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You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora
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    You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

    You just need sweetness when your world is shattering
    Erwin & Isadora
    This grief has a gravity, it pulls me down. But a tiny voice whispers in my mind... You are lost, hope is gone, but you must go on...
    Isadora ne sentais même plus ses larmes couler. Elles l’avaient fait tellement, tellement de fois aujourd’hui… Traçant des sillons sur peau, ruinant son maquillage, l’empêchant d’être présentable comme elle se devait pourtant de l’être en toute circonstance.

    Alors, elle avait fuit. Tant pis pour les corvées qu’elle devrait faire plus tard – c’était le cadet de ses soucis à ce moment-là. Elle ne pouvait pas être vu comme ça… Pas dans un état aussi pitoyable. Que diraient-ils ? Que dirait son père ? Que dirait Dylan ?

    Un nouveau sanglot s’étouffa dans sa gorge alors qu’elle pensait de nouveau à lui. Comment avait-il pu lui écrire des choses aussi horribles ? Ça n’était pas lui, ça ne… ça ne pouvait pas être lui. Cette lettre… c’était un mauvais tour… un cauchemar…

    Elle eut un nouveau hoquet en attrapant le papier qui était dans sa poche. Il était presque détrempé, déjà, tant elle avait pleuré dessus. Mais on pouvait encore lire les lettres, les mots tracés à l’encre sur la feuille et maintenant gravé dans son esprit.

    Pute. Salope. Traînée.

    Des insultes qu’elle avait déjà entendu, mais… Dylan ? Comment son bien aimé Dylan pouvait-il écrire des choses pareil ? Elle n’arrivait pas à y croire. Elle ne pouvait pas y croire.

    Ça n’était pas possible.

    Isadora fondit en larme de plus belle.

    Qu’avait-elle fait de mal ? Elle avait tout essayé. Elle avait tout fait pour lui. Elle s’était donné corps et âme. Et voilà qu’il l’insultait, qu’il la rabaissait, qu’il… comment pouvait-il…

    Elle se recroquevilla encore un peu sous le coup de la douleur.

    Elle avait juste mentionné son frère… Mais… peut être qu’elle n’aurait pas du. Elle savait à quel point son petit ami était sensible, après tout, et… Ils étaient séparés pendant l’été… Il avait juste eu peur. Oui, ça devait être ça. Ça ne pouvait être que ça.

    La jeune fille trouvait des excuses, des explications, se blâmait elle-même s’il le fallait, mais la culpabilité était moins lourde à porter que ces mots qui lui lacéraient l’esprit. Ces mots qui s’enfonçaient un par un, tel des lames rouillés, des chaînes qui lui broyaient le coeur.

    Si Dylan le disait, alors, c’est qu’elle avait dû faire quelque chose de mal. C’est que c’était de sa faute.

    Ces mots par lesquels il la qualifiait… Alors peut être qu’elle l’était. Elle n’aurait pas dû faire ça, elle n’aurait pas dû écrire ça…

    Isadora resta prostrée, comme ça, dans un coin, pendant… elle ne savait pas combien de temps. Mais le soleil descendait. Il allait bientôt être l’heure, l’heure de rentrer, de s’allonger, de dormir comme si rien ne s’était passé…

    Elle ne pouvait pas s’y résoudre. Elle avait l’impression que le monde était devenu grisâtre, que tout avait perdu des couleurs. Que rien ne serait plus jamais comme avant – qu’elle, Isadora, ne serait plus jamais comme avant.

    Et peut être que c’était effectivement le cas. Peut être que quelque chose s’était brisé, quelque chose d’irréparable. Quelque chose au fond d’elle… Les premiers éclats de son innocence.

    Pourtant, elle ne souhaitais pas non plus que les harpies l’attrape et la ramène dans sa chambre de force. Elle serait dans un état épouvantable après un tel trajet et il était hors de question qu’on la voit comme ça.

    Alors, elle essuya son visage, sortit son petit miroir de poche pour se rendre présentable. Remettre ses cheveux correctement, arrangé la calamité qu’était devenu son maquillage…

    Elle se leva, sans vraiment savoir vers où elle allait, où elle se dirigeait. Elle ne sentait pas prête à rentrer, pas tout de suite. Elle avait juste besoin d’un peu de temps… d’un peu plus de temps.

    Elle se baladait, se concentrant sur son avancée, sur mettre un pas après l’autre. C’était si peu et pourtant si énorme pour elle – c’était si facile et pourtant si compliqué avec le poids de sa souffrance, qui n’attendait que de la mettre au sol, de la voir s’écrouler.

    C’est un entendant un bruit ténu, un son à peine audible, qu’elle se figea. Déglutis. Avant de lever les yeux, finalement…

    Ça n’était pas Dylan prêt à l’insulter, comme elle en avait eu l’irrationnelle peur. Ça n’était pas Dylan qui écrivait cette terrible lettre, non plus. C’était une tout autre personne, un garçon aussi, mais il était en train de dessiner et non d’écrire.

    Sentant la présence de la demi-déesse, il releva la tête et lui sourit. Par automatisme, elle sourit aussi – mais c’était un pauvre sourire, un sourire triste et distordu, un sourire qui n’arrivait pas à cacher sa peine, pas cette fois-là.

    Elle l’avait déjà aperçu, de loin, mais elle ne connaissait pas son nom. Elle ne connaissait rien de lui. Mais, à cet instant, elle se sentait tellement mal, tellement seule et désespérée, qu’elle ne fit que s’accrocher à la première lueur chaleureuse et humaine qu’elle voyait ce soir-là…

    -Salut, lança-t-elle d’une voix aussi incertaine que son sourire. Je peux m’asseoir ici ?

    Par "ici", elle n'entendait pas forcément sur ce banc précis, là, celui où il était assis - non, elle voulait dire, près de lui, près de quelqu'un, près de n'importe qui. Elle avait juste besoin... de quelqu'un.
    Mais elle se sentait incapable de demander plus, alors... encore une fois, elle ne pouvait qu'espérer.
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    Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

    Il y avait un banc non loin des écuries, un banc en bois posé à l'ombre de trois arbres, un banc tout désigné à Erwin pour s'asseoir et s'atteler à la décoration d'une nouvelle page de son carnet. L'environnement lui plaisait et l'inspirait. Et puis c'était tellement plus agréable que d'aller sur le terrain d'entraînement et d'échanger des coups avec d'autres pensionnaires. Le fils de Poseidon n'avait définitivement pas besoin de ça.

    Installé en tailleur sur le banc, il ouvrit son carnet et sortit son crayon de sa poche. Plongé dans ses pensées, dans son univers, Erwin commença à griffonner. Inspiré par ce qui l'entourait, il laissa sa main tracer les contours d'un pégase. De quelques lignes et ronds disparates, le demi-dieu fit peu à peu apparaître la tête, le corps, les ailes de l'animal. Le temps était suspendu et filait pourtant à toute allure. Lorsqu'Erwin termina son dessin, plus d'une heure était passée. Il prit le temps de respirer un peu, de lever la tête et regarder les feuilles au-dessus de lui. Puis il se plongea dans le début d'un nouveau croquis.

    L'idée était plus floue cette fois-ci. Le fils de Poseidon laissait ses doigts décider ce que devait faire son crayon. Un coquillage par-ci, une silhouette par-là... Un paysage paradisiaque s'ébauchait au fur et à mesure que les images s'empilaient dans l'esprit d'Erwin. Et soudain, il sentit quelque chose de différent. Une sensation qui venait de faire éclater la bulle dans laquelle il se trouvait. Il leva les yeux. Et il comprit que c'était elle qui avait crevé sa bulle.

    La première fois qu'il avait vu Isadora, Erwin avait été marqué par son visage. Elle lui avait fait penser à une statue antique. Ce visage était parfait, mais aucune lumière ne brillait dans son regard. Elle souriait et, pourtant, ce qui émanait d'elle n'était pas de la joie. Le fils de Poseidon aimait les gens heureux, pleins de vie. Et la jeune fille n'était pas ce genre de personne. Elle était belle, lumineuse, avenante, douce. Mais elle semblait dénuée d'émotions, telle une femme de marbre blanc. Erwin ne l'avait vue que de loin. Il ne lui avait jamais parlé. Il avait entendu son nom dans la bouche de quelqu'un d'autre, il avait appris qui elle était et qu'elle venait uniquement en période de vacances, comme lui. Il avait une fois mangé à sa table, dans le réfectoire, mais plusieurs personnes l'avait noyée dans la masse. Mais, tout de même, il se souvenait d'elle.

    Elle était là, face à lui, plus proche qu'elle ne l'avait jamais été. Et, avec cette proximité, Erwin put constater que son impression était toujours la même : Isadora était une armure vide, un portrait peint sur un mur. Elle était parfaite mais triste à regarder. Peut-être même encore plus cette fois-là que d'habitude. Erwin lui offrit néanmoins un sourire, et il vit les lèvres de la demi-déesse l'imiter sans aucune étincelle.

    "Salut. Je peux m'asseoir ici ?"

    Il y avait une fêlure dans sa voix. Erwin ne l'avait jamais entendue, mais il était persuadé qu'elle n'était pas aussi creuse d'ordinaire. Il sentit que quelque chose tracassait Isadora. Depuis longtemps ou depuis peu, il n'en savait rien, mais elle n'était pas tranquille. Il tapota le bord du banc de la paume de la main.

    "Viens, y a de la place pour deux."

    Erwin crut entendre un petit "merci" ténu s'échapper dans l'air, mais il avait peut-être rêvé. Ç'avait été si léger... La fille d'Aphrodite s'assit à côté de lui et il se remit à dessiner. De peur que ce silence gêne la sang-mêlé, il tournait de temps en temps la tête vers elle. Peut-être aussi pour s'assurer qu'elle n'était pas en train de pleurer. Mais Isadora souriait. Toujours tristement, certes, mais elle souriait. Son regard insistait parfois sur un point précis de la feuille, alors Erwin lui montrait le dessin de plus près et lui expliquait brièvement ce qu'il voulait représenter, même quand il n'en avait pas de réelle idée.

    Tout dessin a une fin. Celui d'Erwin approchait de la sienne. Un mélange d'éléments, tous plus variés les uns que les autres, remplissait la feuille. Le fils de Poseidon ne comptait plus rester très longtemps sur ce banc. Une nouvelle heure était passée, accompagnée de quelques minutes abandonnées. Le soir n'était plus bien loin. Et Isadora était toujours là, toujours aussi figée, toujours aussi étrangement vide. Qu'est-ce qu'elle avait en tête ? Qu'est-ce qui rendait une telle beauté si fade ? Erwin rangea son crayon et posa ses mains sur son carnet.

    "Moi, c'est Erwin."

    La demi-déesse leva les yeux vers lui d'un air étonné.

    "Je te le dis parce que j'ai déjà entendu ton nom, mais je sais pas si tu connaissais le mien."

    Un nouveau court silence.

    "On s'est jamais parlé. Alors qu'est-ce qui se passe aujourd'hui, Isadora ?"


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      Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

      Isadora le remercia d’une petite voix, et elle s’assit donc, avec un certain soulagement. Elle se sentait fatiguée, tellement fatiguée – porter ce coeur trop grand pour elle n’avait jamais été aussi compliqué depuis qu’il était alourdi de la sorte, coupé en deux. Et au moins, elle n’était plus seule, et elle n’était pas avec quelqu’un qui la maltraitait, non plus.

      Ils restèrent plutôt silencieux, mais ça ne dérangeait pas la demi-déesse. Elle se concentrait sur le dessin de l’autre, sur les traits qu’il faisait apparaître avec expertise sur sa feuille et qu’il assemblait pour créer quelque chose. Elle ne méprisait pas le dessin, mais elle ne s’y était jamais vraiment intéressé ; et voilà que ça lui semblait fascinant, tout d’un coup. Parfois, l’artiste levait les yeux vers elle pour lui expliquer ce qu’il faisait, et elle répondait avec un geste de la tête ou un petit sourire poli.

      C’était comme si une bulle c’était créer autour d’eux, une bulle dans laquelle la fille d’Aphrodite pouvait laisser son coeur dehors et ne plus souffrir. Même si c’était court et éphémère, même si c’était fragile, ça restait une bouffée d’oxygène dont elle avait besoin pour ne pas se noyer dans l’océan de douleur dans lequel elle était en train de sombrer.

      Alors elle ne parlait plus, elle ne bougeait presque pas non plus, comme si elle avait peur que la bulle explose, que tout s’arrête trop tôt. Que d’un coup tout ses sentiments, toutes ses pensées reviennent l’assaillir trop vite.

      Voir la feuille se remplir, c’était presque comme avoir un sablier ou une horloge sous les yeux, voir l’échéance s’approcher : bientôt il n’y aurait plus de place, bientôt ça serait la fin. Même si elle savait que cet instant allait arriver, la demi-déesse le redoutait un peu. Mais elle devait se préparer à replonger, en essayant cette fois de ne pas sombrer… de ne pas trop sombrer. Elle devait garder la tête hors de l’eau, contenir la tempête cadenassé au fond d’elle. Ça ne devait pas sortir, ça ne pouvait pas sortir. Elle devait garder la tête haute, immuable, elle devait rester belle quoi qu’il en soit. Après tout, elle n’était bonne qu’à ça.

      Finalement le jeune homme termina son dessin et Isadora sentis un pincement. L’heure qui venait de s’écouler avait agi comme un baume sur son cœur meurtri, mais elle craignait que la blessure ne se rouvre dès qu’elle tenterait d’esquisser un mouvement, de se relever, de quitter cet endroit serein et cette présence apaisante.

      Mais il n’avait pas l’air de vouloir partir tout de suite. D’abord, il dévoila son nom – Erwin. Un nom qu’Isadora entendit sans vraiment entendre, plonger qu’elle était dans ces pensées, dans ce refus de retourner dans le monde réel et dans la souffrance qu’elle était en train de vivre. Qu’était-elle censée faire à présent … ? Retourné dans la réalité où celui qu’elle pensait être l’amour de sa vie venait de l’insulter ?

      La triste beauté lança un regard un peu perdu à Erwin qui le pris comme une interrogation à propos de sa présentation soudaine. Qu'elle avait déjà oublié, dont les mots s'étaient déjà effacé - mais elle n'osait pas lui redemander.

      Il l’avait déjà vu, donc. Et il s’était rendu compte qu’elle n’allait pas bien aujourd’hui ; mais elle devait avouer que pour une fois ça ne devait pas être très difficile, et elle s’en voulut. Il n’avait pas l’air méchant, il avait accepté sa présence sans broncher, sans la rejeter, lui… Alors qu’il ne la connaissait même pas, en tout cas pas autrement que de loin.

      Peut être que c’était pour ça, en fait, qu’il ne l’avait pas rejeté. Peut être que c’était parce qu’il ne savait pas à quel point elle avait merdé, à quel point elle était dans l’erreur, elle était une erreur.

      Elle ne réussit à maintenir son sourire, pas cette fois. La gentillesse du dessinateur la touchait, et elle se sentait comme une imposteur qui ne le méritait pas.

      -Je…

      Sa voix se brisa, elle avait du mal à prononcer le moindre mot et sa gorge était en feu d’avoir pleurer pendant des heures. Elle continua d’un ton étranglé, si bas que c’en était presque un murmure.

      -J’ai… je suis une horrible personne.

      Cette fois ce fut Erwin qui prit un air étonné en fronçant les sourcils, et Isadora se sentit forcée de lui expliquer. Elle lui était redevable de l’avoir accepter à coté d’elle sans la connaître. Il avait le droit de savoir – elle lui devait bien ça, même s’il allait sans doute la rejeter aussi, en apprenant quel monstre elle était.

      -J’ai brisé le coeur du garçon que j’aime…

      C’était son explication, à elle, comme si ça n’était pas l’inverse, comme si tout était de sa faute. Mais elle aimait Dylan, alors ça ne pouvait pas être lui, le fautif. Elle l’aimait plus qu’elle ne s’aimait elle-même. La demi-déesse avait appris qu’elle en avait toujours trop attendu des autres de toute façon… Alors elle aurait dû faire plus attention, elle aurait dû mieux agir.
      Erwin Stamber
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      Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

      La tristesse déformait le visage si parfait d'Isadora. Elle ne ressemblait plus tout à fait à une statue, sa peau n'était plus une feuille de marbre figée dans son expression énigmatique. La demi-déesse était désormais vivante, tristement vivante. D'un sourire présent un instant plus tôt, il ne restait que deux lèvres pincées. L'éclat timide de son regard s'intensifiait d'humidité. Quelque chose n'allait pas, c'était flagrant. Erwin mourait d'envie de savoir, de trouver comment l'aider. Mais il attendit, lui laissa le temps.

      "Je..."

      Tu... ?
      Erwin garda un regard doux, patient devant cette allégorie de la tristesse.

      "J'ai… je suis une horrible personne."

      Erwin fut surpris par cette phrase. Il ne connaissait pas Isadora, il ne saisissait pas les détails de sa personnalité, il ne savait pas ce qui se passait dans sa tête et dans son coeur, mais elle n'avait en rien l'air d'une horrible personne. D'ailleurs, les personnes horribles étaient-elles capables d'affirmer ainsi qu'elles l'étaient ? Non, Isadora semblait bien trop brisée en cet instant pour être l'horrible personne de son histoire. Des sanglots d'Isadora s'échappèrent quelques mots.

      "J'ai brisé le coeur du garçon que j'aime…"

      Les larmes coulaient désormais en silence sur la peau de velours d'Isadora. Des perles qui laissaient derrière elles de douloureux reflets de tristesse sur les joues de la fille d'Aphrodite. Comment pouvait-on être une si mauvaise personne et pleurer si sincèrement d'avoir fait du mal à quelqu'un ? Erwin ne s'y connaissait pas beaucoup en peines de coeur, mais soit Isadora était bel et bien coupable, et dans ce cas il n'osait pas imaginer en combien de morceaux devait se trouver le garçon dont il était question, soit c'était elle la plus morcelée des deux.

      Parce qu'il était tactile, Erwin était plus facilement apaisé par un contact physique que par de simples mots. Parce qu'il était tactile, il posa une main qu'il voulut réconfortante sur l'épaule de la sang-mêlé. Il n'y réfléchissait pas, c'était instinctif, et parfois, cela dérangeait. Mais pas ici. Isadora ne bougea pas, elle continua de sangloter dans un silence presque complet, avec cette paume qui se pressait légèrement contre elle. Mais malgré ses larmes, ses muscles semblaient se décontracter. Alors Erwin forma des petits cercles lents avec son pouce, sans s'en rendre compte.

      "Tu peux me raconter toute l'histoire, ou pas, c'est comme tu veux. Mais tu n'as pas l'attitude de quelqu'un qui a brisé le coeur d'une personne."

      Une hésitation.

      "En fait, c'est même plutôt l'inverse..."

      Le regard qu'Isadora lança à Erwin était rempli de larmes et de détresse. Qu'est-ce qu'elle attendait, il n'en savait rien. Qu'est-ce qu'il devait faire, il ne le savait pas non plus. Mais il y avait quelque chose à réparer à l'intérieur de cette demi-déesse, ça paraissait évident.


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        Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

        Le garçon avait une présence rassurante, apaisante. Pas assez toutefois pour recoller les morceaux du cœur écartelé d’Isadora - peut-être que ça avait ralenti, peut-être qu’il se brisait un tout petit peu moins vite. mais ça n’était pas assez, et ça ne serait jamais assez pour combler le trou béant qui se creusait en elle.

        Les larmes coulèrent, une fois de plus, elle n’arrivait pas à les retenir. Elle n’avait plus la force, plus la force de rien ; pas même de repousser la main qu’il lui avait posée sur l’épaule, une main qui lui vaudrait sans doute une flopée d'insultes de plus de la part de Dylan. Mais la sang-mêlé en avait besoin, de ce contact, c’était comme une bouée qui l’empêchait de perdre complètement pied avec la réalité. Elle s’en rendit compte et elle se sentit encore plus coupable, comme si elle était en train de tromper son petit ami, comme si celui-ci méritait qu’elle se prive de tout pour correspondre à ce qu’il attendait d’elle, quand bien même c’était inatteignable.

        Isadora se remit à sangloter de plus belle alors qu’il lui semblait que son âme se déchirer de nouveaux en mille petits bouts, comme si elle était en papier. Du papier où les mots se contredisaient, se chevauchaient, s’effaçaient mutuellement - certains raturés, barrés, entourés, tout comme les émotions de la demi-déesse. Il y avait ceux de Dylan tracés en lettre de feu dans son esprit, il y avait ceux d’Erwin qui se glissaient doucement par-dessus en essayant d’éteindre l’incendie.

        Pourtant une partie d’elle continuait de lui murmurer que c’était son horrible petit copain qui avait raison, que tout était de sa faute, qu’elle n’aurait pas dû parler à un autre garçon, encore moins le mentionner dans sa lettre. Et surtout, qu’elle ne devait pas continuer dans sa terrible erreur en discutant avec celui qui essayait de la réconforter à l’heure actuelle.

        En plus, malgré son infamie évidente, elle arrivait à lui faire croire qu’elle était innocente et que c’était Dylan qui lui avait brisé le cœur. Ce que le sang-mêlé disait, c’était… en partie vrai. Mais jamais Dylan ne l’aurait fait sans une bonne raison, jamais il ne l’aurait fait si elle ne lui en avait pas donné une. C’est ce qu’elle tenta d’expliquer, la voix frémissante et brisée, en proie à sa propre culpabilité :

        -J’ai fait quelque chose que je n’aurais pas dû faire. Et d’ailleurs je… je ne devrais pas rester avec toi comme ça. (sa voix devint encore plus ténue alors qu’elle susurrait, comme pour elle-même.) Ça n’est pas bien de fréquenter d’autres garçons quand on sort avec quelqu’un…

        La phrase se planta dans son âme comme une flèche empoisonnée, dont la toxine se répandait petit à petit en ressassant ces mots comme une tragique litanie.

        Ça n’est pas bien. Ça n’est pas bien. Ça n’est pas bien.

        Tu ne devrais pas faire ça.


        -Je ne devrais pas faire ça, répéta-t-elle en murmurant, avec un ton vide et presque automatique, comme si elle avait été dressée toute sa vie pour dire ça.

        À vrai, ça n'était peut-être pas toute sa vie, mais ces derniers mois, ces dernières années… C’était ainsi que Dylan l’avait modelé, formaté.

        -Je suis tellement désolée… Je devrais… Je ne sais pas. Je n’y arrive plus, avoua-t-elle en tremblant, perdue.

        Ce qu’elle disait était décousu, presque dépourvu de sens. De quoi s’excusait-elle à Erwin ? Qu’est-ce qu’elle n’arrivait plus à faire ? Peut-être était-ce là son point de rupture, peut-être qu’elle n’arrivait plus, tout simplement, à garder la façade qu’elle s’était toujours construite et que l’abus de son petit ami mettait à rude épreuve.

        Ne sachant pas quoi faire d’autre, elle tendit la lettre froissée à son interlocuteur, la lettre que Dylan avait écrite et qui avait fait explosé l’univers entier d’Isadora. La lettre qui faisait la liste de ses péchés en l’insultant copieusement. La lettre qui prouvait toutes les fautes de cette terrible petite amie qu’elle était… ou peut-être, au contraire, celles de son abuseur.
        Erwin Stamber
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        Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

        Des larmes roulaient comme des perles sur les joues d'Isadora. Il aurait suffit d'en retenir une seule dans un flacon pour contempler toute la tristesse du monde tant la fille d'Aphrodite semblait effondrée. Erwin la regardait, par moments seulement ; la fixer serait devenu presque gênant. Elle avait besoin de pleurer, besoin d'évacuer tout ce qu'elle gardait pour elle, c'était une évidence. Les sanglots devinrent plus contrôlés, les hoquets furent moins violents, et Isadora parvint à articuler les premiers mots.

        "J'ai fait quelque chose que je n'aurais pas dû faire. Et d'ailleurs je… je ne devrais pas rester avec toi comme ça."

        Erwin resta interdit. Pourquoi ? Qu'avait-il fait qui se rapprochait de près ou de loin à une quelconque erreur qu'aurait faite Isadora ?

        "Ça n'est pas bien de fréquenter d'autres garçons quand on sort avec quelqu'un…"

        Sous cette voix morte d'enfant perdu récitant une leçon apprise par coeur sans la comprendre, la fille d'Aphrodite libéra son secret. Soudain, les choses devenaient plus claires, prenaient une forme, s'octroyaient une existence. Erwin ne dit rien, il sentait bien que la sang-mêlé n'avait pas tout dit, que les vannes étaient enfin ouvertes et qu'elles avaient encore un flot à déverser. Et pourtant... Isadora était comme bloquée. Elle bâtissait un barrage de fortune devant cette écluse ouverte, empêchait les mots de couler, plus nombreux, plus tumultueux. Sa leçon apprise sur le bout des doigts se répétait à voix basse.

        "Je suis tellement désolée… Je devrais… Je ne sais pas. Je n'y arrive plus."

        Et Erwin avait perdu l'image qui se formait enfin dans sa tête. Il ne comprenait plus où elle voulait en venir, cette Isadora déboussolée qui lui faisait perdre le Nord. Aucun nouveau mot ne suivit pour recomposer le puzzle du problème. Aucun son ne s'ajouta aux premières pièces de cette énigme. Le fils de Poseidon attendit patiemment. Brusquer Isadora avec des questions ne l'avancerait en rien.

        Le silence toujours ponctué de reniflements chagrinés s'étendit durant quelques secondes. Ou peut-être était-ce des minutes. Le silence se promena entre les deux demi-dieux autant qu'il lui plut avant que la fille d'Aphrodite se reprenne. Elle défroissa maladroitement un papier qu'elle tenait en main et le tendit à Erwin. Une lettre.

        Une lettre salement écrite. Dans son encre et la forme de l'écriture comme dans ses mots. Surtout dans ses mots, à vrai dire. Le demi-dieu dut lire quelques lignes avant de comprendre qu'il s'agissait d'une lettre du vraisemblable petit-ami d'Isadora. Il y avait bien quelques mots se rapprochant d'un semblant de tendresse. Mais tout le reste assombrissait dangereusement le papier. Plus Erwin lisait, plus il avait envie de noyer cette lettre dans le lac. Ce qu'il voyait entre les lignes n'avait rien de sain. Le demi-dieu ne connaissait peut-être pas vraiment Isadora, mais il savait qu'elle n'était pas cette fille que semblait voir l'auteur de la lettre.

        La fille d'Aphrodite reniflait toujours en regardant ses pieds, assise sur le bord du banc comme elle l'aurait été sur une chaise électrique. Elle semblait attendre un châtiment atroce qui s'abattrait sur elle dès que les yeux d'Erwin se détacheraient des mots tracés à l'encre sombre. Comme si elle avait commis une faute impardonnable. Le fils de Poseidon se retint de déchirer la feuille devant elle, il la lui rendit simplement en espérant qu'elle ne la relirait plus jamais.

        "Est-ce que cette lettre t'était vraiment destinée ? Parce que je ne vois pas la même Isadora, moi."

        La demi-déesse leva un regard de chien battu vers Erwin qui se força à retrouver le sourire et se leva. Il tendit une main à Isadora pour qu'elle en fasse de même. Elle fourra la feuille dans sa poche tandis que lui rangeait son carnet.

        "Il va faire noir dans pas longtemps, et plus froid aussi. Puis on est plus tranquilles quand on se promène. On va retourner près des bungalows."


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          Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

          Le demi-dieu posa une question et elle n’en comprit pas immédiatement le sens.  Qu’est-ce qu’il disait ? Bien sûr que si, c’était pour elle, c’était elle la fautive, elle la coupable, elle la criminelle qui continuait d’effectuer son délit en choisissant de continuer à lui parler. Mais elle en avait besoin, tellement besoin, de ce courant d’air à travers ses barreaux, de cette brèche dans sa prison, parce qu’elle étouffait, coincée sous la cloche de verre dans laquelle il l’avait enfermé, exposée à la vue de tous sans que personne d’autre ne puisse y toucher. Et maintenant qu’il pensait qu’elle s’était échappée, il s’évertuait à en fracasser chaque paroi et tant pis si elle était blessée, ensevelie sous les morceaux coupants. C’était exactement ce qu’il voulait, quelque part : s’il ne pouvait pas avoir sa jolie poupée rien que pour lui alors personne ne l’aurait.

          Et ça avait presque marché. Ça avait presque marché mais il y avait eu le camp, il y avait eu l’éloignement, et cette liberté qu’elle avait pourtant tant regretté alors que c’était précisément ce qui lui était nécessaire, ce qui l’empêchait d’avoir de l’emprise. Mais elle était amoureuse, Isadora, elle avait été tant amoureuse. Est-ce qu’elle l’était encore ? Les petits bouts de son cœur disséminé au milieu des bris de verre n’en étaient plus vraiment sûrs. Plus sûrs de pouvoir aimer tout court.

          Ils étaient éparpillés partout dans son âme, dans son esprit, ils s’échappaient dans chacune de ses larmes, chacune de ses expirations. Ils s’enfuyaient dans tous les sens parce que se recoller était trop dur, malgré le baume qu’avait commencé à appliquer le fils de Poséidon sur leur blessure. Certains ne reviendraient jamais, restés là au milieu des perles de chagrin tombées au sol, mais au moins certains s'accrochaient encore, et c’était grâce à Erwin. C’était grâce à Erwin, alors que Dylan lui avait appris qu’elle ne pouvait compter sur personne d’autre que lui-même. Il l’avait construite et maintenant il voulait la détruire, alors qu’il lui avait toujours assuré que lui, il serait là pour elle, pour la réconforter. Que lui, il l’aimerait pour toujours, qu’il prendrait soin d’elle.

          Mais son amour avait des conditions, des conditions trop violentes et trop fortes et trop hautes même pour une enfant d’Aphrodite qui aimait de tout son cœur. Un seul manquement à ses conditions et voilà ce qui arrivait. Un seul manquement à ces conditions, même si ça n’était qu’imaginaire, et c’était tout ce qu’il fallait pour que leur relation s’écroule. Un seul manquement à ses conditions, un seul faux mouvement de la jolie poupée de porcelaine et elle méritait d’être fracassée.

          Elle avait tout fait, pourtant.

          Elle avait fait tout ce qu’elle avait pu.


          Et ça n’avait pas suffi, comme pouvait l’attester cette lettre horrible dont la litanie hantait chaque pensée de la jolie brune comme une sentence personnelle. Oui, elle avait fait tout ce qu’elle avait pu mais ça n’avait pas été assez. Elle n’avait pas su lui donner assez, elle n’avait pas su être assez - alors, c’était forcément de sa faute non ? C’était elle la coupable, et pas lui, qui était prêt à lui donner le monde en échange de simplement ça.

          Elle leva les yeux vers le jeune homme à côté d’elle qui lui lança un sourire désolé. Qui ne pensait pas qu’elle était coupable, lui. Qui ne voyait pas l’Isadora qui n’était pas assez. Alors que pourtant elle ne lui montrait que le pire d’elle-même depuis… combien de temps, déjà ?

          La sang-mêlé frissonna à sa remarque. Il avait raison, la température commençait déjà à baisser un peu. Il avait raison, marcher un peu lui ferait un peu du bien. Peut-être. Se lever, poser un pied devant l’autre, avancer en traînant les débris de son âme comme autant de boulets allait être compliqué. Mais il lui tendait la main et peut-être que c’était tout ce dont elle avait besoin pour ne pas chavirer, pour ne pas s’enfoncer dans les flots et se noyer sous la culpabilité. Il lui tendait la main et cette main c’était la seule chose à laquelle elle pouvait s’accrocher pour ne pas tomber dans le vide et se laisser s’écraser dans un fossé dont elle ne voyait même pas le fond.

          Alors elle l’attrapa et elle se leva.

          -O-oui…

          Elle n’avait pas envie de lui lâcher la main, elle n’avait pas envie de se retrouver de nouveau toute seule avec son cœur en miettes et son propre esprit qui la jugeait. Mais s’il la jugeait aussi ? Il n’en avait pas l’air mais on ne savait jamais. Elle avait besoin d’une confirmation, elle avait besoin de pouvoir s’accrocher à cette main sans avoir peur, cette fois, qu’il ne la lâche, elle avait besoin de pouvoir s’y accrocher sans condition.

          -Tu… Tu ne penses pas que je suis horrible ? Que ce n’est pas bien, de parler à d’autres garçons quand on est déjà en couple ? Il m'a toujours dit… que… Si je l’aimais, alors il suffisait.

          Elle continuait de parler, elle continuait de marcher, elle continuait de serrer la main d’Erwin. Chaque souffle, chaque mot était douloureux, et la souffrance comprimait sa poitrine et chaque parcelle de son corps, mais elle continuait. Elle était là sans être là et ses mots coulaient sans vraiment qu’elle ne puisse les arrêter.

          -Je le croyais, je le croyais vraiment. Je croyais que ça me suffisait. Mais quand je revenais à la Colonie il ne pouvait pas me suivre. Et puis j’avais des frères et sœurs. Je lui ai parlé de mon frère… Je n’aurais pas dû… J’aurais dû l’attendre, non ? J’aurais dû rester loin des autres. Ou bien peut-être lui expliquer correctement que c’était mon frère, peut-être que ma lettre n’était pas assez claire… J’aurais dû mieux expliquer…

          Ils commençaient à s’approcher des bungalow et soudain, elle s’arrêta en entendant l'écho des voix du reste des habitants. Ils n'étaient plus seuls au monde comme elle en avait eu l'impression.  

          -Il ne faut pas qu’on me voit comme ça… Je dois avoir l’air… Oh… Je suis tellement désolée que tu m’aies vu dans cet état. Je… Je ne peux pas croiser d’autres gens, qu’est-ce qu’ils penseraient ? Je…

          Il était sans doute la seule personne de la Colonie à l’avoir vu aussi vulnérable, aussi détruire, à vrai dire, alors maintenant que c’était fait, elle avait l’impression qu’elle pouvait s’exprimer qu’en sa présence. Qu’elle n’avait le droit que devant lui.

          -Je ne veux pas avoir à expliquer tout ça… Mais je…

          Isadora avait honte de quémander ça à quelqu’un d’autre que Dylan, honte d’être aussi pitoyable, honte de ne pas être la jolie décoration qu’elle était d’habitude. Tout était tellement plus simple, quand elle s’en tenait à ce rôle. Mais elle ne l’avait plus ici, plus vraiment, ils avaient commencé à lui apprendre qu’elle était plus que ça - et ça, son petit ami ne pouvait pas lui pardonner. Et elle en souffrait tellement.

          Mais ce demi-dieu l’avait vu laide et elle ne supporterais pas que ce soit le cas de quelqu’un d’autre, ou bien elle risquait de s’écrouler. Elle n’arriverait pas à tenir si une autre des fondations de son être s’effondrait. Alors elle demanda. Dans une interrogation à demi dissimulée, en réalité une prière, une supplication.

          -Je n’ai pas envie de rester seule…

          Un doux euphémisme pour implorer Erwin de ne pas la lâcher, de ne pas la laisser tomber.

          Juste pour un peu plus de temps.
          Erwin Stamber
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          Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

          Le regard perdu d'Isadora s'attardait sur la main qu'Erwin lui tendait. C'était le regard d'un animal apeuré qui ne savait pas s'il pouvait accorder sa confiance ou s'il devait se laisser mourir de froid sous une pluie battante. Le fils de Poseidon attendit. Il n'avait que ça à faire, après tout. L'attente s'acheva lorsque les doigts de la fille d'Aphrodite s'agrippèrent aux siens comme à une bouée de sauvetage.

          Cette prise timide avait quelque chose de désespéré, et en même temps, la sang-mêlé semblait se relâcher quelque peu. Ses traits se détendaient tout en restant marqués par une profonde fatigue, une sorte de lassitude que la tristesse aggravait. Isadora avançait à côté d'Erwin, sans encore lâcher sa main. Le demi-dieu ne refermait pas ses doigts, ils étaient tout juste assez repliés sur ceux de la fille d'Aphrodite pour qu'elle ne se sente pas abandonnée tout en lui laissant le choix de s'échapper. Le fils de Poseidon restait assez passif, c'était à Isadora de faire ce qui la rassurait.

          "Tu… Tu ne penses pas que je suis horrible ? Que ce n'est pas bien, de parler à d'autres garçons quand on est déjà en couple ? Il m'a toujours dit… que… Si je l'aimais, alors il suffisait."

          Erwin ne put empêcher ses doigts de se crisper légèrement. Il avait une idée sur la question. Une idée qu'il avait besoin de retourner dans sa tête avant de la laisser passer la porte de ses lèvres sans risquer d'heurter Isadora. Cela laissa le temps à la demi-déesse de continuer à parler, comme si la parole lui permettait de s'évader ailleurs que dans sa lettre.

          "Je le croyais, je le croyais vraiment. Je croyais que ça me suffisait. Mais, quand je revenais à la Colonie, il ne pouvait pas me suivre. Et puis j'avais des frères et sœurs. Je lui ai parlé de mon frère… Je n'aurais pas dû… J'aurais dû l'attendre, non ? J'aurais dû rester loin des autres. Ou bien peut-être lui expliquer correctement que c'était mon frère, peut-être que ma lettre n'était pas assez claire… J'aurais dû mieux expliquer…"

          Erwin prit conscience de la profonde douleur de la fille d'Aphrodite. Il avait vu la surface, le masque d'une jeune fille qui vivait une dispute de couple, qui se sentait coupable, comme n'importe qui aurait pu l'être à cet âge pour la première critique reçue. Il distinguait à présent l'abysse sombre qui se creusait à partir de cette lettre, de cette lettre et de bien plus encore. Qui se creusait depuis le début ou presque. Erwin n'avait que des bribes, que des fragments, mais il ressentait la détresse d'Isadora. Il comprenait à quel point la blessure était profonde, toujours à vif.

          Ces mots et ces réflexions menèrent les deux demi-dieux jusqu'au coeur de la Colonie, là où commençaient à se voir l'entassement des bungalows et les signes d'une vie commune fourmillante dans ce campement. Isadora s'arrêta net.

          "Il ne faut pas qu'on me voit comme ça… Je dois avoir l'air… Oh… Je suis tellement désolée que tu m'aies vue dans cet état. Je… Je ne peux pas croiser d'autres gens, qu'est-ce qu'ils penseraient ? Je… Je ne veux pas avoir à expliquer tout ça… Mais je…"

          La fille d'Aphrodite essuyait ses larmes tandis que d'autres venaient les remplacer. Erwin avait envie de la rassurer, de lui dire qu'elle n'avait rien d'horrible, qu'elle pouvait pleurer sans avoir honte, lui tendre un mouchoir pour essuyer son maquillage qui avait coulé. Mais aucun mot ne lui venait face à la détresse de la sang-mêlé. Aucun geste ne venait interrompre ceux de la demi-déesse. Il regardait Isadora, attendait qu'elle se calme quelque peu, lui laissait le temps qu'il fallait pour qu'elle reprenne une contenance minimale.

          Isadora sanglotait toujours légèrement. Ses efforts pour redevenir une petite fille d'Aphrodite parfaite transparaissaient dans le son de sa respiration. Saccadée, étouffée. Des pleurs contenus avec difficulté. Erwin la regardait toujours, attendant de voir si elle restait près de lui, si elle s'enfuyait à la manière d'une princesse dramatique partant se cacher dans les bois, si elle s'effondrait sur place... La demi-déesse tourna son regard embué vers lui et, d'une voix étranglée, presque inaudible, elle supplia :

          "Je n'ai pas envie de rester seule…"

          Le fils de Poseidon lui offrit un sourire un peu triste. Son propre coeur se serrait à l'idée de devoir consoler une personne aussi brisée. Il posa une main sur l'épaule d'Isadora, un mouvement qu'il voulait réconfortant.

          "Tu sais, pour ta question de tantôt..."

          La fille d'Aphrodite retenait sa respiration et ses sanglots, les yeux luisant des larmes qu'elle empêchait de couler.

          "Y a une différence entre parler à des garçons et draguer des garçons. Et je pense pas que tu me dragues, ou alors tu t'y prends vraiment très mal, donc t'as aucune raison de te sentir mal par rapport à ton copain. Il peut être jaloux des gars que tu essaierais de séduire, mais c'est pas dans tes idées, alors qu'est-ce que tu fais de mal ?"

          Un reniflement timide.

          "Puisque t'essaies pas de me draguer et que c'est pas dans mes plans non plus de te draguer, et puisqu'on est tous les deux au courant, je veux bien rester avec toi. J'ai seulement pas envie que tu culpabilises toute la soirée, alors mets-toi bien en tête qu'il n'y a rien d'ambigu. D'accord ? On pourra rien te reprocher, promis."

          Dans le regard d'Isadora se lisait une multitude de choses. Peut-être se rendait-elle compte à cet instant qu'elle venait de demander à un garçon de rester avec elle. Peut-être se rendait-elle également compte qu'elle en avait le droit, qu'elle ne faisait rien de mal et qu'elle ne trahissait personne en agissant ainsi. Erwin l'espérait. Il ne connaissait pas Isadora plus que ça, mais faire sa rencontre dans le même état qu'une porcelaine cassée était bien plus significatif que n'importe quelle conversation classique.

          "T'as le droit de parler à des gens, d'avoir un entourage, même si ça comprend des garçons. Tu peux pas rester enfermée toute seule, regarde dans quel état ça va te mettre."

          Le fils de Poseidon désigna doucement le visage d'Isadora, creusé par les larmes, grisé par le maquillage, tordu par la douleur.

          "Viens, on va aller jusqu'à mon bungalow. Tu pourras te débarbouiller un peu à l'évier, personne fera attention à toi. Tu peux même t'essuyer sur mon t-shirt en attendant, si tu veux."


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            Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

            À travers ses larmes, les lèvres d’Isadora s’étirèrent légèrement devant les arguments du demi-dieu. Ça avait l’air si simple, si limpide, expliqué comme ça, et pourtant pour elle tout était si compliqué, tout s'emmêlaient et s’entremêlaient dans son esprit. Mais il avait raison sur un point. Elle ne le draguait - elle n’avait dragué personne, elle n’avait rien fait de mal. Mais c’était dur, plus dur qu’elle ne l’aurait pensé, de réussir à se dire ça. Son cerveau formaté trouvait toujours une excuse, une torsion pour que la culpabilité la rattrape et l’enveloppe, l’étouffe dans ses affres douloureux. Mais il réussissait à l’en tirer tout doucement, millimètre par millimètre, grâce à la douceur et à la bienveillance de ses mots.

            Il était drôle, en tout cas. Oui, Isadora savait qu’il n’y avait rien d'ambiguë entre eux, elle l’espérait en tout cas, et l’entendre dire à haute voix la rassura presque. Comme si Dylan pouvait l’entendre aussi. Mais Dylan, en la voyant tenir la main d’un autre garçon, se serait sans doute emporté. Elle était soulagée qu’il ne soit pas là, finalement. Elle n’aurait pas dû l’être, pourtant, elle l’aimait mais… mais ce soir, elle ne voulait pas le voir, ce soir il ne lui manquait pas - ne lui manquait plus.

            Elle ne voulait pas être toute seule, elle ne voulait pas être avec lui non plus. C’était un sentiment étrange, pour la fille d’Aphrodite qui avait toujours cru l’amour plus fort que tout. Plus fort que la colère, plus fort que les cris, plus fort que les abus. Plus fort que les pleurs, plus fort que les larmes, plus fort que la nuit. Mais aujourd’hui il ne suffisait plus.

            Finalement il finit sa tirade, en lui proposant de s’essuyer sur son t-shirt, et elle secoua la tête avec une grimace de sourire au travers de ses pleurs. Quelle idée, enfin. Non, elle n’allait pas faire ça, laisser une traînée noire de mascara et de crayon et de fard à paupières tout mélangés sur son épaule, elle aurait honte. Encore plus que maintenant. Jamais elle n’oserait. Le reste de la proposition était tentant.  Mais… que penserait Dylan ?

            La sang-mêlée secoua la tête. Elle devrait arrêter. Elle ne pouvait plus continuer comme ça, à se laisser dicter chacun de ses gestes par la simple pensée de son petit ami. Même si ça lui trouait le cœur, elle avait besoin d’une goulée d’air, elle ne pouvait pas continuer de se noyer juste parce qu’il le voulait, juste parce qu’il lui demandait. Elle avait été bien trop heureuse de le faire jusqu’à maintenant, tant qu’elle était aimée en retour, mais aujourd’hui elle n’avait plus l’impression que ce soit le cas.

            -Tu es sûr qu’il n’y aura personne ? Je ne veux pas… Que quelqu’un d’autre me voit comme ça…

            Les bungalow n’étaient pas le summum de l’intimité, il fallait bien le dire. Mais elle était face à un enfant de Poséidon et elle savait qu’il y en avait très peu  - en tout cas bien moins que des enfants de sa propre mère, Aphrodite, bien trop prompte à léguer le fardeau de sa beauté et de l’émotion dont elle était maîtresse.

            Peut-être que les quelques autres progénitures du dieu des Océans n’étaient pas là ce soir, ça n’aurait pas été étonnant. En tout cas, le bâtiment serait bien plus vide que celui où elle dormait d’habitude.
            Alors elle marqua son accord d’un timide hochement de tête, et le suivit avec le pas et le cœur lourd.

            Ils approchaient du bungalow quand elle se mit à sa hauteur, plutôt que de continuer à marcher en retrait comme elle l’avait fait jusqu’ici.

            -Merci, je… Merci. D’essayer de me réconforter, je veux dire...

            Elle n’était pas très douée avec les paroles parfois, un peu maladroite,  et puis elle était toujours embarrassée. Quelque part elle avait peur que si elle perdait sa seule utilité, que si elle cessait d’être belle alors elle ne méritait pas qu’on l’aide. Il avait réussi à lui faire penser ça, aussi.

            -De me soutenir.

            La danseuse se rendait compte que Dylan, malgré son statut, n’avait pas été aussi supportif avec elle qu’il aurait dû l’être. Que ce garçon inconnu l’avait été bien plus en une seule soirée que son petit ami qui la forçait, la changeait pour qu’elle corresponde à ce qu’il voulait, lui. Jamais ce qu’elle voulait, elle…
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            Re: You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora

            Isadora suivait Erwin d'un pas tristement silencieux. C'était comme être suivi par une ombre, une brume, un mirage. Le fils de Poseidon savait qu'elle était là parce qu'il pouvait la voir, mais la présence de la sang-mêlé était aussi timide que les larmes essuyées d'un revers de manche.

            La voix douce et brisée de la fille d'Aphrodite finit par casser le silence.

            "Tu es sûr qu’il n'y aura personne ? Je ne veux pas… Que quelqu'un d’autre me voit comme ça…"

            Erwin lui offrit un sourire bienveillant en retour et hocha la tête. Il n'y aurait personne, ou en tout cas pas plus d'une ou deux personnes si le bungalow était occupé. Plusieurs enfants de Poseidon avait profité de l'été pour aller voir leur famille, passer un peu de temps en vacances avec les parents qu'ils avaient dans la vaste étendue du monde. Ceux qui étaient là pour la saison avaient justement prévu une course de natation ce soir à la plage. L'idée était bonne, mais Erwin n'avait pas eu envie d'y participer, il avait déjà bien assez nagé la veille. Toujours était-il que, si demi-dieu il y avait dans le bungalow de Poseidon, on ne prêterait pas attention à lui. Ni à Isadora, en dépit de son visage qui hurlait sa douleur en silence.

            La demi-déesse se contenta de ce signe de tête. Elle sembla quelque peu rassurée et esquissa un semblant de sourire qui fit oublier, l'espace de quelques secondes, l'océan qui menaçait de couler de ses yeux.

            "Merci, je… Merci. D'essayer de me réconforter, je veux dire..."

            Un silence que venait crever les battements de coeur douloureux de la sang-mêlé. Une inspiration presque imperceptible.

            "De me soutenir."

            A travers le voile embué qui couvrait les yeux sombres d'Isadora, une étincelle de gratitude brillait doucement. Erwin ne put s'empêcher de se rapprocher de la fille d'Aphrodite et de poser sa main sur son épaule. Un simple geste qu'il voulait réconfortant et aimable, montrer à Isadora qu'elle pouvait compter sur lui, qu'elle n'était pas toute seule. Un simple geste qui était peut-être de trop pour cette fille qui tentait à tout prix de ne pas attirer qui que ce soit pour ne pas se sentir coupable. Erwin retira délicatement sa main de l'épaule d'Isadora. Il espérait ne pas l'avoir repoussée dans sa caverne d'ombre et de culpabilité. Il continua de lui sourire, comme si ce sourire pouvait faire office porte de secours dans la caverne pleine d'obscurité où Isadora se terrait.

            "C'est normal."

            Il aurait aimé ajouter quelque chose. Mais les mots ne lui vinrent pas. Il avait trop de choses en tête. C'était si normal d'aider une sang-mêlé aussi brisée qu'Isadora l'était. Il n'y avait rien de plus naturel, au final, que de tirer cette demi-déesse de la tristesse dans laquelle elle s'enfermait. Elle ne méritait pas ce qui lui arrivait, Erwin en était certain, et elle ne méritait pas qu'on la laisse dans son coin de souffrance comme on admire une statue de loin.

            Le bungalow apparut enfin devant les yeux des deux sang-mêlé. Erwin fit signe à Isadora qu'il pouvait aller voir si quelqu'un était là, si elle le voulait. Après vérification, le bungalow était vide. La course devait avoir du succès, ça devait être la débandade sur la plage. Tant mieux, les enfants de Poseidon ne seraient pas près de rentrer si l'ambiance était de mise. Il fit signe à la fille d'Aphrodite que la voie était totalement libre et lui indiqua un évier où elle pouvait rincer le maquillage qui assombrissait ses joues et le bas de ses yeux.

            "Prends le temps qu'il te faut. Les serviettes sont dans le bas de l'armoire juste à côté. Je serai près du bassin."

            Ponctuant ses paroles d'un geste, Erwin désigna le bassin carré qui se trouvait un peu plus loin dans le bungalow. Il laissa Isadora tranquille et alla s'asseoir à côté du fameux bassin. La lumière du soir qui filtrait à travers les fenêtres donnaient à l'eau des reflets dorés qui se répercutaient en dansant sur le plafond et sur le haut des murs. Les dalles bleutées qui ornaient le tour du bassin étaient froides. Le demi-dieu retroussa son pantalon et laissa l'eau claire lui chatouiller les jambes tandis qu'il attrapait son carnet et son crayon pour combler l'espace d'une nouvelle page blanche.


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            You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora U5w1

            You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora JsY5E3R

            You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora 4U6HtSq

            Parce que l'art de Matthew vaut de l'or:

            Merci Alexis <3:

            You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora Dp0zYou just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora Bmv6You just need sweetness when your world is shattering ~ Ersadora Xab3
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