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I did not know we were making memories ☆ Rhylan
 :: La Colonie des sang-mêlés :: Les espaces détente :: L'Amphithéâtre
June Koldings
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I did not know we were making memories ☆ Rhylan

Le feu de camp traditionnel, porté quasiment tous les soirs par Apollon lui-même, était une tradition un peu floue pour June. Jusque-là, elle avait toujours refusé d’y mettre les pieds, tout simplement. Après tout, quel intérêt à se mélanger à la plèbe si elle refusait de faire partie de cette communauté ? Les événements des derniers mois avaient, évidemment, changé la donne à leurs façons. June s’impliquait davantage à la Colonie. Elle avait teint les cheveux de Korain. Elle avait entraîné Peter. Néanmoins, les feux de camp restaient hors-limites pour elle.

Ce soir faisait exception. Ces derniers jours, June avait observé de loin le feu de camp, perché sur un arbre comme un petit écureuil. Finalement, après avoir hésité pendant un long moment, elle avait décidé de se mélanger aux pensionnaires. Discrètement, elle se glissa sur le haut des marches de l’Amphithéâtre et écouta les chansons d’Apollon, tout en observant les autres. Certains pensionnaires chantaient en osmose avec le co-directeur alors que d’autres en profitaient pour parler un peu avec leurs amis. L’atmosphère était chaleureuse, si chaleureuse que June se laissa porter par elle. Bientôt, les yeux fermés, elle se laissait imprégner par la musique d’Apollon et les chuchotements des pensionnaires inattentifs.

Finalement, alors que 22h s’approchait, le temps de l’amusement était fini. Chacun, traînant la patte à sa façon, rejoignit son propre bungalow. Bientôt, il ne restait plus que quelques âmes vagabondes, surtout des romains et quelques chasseresses, qui profitaient du calme retrouvé. Le regard de June fut alors attiré par une chevelure qui reflétait parfaitement celle du feu de camp. Pour une raison qui lui était encore inconnue, June était incapable de détacher son regard de la rouquine. Elle lui semblait à la fois familier et… étranger. June plissa les yeux puis décida de descendre de ses marches pour s’approcher de l’inconnue – qui n’en était pas vraiment une.

Enfin, à la lumière de la lune et du feu, June put détailler les traits de la jeune femme. Il ne fallut que quelques secondes à la Chasseresse pour comprendre qu’il s’agissait de Rhylan. Ou d’une très bonne copie vieillie. Rhylan avait été une Chasseresse pendant quelques années. Elle avait rejoint les rangs d’Artémis lors d’une mission à laquelle June n’avait pas participé. Lorsque les groupes s’étaient rejoints, June avait dû prendre Rhylan sous son aile pour lui apprendre le maniement de l’arc. Loin d’être mauvaise, la rouquine avait même réussi à impressionner June lors de certains de leurs entraînements.

Même si elle était d’un naturel solitaire, June ne repoussait pas l’amitié des Chasseresses et Rhylan n’avait pas fait exception. Elles n’étaient pas devenues les meilleures amies du monde mais June avait apprécié chaque moment passé avec elle. Jusqu’au jour où, en revenant d’une mission, Rhylan avait quitté les Chasseresses. Cela avait peiné June plus que raison – elle s’en était remise, bien évidemment. June n’avait jamais pu lui dire au revoir, mais n’était-ce pas la cruauté de la vie, finalement ?

Le regard de la rouquine croisa celui de June et il y eu un instant de flottement. C’était comme revoir un bout du passé devant elle et, pour la première fois depuis qu’elle était arrivée à la Colonie, June ne savait pas quoi dire. Une seconde. Deux secondes. Trente secondes. Le silence était infini.

Finalement, June secoua la tête et plissa les yeux. Une seule question tournait en boucle dans sa tête et elle réussi enfin à reprendre assez le contrôle de son corps pour la prononcer à voix haute :

« Rhylan ? »


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Rhylan Crowe
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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

June

Rhylan


 

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La vie à la Colonie est toujours plutôt joyeuse. Comme par exemple avec la tradition du feu de camp. J’avais tout de suite aimé ce genre de chose. Bien loin des rassemblements qu’on pouvait avoir chez les chasseresses ou chez les amazones, c’était un moment presque de fête. Evidemment, les Apollons semblent mener la danse mais cela me semble plutôt logique en fait. Et puis le dieu lui-même était là alors il y avait toujours une ambiance que je n’aurai sans doute jamais vu au Camp Jupiter. Plus le temps passait et plus je me rendais compte des différences qui peuvent exister entre les romains et les grecs. Et pour le coup, ces différences en deviennent même effrayantes. Ils sont un peu plus enclin à la fête, ils ont un peu plus conscience que même si ces jeunes sont des demi-dieux, ils ne sont que des enfants. On est bien loin du côté combattif des romains ! Non pas qu’ils soient des chiffes molles non plus. Mais quand même, ces sangs-mêlés là ne sont pas comme ceux que j’ai connu avant de rejoindre les rangs d’Artémis. Alors évidemment, je rate rarement un de ces rassemblements. J’en profite pour faire connaissance avec les pensionnaires, tenter de comprendre. Je ne vais pas jusqu’à prendre des notes non plus. Mais tout cela m’aide à faire mes rapports réguliers aux Amazones. Et il y a tant de choses à voir ici ! Déjà parce que tout le monde prend part à ce genre de petite fête. Tout de suite, c’est un peu plus agréable. Mais tout de même, il y a certaine personne que j’aimerai revoir.

Ce soir, comme tous les autres, ne déroge pas à la règle. Ayant jeté mon dévolu pour une petite jupe noire plissée et un t-shirt ample découvrant mon épaule gauche, j’ai chaussé mes bottes. Oui je sais, je ne les porte pas souvent ici. Mais qu’importe, je peux profiter ! J’y ajoute tout de même une étole, histoire de ne pas avoir froid. Ben oui, même si les températures sont plus clémentes et que le lieu dispo d’un microclimat, je ne vais pas non plus prendre le risque de me geler les miches et donc de devoir approcher un peu trop du feu de camp. Comme souvent, je passe le plus clair de mon temps à discuter avec ceux qui m’entourent. Ou plutôt, je leur pose des questions et ils répondent avec plus ou moins d’entrain. Mais l’heure tourne et les pensionnaires vont devoir penser à retourner dans leur bungalow. Moi ? J’ai une chambre dans la grande maison mais je n’ai pas vraiment envie d’y retourner. Il est encore tôt pour moi. Et puis comme je ne dois rendre de compte qu’aux Amazones, personne ne risque de me faire la moindre remontrance si je traine un peu dehors, n’est-ce pas ? Regardant les jeunes pensionnaires se diriger vers les bungalows, je me demande comment je me serais sentie si j’avais été ici plutôt que de l’autre côté. Un jour, il faudra que j’approche du bâtiment qui est attribué à mon père. Pour le moment, je dois bien reconnaitre que je n’ai pas vraiment osé le faire. Et puis j’ai bien d’autres choses à faire pour le coup ! Perdue dans mes pensées, je m’avance du feu qui commence doucement à décliner. Il faudra encore un moment pour qu’il s’éteigne totalement mais plus personne n’est là pour l’alimenter.

Je finis par lâcher un soupir. Tout est beaucoup plus calme maintenant. M’étirant en baillant, je commence à me dire que rejoindre ma chambre ne serait pas une si mauvaise idée. Même si je ne dors pas tout de suite, rien ne m’empêche d’être dans mon petit univers après tout. Je tournais finalement le regard en sentant une présence non loin. Non pas que je m’inquiète de qui pourrait m’attaquer, je ne risque franchement pas grand-chose. Et dans le pire des cas, je suis parfaitement en mesure de me défendre ! Non, c’est plutôt de la curiosité. Je me retrouve alors face à un visage de mon passé. Est-elle vraiment ici ? Curieuse, je penche légèrement la tête sur le côté, peinant à croire qu’il s’agit bien d’elle. Pourtant, sa question, ne comportant que mon nom, me tire un immense sourire. « June ! Par tous les Dieux ! » Il ne me faut pas longtemps pour me ruer dans sa direction et la prendre dans mes bras. Ben quoi ? C’est normal de faire ça non ? June a été l’une de mes sœurs pendant quinze ans, c’est bien quelque chose que je ne peux pas nier. M’éloignant un peu d’elle, un sourire toujours plaqué sur le visage, je l’observe alors. Comme toutes les chasseresses que je pourrais croiser, elle n’a pas changé. C’est moi qui ai le plus changé mais ça, ce n’est pas difficile. Mon corps a perdu toutes ses rondeurs de l’enfance pour laisser place à celles d’une femme. Pourtant, mentalement je n’ai pas changé. « Par la déesse, qu’est ce que tu fais ici ? Ou est ce que tu te cachais pendant tout ce temps, petite cachottière ! » Une moue faussement déçue se dessine sur mes lippes. Qu’il est bon de revoir une sœur Chasseresse…

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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

« June ! Par tous les Dieux ! »

Rhylan avait toujours été une jeune fille enjouée, dynamique – voire un peu trop. Comme son paternel, l’ancienne Chasseresse avait toujours été une pile électrique qu’il n’était pas facile de canaliser en-dehors des missions. Pourtant, June avait réussi – parfois – lors de différents entraînements. Dès qu’il s’agissait de gagner, Rhylan devenait intransigeante que ce soit avec elle-même ou les autres. C’était une qualité que June possédait aussi, ce qui en faisait une alliée parfaite. Néanmoins, en-dehors de ces circonstances-là, Rhylan redevenait une jeune fille intenable. June avait appris à vivre avec. Elle avait même appris à trouver ça mignon.

Pourtant, alors que la Rhylan du passé se superposait avec celle du présent, June se sentait gênée. D’autant plus lorsque l’ancienne Chasseresse passa ses bras autour de June. Un drôle de frisson remonta le long de l’échine de June qui, en plus de ne pas être spécialement tactile, était toujours coincée dans la surprise de voir Rhylan ici, adulte, vivante… et surtout, toujours pareil qu’avant. Ce mélange laissait un goût amer dans la bouche de June qui ne rendit pas son étreinte à la rouquine.

Enfin, Rhylan recula. Elle souriait toujours. Elle débordait toujours d’énergie. Elle était toujours la même. Mais différente. June avait dû mal avec tout ça. Elle avait perdu Rhylan si brutalement et elle la retrouvait avec autant de violence. Finalement, à l’image de la foudre qui déchire le ciel sans crier gare, Rhylan allait et venait dans la vie de June sans prévenir.

« Par la déesse, qu’est-ce que tu fais ici ? Où est-ce que tu te cachais pendant tout ce temps, petite cachottière ! »

June ouvrit la bouche comme pour parler alors qu’une moue boudeuse se dessinait sur les lèvres de Rhylan. Une partie de June avait envie de lui crier dessus, de lui en vouloir de n’avoir jamais dit au revoir, d’être partie sur un coup de tête sans prévenir… Mais la partie plus raisonnée de June se contentait juste d’être déçue, d’être triste. Qu’attendre d’autre d’une fille de Jupiter ?

« Je fais comme les autres Chasseresses, je reste ici pour surveiller qu’Apollon n’aggrave pas son cas. »

June, bien que froide, ne pouvait s’empêcher de sentir une étincelle de chaleur dans son cœur. Il s’agissait de Rhylan ! Elle lui avait appris le tir à l’arc, elle l’avait vu grandir – métaphoriquement parlant, évidemment – et elle l’avait considérée comme sa sœur… June ajouta alors :

« Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Cette fois, June avait été un peu moins froide, un peu moins distante. Il y avait toujours cette légère tension dans sa voix mais rien de dramatique. Ce n’était pas comme si June était connue pour sa chaleur dans tous les cas…


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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

June

Rhylan


 

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Retrouver June était un réel bonheur ! Déjà parce que je ne m’y attendais pas. J’avais bien entendu dire que des Chasseresses s’étaient plus ou moins installées à la Colonie mais je ne m’approchais pas trop des bungalows en général. Du coup, je ne savais pas lesquelles étaient présentes ici. J’en avais bien aperçu quelques unes évidemment. Mais c’est toujours un peu étrange de retourner vers elles après ces années écoulées. Parce que j’ai grandi et commencé à vieillir alors qu’elles sont restées les mêmes déjà. Mais avec June, c’est différent. Parce qu’elle fait partie de celles qui se sont le plus occupées de moi quand j’ai rejoins les rangs de Diane, même si j’ai plutôt connu sa version grecque pour le coup. Mais avec June, c’est particulier. Parce que c’est majoritairement elle qui m’a entrainé, elle qui a tenté de me canaliser sans vraiment y arriver. La preuve aujourd’hui qu’elle n’a pas vraiment réussi parce que je donne encore souvent l’impression d’être montée sur ressort. Et puis une part de moi s’en veut quand même d’être partie un peu comme une voleuse. Après avoir donné quinze ans de ma vie pour la Chasse, j’ai finis par changer plus ou moins d’allégeance, faisant mes adieux à la Déesse. Mais que voulez vous, je ne tiens pas en place ! C’est déjà un miracle que je sois restée aussi longtemps avec elles et il ne serait pas plus étonnant que cela qu’un jour je quitte les Amazones. Non pas que ce soit quelque chose que j’envisage, avec les Amazones je me sens chez moi. Mais je ne connais que trop bien mon envie et surtout mon besoin de liberté.

Pour le moment, j’avoue que je suis à milles lieues de penser à tout cela, préférant m’enquérir des raisons de la présence de la Chasseresse à la Colonie. Comme à mon habitude, je ne lui laisse pas vraiment le temps de me répondre. Parce que je suis comme ça et que parfois, mes idées fusent tellement vite qu’il faut que je débite avant d’oublier. Ça donne un flot de paroles parfois un peu chaotique je dois bien l’admettre. Et puis je préférais parler, ça m’éviter de relever le manque de réaction de la petite brune. Enfin petite… Elle est clairement plus vieille que moi, même si on ne dirait pas comme ça. Mais en même temps, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de Chasseresses qui soient plus jeunes que moi… Bref, je commence à me perdre dans mes réflexions ! Je me rends bien compte que June ne me rend pas mon étreinte. Je préfère pourtant ne pas m’en formaliser. Il faut dire que si vous voulez passer votre temps à réclamer des calins, ce n’est pas à June qu’il faut le faire. Elle a toujours été plus ou moins distante. Mais je dois dire que j’avais été habituée à la voir… Ben justement un peu moins distante ! Mais c’est un peu comme si je ne faisais que passer dans sa vie. De toute façon, c’était un peu le cas maintenant que j’avais quitté les Chasseresses. Il était évident que non, je ne serai plus éternelle et que June continuerait sa vie d’immortelle bien après que j’ai disparue.

Je commençais à pouffer en la voyant ouvrir la bouche sans rien dire au départ. Par contre, le ton de sa voix quand elle a fini par répondre à ma question m’a fait un peu mal. Outch, j’avais oublié qu’elle pouvait être aussi froide… Perdant un peu de mon sourire, je hochais doucement la tête lorsqu’elle m’exposa la raison de sa présence ici. Ça ne me surprenait pas vraiment. Mais je n’avais pas l’impression qu’il y avait trop à s’en faire pour le moment. Apollon me semblait même relativement sage. Mais allez savoir, mes anciennes sœurs d’armes n’y étaient peut-être pas pour rien. Je penchais alors légèrement la tête sur le côté quand elle me demanda pourquoi moi j’étais ici. Une petit moue de réflexion se peignit sur mes lèvres. « Ma curiosité m’a poussé jusqu’ici. Je n’ai connu que le Camp Jupiter à l’origine. Et puis on a eu du changement chez les Amazones, c’est comme ça que j’ai entendu parler de la Colonie ! » Je lançais alors un regard à la ronde. Oui, la simple idée qu’un tel lieu puisse exister avait piquer ma curiosité. Et j’avais eu la chance qu’on m’accorde d’y venir. Je reportais finalement mon attention sur June. « Mais du coup, je fais aussi des rapports aux Amazones. Tout le monde y gagne quelque chose finalement ! » Et puis de ce que j’ai compris, je devrais aussi pouvoir me rendre au Camp Jupiter, pour voir si les choses ont changé. J’en doute mais on peut bien espérer ! Je reporte finalement mon attention sur la Chasseresse. « Et ça va avec Apollon, il ne vous file pas trop souvent entre les doigts ? » Je me doute bien que ça ne risque pas grand-chose mais je peux bien demander non ?

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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

Un court instant de silence se glissa entre les deux guerrières. Ce silence permit à June de remettre de l’ordre dans ses idées. Elle avait envie d’ausculter Rhylan sous les coutures, comme pour s’assurer qu’elle avait bien la vraie devant ses yeux. Elle avait envie de comprendre comment ce corps figé dans le temps avait pu reprendre si naturellement le cours de sa croissance, comment tout cela fonctionnait. Quelque part, June avait cette peur irréelle qu’un jour, si elle redevenait mortelle, son corps compenserait la perte d’immortalité en se transformant en poussière – c’est-à-dire, l’état dans lequel June aurait dû se trouver aujourd’hui. Un frisson glacial remonta l’échine de la Chasseresse à cette pensée.

Enfin, la voix de Rhylan ancra de nouveau June dans la réalité. Ce n’était ni le moment de se questionner sur l’immortalité des Chasseresses, ni le moment d’ausculter Rhylan. L’Amazone qui se dressait devant June était indéniablement la même Chasseresse qui était partie du jour au lendemain sans explication.

« Ma curiosité m’a poussé jusqu’ici. »

June dû se faire violence pour ne pas laisser un sourire crispé se dessiner sur ses lèvres. Évidemment que c’était la curiosité qui l’avait attiré ici, tout comme c’était ça qui lui avait fait rompre le Serment. Quoi d’autre ? Rhylan avait toujours été une enfant impulsive et rongée par le défaut de Pandore. C’était un miracle qu’elle ne soit capable de rester à la Colonie plutôt que d’explorer les ruines mayas d’Amérique du Sud.

« Je n’ai connu que le Camp Jupiter à l’origine. Et puis on a eu du changement chez les Amazones, c’est comme ça que j’ai entendu parler de la Colonie ! »

June haussa légèrement un sourcil de surprise. Elle avait complètement effacé de sa mémoire que Rhylan était romaine avant tout – bien que tout ce concept-là lui échappe. Le fait que toute cette Colonie soit nouveau pour l’ancienne Chasseresse expliquait pourquoi elle était toujours ici plutôt que dans des pyramides mayas. Le regard que Rhylan lançait autour d’elle rappelait à June la jeune légionnaire qu’elle avait recueilli des années plus tôt. Un regard qui brillait d’excitation et d’impatience. Ce même regard qu’elle avait dû afficher en rejoignant les Amazones. June avait bien dû mal à dissimuler l’amertume qui la rongeait.

« Mais du coup, je fais aussi des rapports aux Amazones. Tout le monde y gagne quelque chose finalement. »

June hoche la tête d’un air entendu. Rhylan n’était pas la seule à être à la Colonie pour faire de la reconnaissance. June était dans le même bateau, à la différence près qu’elle n’éprouvait aucune excitation à l’idée d’être là. Elle s’était, bien entendu, faite à l’idée, à force de temps et de rencontres, mais cela ne changeait pas les faits : si June avait eu le choix, elle n’aurait jamais mis les pieds ici.

« Et ça va avec Apollon, il ne vous file pas trop souvent entre les doigts ? »

June haussa les épaules. Apollon était plutôt sage. Évidemment, il devait de temps en temps être rappelé à l’ordre car il agissait avec arrogance et narcissisme avec certains pensionnaires et le favoritisme envers ses enfants était mal vu, mais il avait appris, comme June, à se faire à la Colonie.

« Je pense qu’il devait être plus imbuvable la première année. Il a appris, comme tout le monde, à se plier aux règles de la Colonie. On raconte même que Chiron lui laisserait prendre certaines décisions, alors t’imagine bien que le progrès est là… »

Un demi-sourire amusé s’était dessiné sur les lèvres de June qui, pendant un instant, se retrouvait réellement avec la Rhylan qu’elle connaissait. Ce sourire s’évapora aussi vite que la réalité lui revint à l’esprit. June retrouva son air froid de d’habitude.

« Enfin bon, ce n’est plus vraiment Apollon la cible numéro une. Il est évidemment dans les priorités, mais Artemis – comme tes supérieures je pense – nous demande plutôt de regarder… d’autres choses. »

Le Tortionnaire par exemple. L’état de santé des anciens kidnappés. Pour ce dernier point, June n’était évidemment pas concernée. Elle ne s’approcherait pas de quelqu’un qui a été potentiellement lobotomisé alors que ses connaissances en médecine étaient aussi médiocres.


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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

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J'ai l'impression d'avoir tellement changé comparé à June, c'est un peu déroutant pour le coup. Mais j'ai fais mon choix en quittant les Chasseresses. Certes, ne plus vieillir c'était chouette. Mais j'avais besoin de changement et les amazones ne sont pas si différentes que cela. Certes, plutôt que de venir à la Colonie j'aurai pu aussi aller parcourir le monde. Mais ça n'aurait pas forcément satisfait ma curiosité du moment, trait de caractère que je rappelais à la jeune fille. Je dis jeune fille parce que c'est l'apparence qu'elle a, ne vous y méprenez pas ! J'ai beau ne jamais avoir osé lui demander son âge, je sais bien que June est bien plus vieille que moi. Je n'aurai pas voulu me prendre une flèche juste pour avoir osé poser la question franchement ! Et puis quand même, ce sont des choses qui ne se demandent pas ! La preuve, ici personne ne me demande vraiment mon âge. Dans tous les cas, je n'ai pas l'air beaucoup plus âgée que les pensionnaires donc personne ne semble vraiment se poser la question de mon âge. D'autant plus que je ne crie pas sur tous les toits qu'avant d'être une Amazone j'ai été dans les rangs d'Artémis. Je confessais en revanche sans la moindre angoisse que je suis romaine, chose que je n'eus aucun mal à rappeler à la brune. On ne m'enlèvera sans doute jamais cette envie de découverte, même quand je serais vieille et toute ridée ! Vous pouvez vous moquer mais honnêtement, je m'imagine assez bien quand j'aurai dépassé les quarante ans physiquement, à continuer de parcourir le monde pour trouver des reliques. Du moins si je suis toujours une Amazone à ce moment.

Je décidais tout de même de m'enquérir de la difficulté (ou non d'ailleurs) de la mission de mes anciennes sœurs d'arme. Hochant doucement la tête aux explications qui m'étaient apportées, j'esquissais un petit sourire amusé en imaginant Apollon tenter de faire le mur comme un gamin... Et se faire prendre sur le fait par les Chasseresses de sa sœur. Enfin au moins, il semblait être devenu plus docile avec le temps. Pourtant, je me rembrunis quand June émit une autres raisons à la présence des Chasseresses en ces lieux. Je hochais alors doucement la tête. Même si je n'avais pas les détails de toute l'histoire, je n'étais pas sans savoir qu'il y avait eu des petits soucis avec le Labyrinthe. Evidemment, j'avais mes informations un peu au compte goutte à ce sujet. En même temps, cela me semblait normal. De ce que j'avais compris, notre nouvelle Reine avait fait partie des victimes. Et bien que le sujet n'ait pas été exploré en profondeur, je savais qu'elle n'en était pas ressortie indemne. En arrivant ici, j'avais eu quelques petits échos mais encore une fois, personne ne s'étalait vraiment sur le sujet. Ce que je pouvais comprendre d'une certaine manière parce qu'il semble que ça ait été bien horrible pour le coup. « Il y a un peu de ça oui... Mon petit côté fouineuse peu parfois se révéler utile, on ne va pas se le cacher. » Ah ça pour le coup, quand je m'y mets je suis plutôt douée pour débusquer les secrets ! Mais je ne suis sans doute pas ici depuis assez longtemps pour avoir repéré toutes les victimes du lieu. Ici, personne ne me semble être vraiment traumatisée et je n'ai pas encore passé énormément de temps à poser des questions.

Reportant mon regard vers les flammes qui continuaient de décliner, je me perdis dans mes pensées. Est-ce que le Camp Jupiter avait été plus atteint que la Colonie ? Ou alors est-ce que tout le monde cachait aussi bien son jeu ? Il fallait vraiment que je fasse ma petite enquête. Je finis par lancer un regard en coin à June. « Je suppose que tu es ici depuis plus longtemps que moi. Tu as déjà remarquer certaines chose ? Un lien entre toutes les victimes peut-être ? » Toute aide serait bonne à prendre après tout. Et puis j'avais encore des liens avec les Chasseresses, je ne pense pas qu'elles me rejetteront. Rien n'empêche l'entraide après tout. Peut-être qu'il faudra que je fasse aussi un passage du côté du Camp ? Ça ne devrait pas être trop compliqué puisque visiblement, romains et grecs arrivent toujours à se cotoyer. C'est bien quelque chose que j'étais loin d'imaginer à l'époque où j'étais encore légionnaire.

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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

« Il y a un peu de ça oui... Mon petit côté fouineuse peu parfois se révéler utile, on ne va pas se le cacher. »

June ne put s’empêcher de pouffer de rire. Effectivement, la curiosité de Rhylan était un atout indéniable dans la traque du Tortionnaire. Pour peu qu’elle soit arrivée ici sans aucune connaissance du sujet et qu’elle en soit au même point que June, qui avait été briefée en amont, ne serait surprenant pour personne. Le tout en l’espace de seulement quelques jours, évidemment, Rhylan n’était pas une amateure.

Un court silence enveloppa les deux jeunes filles. June se surprit à se demander ce qu’il se serait passé si Rhylan était restée parmi les Chasseresses. Elle serait venue à la Colonie, comme toutes. Aurait-elle été kidnappée comme Sasha ? Aurait-elle été mortellement blessée comme Morrigan ? L’idée même que ses sœurs aient souffert broyait le cœur de June. Aurait-elle supporté de perdre Rhylan ? June soupira une nouvelle fois. Ce n’était pas avec des « si » qu’elle arriverait à effacer toute l’étrangeté de la situation.

« Je suppose que tu es ici depuis plus longtemps que moi. Tu as déjà remarqué certaines choses ? Un lien entre toutes les victimes peut-être ? »

Un éclair passa dans le regard de June. Elle invita Rhylan à s’assoir avec elle sur les marches de l’amphithéâtre. Cette conversation allait s’avérer plus longue que prévue… au grand bonheur de June qui ne pouvait nier que son affection Rhylan n’avait jamais vraiment disparue. L’idée de faire équipe avec elle, ne serait-ce quelques heures, dans la traque contre le Tortionnaire enchantait grandement la Chasseresse.

« J’ai cru remarquer un certain pattern chez les survivants. En tout cas, certains. De ce que j’ai compris, le Tortionnaire attrapait ses victimes quand elles étaient seules et loin de tous. Rhylan hocha la tête, confirmant à June qu’elle savait déjà tout ça, alors elle enchaîna : Il y a aussi un facteur puissance. Ou en tout cas, intérêt dans la personne. À part quelques exceptions, les victimes survivantes ont toute un aspect… qui peut s’avérer intéressant. Le mot brûlait presque la bouche de June tant il était mal choisi. Que ce soit par les pouvoirs ou la capacité à combattre, il ne semble pas avoir choisi toutes ses victimes par hasard. »

June laissa ses mots flotter dans l’air. Elles étaient maintenant quasiment seules autour du feu de camp. La plupart des pensionnaires étaient retournés à leur bungalow, les harpies ne leur accordaient pas la moindre attention, et seuls quelques romains traînaient encore plus loin. June soupira et s’appuya contre les marches derrière elle :

« Sinon, pour les autres, il semble avoir vraiment agi sans pattern en particulier. Il prenait ce qu’il trouvait, faisait ses tests à la con, et voyait qui survivait ou non. C’est un dérangé. Ses motivations sont assez floues jusque-là. Pourquoi faire des tests ? Pourquoi lobotomiser ? Pourquoi monter les sang-mêlé les uns contre les autres ? Sans distinction grecs-romains, en plus. »

La frustration se lisait sur les traits de June. Il y avait trop de questions sur ce Tortionnaire et si peu de réponse. June soupira de nouveau avant de tourner la tête vers Rhylan :

« Il n’a commis qu’une seule erreur jusque-là et ça été de kidnapper quelqu’un alors qu’une deuxième personne se trouvait dans les alentours. Seuls Apollon et Chiron semblent savoir qui est cette personne et refuse d’ébruiter son nom au cas où il y ait des répercussions. »

… ou des curieux. June n’imaginait sans difficulté que le pensionnaire témoin avait été légèrement traumatisé par les événements. De plus, si les sources de June étaient bonnes, la personne kidnappée n’était très pas très saine d’esprit à la base. Si le nom du témoin était révélé, peut-être que le kidnappé voudrait une vengeance ? Il y avait beaucoup trop d’inconnues dans cette équation et June en était dépitée.


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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

June

Rhylan


 

I did not know we were making memories


 
Dire que je ne suis pas curieuse, ça aurait été comme de dire... je sais pas, comme de dire que dans le fond je suis toujours une Romaine. Ce serait un vrai mensonge ! Certes, je n'en oublie pas qui est mon père. Mais on ne peut pas dire que j'ai suivi le modèle type du Légionnaire. Je n'ai même pas tenu jusqu'à la moitié de mon service, je n'irai certainement pas m'installer à la Nouvelle Rome parce que je suis trop bien avec ma petite liberté acquise. D'abord chez les Chasseresses, maintenant chez les Amazones. J'irai sans doute y faire un petit tour quand même, histoire de voir un peu ce qui s'y passe. Voir les nouvelles têtes, pourquoi pas chercher mes anciens camarades qui risquent d'avoir pris quelques rides contrairement à moi. Au moins, je n'ai plus une tête de gamine, ce qui est plutôt pas mal. Quoique, je ne semble pas bien vieille, les apparences sont plutôt trompeuses pour le coup. Mais je m'en accommode plutôt bien. Bref, toujours est-il que je suis une vraie fouineuse et quand il s'agit de trouver quelque chose, je n'hésite pas à farfouiller partout ou même à poser des questions. Et visiblement, ce n'est pas June qui va me contredire sur ce point, la jeune fille se retrouvant à pouffer. Un fin sourire se dessina alors sur mes lèvres. Ça y est, je la retrouvais. Bon, on est encore loin du point de faire la fête ensemble et puis de mémoire, ce n'est pas vraiment le genre de la Chasseresse. Mais quand même, elle avait pouffer et ça, c'était une victoire dans mon esprit.

Je me retrouvais alors à poser des questions à mon amie. Je n'étais pas là depuis bien longtemps, elle aurait sans doute des informations à me fournir. Je sais, j'aurai pu demander à presque n'importe qui. Mais les victimes ne parleraient sans doute pas de ça et même si j'avais songé à parler de tout cela avec Chiron ou Apollon, je savais d'avance qu'ils ne me diraient pas tout... Ce qui aurait tendance à titiller ma curiosité encore plus vivement qu'elle ne l'était déjà. Donc mauvais plan. Non, il fallait que je glane des infos avant de tenter quoi que ce soit d'autre. Et visiblement, June semblait disposée à partager avec moi. Je la suivi lorsqu'elle m'invita à m'asseoir. Cela voilait sans doute dire que j'allais avoir une bonne quantité d'informations. Et puis il ne restait pas grand monde ici donc nous allions pouvoir parler sans être dérangé, les harpies se fichant bien de notre présence ici. June commença par m'annoncer un constat que j'avais également fait avec le peu d'informations dont je disposais déjà. Ce Tortionnaire optait pour des victimes seules. C'est certain que comme ça, il était tranquille pour les assommer comme il voulait et les embraquer sans trop prendre le risque de se faire remarquer. Je commençais à me mordiller le pouce à l'information suivante. Un facteur puissance ? Il est vrai que la seule victime que je connaissais réellement avait un talent certain pour le combat, sinon elle ne serait pas à la place qu'elle occupe actuellement. Mais de ce que je comprenais, toutes les proies n'avaient pas été dans le même cas.

C'était un peu frustrant de ne pas comprendre pourquoi il avait fait tout cela. Il avait peut-être juste pris des gens au hasard... Mais pourquoi ? Pour brouiller les pistes concernant son petit plan cruel ? Je haussais un sourcil interrogateur quand la Chasseresse commença à parler d'une erreur. Ainsi donc, il aurait changé son mode opératoire ? Non, de ce que je savais, il m'avait l'air trop organisé pour commettre une erreur. Mais June avait raison, si on connaissait le nom du témoin, cela risquait de mal tourner. Curiosité, représailles, beaucoup de scénarios étaient possibles. Réfléchissant, je me mordillais la lèvre inférieure et jouant distraitement avec une mèche de cheveux. « Et si même les plus faibles n'avaient pas été choisi au hasard finalement ? » Bon d'accord, le mot faible était sans doute mal choisi. Mais toutes les victimes n'avaient pas des pouvoir puissants ou un talent inné pour le combat. « Il a peut-être juste voulu comparer les résultats. Quant au témoin, il compte peut-être justement sur les représailles et la curiosité. Histoire de foutre encore le bazar. » Lâchant un soupir, je me passais une main sur le visage. C'était plutôt le côté romains et grecs qui me chiffonnait. « J'ai un peu plus de mal à comprendre pourquoi ils les montent les uns contre les autres par contre... De ce que j'ai cru comprendre, les relations ne sont pas forcément au beau fixe pour tout le monde entre les grecs et les romains... ça aurait été totalement impensable quand j'étais encore au Camp Jupiter, on aurait jamais pu imaginer que les Dieux jouaient de leur deux facettes ! »

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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

Un court silence s’installa entre les deux guerrières. Chacune plongée dans ses pensées, June en oublia un instant leurs propres différences, trop concentrée sur ce témoin potentiel. Peut-être qu’avec les bons outils ou la bonne personne, quelqu’un pourrait plonger dans les souvenirs du témoin pour en extraire l’image du Tortionnaire ? Certes, toutes les victimes avaient donné une jolie description de la bête, mais peut-être qu’il y avait un détail qui changeait tout et que personne n’avait remarqué, trop obsédé par leur propre terreur ?

« Et si même les plus faibles n'avaient pas été choisi au hasard finalement ? »

June porta sur Rhylan un regard intrigué. Les sourcils légèrement froncés, elle invita silencieusement l’ancienne chasseresse à continuer sur sa lancée. Pourquoi le Tortionnaire aurait-il choisi volontairement des gens plus faibles ? Avant même que Rhylan n’ouvre la bouche, June avait déjà compris son cheminement de pensées et un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres.

« Il a peut-être juste voulu comparer les résultats. Quant au témoin, il compte peut-être justement sur les représailles et la curiosité. Histoire de foutre encore le bazar. »

June plongea un peu plus dans ses pensées pendant que Rhylan soupira, sûrement tout aussi dépitée que son ex-collègue par les inconnues dans cette histoire. June avait toujours considéré le Tortionnaire comme un simple fou furieux avec un plan machiavélique encore inconnu. La piste de réflexion de Rhylan offrait une autre perspective. Peut-être que le Tortionnaire voyait les sang-mêlé comme du simple bétail pour des tests allant au-delà d’un simple plan de destruction ?

« J'ai un peu plus de mal à comprendre pourquoi il les monte les uns contre les autres par contre... De ce que j'ai cru comprendre, les relations ne sont pas forcément au beau fixe pour tout le monde entre les grecs et les romains... ça aurait été totalement impensable quand j'étais encore au Camp Jupiter, on aurait jamais pu imaginer que les Dieux jouaient de leur deux facettes ! »

Nouvelle piste de réflexion. Est-ce que le Tortionnaire faisait tout ça pour monter le Camp Jupiter et la Colonie des sang-mêlé les uns contre les autres ? Cela ne ferait aucun sens. Qu’est-ce qu’il y avait à gagner si les grecs et les romains se détestaient ? Le regard de June s’illumina soudainement. Peut-être que la question, au fond, était plutôt de savoir ce qu’il y avait de terrifiant à ce que les grecs et les romains s’entendent si bien…

« Certains ont encore du mal avec le concept greco-romain… Peut-être qu’il essayait de jouer au début sur ça pour répandre le conflit ? »

June fixait le feu de camp qui continuait de brûler, les sourcils froncés. La frustration se lisait sur son visage avec facilité. Il y avait tellement d’inconnue à cette histoire ! June ne savait plus où donner de la tête. Un soupir s’échappa de ses lèvres lorsqu’elle étendit ses jambes devant elle.

« Les motivations ou la personne derrière le masque, tout est flou. Il brouille les pistes, c’est impossible de comprendre ses véritables motivations. Le conflit ? Le chaos ? La domination du monde ? »

June secoua la tête. Tout ceci aurait pu facilement lui donner la migraine. Elle soupira de nouveau avant de reporter son regard sur Rhylan qui semblait toujours plongée dans ses pensées. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de June :

« Je suis sûre qu’il y a de meilleurs repas que ton pouce, tu sais. »

Rhylan avait de nombreux tics quand il s’agissait de se plonger dans ses réflexions, mais son mordillage de pouce restait celui qui amusait le plus June.


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Re: I did not know we were making memories ☆ Rhylan

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Tout ça ne semble avoir aucun sens. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce que cherche à faire ce fameux Tortionnaire. Mais il faudrait sans doute être aussi tordu que lui pour le comprendre. Je sais que je suis un peu tordue sur les bords mais quand même, là ça va chercher loin. Et j'ai beau émettre des hypothèses, je sens qu'il me manque quelque chose pour le coup. Ou même plusieurs en fait. Déjà que ce n’est pas évident de glaner des informations, voilà que je me retrouve à me demander quel peut être l'intérêt de... De quoi ? Cette personne ? Je ne saurai même pas comment le définir ! Ce monstre peut-être, ça s'applique au sens propre comme au sens figuré. En tout cas, je suis presque certaine que personne n'a été choisi au hasard. Il semble ne justement rien laisser au hasard. Il suffit de voir le résultat de sauvetage. Du moins de ce que j'ai compris. Pourtant, à ce moment il n'y avait pas de distinction entre grecs et romains. Il comptait sur quoi, sur la cohue pour que chaque camp rejette la faute sur l'autre ? Ça n'avait aucun sens ! D'accord, il y a eu des dégâts. Mais visiblement, les relations n'ont pas plus été entaché que cela. Ou alors, le malaise est plus sournois, plus enfoui que je ne le pense. Ce qui serait encore plus mauvais et plus difficile à réduire à néant aussi. Enfin dans tous les cas, les grecs et le romains sont restés très longtemps loin les uns des autres. Reste à espérer qu'on ne reproduise pas le même schéma qu'auparavant...

Pensive, j'écoute ce que me précise June. Il est vrai que le concept même de gréco-romain est difficile à assimiler. Moi je n'ai pas trop eu le choix d'une certaine manière. Parce qu'en tant que Chasseresse, j'ai plutôt connu la version grecque que la version romaine d'Artémis. Mais comment aurais-je pris la chose si j'étais restée dans la Légion, si le modèle romain était profondément ancré en moi ? Sauf que non, ce modèle n'est pas si présent que ça pour moi. J'ai sans doute appris un peu plus la tolérance que certains de mes camarades romains. Cela dit, j'ai cru voir certains grecs aussi qui n'étaient pas pour le mélange. Je hoche doucement la tête lorsque mon ancienne camarade de Chasse reconnaît que les motivations de Tortionnaire ne sont pas claires. On ne sait pas vraiment ce qu'il cherche, on sait juste ce qu'il a fait. Et ce n'est pas pour me rassurer justement. Je n'y ai pas été confrontée, j'étais loin de tout cela. D'autres n'ont pas eu cette chance alors si je peux les aider, je ne vais pas m'en priver. Et voilà que je recommence à me mordiller le pouce en réfléchissant à ce que vient de me dire la Chasseresse. Non décidément, quelque chose cloche vraiment dans toute cette histoire. Mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.

Je suis surprise par la remarque de June, relevant subitement la tête en gardant le pouce là où il se trouvait déjà donc en l'air, les yeux légèrement écarquillés. Mais à voir sa tête, je me retrouvais à sourire en retour avant de finalement laisser retomber ma main. Visiblement, la Chasseresse semblait amusée par ce petit tic. Il faut dire que quand je réfléchis, c'est soit mes mains soit mes cheveux qui en subissent les conséquences. « Il y a de quoi se faire des nœuds au cerveau avec toute cette histoire franchement... Et franchement, par curiosité je voudrais le rencontrer ce Tortionnaire. Mais quand je vois dans quel état il a mis ses victimes... » C'était à faire froid dans le dos. Lâchant un soupir, je finis par me relever pour m'étirer. « J'avoue que je ne comprends pas trop non plus pourquoi il a laissé ses victimes repartir aussi facilement. Parce que même s'il a fait des dégâts jusqu'ici, je me dis qu'il pourrait faire bien pire... » Je ne vais pas me targuer de pouvoir rentrer dans sa tête, je n'ai sans doute pas encore assez d'informations. Après tout, s'il avait voulu garder ses victimes plus longtemps, il en aurait sans doute été capable. Mais je suis quasiment sûre qu'on risque encore d'en entendre parler. Sachant que les deux camps ne se foutent pas sur la figure en ce moment ou du moins pas ouvertement, je doute fort qu'il soit satisfait actuellement... Et ça ne laisse rien présager de bon...

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