée que vous pouvez voir ici, c’est de la Brume. Elle ne me permet pas de voir dans le passé, pas à proprement parler. Je peux… mettre à la vue les souvenirs et les pensées d’autrui. Si quelqu’un souhaite penser à son passé alors je peux le… montrer. Mais je ne lis rien. »
Sa voix avait craquelé, fondu par moment. Elle traînait au fond de sa gorge, dans son souffle, et chaque phrase nécessitait une grande inspiration. Ses pensées tournoyaient derrière ses yeux et la houle reprenait dans sa Brume. Ce n’était pas la réaction à laquelle il s’attendait en montrant ce qu’il s’était passé au tribunal avant qu’on ne lui confie cette mission. Est-ce qu’il s’était profondément trompé de témoin ?
- Couleurs de Cassandre:
#ff0000 > colère
#cc0000 > menace
#ff3300 > déterminé
#cc3300 > submergé/confusion
#ff6600 > embarras
#ff9900 > joueur
#ffcc66 > amical/social
#cc6600 > demande de l'attention
#cccc00 > impatience
#ffff00 > optimisme/joie
#009999 > honte
#00cc00 > maturité
#006600 > frustration
#00ff00 > justice
#0099ff > calme/soulagement
#00ffcc > jalousie
#3333cc > fiabilité
#0000ff > regrets/tristesse
#9900ff > ambition
#9999ff > spirituel
#9933cc > mélancolie
#cc6699 > honneur/fierté
#ff99ff > compassion
#ffccff > romantique
#ff00ff > excitation
#ff6699 > espoir
#660000 > modestie
#996600 > curiosité
#660066 > admiration
#999900 > doute
#003300 > culpabilité
#666666 > peur/inquiétude
#999999 > déception
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Drew HopperPensionnaire
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Mer 9 Oct 2024 - 19:49
Il boit dans un silence religieux et une respiration cacophonique. Je grimace, alors que son nuage se promène, beaucoup plus à l’aise que son propriétaire.
On dirait un peu qu’il va s’évanouir. Peut-être qu’il fait de l’hypoglycémie. Ça se trouve, il aime pas les guimauves et a pas osé le dire. J’aurais dû sortir le chocolat. Qui dit non à du chocolat ?
« Non, non, ce n’est pas de la … fumée. »
Mes yeux s’ouvrent grand. Tout autour, elle serpente, épaisse et brumeuse. C’est quoi, hein, si c’est pas de la fumée ? On dirait un nuage et la vapeur est pas colorée. Puis la vapeur est humide. C’est pas humide, ça.
« Et je ne lis pas dans le passé, pas vraiment. »
Je fronce les sourcils et ravale la marée de question qui manque de s’abattre sur lui comme un tsunami. Son pas-nuage continue de jouer au simulateur de home cinema, mais plus abstrait comme à son arrivée. Est-ce qu’il est fatigué de l’avoir contrôlé ?
« Je suis un parmi de nombreux enfants de Trivia. » Trivia ? Comme le jeu ? « Le nom que les grecs lui donnent est Hécate. » La sorcière ! « C’est la déesse de la magie, des portails, des fantômes, mais également de la Brume. » C’était pas Mélionée, les fantômes ? Quelle ingérence ! les dieux font vraiment mal leur boulot !
« Ce n’est pas de la fumée que vous pouvez voir ici, c’est de la Brume. » Je plisse les yeux plus fort encore. La brume, c’est ce qui fait que les mortels sont stup… aveugles. Concentration, Drew, il n’y a qu’Olliver qui soit vraiment stupide. « Elle ne me permet pas de voir dans le passé, pas à proprement parler. » Le seum. Lui aussi a été trahis par un parent farceur. Oh, oui, je suis déesse de la magie, mais ta fu… brume, ta brume voyage même pas dans le temps ! Je ravale un rire. Ça le ferait pas, de me moquer de sa mère, comme ça.
Il risque de me mettre en prison.
« Je peux… mettre à la vue les souvenirs et les pensées d’autrui. » Le feu me monte aux joues, alors qu’Olliver, les insultes aux dieux, Landry, les étoiles, le rire de Linda, les tâches de pâtisserie et toutes les bêtises stupides de ma vie bondissent dans mon esprit. Au milieu, le visage de Sophia sourit, curieux à l’idée de se plonger dans le nu-brume comme n’importe quel enfant d’Aphrodite à la pensée d’être projeté sur un écran géant. Je m’étrangle dans mon verre.
« Si quelqu’un souhaite penser à son passé alors je peux le… montrer. Mais je ne lis rien. » Sa voix craque, comme s’il parlait devant toute la classe pour la première fois. Je cligne des yeux, toujours en pleine guerre avec mes pensées stupides.
Oh par tous les dieux, il va savoir que j’ai appris toutes les choré de Soy Luna avec Mathilde et Zoé l’an dernier. Je suis trop ridicule. Il va me mettre en prison pour immaturité, c’est sûre.
Calmes-toi, Drew. Tout va bien. Il ne pense pas que tu as fait un truc. C’est ça. Il voit pas quoi que ce soit, donc il ne voit rien d’incriminant. Est-ce que j’aurais pu la voler par accident ? Non, ça fait pas sens. Je suis pas une lumière, mais je brille quand même plus qu’une veilleuse, hein.
« Donc tu vois le passé, mais juste des gens, quand les gens sont là. » Je hoche la tête. Bon. Il existe une chance que je ne me sois pas encore ridiculisé. Une chance mince, mais une chance.
« Peut-être que tu pourrais chercher dans ma mémoire ? Je suis pas doué.e pour le faire. Enfin, tu peux si tu jures sur Hé… heu… Trivia » poursuite « de pas en profiter pour chercher des trucs douteux ! » Je tends mes mains. Est-ce que ça se fait comme ça ? On dirait du spiritisme un peu, non ?
On dirait un peu qu’il va s’évanouir. Peut-être qu’il fait de l’hypoglycémie. Ça se trouve, il aime pas les guimauves et a pas osé le dire. J’aurais dû sortir le chocolat. Qui dit non à du chocolat ?
« Non, non, ce n’est pas de la … fumée. »
Mes yeux s’ouvrent grand. Tout autour, elle serpente, épaisse et brumeuse. C’est quoi, hein, si c’est pas de la fumée ? On dirait un nuage et la vapeur est pas colorée. Puis la vapeur est humide. C’est pas humide, ça.
« Et je ne lis pas dans le passé, pas vraiment. »
Je fronce les sourcils et ravale la marée de question qui manque de s’abattre sur lui comme un tsunami. Son pas-nuage continue de jouer au simulateur de home cinema, mais plus abstrait comme à son arrivée. Est-ce qu’il est fatigué de l’avoir contrôlé ?
« Je suis un parmi de nombreux enfants de Trivia. » Trivia ? Comme le jeu ? « Le nom que les grecs lui donnent est Hécate. » La sorcière ! « C’est la déesse de la magie, des portails, des fantômes, mais également de la Brume. » C’était pas Mélionée, les fantômes ? Quelle ingérence ! les dieux font vraiment mal leur boulot !
« Ce n’est pas de la fumée que vous pouvez voir ici, c’est de la Brume. » Je plisse les yeux plus fort encore. La brume, c’est ce qui fait que les mortels sont stup… aveugles. Concentration, Drew, il n’y a qu’Olliver qui soit vraiment stupide. « Elle ne me permet pas de voir dans le passé, pas à proprement parler. » Le seum. Lui aussi a été trahis par un parent farceur. Oh, oui, je suis déesse de la magie, mais ta fu… brume, ta brume voyage même pas dans le temps ! Je ravale un rire. Ça le ferait pas, de me moquer de sa mère, comme ça.
Il risque de me mettre en prison.
« Je peux… mettre à la vue les souvenirs et les pensées d’autrui. » Le feu me monte aux joues, alors qu’Olliver, les insultes aux dieux, Landry, les étoiles, le rire de Linda, les tâches de pâtisserie et toutes les bêtises stupides de ma vie bondissent dans mon esprit. Au milieu, le visage de Sophia sourit, curieux à l’idée de se plonger dans le nu-brume comme n’importe quel enfant d’Aphrodite à la pensée d’être projeté sur un écran géant. Je m’étrangle dans mon verre.
« Si quelqu’un souhaite penser à son passé alors je peux le… montrer. Mais je ne lis rien. » Sa voix craque, comme s’il parlait devant toute la classe pour la première fois. Je cligne des yeux, toujours en pleine guerre avec mes pensées stupides.
Oh par tous les dieux, il va savoir que j’ai appris toutes les choré de Soy Luna avec Mathilde et Zoé l’an dernier. Je suis trop ridicule. Il va me mettre en prison pour immaturité, c’est sûre.
Calmes-toi, Drew. Tout va bien. Il ne pense pas que tu as fait un truc. C’est ça. Il voit pas quoi que ce soit, donc il ne voit rien d’incriminant. Est-ce que j’aurais pu la voler par accident ? Non, ça fait pas sens. Je suis pas une lumière, mais je brille quand même plus qu’une veilleuse, hein.
« Donc tu vois le passé, mais juste des gens, quand les gens sont là. » Je hoche la tête. Bon. Il existe une chance que je ne me sois pas encore ridiculisé. Une chance mince, mais une chance.
« Peut-être que tu pourrais chercher dans ma mémoire ? Je suis pas doué.e pour le faire. Enfin, tu peux si tu jures sur Hé… heu… Trivia » poursuite « de pas en profiter pour chercher des trucs douteux ! » Je tends mes mains. Est-ce que ça se fait comme ça ? On dirait du spiritisme un peu, non ?
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Cassandre TorranceLe brumeux
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Jeu 10 Oct 2024 - 16:56
Cassandre s’étirait avec lenteur pour attraper une guimauve dans le bol au centre de la table. Tout était trop loin, trop lourd, trop fatiguant. Le sucre ne pouvait que lui faire du bien, mais ne pouvait pas lui retirer l’idée que cet interrogatoire signerait la fin de sa collaboration avec le Sénat lorsqu’il faudrait mettre en images les preuves de son enquête. Il n’avait qu’une seule envie. Rentrer à sa chambre dans sa caserne, oublier cette soirée et dormir.
Mais Drew faisait beaucoup d’efforts pour comprendre, pour s’intéresser, pour ne pas s’enfuir en courant comme tous les autres. Quelque part, il avait envie de lui dire Merci.
Drew faisait beaucoup d’efforts, mais visiblement, Casssandre était trop fatigué pour se faire comprendre. Les mots peinaient tellement à sortir de sa bouche que ses phrases n’avaient pas eu le temps d’emporter avec elles le sens qu’il voulait leur donner.
Non, il ne voyait pas le passé. Ce n’était pas tout à fait ça. Il ne voulait pas lui mentir. Il ne voulait pas induire en erreur qui que ce soit. Il ne voulait pas utiliser les pouvoirs de sa matrone. Pas sans prévenir sa victime. Drew pouvait refuser. Drew pouvait réfréner sa curiosité. Drew pouvait ne pas tendre ses mains vers lui. Des mains fines, sans violence, qui disaient bienvenue. Des mains qu’il imaginait déjà douces, se fondant sans difficulté dans les siennes. Des mains qui allaient le brûler, longtemps.
Il s’était redressé au fond de son siège. Pas pour se donner une contenance, pas pour se donner de l’importance, mais parce qu’il aurait bien aimé ce soir, que sa Brume ne l’emmène ailleurs. Elle se contentait de s’enrouler négligemment autour des pieds de chaise, grimper le long des rainures du bois, redrescendre comme la marée et recommencer. Elle s’était faite trouble, les reflets avaient disparu, les étoiles aussi. Qu’un nuage d’un gris laiteux.
« Drew. Je peux jurer sur le Nom de Trivia, mais cela n’aura pas grands effets. »
Il évitait ses mains, les regardant du coin de l’œil comme si elles irradiaient. Les siennes venaient glisser sur les marbrures du chêne, gardant une distance de sécurité.
« Je peux chercher dans votre mémoire, c’est ce qu’il s’est passé dans ce que vous venez de voir, au tribunal avec Jody. Cela apparaîtra sensiblement de la même manière. »
Sa voix craque encore, malgré l’eau fraîche et le sucre.
« Drew, imaginez que votre esprit est un manoir. Je vais… marcher dedans. S’il y a quoi que ce soit que vous ne souhaitez pas que je vois, imaginez simplement une porte et fermez la. Je n’irais pas regarder. Ce manoir est à vous, c’est à vous de choisir ce que vous souhaitez ouvrir à la visite. Vous pouvez décider d’arrêter à n’importe quel moment. Il suffit de rompre le lien physique. Vous avez le droit de refuser. »
Il avait réussi à coincer ses yeux dans les siens. Jody avait l’habitude de faire cela lorsqu’elle souhaitait qu’il la prenne au sérieux, lorsque c’était vraiment important, même lorsqu’il n’était pas de cet avis. Il fallait que Drew comprenne.
- Couleurs de Cassandre:
#ff0000 > colère
#cc0000 > menace
#ff3300 > déterminé
#cc3300 > submergé/confusion
#ff6600 > embarras
#ff9900 > joueur
#ffcc66 > amical/social
#cc6600 > demande de l'attention
#cccc00 > impatience
#ffff00 > optimisme/joie
#009999 > honte
#00cc00 > maturité
#006600 > frustration
#00ff00 > justice
#0099ff > calme/soulagement
#00ffcc > jalousie
#3333cc > fiabilité
#0000ff > regrets/tristesse
#9900ff > ambition
#9999ff > spirituel
#9933cc > mélancolie
#cc6699 > honneur/fierté
#ff99ff > compassion
#ffccff > romantique
#ff00ff > excitation
#ff6699 > espoir
#660000 > modestie
#996600 > curiosité
#660066 > admiration
#999900 > doute
#003300 > culpabilité
#666666 > peur/inquiétude
#999999 > déception
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Drew HopperPensionnaire
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Ven 11 Oct 2024 - 20:57
Il se redresse, la hauteur de Rome dans son mouvement. Il a l’air plus grand, plus mature, plus intelligent, plus important que moi. On dirait les étudiants avec qui Mathilde va en soirée en secret. Pas ceux qui ont des vestes de sport et draguent les lycéennes, mais leurs amis fatigués qui marmonnent au sujet des partiels.
Il faut vraiment que j’apprenne à ne pas penser n’importe quoi !
« Drew. Je peux jurer sur le Nom de Trivia, mais cela n’aura pas grands effets. »
Bah oui, Drew. Jurer, ça se fait sur le Styx ! Enfin, ça se fait pas, parce que c’est bête. Mais quand même. Est-ce que les romains ont un Styx ? ça serait pas cool, de poser la question. Je suis pas un.e nouveau.elle, du coup ça dégommerait la rep des grecs. Je dois être cool, et maline. Je représente les grecs. Je vais l’éblouir. Je suis le soleil. Tout va bien.
Il regarde mes mains, mais pas vraiment, comme on regarde le distributeur de soda pour pas avoir l’air d’un daleux. Et il pose aussi ses mains, mais ne prend pas les miennes. Ça se passe pas comme ça ? J’ai l’air d’une ado fan de sorcière ? Il faut que je respire. S’il me voit paniquer, ça sera vraiment horrible.
« Je peux chercher dans votre mémoire, c’est ce qu’il s’est passé dans ce que vous venez de voir, au tribunal avec Jody. Cela apparaîtra sensiblement de la même manière. »
Il me vouvoie ? Je l’ai tutoyé, non ? Oh j’ai l’air tellement irrespectueux.se ! Je sens le feu me monter aux joues.
Il va afficher ma mémoire, donc. C’est moins cool, parce que ça veut dire que tout sera flou et que la caméra va bouger n’importe comment. Si j’avais su, j’aurais essayé de me souvenir mieux. Je suis trop bête !
Je souris et hoche la tête.
« Drew, imaginez que vous esprit est un manoir. Je vais… marcher dedans. »
Il va marcher dans ma tête ? Non, dans mon esprit. Donc il va se promener, dans ce bordel sans nom. Le pauvre. Trouver un truc là-dedans… j’ai presque envie de rire. Mais non, je suis sérieux.se, un sang-mêlé très respectable, tout ça. Je veux pas aller en prison.
Linda me punirait jusqu’à la fin des temps, si j’allais en prison.
« S’il y a quoi que ce soit que vous ne souhaitez pas que je vois, imaginez simplement une porte et fermez la. Je n’irais pas regarder. »
Je peux juste fermer des portes ? Peut-être qu’il croit que je contrôle des trucs, dans mon esprit. Comme si on pouvait contrôler quoi que ce soit ! Je ravale ma grimace très vite, de sorte qu’elle ne passe que comme un flash. J’en suis capable ! Je suis le soleil ! Un soleil plus cool qu’Apollon ! Je peux fermer une stupide porte !
« Ce manoir est à vous, c’est à vous de choisir ce que vous souhaitez ouvrir à la visite. Vous pouvez décider d’arrêter à n’importe quel moment. Il suffit de rompre le lien physique. Vous avez le droit de refuser. »
On dirait un cours sur le consentement. Je retiens un autre pouffement et souris, à la place. Son pas-nuage continue de se promener, plus tranquille.
« Juste qu’on soit d’accord sur un truc. » Un petit rire m’échappe, moins cristallin et naturel que je le voudrais. « Les portes, elles sont faciles à fermer, hein ? Pas que j’ai du mal à fermer des portes, en général, hein ! » Un autre rire m’échappe. Le feu emprisonne mon visage dans un rouge ridicule.
Je crois pas que j’aurais pu dire pire.
Je me mords la langue, pour pas dire une autre absurdité et arrêter de rire. Mes yeux s’ouvrent grand et j’attrape une autre friandise.
Il est gentil, et je suis un boulet. Je souris, détends mes épaules, inspire. Si tu dois vivre la nuit, tu seras le soleil. Le soleil qui fait des élégants reflets sur l’eau, qui transforme les débardeurs pailletés en arme de destruction massive contre les rétines. Peut-être que le ridicule vient avec le fait d’être le soleil.
Apollon est le soleil.
Reprends-toi, Drew ! Le blasphème, c’est mal !
« Mais je veux bien essayer. » Je me force à marmonner.
Il faut vraiment que j’apprenne à ne pas penser n’importe quoi !
« Drew. Je peux jurer sur le Nom de Trivia, mais cela n’aura pas grands effets. »
Bah oui, Drew. Jurer, ça se fait sur le Styx ! Enfin, ça se fait pas, parce que c’est bête. Mais quand même. Est-ce que les romains ont un Styx ? ça serait pas cool, de poser la question. Je suis pas un.e nouveau.elle, du coup ça dégommerait la rep des grecs. Je dois être cool, et maline. Je représente les grecs. Je vais l’éblouir. Je suis le soleil. Tout va bien.
Il regarde mes mains, mais pas vraiment, comme on regarde le distributeur de soda pour pas avoir l’air d’un daleux. Et il pose aussi ses mains, mais ne prend pas les miennes. Ça se passe pas comme ça ? J’ai l’air d’une ado fan de sorcière ? Il faut que je respire. S’il me voit paniquer, ça sera vraiment horrible.
« Je peux chercher dans votre mémoire, c’est ce qu’il s’est passé dans ce que vous venez de voir, au tribunal avec Jody. Cela apparaîtra sensiblement de la même manière. »
Il me vouvoie ? Je l’ai tutoyé, non ? Oh j’ai l’air tellement irrespectueux.se ! Je sens le feu me monter aux joues.
Il va afficher ma mémoire, donc. C’est moins cool, parce que ça veut dire que tout sera flou et que la caméra va bouger n’importe comment. Si j’avais su, j’aurais essayé de me souvenir mieux. Je suis trop bête !
Je souris et hoche la tête.
« Drew, imaginez que vous esprit est un manoir. Je vais… marcher dedans. »
Il va marcher dans ma tête ? Non, dans mon esprit. Donc il va se promener, dans ce bordel sans nom. Le pauvre. Trouver un truc là-dedans… j’ai presque envie de rire. Mais non, je suis sérieux.se, un sang-mêlé très respectable, tout ça. Je veux pas aller en prison.
Linda me punirait jusqu’à la fin des temps, si j’allais en prison.
« S’il y a quoi que ce soit que vous ne souhaitez pas que je vois, imaginez simplement une porte et fermez la. Je n’irais pas regarder. »
Je peux juste fermer des portes ? Peut-être qu’il croit que je contrôle des trucs, dans mon esprit. Comme si on pouvait contrôler quoi que ce soit ! Je ravale ma grimace très vite, de sorte qu’elle ne passe que comme un flash. J’en suis capable ! Je suis le soleil ! Un soleil plus cool qu’Apollon ! Je peux fermer une stupide porte !
« Ce manoir est à vous, c’est à vous de choisir ce que vous souhaitez ouvrir à la visite. Vous pouvez décider d’arrêter à n’importe quel moment. Il suffit de rompre le lien physique. Vous avez le droit de refuser. »
On dirait un cours sur le consentement. Je retiens un autre pouffement et souris, à la place. Son pas-nuage continue de se promener, plus tranquille.
« Juste qu’on soit d’accord sur un truc. » Un petit rire m’échappe, moins cristallin et naturel que je le voudrais. « Les portes, elles sont faciles à fermer, hein ? Pas que j’ai du mal à fermer des portes, en général, hein ! » Un autre rire m’échappe. Le feu emprisonne mon visage dans un rouge ridicule.
Je crois pas que j’aurais pu dire pire.
Je me mords la langue, pour pas dire une autre absurdité et arrêter de rire. Mes yeux s’ouvrent grand et j’attrape une autre friandise.
Il est gentil, et je suis un boulet. Je souris, détends mes épaules, inspire. Si tu dois vivre la nuit, tu seras le soleil. Le soleil qui fait des élégants reflets sur l’eau, qui transforme les débardeurs pailletés en arme de destruction massive contre les rétines. Peut-être que le ridicule vient avec le fait d’être le soleil.
Apollon est le soleil.
Reprends-toi, Drew ! Le blasphème, c’est mal !
« Mais je veux bien essayer. » Je me force à marmonner.
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Cassandre TorranceLe brumeux
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Sam 12 Oct 2024 - 16:36
Drew souriait. Un sourire qui avait le don de perdre Cassandre dans une infinie spirale de questions sans réponses. Un sourire qu’il avait envie de toucher, de sentir se soulever sous la pulpe de ses doigts. Un sourire qui venait s’imprimer dans sa Brume, se fondant dans les soleils, dans les chaussettes, dans les mélodies de ses rires. Un sourire qui le terrorisait s’il y pensait trop. Un sourire qui se déformait lorsque la Peur venait à nouveau caresser ses cheveux ondulés. Un long frisson venait hérisser les poils sur sa nuque. Et tout au bout de ce spasme, Cassandre était incapable de rétracter ses mains.
« Juste qu’on soit d’accord sur un truc. Les portes, elles sont faciles à fermer, hein ? Pas que j’ai du mal à fermer des portes, en général, hein ! »
Au fond des yeux de Cassandre, l’enfant de la Reine des Fantômes perdait le fil. Le temps lui échappait, des flocons de neige entre ses doigts. Les mots se faisaient encore plus lointains que leurs sens. Les voix se faisaient musiques sans harmonie, retirées au fin fond de l’espace. Le bungalow nimbé d’étoiles prenait toute la place et il se faisait spectateur.
Drew était une syzygie. Tout devant, entre ses mains, les soleils, les sourires et les chœurs, puis comme par-dessus sa propre épaule, Drew se faisait regards fuyants, fêlures dans les lettres que composaient ses phrases et mille questions, et tout au-dessus, gardienne de son dos, la Peur, comme d’immenses ailes de voie lactée.
Était-ce la fatigue qui lui arrachait ces quelques larmes ? Pourquoi venaient-elles perler le long de ses cils ? Elles brouillaient le spectacle, les couleurs et les sons. Que se passait-il ? Qu’est-ce qui n’allait pas ?
« Mais je veux bien essayer. »
Il clignait des yeux et elles dégringolaient rondes et pleines sur son pantalon. Deux petites. Comme les notes qui ponctuaient la phrase de Drew.
Tout au fond des yeux de Cassandre, l’enfant de Celle qui éloigne le mal rattrapait le fil. Il échappait ses émotions, des braises aux creux de ses paumes. Son corps s’était à nouveau redressé, refusant de s’immerger une fois de plus. Et ses mains avaient coulé dans les siennes. Épousant leurs formes, inertes, loin de lui.
Sa Brume qui s’était arrêtée de se mouvoir, reprenait ses ondulations hypnotiques. Sans reflet, cette fois. Juste une large étendue d’un bleu azur uniforme. Impersonnel.
Il fermait les yeux et peu à peu, le manoir de Drew se matérialisait, ses couloirs, ses escaliers, ses portes entrouvertes. Son souffle était rapide, irrégulier. Mais il était là, dans ses souvenirs, lui demandant implicitement de retourner à cette soirée, retourner sur ses propres pas qui l’avaient mené au bâtiment des douches. Le reste se ferait naturellement, une fois le chemin trouvé, il suffisait de le suivre et de regarder.
- Couleurs de Cassandre:
#ff0000 > colère
#cc0000 > menace
#ff3300 > déterminé
#cc3300 > submergé/confusion
#ff6600 > embarras
#ff9900 > joueur
#ffcc66 > amical/social
#cc6600 > demande de l'attention
#cccc00 > impatience
#ffff00 > optimisme/joie
#009999 > honte
#00cc00 > maturité
#006600 > frustration
#00ff00 > justice
#0099ff > calme/soulagement
#00ffcc > jalousie
#3333cc > fiabilité
#0000ff > regrets/tristesse
#9900ff > ambition
#9999ff > spirituel
#9933cc > mélancolie
#cc6699 > honneur/fierté
#ff99ff > compassion
#ffccff > romantique
#ff00ff > excitation
#ff6699 > espoir
#660000 > modestie
#996600 > curiosité
#660066 > admiration
#999900 > doute
#003300 > culpabilité
#666666 > peur/inquiétude
#999999 > déception
Plus d'infos
Feuille de personnage
Pouvoirs:
Inventaire:
Défaut fatal: Trop positive, iel s'interdit la négativité.
Feuille de personnage
Pouvoirs:
Inventaire:
Défaut fatal: Trop positive, iel s'interdit la négativité.
Drew HopperPensionnaire
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Sam 12 Oct 2024 - 18:27
Les soleils et les étoiles remplissent la pièce de lumière. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je saurais contrôler des portes, hein. Je suis pas bête. Si c’était difficile, il m’aurait expliqué.
Une larme roule sur la joue de Cass. Le temps s’arrête alors qu’elle roule, reflétant la lumière, jusqu’à se fendre sur son pantalon, absorbée pour ne devenir qu’une tâche plus sombre, qui s’effacera vite. Quelque chose se bloque. L’air épaissit. Il pleure.
J’ai dit quelque chose ?
Je n’ai pas le temps de réagir vraiment ou de l’enregistrer. Je l’aurais serré dans mes bras, j’aurais cherché un chocolat chaud, ou un café, on juge pas. Mais j’aurais pas juste continué l’interrogatoire.
On est des héros mythologiques. Notre vie est faite de monstres physiques qui veulent nous décapiter et de monstres métaphysiques qui veulent nous arracher le cœur. Je suis sensé être le soleil. Mais non, je ne bouge pas.
Il ferme les yeux, ses mains dans les miennes. Ses cils restent trempés, gonflés d’une eau salée qui chatouille ses joues.
Je devrais être rodé.e, maintenant. Je crois pas avoir tenu une relation plus de deux jours avec qui que ce soit sans le voir pleurer. De peur, de deuil, d’horreur. Je terrifie. Et quand je suis avec des gens courageux, ils ont connu le tortionnaire, ou d’autres choses tout aussi affreuses. Le monde se déchire, encore et encore, dans la marée de cette chose.
Est-ce que je l’ai fait pleurer ? C’est quoi, le soucis ? Comment on le règle ?
Mon cœur bat trop fort. Je déglutis. Je devrais me concentrer.
Pas sûre que le sénat, qui est un garçon nommé Cassandre et pas vraiment le sénat, veuille interrompre son travail. Il pourrait le prendre mal. Il veut sûrement pas en parler. Je devrais pas m’imposer, comme ça.
Mais il pleure, quand même.
Son pas-nuage se promène toujours autour de nous. Il doit attendre de trouver quelque chose dans mon esprit, aussi bien organisé que ma chambre à la maison, au mois de janvier.
Concentration, Drew ! L’honneur Grec est sur tes épaules !
En même temps, l’honneur grec peut aller se faire voir… chez les grecs. Vraiment, il pleure, là. Une pauvre toge peut pas être plus importante que ça. Linda m’arracherait le visage, je suis un.e hôte en carton-pâte. Je devrais faire un truc, quelque chose d’autre que le fixer comme un.e abrutis !
Je me mords la lèvre. Je peux pas choisir, de toute façon. Que je l’aide ou non, je saurais pas quoi faire.
Une larme roule sur la joue de Cass. Le temps s’arrête alors qu’elle roule, reflétant la lumière, jusqu’à se fendre sur son pantalon, absorbée pour ne devenir qu’une tâche plus sombre, qui s’effacera vite. Quelque chose se bloque. L’air épaissit. Il pleure.
J’ai dit quelque chose ?
Je n’ai pas le temps de réagir vraiment ou de l’enregistrer. Je l’aurais serré dans mes bras, j’aurais cherché un chocolat chaud, ou un café, on juge pas. Mais j’aurais pas juste continué l’interrogatoire.
On est des héros mythologiques. Notre vie est faite de monstres physiques qui veulent nous décapiter et de monstres métaphysiques qui veulent nous arracher le cœur. Je suis sensé être le soleil. Mais non, je ne bouge pas.
Il ferme les yeux, ses mains dans les miennes. Ses cils restent trempés, gonflés d’une eau salée qui chatouille ses joues.
Je devrais être rodé.e, maintenant. Je crois pas avoir tenu une relation plus de deux jours avec qui que ce soit sans le voir pleurer. De peur, de deuil, d’horreur. Je terrifie. Et quand je suis avec des gens courageux, ils ont connu le tortionnaire, ou d’autres choses tout aussi affreuses. Le monde se déchire, encore et encore, dans la marée de cette chose.
Est-ce que je l’ai fait pleurer ? C’est quoi, le soucis ? Comment on le règle ?
Mon cœur bat trop fort. Je déglutis. Je devrais me concentrer.
Pas sûre que le sénat, qui est un garçon nommé Cassandre et pas vraiment le sénat, veuille interrompre son travail. Il pourrait le prendre mal. Il veut sûrement pas en parler. Je devrais pas m’imposer, comme ça.
Mais il pleure, quand même.
Son pas-nuage se promène toujours autour de nous. Il doit attendre de trouver quelque chose dans mon esprit, aussi bien organisé que ma chambre à la maison, au mois de janvier.
Concentration, Drew ! L’honneur Grec est sur tes épaules !
En même temps, l’honneur grec peut aller se faire voir… chez les grecs. Vraiment, il pleure, là. Une pauvre toge peut pas être plus importante que ça. Linda m’arracherait le visage, je suis un.e hôte en carton-pâte. Je devrais faire un truc, quelque chose d’autre que le fixer comme un.e abrutis !
Je me mords la lèvre. Je peux pas choisir, de toute façon. Que je l’aide ou non, je saurais pas quoi faire.
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Cassandre TorranceLe brumeux
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Sam 26 Oct 2024 - 20:27
Comme chaque fois qu’il se lançait dans les méandres des esprits, Cassandre s’attendait à tomber dans un puits sans fond, un maelström de couleurs, de sons, d’images, fusant à toute allure. Comme d’immenses nuages d’oiseaux fendant le ciel, les pensées s’agglutinaient dans un coin, explosaient comme si se toucher les brûlait, dessinaient de grands arcs pour rejoindre les longues branches, sautaient échangeaient de place jusqu’à trouver la distance parfaite sans y parvenir, lançaient joyeusement leurs trilles puis s’envolaient à tire-d’aile. Des rookerys brumeuses où les corbeaux de leurs imaginations croassaient sans discontinuer. De magnifiques murmurations dans un ciel qui ne cessait de se parer de ses plus belles aurores boréales.
Contrairement aux gens, cette agitation n’épuisait pas le jeune demi-dieu. Il y trouvait une certaine sérénité. Il n’était pas véritablement là. Simple spectateur. Débarrassé de tout ancrage physique. Un fantôme parmi les nichées.
D’ordinaire, il aurait profité de ce ballet. Mais l’incertitude de Drew lui avait donné l’impression qu’il n’était pas bon de profiter de cet enfant de Nyx, pas dans ces conditions, pas ce soir, pas comme cela. Alors malgré l’envie ensorcelante de se perdre dans sa contemplation, il avait préféré accélérer la procédure.
Si l’image du manoir et des portes pouvait parfois marcher à la perfection pour organiser les esprits les plus dociles, Drew n’était pas de ceux-ci. Dans ces cas-là, il se prêtait au jeu et montrait l’exemple. Le contact de ses mains dans celles des victimes de ses pouvoirs était à double tranchant. Alors que l’on pouvait déjà tout savoir de ce qu’il pensait et ressentait rien qu’en le voyant ; lorsqu’il plongeait dans les souvenirs des autres, eux pouvaient faire de même dans les siens, avec un peu d’adresse.
Il s’efforçait donc de se concentrer pour discipliner ses idées et lentement ériger les murs de ce fameux manoir.
Il l’avait fait à l’image du bungalow dans lequel il se trouvait. Les murs couverts de fresques de pierres d’obsidienne, une immense salle de bal vide au milieu de laquelle trônait un lustre de verre en forme de soleil juste au-dessus de leur tête. Ils étaient là, tout deux, face à face, les mains jointes. Peu à peu, au fur et à mesure que le plafond décoré de peintures d’étoiles se refermait et que le parquet se couvrait d’un épais tapis, le pépiement des oiseaux s’étouffait.
Rouvrant les yeux pour observer les réactions de Drew, il lui avait lâché les mains pour s’approcher de la mosaïque la plus proche. Dans un mouvement fluide, sa main avait accroché une poignée qui n’était clairement pas là quelques secondes plus tôt. Tournant le pommeau, une grosse porte de chêne noir s’était ouverte sans un bruit. Sans attendre, persuadé que la curiosité le ferait suivre, il s’était avancé dans le couloir jusqu’à un autre pan de mur recouvert d’une tapisserie vert sapin. À nouveau, la poignée se logeait dans sa main vide et la porte se découpait dans la cloison.
Le silence avait laissé la place au bruit du vent dans les épicéas et aux bêlements des moutons. Une vallée s’étend depuis le seuil jusqu’à une maison au toit recouvert d’algues séchées et aux murs de chaux blanche. Un fin filet de fumée s’échappe ainsi que quelques rires. Les bougies s’allument aux fenêtres. Et Brynhild s’échappe par la porte d’entrée, ventre à terre par-delà la colline, poursuivie par un très jeune Cassandre, un bâton à la main, le sourire jusqu’aux oreilles.
C’était toujours le même souvenir dont il se séparait. La même soirée, sur l’île de son enfance, qu’il acceptait de donner aux visiteurs. Voilà comment cela fonctionnait. Il suffisait d’attraper les portes.
Drew n’avait pas l’air en pleine confiance. Alors Cassandre avait récupéré l’une de ses mains dans les siennes. Remontant le couloir, traversant la salle de bal, il avait approché sa main du mur jusqu’à ce que l’enfant de la nuit sente la poignée entre ses doigts. Avec assurance, il lui avait fait tourner le pommeau pour faire pivoter la lourde porte sur ses gonds.
Son couloir était un ouragan. Les portes étaient toutes grandes ouvertes, laissant s’échapper les oiseaux, fuyant d’un souvenir à l’autre. Parmi eux, les épicéas qu’il venait de lui montrer, les cris grinçant d’une angoisse rampant sur les boiseries, une foule d’étudiants en veste de sport, des fils de rayon de soleil tendus à craquer dans un labyrinthe de lumière, la musique d’un générique espagnol entraînant, le rythme métallique d’une chaîne caressant les barreaux d’une cellule, Landry couvert de suie s’échappant d’une ouverture pour plonger dans une autre porte, la fiam et le froid comme de grandes bourrasques les décoiffant, la Peur, la boîte d’un jeu de société glissant sur le sol, Linda fusillant Drew du regard s’impatientant que le verre ne soit pas déjà proposé à son invité, et au milieu de tout ce brouhaha visuel et auditif, les larmes toujours plus grosses, toujours plus nombreuses d’un visage que Cassandre avait mis trop de temps à reconnaître.
Était-ce à cela qu’il ressemblait ? Pourquoi parasitait-il les pensées de Drew ?
Il s’était tourné vers leur propriétaire. Pour une fois, incapable de savoir quoi faire ou quoi dire, dans ce monde qui était pourtant plus le sien que le véritable.
- Couleurs de Cassandre:
#ff0000 > colère
#cc0000 > menace
#ff3300 > déterminé
#cc3300 > submergé/confusion
#ff6600 > embarras
#ff9900 > joueur
#ffcc66 > amical/social
#cc6600 > demande de l'attention
#cccc00 > impatience
#ffff00 > optimisme/joie
#009999 > honte
#00cc00 > maturité
#006600 > frustration
#00ff00 > justice
#0099ff > calme/soulagement
#00ffcc > jalousie
#3333cc > fiabilité
#0000ff > regrets/tristesse
#9900ff > ambition
#9999ff > spirituel
#9933cc > mélancolie
#cc6699 > honneur/fierté
#ff99ff > compassion
#ffccff > romantique
#ff00ff > excitation
#ff6699 > espoir
#660000 > modestie
#996600 > curiosité
#660066 > admiration
#999900 > doute
#003300 > culpabilité
#666666 > peur/inquiétude
#999999 > déception
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Drew HopperPensionnaire
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Lun 28 Oct 2024 - 22:05
Il est vraiment question d’un manoir.
Tout s’arrête alors que ses murs s’érigent autour et que son lustre-soleil balance du plafond. Il attrape une poignée, qui apparaît sous sa min. D’un mouvement souple, il ouvre vers un autre monde, où je l’accompagne sans hésiter.
Ça sent les arbres et les champs, alors que des tas de laine à patte (des moutons, Drew, ça s’appel des moutons) sautillent et bêlent dans le fond. La vallée s’étend jusqu’à une maisonnette blanche. Elle dégage de la fumée et des rire, de la vie. Des enfants s’échappent, l'un tenant un bâton en main. Ils jouent. Je souris. Est-ce que c’est sa mémoire ? Son enfance a l’air cool.
Cela dit, je ne vois pas de poignée. La grimace s’arrache à mon visage. Je ne peux pas lui demander, il vient de me montrer. J’aurais l’air bête. Je sens mon visage chauffer, alors qu’il m’attrape les mains. La poignée apparaît sous mon mouvement, de mon pouvoir ou du sien, et lâche le cataclysme de ma tête.
Les cris de La peur, les arbres qui sentaient bon de tout à l’heure, le soleil, le lycée, Soy Luna, Landry qui s’en va, tout près, si près que j’aurais pu le toucher. Si près que je pouvais sentir son odeur de pétrole et de métal. L’envie de le rattraper et de le serrer, de le ramener, de lui demander s’il était mort ou non, explose dans mon ventre pour une seconde. Sauf que, si ce sont mes souvenirs, je ne peux pas. Linda peste, je terrifie toujours Olliver et il pleure, Cassandre pleure.
Dans un coin sombre, mon père répète que je suis le soleil à une petite fille aux cheveux noirs, en larme. Je grimace. Landry tombe encore et encore derrière mes paupières. Le paquet cadeau de ma petite rave party attend sur une table. Il doit avoir l’air d’une simple boîte de bois peinte en noir, pour Cassandre.
J’ai envie de m’enterrer vivant.e. C’est pas du tout comme ça que ça devait se passer ! A quoi bon être enfant d’une déesse primordiale, si on ne maîtrise rien ? Il lève les yeux vers moi. Il doit penser un truc du genre « je suis sensé enquêter Drew, tu nous fais quoi à déballer toute ta vie ? ». Mais voilà, c’est pas ma faute. Je parle trop, mon esprit parle trop.
« Pardon. C’est toujours comme ça, dans mon manoir intérieur. » Je laisse échapper un rire.
Tu ne sais pas te taire ? Les mots flottent dans le manoir, répétés par les dizaines de voix devenues informes, inconnues. Je m’efforce de sourire. Tu parles encore trop.
« Je suppose que je dois me concentrer mieux, hein. »
Tu as tellement de potentiel. Les mauvaises notes pleuvent littéralement. Mon manoir craint trop.
Tout s’arrête alors que ses murs s’érigent autour et que son lustre-soleil balance du plafond. Il attrape une poignée, qui apparaît sous sa min. D’un mouvement souple, il ouvre vers un autre monde, où je l’accompagne sans hésiter.
Ça sent les arbres et les champs, alors que des tas de laine à patte (des moutons, Drew, ça s’appel des moutons) sautillent et bêlent dans le fond. La vallée s’étend jusqu’à une maisonnette blanche. Elle dégage de la fumée et des rire, de la vie. Des enfants s’échappent, l'un tenant un bâton en main. Ils jouent. Je souris. Est-ce que c’est sa mémoire ? Son enfance a l’air cool.
Cela dit, je ne vois pas de poignée. La grimace s’arrache à mon visage. Je ne peux pas lui demander, il vient de me montrer. J’aurais l’air bête. Je sens mon visage chauffer, alors qu’il m’attrape les mains. La poignée apparaît sous mon mouvement, de mon pouvoir ou du sien, et lâche le cataclysme de ma tête.
Les cris de La peur, les arbres qui sentaient bon de tout à l’heure, le soleil, le lycée, Soy Luna, Landry qui s’en va, tout près, si près que j’aurais pu le toucher. Si près que je pouvais sentir son odeur de pétrole et de métal. L’envie de le rattraper et de le serrer, de le ramener, de lui demander s’il était mort ou non, explose dans mon ventre pour une seconde. Sauf que, si ce sont mes souvenirs, je ne peux pas. Linda peste, je terrifie toujours Olliver et il pleure, Cassandre pleure.
Dans un coin sombre, mon père répète que je suis le soleil à une petite fille aux cheveux noirs, en larme. Je grimace. Landry tombe encore et encore derrière mes paupières. Le paquet cadeau de ma petite rave party attend sur une table. Il doit avoir l’air d’une simple boîte de bois peinte en noir, pour Cassandre.
J’ai envie de m’enterrer vivant.e. C’est pas du tout comme ça que ça devait se passer ! A quoi bon être enfant d’une déesse primordiale, si on ne maîtrise rien ? Il lève les yeux vers moi. Il doit penser un truc du genre « je suis sensé enquêter Drew, tu nous fais quoi à déballer toute ta vie ? ». Mais voilà, c’est pas ma faute. Je parle trop, mon esprit parle trop.
« Pardon. C’est toujours comme ça, dans mon manoir intérieur. » Je laisse échapper un rire.
Tu ne sais pas te taire ? Les mots flottent dans le manoir, répétés par les dizaines de voix devenues informes, inconnues. Je m’efforce de sourire. Tu parles encore trop.
« Je suppose que je dois me concentrer mieux, hein. »
Tu as tellement de potentiel. Les mauvaises notes pleuvent littéralement. Mon manoir craint trop.
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Cassandre TorranceLe brumeux
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Lun 11 Nov 2024 - 16:53
Sa voix résonne dans tout son manoir. Elle se répercute derrière chacune des portes, le long de chaque couloir, se déforme, se mélange, se confond. Les mots s'entremêlent, forment d’autres phrases, son rire se fait cynique plus il s’éloigne. Les ondes vont et viennent comme des tornades et au centre, Drew. Ses yeux ne laissent rien transparaître, rien que Cassandre ne saurait lire. Ses épaules tombent à l’infini, essuyant chaque nouvelle vague avec un demi-sourire. Les mots percutent son dos, bousculent ses pieds, tirent ses vêtements. Mais Drew ne bouge pas, ignore tout, comme si rien n’avait d’importance.
Cassandre voudrait lui demander ce qui est réel. Les soleils à l’extérieur dans la sécurité de son bungalow ? Les ouragans à l’intérieur dans son manoir désordonné ? Son sourire et ses yeux miroirs ? Ses épaules et les coins de ses sourcils ?
Il est censé savoir. C’est son travail après tout. Trouver la vérité.
Et celle de Drew bruissait de mille oiseaux sauvages, de mille nids confus, de mille migrations chaotiques.
Les gens mentaient. Les gens cherchaient souvent à cacher la vérité, à fermer les portes, à trier leurs pensées pour ne filtrer que ce qui pouvait les arranger, modifier jusqu’à leurs propres souvenirs pour ne rien laisser voir même à leurs yeux. Les gens préféraient l’obliger à fouiner, à forcer les serrures quand elles luisaient de culpabilité. Leurs manoirs se paraient de couleurs, de distractions, de souvenirs. Une liste de course sur un mur, les stroboscopes de leur dernier concert de Taylor Swift au plafond, un tapis à l’effigie de la série à la mode, la porte entrouverte d’un porno, un étage remplis de leurs anniversaires. Une gigantesque fête foraine dans laquelle se repérer revenait à jouer aux fléchettes les yeux bandés sans même savoir si l’on se trouve devant la cible.
Drew était une volière. Son manoir était vide et sombre en dehors de ce couloir. À croire que mettre les pieds dans les autres pièces n’avait jamais été une option, ou même envisager. Comme s’il fallait tout stocker ici pour pouvoir tout fuir d’un coup quand l’envie venait. Comme si l’obscurité lui faisait trop peur pour s’y risquer en solitaire. Mieux valait rester ici, s’asseoir en tailleur au milieu des oiseaux, se laisser becter tant qu’il y a de la lumière.
Cassandre était perdu.
La seule chose qui tapissait sa bouche était le regret. Un profond sentiment de lui faire mal.
Il s’était concentré et ses mains avaient glissé hors de celles de Drew dans un long frisson. Le manoir avait disparu. Les oiseaux aussi. Mais seulement à ses yeux à lui.
« Je… Pardon. Je suis désolé. »
Il hésitait sur la marche à suivre. Les mots peinaient à sortir, épais, poisseux au fond de sa gorge.
« Je pense que nous- que je suis trop fatigué pour bien travailler… avec vous. Je suis sincèrement désolé pour cette intrusion. Je dirai au Sénat que vous n’avez rien vu et qu’il faut chercher ailleurs. »
Il s’était lentement levé, les muscles tremblants, tétanisés.
« Merci infiniment pour l’accueil. Je.. hm, je vais voir s’il y a encore de la place au bungalow de Triv- d’Hécate. Je vous souhaite une excellente soirée. »
Sans perdre un instant, il avait attrapé son manteau et filé, comme un fantôme, en prenant soin de ne pas claquer la porte.
Une vingtaine de minutes plus tard, la scène semblait recommencer. Il toquait à la porte de chez Drew. Il n’avait pas trouvé le courage d’entrer chez ses adelphes. Il s’était figé devant leur cabane, incapable de se résoudre à les déranger. Il avait préféré s’imaginer tous les scénarios possibles où sa présence se révélait être un problème. Puis il avait rebroussé chemin et inventé que son bungalow était plein pour demander s’il pouvait dormir dans la maison de la Nuit, juste ce soir.
- Couleurs de Cassandre:
#ff0000 > colère
#cc0000 > menace
#ff3300 > déterminé
#cc3300 > submergé/confusion
#ff6600 > embarras
#ff9900 > joueur
#ffcc66 > amical/social
#cc6600 > demande de l'attention
#cccc00 > impatience
#ffff00 > optimisme/joie
#009999 > honte
#00cc00 > maturité
#006600 > frustration
#00ff00 > justice
#0099ff > calme/soulagement
#00ffcc > jalousie
#3333cc > fiabilité
#0000ff > regrets/tristesse
#9900ff > ambition
#9999ff > spirituel
#9933cc > mélancolie
#cc6699 > honneur/fierté
#ff99ff > compassion
#ffccff > romantique
#ff00ff > excitation
#ff6699 > espoir
#660000 > modestie
#996600 > curiosité
#660066 > admiration
#999900 > doute
#003300 > culpabilité
#666666 > peur/inquiétude
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Drew HopperPensionnaire
Re: Hawthorn & Lemon balm [Drew/Cass]
Mar 19 Nov 2024 - 13:08
Il fixe tout, autour de lui, comme si la réponse pouvait être visible dans ça. Donc j’ai raison… le manoir des gens est mieux rangé, en temps normal. J’ai vraiment un souci avec le désordre !
Il rompt le contact, le froid avalant la place de ses mains. J’essaie de ne pas fixer le vide qui nous sépare maintenant, parce que ça serait super chelou. J’essaie de sourire normalement.
J’ai tout foiré. C’est sûr que j’ai tout foiré.
« Je… Pardon. Je suis désolé. » Il articule. « Je pense que nous- que je suis trop fatigué pour bien travailler… avec vous. Je suis sincèrement désolé pour cette intrusion. Je dirai au Sénat que vous n’avez rien vu et qu’il faut chercher ailleurs. » Il se lève, tremble.
Mon manoir lui a vraiment pas plu… m’enfin, c’est logique. Drew, enfant de Nyx, machine à terreur, dont le manoir mental est une maison d’horreur. J’aurais presque envie de rire. Presque.
« Merci infiniment pour l’accueil. Je.. hm, je vais voir s’il y a encore de la place au bungalow de Triv- d’Hécate. Je vous souhaite une excellente soirée. »
J’essaie de lui répondre, mais il est trop rapide. Il emporte son manteau, son pas-nuage et tout ce qui vient de se passer comme un voleur. Je ne bouge pas, à demi-assis.e, à demi-levé.e, comme pour l’accompagner à la porte. Linda serait vraiment furieuse.
Puis mon corps enregistre qu’il et parti.
Je passe mes mains dans mes cheveux et soupire. Toute notre entrevue repasse. Ma peur, les larmes, sa peur, le pas-nuage, Trivia-Hécate qui ne fait pas exactement de la magie, ma maison de l’horreur. Je me mords la lèvre. Il doit avoir une raison qu’il croit que j’ai vu un truc, non ?
Je retourne près de mon lit, renverse mon carton de carnets, pour les ranger un par un. Celui que je cherche arrive en avant dernier. Journal de bord. Je souris à la couverture phosphoréscente. Celui-ci vient de Papa.
Je traverse les pages, cherche n’importe quel mention d’Hermès, de ses enfants ou des douches. Je me mords la lèvre quand on frappe encore.
Accueillir quelqu’un dans le désordre une fois, ça passe. Mais deux fois dans la même soirée ? Les dieux vont me prendre pour un enfant sauvage.
Je jette le cahier sur le lit pour aller ouvrir.
Toute ma mauvaise humeur retombe comme mes deux seules tentatives de soufflé. Dans le cadre de la porte, Monsieur-Sénat attend. Il a l’air concentré, comme quand on s’apprête à balancer un gros mensonge. Je l’écoute à demi et le laisse passer. De toute façon, je vais pas le laisser dormir dehors après l’avoir traumatisé, le pauvre.
« Je te fais un lit ? Tu as un pyjama ? Il doit y avoir un T-shirt de la colonie trop grand quelque part et je peux te trouver un jogging, s’il faut. Tu as soif ? Tu as mangé, au moins ? Sinon, on a que des snacks, si t’as pas pensé, mais on a des snacks ! » La lise des questions à poser de Linda tourne dans ma tête. On est sensé faire quoi, déjà, là ? « Un tour ! Tu veux peut-être faire le tour… visiter, te mettre à l’aise. » Je m’efforce de sourire.
Je peux pas être plus ridicule que tout à l’heure.
Il rompt le contact, le froid avalant la place de ses mains. J’essaie de ne pas fixer le vide qui nous sépare maintenant, parce que ça serait super chelou. J’essaie de sourire normalement.
J’ai tout foiré. C’est sûr que j’ai tout foiré.
« Je… Pardon. Je suis désolé. » Il articule. « Je pense que nous- que je suis trop fatigué pour bien travailler… avec vous. Je suis sincèrement désolé pour cette intrusion. Je dirai au Sénat que vous n’avez rien vu et qu’il faut chercher ailleurs. » Il se lève, tremble.
Mon manoir lui a vraiment pas plu… m’enfin, c’est logique. Drew, enfant de Nyx, machine à terreur, dont le manoir mental est une maison d’horreur. J’aurais presque envie de rire. Presque.
« Merci infiniment pour l’accueil. Je.. hm, je vais voir s’il y a encore de la place au bungalow de Triv- d’Hécate. Je vous souhaite une excellente soirée. »
J’essaie de lui répondre, mais il est trop rapide. Il emporte son manteau, son pas-nuage et tout ce qui vient de se passer comme un voleur. Je ne bouge pas, à demi-assis.e, à demi-levé.e, comme pour l’accompagner à la porte. Linda serait vraiment furieuse.
Puis mon corps enregistre qu’il et parti.
Je passe mes mains dans mes cheveux et soupire. Toute notre entrevue repasse. Ma peur, les larmes, sa peur, le pas-nuage, Trivia-Hécate qui ne fait pas exactement de la magie, ma maison de l’horreur. Je me mords la lèvre. Il doit avoir une raison qu’il croit que j’ai vu un truc, non ?
Je retourne près de mon lit, renverse mon carton de carnets, pour les ranger un par un. Celui que je cherche arrive en avant dernier. Journal de bord. Je souris à la couverture phosphoréscente. Celui-ci vient de Papa.
Je traverse les pages, cherche n’importe quel mention d’Hermès, de ses enfants ou des douches. Je me mords la lèvre quand on frappe encore.
Accueillir quelqu’un dans le désordre une fois, ça passe. Mais deux fois dans la même soirée ? Les dieux vont me prendre pour un enfant sauvage.
Je jette le cahier sur le lit pour aller ouvrir.
Toute ma mauvaise humeur retombe comme mes deux seules tentatives de soufflé. Dans le cadre de la porte, Monsieur-Sénat attend. Il a l’air concentré, comme quand on s’apprête à balancer un gros mensonge. Je l’écoute à demi et le laisse passer. De toute façon, je vais pas le laisser dormir dehors après l’avoir traumatisé, le pauvre.
« Je te fais un lit ? Tu as un pyjama ? Il doit y avoir un T-shirt de la colonie trop grand quelque part et je peux te trouver un jogging, s’il faut. Tu as soif ? Tu as mangé, au moins ? Sinon, on a que des snacks, si t’as pas pensé, mais on a des snacks ! » La lise des questions à poser de Linda tourne dans ma tête. On est sensé faire quoi, déjà, là ? « Un tour ! Tu veux peut-être faire le tour… visiter, te mettre à l’aise. » Je m’efforce de sourire.
Je peux pas être plus ridicule que tout à l’heure.
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